I.2.2. Mode de reproduction et biologie florale
I.2.2.1. mode de reproduction
Le piment C. annuum L. est une plante
annuelle préférentiellement autogame (Chaine-Dogimont, 1993) ou
encore autogame facultatif (Pochard et al, 1992 ). Ses fleurs sont
pentamériques et hermaphrodites, et elles sont fréquemment
visitées par les insectes d'où une allogamie résiduelle
qui en résulte.
Poulos (1993) note que chez la plupart des cultivars, les
fleurs diffèrent par la position des stigmates en relation avec les
anthères. Ainsi, les fleurs à longs styles dont les stigmates
s'étendent au-delà des étamines sont plus susceptibles de
pollinisation croisée que les fleurs à styles courts où
l'autopollinisation est surtout de mise.
De Witt & Bosland (1993) ajoutent que la pollinisation
croisée chez le piment C. annuum L. s'accentue avec la
structure de la fleur (Fig.4) mais aussi la présence de nectar qui
attire les insectes.
Diverses méthodes d'autofécondation peuvent
être utilisées : fermeture des fleurs à la colle ou
avec une bande adhésive, isolement de la plante. Les cas de castration
manuelle sont délicats du fait de la fragilité des fleurs et des
sacs polliniques. C'est un procédé très utilisé
pour la production de semences hybrides commerciales, rapportent Pochard et
al (1992)
I.2.2.2. Modalités de
l'autogamie
L'autogamie est une fécondation forcée et exclusive
d'un individu par lui-même. Elle est assurée au plan anatomique
par la structure de la fleur qui facilite l'autofécondation et
empêche l'hybridation. Cependant, 5 conditions biologiques doivent
être réunies à la fois :
Fleurs hermaphrodites, avec étamines et pistil,
Contact ou proximité étamines-stigmates,
Synchronismes des floraisons mâle et femelle,
Absence de systèmes d'auto-incompatibilité et de
stérilité mâle, au moins pendant la période de
réceptivité,
Fleurs closes, ou au moins stigmates protégés
durant leur période de réceptivité
I.2.2.3. Biologie florale
Le nombre de jours requis pour la floraison dépend
principalement de la variété et des conditions environnementales.
Rajput & Parulekar (1998) estiment que pour la plupart des
variétés, la floraison commence au bout de 40 jours après
le repiquage. Les fleurs sont souvent solitaires mais dans certains cas, elles
apparaissent en bouquets. Elles sont bractées, pédicellées
et bisexuées (hermaphrodites).
La réceptivité du stigmate devient effective
à partir du jour de l'anthèse (Kalloo, 1988 ; Rajput &
Parulekar, 1998) et demeure jusqu'à 2 jours après celle-ci
(Rajput & Parulekar, 1998).
Si d'aucuns jugent le moment à partir duquel les
grains de pollen deviennent fertiles, un jour avant l'anthèse (Rajput
& Parulekar, 1998), d'autres le situent le jour de l'anthèse
(Kalloo, 1988).
D'après Kalloo (1988), la durée de
l'anthèse est comprise entre 5 et 6 heures alors que celle de la
déhiscence varie entre 8 et 11 heures.
De nombreux auteurs enfin s'accordent sur le fait que C.
annuum est classiquement une plante à autofécondation qui
connaît cependant des taux variables de pollinisation croisée
naturelle. Kalloo (1988) révèle pour les groupes de vecteurs
suivants ; abeilles et thrips et autres insectes des taux respectivement
compris entre 7 et 37 %, et entre 2 et 78 %.
Figure 4 : coupe d'une
fleur
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