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La régularité lipshtzienne des courbes minimisantes pour un problème de contrôle optimale géométrique

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par Nedjoua Driai
Université de Sétif - Algerie - magister 2005
  

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Chapitre 2

Contrôle quantique et propriétés

génériques de l'équation de Schrödinger

2.1 Commandabilité de l'équation de Schrödinger bilinéaire à spectre discret [MS.5]

Dans cette section, nous nous intéressons à la commandabilité approchée de l'équation de Schrödinger bilinéaire. Cette équation apparaît dans la modélisation de nombreuses applications, parmi lesquelles la résonance magnétique nucléaire, la spectroscopie laser et l'informatique quantique (cf. [67, 91, 95, 103]). La commande agit sur le système grâce à un champ extérieur; il peut s'agir par exemple d'un champ magnétique ou d'un laser.

La question de la commande de la formulation fini dimensionnelle de cette équation (qui s'applique aux systèmes de spin ou quand une partie finie du spectre d'un système quantique est très éloignée de son complémentaire) a été l'objet d'une riche littérature (cf. par exemple [35, 36, 52] et les travaux qui y sont cités). Nous considérons ici une équation de Schrödinger du type suivant

idø dt (t) = (H0 + u(t)H1)ø(t), (2.1)

oh la fonction d'onde ø appartient à un espace de Hilbert H de dimension infinie, H0 est un opérateur auto-adjoint que l'on dit hamiltonien non contrôlé, u(t) est à valeurs dans un sous-ensemble U de R et H1 est un opérateur auto-adjoint responsable de l'interaction entre le système et le champ extérieur.

Le cas type est celui oh H est égal à L2(11, C) pour un certain domaine 11 qui peut être égal soit à Rd ou à un sous-domaine borné de Rd et l'équation (2.1) est de la forme

i?ø ?t (t, x) = (-Ä + V (x) + u(t)W(x)) ø(t, x). (2.2)

Ici Ä denote le laplacien et V, W : 11 ? R sont des fonctions mesurables et localement bornées. Quand 11 est borné, ø(t,.) satisfait des conditions de Dirichlet au bord de 11. Les résultats présentés ci-dessous s'appliquent aussi au cas oh 11 est une variété riemannienne et Ä est l'opérateur de LaplaceBeltrami correspondant.

Il est important pour les applications de pouvoir inclure dans le modèle le cas oh W est non borné : le potentiel W correspondant à une force extérieure constante est en effet linéaire. La norme de l'opérateur de multiplication par W sur Rd est donc infinie.

Une propriété bien connue des équations de type (2.2) est qu'elles ne sont jamais exactement commandables dans la sphère unité de L2(11, C) (cf. [15, 114]). Des résultats de non commandabilité, même au sens approché, sont connus pour des situations particulières ([83, 100]).

D'importants résultats positifs de commandabilité ont été obtenus dans le cas où d = 1, 11 est un segment et V = 0 ([22, 24] ; cf. aussi [49]). Dans ces travaux, Beauchard et Coron ne démontrent pas seulement la commandabilité approchée de l'équation de Schrödinger, mais ils établissent aussi la commandabilité exacte entre fonctions d'onde suffisamment régulières. En particulier, ils obtiennent la commandabilité exacte entre les états propres du hamiltonien non contrôlé.

Des résultats de commandabilité approchée dans le cas où le hamiltonien non contrôlé a un spectre mixte ont été obtenus par Mirrahimi dans [81, 82] en utilisant une technique de type Liapounov. Une technique similaire a été appliquée par Nersesyan dans [87] dans le cas où le spectre est discret. Les résultats de Nersesyan se rapprochent de ceux présentés ci-dessous, même s'ils ne s'appliquent pas au cas 11 = Rd ni aux matrices de densité.

Signalons aussi que des résultats de commandabilité ont été obtenus dans le même cadre dans le cas de plusieurs contrôles (cf. [1, 29, 55]).

Nous supposons dans la suite que le spectre du hamiltonien non contrôlé H0 est discret et nous le notons par (ën)nEN (en répétant chaque valeur propre en accord avec sa multiplicité). Notons par (ön)nEN une base orthonormée de H telle que chaque ön est une fonction propre de H0 correspondant à la valeur propre ën. Supposons aussi que ön appartienne au domaine D(H1) de H1 pour tout n ? N. Il est alors possible de définir H0 + uH1 sur V = spann | n ? N} et de l'étendre de façon unique à un opérateur auto-adjoint sur H, noté par H0 + uH1. Nous pouvons alors associer à une commande constante u ? U l'évolution de (2.1) définie par le groupe de transformation unitaires e--it(H0+uH1) : H ? H. Nous pouvons donc associer une solution ø(· ; ø0, u) à tout u = u(·) constant par morceaux et à toute condition initiale ø0 ? H.

Rappelons la définition suivante :

Définition 2.1 Une matrice C = (cjk)1<j,k<n est dite connexe si, pour tout paire d'indices j, k ? {1, . . . , n}, il existe une suite finie r1, . . . , rl ? {1, . . . , n} telle que cjr1cr1r2 · · · crl_1rlcrlk =6 0.

Rappelons aussi que les éléments de (ën+1 - ën)nEN sont linéairement indépendants sur Q si, pour tous N ? N et (q1,...,qN) ? QN \ {0}, nous avons ENn=1 qn(ën+1 - ën) =6 0.

Nous pouvons démontrer le résultat suivant.

Théorème 2.2 Soient H0 et H1 comme ci-dessus et U = (0) pour ä > 0. Supposons que les éléments de (ën+1 - ën)nEN sont linéairement indépendants sur Q et que, pour tout n ? N, la matrice

Cn = ~hH1öj, ök)9-i)nj,k=1

est connexe. Alors (2.1) est commandable de façon approchée sur la sphère unité de H.

Remarquons qu'à la différence de la condition sur l'indépendance linéaire sur Q des éléments de (ën+1 - ën)nEN, la condition sur la connexité des matrices Cn peut dépendre de l'ordre choisi pour la suite (ën)nEN. On peut montrer assez simplement que si l'ordre est tel que Cn est connexe pour une infinité de n ? N, alors il existe une bijection h : N ? N telle que pour tout n ? N la matrice

C71/1 = ((H1 öh(j), öh(k))) 9-i j,k=1

est connexe. La réciproque n'est pourtant pas vraie.

La preuve du théorème 2.2 repose sur des méthodes de dimension finie appliquées aux approximations de Galerkin du système, dans le même esprit que dans [7, 99].

Notons Ed l'ensemble des ouverts connexes non vides et bornés de Rd et définissons E8d = Ed ? {Rd}. Appliquons maintenant le théorème 2.2 à l'équation (2.2) avac 11 ? E8d . Sous les

hypothèses du théorème 2.3 ci-dessous, le spectre de --A + V est discret (cf. [97]). Notons ó, V ) = (ëj, V ))j?N la suite faiblement croissante de valeurs propres de --A + V , répétées en accord avec leur multiplicité, et (öj, V ))j?N une suite de fonctions propres correspondantes formant une base orthonormée de L2, C). Sans perte de généralité, nous pouvons supposer que öj, V ) est à valeurs réelles pour tout j E N. Si j E N est tel que ëj, V ) est simple, alors la fonction öj, V ) est définie de façon unique quitte à la multiplier par --1.

Théorème 2.3 Soit (i) Ù E Ed, V, W E L8(Ù) ou bien (ii) Ù = Rd, V, W E L8loc(Rd, R), lim|x|?8 V (x)= +oo et limsuplxi?8 log(|W(x)| + 1)/11x11 < oo. Supposons que U contient l'intervalle (0, ä) pour un certain ä > 0, que les elements de (ëk+1(Ù,V ) -- ëk, V ))k?N sont lineairement independant sur Q et qu'il existe une bijection h : N N telle que pour tout n E N la matrice

n

Chn,V,W) = (L W (x)öh(j)(Ù, V )öh(k)(Ù, V ) dx)

j,k=1

est connexe. Alors (2.2) est commandable de façon approchee sur la sphère unite de L2, C).

Remarque 2.4 Demander que ön appartienne à D(H1) equivaut, dans le contexte de l'equation (2.2), à ce que W ön,V ) appartienne à L2(Ù). Ceci est clairement vrai dans le cas Ù E Ed. Pour Ù = Rd, la propriete decoule de l'hypothèse de croissance au plus exponentielle de |W| à l'infini. Plus precisement, ea|xn(Rd,V ) E L2(Rd) pour tous a > 0 et n E N (cf. [2, 97]).

Les méthodes développées pour démontrer le théorème 2.2 permettent en plus d'obtenir la contrôlabilité approchée des matrices de densité. Celles-ci décrivent l'état complet d'une famille dénombrable de systèmes identiques avec conditions initiales différentes, contrôlés simultanément par un seul contrôle (cf. [9, 41]). Plus précisément, une matrice de densite est un opérateur autoadjoint, borné et positif de la forme

ñ=

X8

j=1

Pj?j?j*,

où (?j)j?N est une base orthonormée de 1-1, (Pj)j?N une suite de scalaires positifs tels que E8j=1 Pj = 1 et ø*(
·
) = (ø,
·)
pour tout ø E 1-1. Chaque ?j = ?j(t) représente l'état d'une équation de Schrödinger de la forme (2.1) et toutes ces équations sont asservies par la même loi de commande constante par morceaux u = u(t). L'évolution temporelle de la matrice de densité ñ = ñ(t) est donc décrite par

ñ(t) = U(t; u)ñ(0)U*(t; u) =

X8

j=1

PjU(t;u)?j(0)(U(t;u)?j(0))* (2.3)

où l'opérateur d'évolution U(t; u) est défini par

U(t; u)ø0 = ø(t; ø0, u) et U*(t; u) dénote l'adjoint de U(t; u).

Définition 2.5 Deux matrices de densite ñ0 et ñ1 sont unitairement equivalentes s'il existe une transformation unitaire U de 1-1 telle que ñ1 = Uñ0U*.

Pour des systèmes quantiques fermés, le problème de joindre deux matrices de densité par une trajectoire admissible a sens seulement si les deux matrices sont unitairement équivalentes. (La situation est différente pour des systèmes ouverts ; voir par exemple [11].)

Le résultat suivant étend la commandabilité approchée d'une équation de Schrödinger aux matrices de densité correspondantes sous les mêmes hypothèses que celles du théorème 2.2.

i

(è, t)
?t

=

?2
2

)+ u(t) cos(è)ø(è,t). (2.5)

Théorème 2.6 Soient ñ0 et ñ1 deux matrices de densité unitairement équivalentes. Alors, sous les hypothèses du théorème 2.2, pour tout å > 0 il existe une loi de commande u : [0, T] ? U constante par morceaux telle que 1 - U(T; u)ñ0U*(T; u)I < å, où 1 · k dénote la norme des opérateurs sur H.

Si la thèse du théorème 2.6 est vérifiée on dit que (2.2) est commandable de façon approchée au sens des matrices de densité. Le théorème s'applique en particulier dans le cas H = L2, C), H0 = -L + V , H1 = W sous les hypothèses du théorème 2.3.

2.2 Commandabilité de la rotation d'une molécule quantique [MS.20]

L'orientation et l'alignement des molécules sont d'importants domaines d'application du contrôle des dynamiques moléculaires quantiques. Ils ont été l'objet d'une intense activité de recherche à la fois du point de vue expérimental et du point de vue théorique (cf. [102, 107] et les références qui y sont citées).

Pour des molécules linéaires en phase gazeuse contrôlées par des champs laser polarisés linéairement, l'alignement correspond à maximiser la probabilité que l'axe moléculaire soit parallèle à l'axe de polarisation du laser. Pour les molécules hétéronucléaires, un sens pour l'axe moléculaire peut être défini. On dira que la molécule est orientée si ce sens correspond à celui du vecteur de polarisation. Alignement et orientation ont une variété d'applications allant des réactions chimiques au traitement des surfaces, des procédés de catalyse à la nano-ingénierie.

Remarquons que la dynamique rotationnelle d'une molécule est l'un des exemples les plus importants de système quantique défini sur un espace d'Hilbert de dimension infinie et pour lequel le spectre de l'opérateur de Schrödinger non contrôlé est discret. Il s'agit donc d'un modèle très naturel sur lequel appliquer les résultats présentés dans la section précédente.

Nous nous focalisons ici sur la commande par champs laser de la rotation d'une molécule rigide linéaire. Plus précisément, nous considérons une molécule linéaire polaire dans son état rovibronique fondamental sujette à un champ laser polarisé qui n'est pas en résonance avec ses fréquences vibroniques. Le but est de déterminer les obstructions à la commandabilité dues aux symétries du système et de démontrer la commandabilité approchée entre tous les états ayant les mêmes propriétés de symétrie. La commandabilité est obtenue pour des contrôles arbitrairement petits, ce qui est intéressant du point de vue des applications (cf. [108]).

La dynamique contrôlée est décrite par l'équation de Schrödinger suivante sur la sphère S2 (en choisissant des unités de mesure telles que h = 1) :

i(è, ö, t)

?t

= (-BL - u0E(t) cos è)ø(è, ö, t) (2.4)

B est la constante rotationelle, u0 est le moment dipolaire permanent, L est l'opérateur de Laplace-Beltrami sur la sphère, è est l'angle polaire entre la direction de polarisation et l'axe moléculaire et ö est l'angle d'azimut. Le contrôle est donné par le champ électrique E. Nous négligeons dans ce modèle la contribution du tenseur de polarisabilité qui correspond au moment dipolaire induit par le champ électrique. L'approximation est correcte si l'intensité du laser est suffisamment faible. Le modèle ainsi obtenu est certes simplifié, mais il reproduit de façon très fidèle les données expérimentales dans le cas des molécules rigides (cf. [107]).

Nous allons simplifier ultérieurement le modèle que l'on vient d'introduire en supposant que la molécule linéaire reste sur un plan. L'équation de Schrödinger correspondante est donc définie sur un cercle et prend, dans un système normalisé de coordonnées, la forme suivante :

(Voir, par exemple, [105].) La commande est indiquee ici par la lettre u.

Decomposons H = L2(S1, C) dans la somme directe Hp ? Hi, où Hp et Hi sont, respectivement, les sous-espaces des fonctions paires et impaires de H (la parite etant consideree par rapport à è = 0). Remarquons que Hp et Hi sont deux espaces de Hilbert. Notons ø = (øp, øi) la decomposition de ø ? H avec øp ? Hp et øi ? Hi.

Notre premier resultat sur la commandabilite de (2.5) est negatif, affirmant que les normes des parties paire et impaire sont conservees.

Proposition 2.7 Pour tout ø0 appartenant à la sphère unité de L2(S1, C), pour tout u dans L8([0, T], R) et pour tout t ? [0,T], nous avonsp(t; ø0, u)1H =0plH et løi(t; ø0, u)1H = 0i 1H.

Notre resultat principal est qu'il est possible de contrôler simultanement la partie paire et celle impaire (de façon approchee).

Théorème 2.8 Pour tous ø0 = (ø0 p, ø0 i ), ø1 = (ø1p, ø1i ) appartenant à la sphère unité de L2(S1,C) qui vérifient0p1H =1p1H et0i 1H =1i 1H et pour tous å,ä > 0, il existe T > 0 et u ? L8([0, T], (0, ä]) tels que

1(T;ø0,

u)11 <

å.

La demonstration est basee sur un argument de contrôle simultane des systèmes quantiques pour lesquels l'union des spectres des operateurs de Schrödinger forme une famille non resonante. Cet argument est developpe de façon plus generale par Chambrion dans [42].

La condition de non resonance du spectre de l'operateur de Schrödinger est testee en remplacant par --a2/a02 cant +u cos(è) avec u constant et en exploitant la dependance analytique du spectre par rapport à u et son expansion asymptotique etablie dans [58]. Le theorème suivant, qui sera utilise à plusieurs reprises dans la suite de ce chapitre, rappelle les proprietes d'analyticite de ën, V ) et ön, V ) par rapport à V (cf. [69, 98]).

Théorème 2.9 Soient I ? R un intervalle ouvert et Ù ? E8 d . Supposons que V appartient à V(Ù) et que u 7? Wu est une courbe analytique de I dans L8(Ù). Il existe alors deux familles de fonctions analytiquesk : I ? R)k?N etk : I ? L2(Ù))k?N telles que pour tout u ? I la suitek(u))k?N donne le spectre (avec répétition des valeurs propres multiples) de -A+V +Wu etk(u))k?N est une base orthonormée de fonctions propres correspondantes.

2.3 Généricité des propriétés des fonctions et valeurs propres de l'équation de Laplace-Dirichlet [MS.4]

Un espace topologique X est dit espace de Baire si toute intersection denombrable de sous-ensembles ouverts et denses de X est dense dans X. Tout espace metrique complet est un espace de Baire. L'intersection denombrable de sous-ensembles ouverts et denses d'un espace de Baire X est dite un sous-ensemble résiduel de X. Une fonction booleenne P : X ? {0, 1}, où X est un espace de Baire, est dite une propriété générique s'il existe un sous-ensemble residuel Y de X tel que chaque y ? Y satisfait P, c'est-à-dire P(y) = 1. Dans cette section et dans la suivante, le rôle de X sera joue par differents espaces de paramètres de l'equation de Schrödinger (2.2).

Soit Ù ? Ed. Les resultats de la section 2.1 lient la commandabilite approchee de (2.2) aux proprietes de W et des valeurs et fonctions propres de l'operateur -A + V : H2(Ù) n H10(Ù) ? L2(Ù). Pour demontrer que (2.2) est generiquement contrôlable, nous sommes donc amenes à etudier, en particulier, les proprietes spectrales generiques de -A + V .

Considerons d'abord l'independance lineaire sur Q des differences des valeurs propres de -A + V . Remarquons que, même si la propriete en question n'est pas verifiee par les valeurs propres de -A + V , elle peut l'être si l'on remplace V par V + uW pour un certain u tel

que (u, u + ä) ? U. La dependance du spectre de V + uW par rapport à u etant analytique (theorème 2.9), il serait alors suffisant de montrer que les derivees de ën, V +uW) par rapport à u evaluees en u = 0 sont lineairement independantes sur Q. L'expression de ces derivees est donnee par fn W(x)ön, V )2 dx, pourvu que la valeur propre ën, V ) soit simple. Dans le cas oil ën, V ) n'est pas simple, la formule de la derivee de ën, V + uW) par rapport à u reste vraie, mais le choix de la base de fonctions propres (ön, V ))n?N depend alors de W (cf. [8]).

Il est donc clair que si le spectre de -Ä + V est simple et les carres de ses fonctions propres forment une famille libre dans L2(Ù), il existe alors W ? L8(Ù) pour lequel les elements de (j n W (x)ön, V )2 dx)n?N sont lineairement independants sur Q. De plus, l'ensemble des W verifiant cette propriete est residuel dans L8(Ù).

Remarquons que si le spectre de Ä est simple et les carres de ses fonctions propres forment une famille libre dans L2(Ù), alors la même propriete est vraie pour -Ä + V pour un ensemble residuel de V dans L8(Ù). Rappelons que l'ensemble des domaines bornes Ù à bord Cm pour lesquels le spectre de Ä est simple sur Ù est residuel dans l'espace topologique Óm des domaines bornes Cm dote de la topologie Cm, m = 1, (cf. [80, 115] et aussi [65]).

Nous nous interessons donc à la question de la genericite par rapport à Ù ? Ók de l'independance lineaire des carres fonctions propres de Ä. Notons ënn = ën, 0) et önn = ön, 0) pour tout n ? N. Nous indiquons par D0,1 l'ensemble des domaines de Rd qui peuvent être transformes dans la boule unite de Rd par un homeomorphisme bi-lipschitzien. En particulier, le bord d'un element de D0,1 est lipschitzien.

Nous pouvons demontrer le resultat general suivant.

Théorème 2.10 Soit Fn : Rn(n+1) -? R une suite de fonctions analytiques. Pour tout n ? N et pour tout domaine borné Ù ? Rd à bord lipschitzien, nous dirons que Ù satisfait la propriété Pn si ën1 , ... , ënn sont simples et s'il existe n points x1, . . . , xn dans Ù et un choix de ön1 , ... , önn tels que

Fn(ön1 (x1), . . . , önn (x1), . . . , ön1 (xn), . . . , önn (xn), ën1 ,... , ënn) =6 0.

Si, pour tout n ? N, il existe Rn ? D0,1 qui satisfait la propriété Pn, alors pour tout m ? N ? {+8} l'ensemble des Ù ? Óm satisfaisant Pn pour tout n ? N est résiduel dans Óm.

La demonstration est basee sur un resultat de dependance analytique du spectre de l'operateur de Laplace-Dirichlet par rapport au domaine, analogue au theorème 2.9. Un autre resultat crucial pour la preuve, du à Teytel, est la possibilite de deformer analytiquement deux domaines reguliers isotopes en imposant la simplicite du spectre le long de la deformation ([113]).

Nous deduisons du theorème 2.10 les consequences suivantes.

Corollaire 2.1 Soit m ? N ? {8}. Alors, pour tout Ù dans un ensemble résiduel de Óm, les carrés des fonctions propres de l'opérateur de Laplace-Dirichlet sur Ù sont linéairement indépendants.

Corollaire 2.2 Soient m ? N ? {8}, k ? N et q = (q1, . . . , qk) ? Rk \ {0}. Alors, pour tout Ù dans un ensemble résiduel de Óm,

k

E

l=1

qlënl =6 0.

En particulier, les éléments du spectre de l'opérateur de Laplace-Dirichlet sur Ù sont génériquement linéairement indépendants sur Q.

Concernant l'equation de Schrödinger bilineaire, nous deduisons des arguments presentes au debut de cette section les resultats suivants.

Proposition 2.11 Génériquement par rapport à , W) ? Óm × L8(Rd), l'équation

i?ø ?t (t,x) = (-Ä + u(t)W(x)) ø(t,x)

est commandable de façon approchée sur la sphère unité de L2(Ù).

Proposition 2.12 Génériquement par rapport à , V, W) ? Óm × L8(Rd) × L8(Rd), l'équation (2.2) est commandable de façon approchée sur la sphère unité de L2(Ù).

2.4 Généricité par rapport aux potentiels de la commandabilité de l'équation de Schrödinger bilinéaire à spectre discret [MS.1]

Dans cette section, nous nous intéressons à la généricité de la commandabilité de l'équation de Schrödinger (2.2) par rapport au potentiel de contrôle W et à celui non contrôlé V , dans le but d'améliorer les résultats des propositions 2.11 et 2.12. Nous nous plaçons dans le cas d'une équation de Schrödinger à spectre discret définie sur un domaine Ù ? Î8 d .

Rappelons que la question de la généricité par rapport aux potentiels de la commandabilité de l'équation de Schrödinger bilinéaire a déjà été l'objet de certains résultats obtenus par Nersesyan : en particulier [87, lemme 3.12] démontre la généricité par rapport au couple (V, W) de la contrôlabilité approchée de (2.2) quand d = 1 et Ù est borné (sous des hypothèses de régularité sur V et W). D'autres résultats intéressants de généricité pour la contrôlabilité d'une équation de Schrödinger linéarisée ont été obtenus par Beauchard, Chitour, Kateb et Long dans [21] et sont présentés plus en détail dans la discussion à la fin de cette section.

L'approche que nous proposons ici est de la même nature que celle exploitée dans la section précédente : nous appliquons des perturbations analytiques à longue distance des paramètres et nous exploitons la dépendance analytique par rapport à V et W des objets mathématiques qui apparaissent dans les hypothèses du théorème 2.3 (cf. théorème 2.9).

Pour tout Ù ? Î8 d , soit V(Ù) égal à L8(Ù) si Ù ? Îd et à {V ? L8 loc(Rd) | lim11x11?8 V (x) = +8} si Ù = Rd. Dans les deux cas, dotons V(Ù) de la topologie L8. Introduisons aussi l'espace W(Ù), donné par L8(Ù) si Ù ? Îd et par

{W ? L8 loc(Rd) | sup

x?Rd

log(|W(x)| + 1)< 8} IxI + 1

si Ù = Rd. Dotons W(Ù) de la topologie L8. Notons

Z,U) = {(V,W) | V ? V(Ù), W ? W(Ù),V + uW ? V(Ù) ?u ? U, sup

x?Ù

|W(x)|

|V (x)| + 1 < 8}

et équipons Z, U) avec la topologie L8. Introduisons aussi, pour tout V ? V(Ù) et tout W ? W(Ù), les sous-espaces topologiques de V(Ù) et W(Ù) définis par

V,W,U) = { V ? V(Ù) | ( V , W ) ? Z, U)}, W, V, U) = { W ? W(Ù) | (V, W ) ? Z, U)}.

Remarquons que V, W, U) et W, V, U) sont tous les deux non vides et invariants par rapport à la somme avec L8(Ù). En particulier, ils sont ouverts dans V(Ù) et W(Ù) respectivement et coïncident avec L8(Ù) quand Ù est borné.

Nous dirons que le triplet (Ù, V, W) est apte à contrôler si V ? V(Ù), W ? W(Ù), les éléments de la suite (ëk+1(Ù, V ) - ëk, V ))k?N sont linéairement indépendant sur Q et s'il existe un bijection h pour laquelle Chn, V, W) est connexe pour tout n ? N.

Nous dirons aussi que le quadruplet (Ù, V, W, U) est efficace si (V, W) ? Z, U) et s'il existe u et ä > 0 tels que (Ù, V + uW, W) est apte à contrôler et (u, u + ä) ? U. Les théorèmes 2.3 et 2.6 peuvent alors être reformulés ainsi : l'efficacité du quadruplet (Ù, V, W, U) est une condition suffisante pour la contrôlabilité approchée au sens des matrices de densité.

Nous pouvons démontrer le résultat de continuité suivant.

Proposition 2.13 Soit Ù = Rd. Supposons que V appartient à V(Rd), que ëk(Rd, V ) est simple et que W ? L8loc(Rd,R) est tel que la croissance de |W| est au plus exponentielle à l'infini. Il existe alors un voisinage N de V dans V(Rd) tel que ëk(Rd,V ) est simple pour tout V ? N et V 7? V|W|ök(Rd, V ) (définie au signe près) est continue comme fonction de N dans L2(Rd).

La preuve est basée sur l'uniformité des estimées obtenues par Agmon dans [2] (théorèmes 4.1, 4.3 et 4.4).

Un premier résultat de généricité par rapport à V est le suivant, qui généralise un résultat classique de Albert ([8]).

Proposition 2.14 Soit Ù un élément de Î8d et notons, pour tout k ? N,

Rk(Ù) = {V ? V(Ù) | ë1(Ù,V ),...,ëk, V ) sont simples}. Pour tous K ? N et q = (q1,... ,qK) ? RK \ {0}, l'ensemble

Oq(Ù) =

?

?

?

V ? RK(Ù) |

XK
j
=1

qjëj, V ) =6 0

}

est ouvert et dense dans V(Ù). Par conséquent, génériquement par rapport à V les élément de (ën, V ))n?N sont linéairement indépendants sur Q.

La preuve de la proposition 2.14 est basée sur le lemme suivant.

Lemme 2.15 Soient Ù un élément de Î8d et ù un ensemble non vide, ouvert, compactement contenu dans Ù et dont le bord est lipschitzien. Soient v un élément de L8(ù) et (Vk)k?N une suite dans V(Ù) telle que Vk|ù ? v dans L8(ù) quand k ? 8 et limk?8 infÙ\ù Vk = +8. Alors, pour tout j ? N, limk?8 ëj, Vk) = ëj(ù,v). De plus, si ëj(ù,v) est simple alors limk?8 öj,Vk) = öj(ù, v) (au signe près) dans L2(Ù). Si ëj(ù,v) et ëm(ù,v) sont simples, alors (au signe près)

lim f2 Vieöj, Vk)öm, Vk) = f vöj (ù, v)öm(ù, v).

S ca

k?8

Nous déduisons de la proposition 2.14 le résultat suivant.

Proposition 2.16 Soit Ù un élément de Î8d . Alors, génériquement par rapport à (V, W) ? Z, U), le triplet,V,W) est apte à contrôler.

En étudiant la généricité par rapport à V ou W seulement, nous pouvons démontrer les deux propositions suivantes.

Proposition 2.17 Soient Ù un élément de Î8d et W ? W(Ù) non constant et absolument continu sur Ù. Alors, génériquement par rapport à V dans V,W,U), le quadruplet, V, W, U) est efficace.

Proposition 2.18 Soient Ù un élément de Î8 d et V ? V(Ù) absolument continu sur Ù. Supposons que l'intérieur de U est non vide. Alors, génériquement par rapport à W ? W, V, U), le quadruplet , V, W, U) est efficace.

Il est naturel, au vu des résultats présentés dans cette section et dans la précédente, de se demander si l'équation (2.2) est commandable de façon approchée génériquement par rapport à Ù ? Îd, quand V et W sont fixés. Une conjecture dans ce sens est raisonnable (sous l'hypothèse que W soit non constant sur chaque ouvert non vide) mais les techniques employées ici paraissent difficiles à adapter dans ce cas. Une difficulté vient du fait que la dépendance de

ëk, V ) par rapport à Ù n'est pas analytique si V ne l'est pas. De façon similaire, les quantités

f

Wök, V )öj, V ) ne varient pas, en général, analytiquement par rapport à Ù. Un résultat

partiel dans le cas V = 0 allant dans la bonne direction a été démontré dans [21], oh les auteurs prouvent que pour W ? C1(R2, R) non constant sur chaque ouvert non vide, pour un domaine C3 générique Ù ? R2 nous avons j W ö1(Ù, 0)öj, 0) =6 0 pour tout j ? N. La preuve proposée dans [21] est très technique et délicate : son extension dans le cas oh V est quelconque et d > 2 parait une tache ardue.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci