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Système d'information de l'intelligence territoriale

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par Hamid Bouaiche
Université A/R Mira de Bejaia - Master II recherche 2010
  

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CHAPITRE UN

« L'intelligence territoriale »

Le désengagement des Etats, souvent accompagné de politiques de régionalisation, renvoie vers les acteurs et décideurs locaux la responsabilité de concevoir, constituer et utiliser les informations capables de soutenir leur action.

A cet effet s'introduit l'intelligence territoriale qui est une pratique qui permet aux acteurs locaux de se responsabiliser sur les décisions portant sur le développement de leur territoire. Le terme de l'intelligence territoriale n'est pas un terme bien défini par les théoriciens de l'économie, où l'on trouve diverses tendances dans l'interprétation du concept.

Dans le but de cerner le concept de l'intelligence territoriale, nous allons présenter deux concepts qui lui sont fortement liées : le développement durable et l'intelligence économique, ensuite quelques unes de ses définitions et enfin ses objectifs.

1. Approche de l'intelligence territoriale

L'intelligence territoriale devrait trouver sa place entre la planification stratégique à moyen terme et les exercices de prospective menés par les régions. Elle doit permettre d'ajuster en continu les éléments du plan stratégique et influencer les données prises en compte pour la formulation des exercices de prospective.

1.1 Concepts en relation avec l'intelligence territoriale

Pour mieux cerner la notion de l'IT, nous proposons un ensemble de concepts qui lui sont intimement rattachés. Dans une première approche, on distingue le mot de l'intelligence qui fait référence à la capacité de réponse dans un délai précis, et en le mot territoriale qui suggère la limitation géographique d'un espace. En somme, l'IT signifie la capacité d'un territoire d'rtre flexible aux mutations qu'il subit, de permettre aux différents acteurs qui le composent d'échanger mutuellement les intérêts qui s'y retrouvent dans ce territoire.

1.1.1 Intelligence économique

Selon sa définition, l'intelligence économique est la maitrise et la protection de l'information utile pour les décideurs. L'IE est une démarche qui repose sur les étapes suivantes1 :

o Définir les besoins en information ;

o Collecter l'information ouverte ;

o Ne pas négliger l'information «informelle» ;

o Hiérarchiser et traiter l'information recueillie ;

o Diffuser l'information à point nommé ;

o Mesurer la satisfaction des destinataires ;

o Protéger les données sensibles et le savoir-faire ;

o Influer sur l'environnement ;

o Bannir définitivement la naïveté tout en évitant de verser dans la paranoïa ;

o Obtenir l'adhésion de tous.

1 . .

Voir Apr en Deux-Sévres, L'intelligence économique, Document N°73 - Juillet 2008

Selon certains auteurs2, on parle aussi d'intelligence économique territoriale. C'est une forme d'intelligence économique appliquée à un territoire. Dans cette conception, le territoire est considéré comme une organisation, celle-ci pratique les commandements cité ci-dessus afin de survivre et de préserver ses sources d'énergie. Dans notre cas d'études, on s'intéresse à ce volais mais ce n'est pas le tout, notre conception s'étend aux acteurs sociaux et culturels.

1.1.2 Développement durable

Un développement durable est « un développement qui permet la satisfaction des besoins présents sans compromettre la capacité des générations futures à satisfaire les leurs3 »

o Dimension intergénérationnelle

o Quels besoins futurs ?

o Le mode de développement actuel est-il durable ?

Les trois piliers du développement durable : le pilier environnemental, le pilier social et enfin, le pilier économique.

1.2 Définitions

L'intelligence territoriale met les infrastructures matérielles et immatérielles au service de la reconversion perpétuelle du territoire. La reconversion est basée sur l'exploitation optimale des informations sociétales, industrielles et technologiques et leur impact sur le développement futur d'une région. Au niveau endogène, pour certaines régions, l'intelligence territoriale débouchera sur le développement de nouvelles niches d'excellence, pour d'autres, elle conduira à l'intégration de nouveaux savoirs ou à l'utilisation de nouvelles technologies dans des industries ou savoir-faire régionaux existants.

2

Voir Yannick Bouchet, dispositif d'IET & gouvernance hybride, Université J. Moulin, Lyon 3, P05.

3

Voir : Rapport Bruntland, Commission Mondiale sur l'Environnement et le développement, 1987.

1.2.1 Definition 1

« l'intelligence territoriale est l'ensemble des actions de l'intelligence économique conduite de manière coordonnée par des acteurs publics et privés (marchands ou non marchands) localisés dans un territoire, afin d'en renforcer la performance économique et, par ce moyen, d'améliorer le bien-être de la population locale »4

Les propos précédents définissent l'intelligence territoriale à travers le concept de l'intelligence économique. En d'autres termes, les acteurs d'un territoire font de celui-ci un territoire intelligent s'ils coordonnent entre eux de façon mutuelle toutes leurs pratiques d'intelligence économique.

De façon plus claire, l'IE maximise le profit interne à l'organisme qui le pratique alors que l'IT tente d'atteindre l'intér~t général des acteurs du territoire qui sont : les organismes toutes catégories confondues ainsi que la population locale.

1.2.2 Definition 2

« un processus informationnel et anthropologique, régulier et continu, initié par des acteurs locaux physiquement présents et/ou distants qui s'approprient les ressources d'un espace en mobilisant puis en transformant l'énergie du système territorial en capacité de projet. De ce fait, l'intelligence territoriale peut ~tre assimilée jà la territorialité qui résulte du phénomène d'appropriation des ressources d'un territoire puis aux transferts des compétences entre des catégories d'acteurs locaux de culture différente »5.

Cette définition met l'accent sur les acteurs du territoire qui sont dotés de ressources et qui se font des transferts de compétences.

4 Voir : Christian Marcon, l'intelligence économique, Ed DUNOD, Paris 2006, cote 658.4/115 P : 99

5 Voir : Yannick Bouchet, dispositif d'IET & gouvernance hybride, Université J. Moulin, Lyon 3, p 03.

1.3 Objectifs de l'intelligence territoriale6

L'aspect que nous voulons saisir de la ville, ici, est une caractéristique qui

relève de l'évidence : la ville est source de richesses ; tout en sachant que la nature de

la richesse évolue. En effet de la révolution industrielle jusqu'au milieu du XX° siècle,

c'est sa dotation en facteurs naturels qui fait qu'une région est riche ou pauvre et c'est
l'opulence de la région qui fait la prospérité de la ville. Mais depuis la seconde guerre
mondiale, la dotation naturelle a été minorée par le poids écrasant d'un nouveau

facteur : le facteur humain dont une partie évolue en capital humain.

1.3.1 Aider la gouvernance du territoire

Dans les perspectives de l'analyse de la croissance, on retrouve celle des institutions qui gouvernent la décision publique. L'analyse des politiques propres à déclencher le développement dans un pays ou dans une région donnés

n'est pas nécessairement d'une difficulté insurmontable. En revanche, mettre en oeuvre ces politiques peut se révéler impossible du fait de la structure de décision publique dans le pays considéré parce qu'elles peuvent aller à l'encontre des intérets de ceux qui

A cet effet, on trouve que l'un des objectifs de l'IT et du SIIT, est de donner

une aide à

1.3.2 Anticiper les mutations

Une stratégie territoriale, s'appuyant sur un processus d'intelligence économique territoriale, transforme le territoire en un collectif local apprenant et

oblige à une approche de politique générale du territoire avec tous les acteurs référents.

C'est en effet aux politiques ainsi qu'aux acteurs référents de proposer la construction

d'une territorialité sur le long terme.

Il s'agit, par exemple, d'une volonté collective de pérenniser les emplois et de

s'engager dans le développement durable. Parce qu'elle a la responsabilité de la

6 . .

Voir L'intelligence territoriale au service du développement des territoires et des pôles de

compétitivité, Séminaire à Strasbourg du 8 au 10 décembre 2009, P 01.

10

gestion des biens collectifs (y compris l'information mise à disposition par les acteurs), la collectivité locale a une vision systémique de la territorialité qui lui permet de gérer la congruence des besoins des parties prenantes.

1.3.3 Dotation en information des acteurs

Face à la mondialisation actuelle7, la recherche et la diffusion d'information stratégique devient une nécessité pour les entreprises comme pour les territoires.

L'intelligence économique territoriale construit un système d'information permettant aux acteurs locaux de devenir plus efficace. Dès lors, l'information est porteuse d'efficience pour les parties prenantes.

Le critère ultime d'efficience fait intervenir le débordement de l'organisation sur son environnement : l'organisation efficiente modifie son milieu à son avantage, et contribue ainsi à modeler ce milieu. Dans cette perspective, l'intelligence territoriale pose le problème de la gestion des articulations et les transferts d'information (mais aussi données et savoirs) entre acteurs. Elle renvoie à la description des enchevêtrements entre les différentes échelles spatiales que ce soit aux niveaux des firmes, des services publics ou parapublics.

7 Voir : Yannick B, dispositif d'intelligence économique territoriale & gouvernance hybride, Université J. Moulin, Lyon 3.

2. Faire confiance à l'intelligence territoriale

La mondialisation, la compétition économique, la promotion des entreprises, le développement durable, la compétition entre territoires ont un impact direct sur les acteurs du développement économique d'un territoire et sur leur compétitivité. Pour l'anticiper, en atténuer le choc et/ou en saisir les opportunités, les acteurs territoriaux ont misé sur l'intelligence économique territoriale.

Force est cependant de constater que les collectivités n'en sont pas toutes encore à généraliser l'emploi de la démarche d'Intelligence territoriale (IT), dont le bien fondé n'est plus à démontrer auprès des bénéficiaires.

Les interventions publiques traditionnelles, dans le domaine du développement économique, ne doivent-elles pas rechercher aujourd'hui de nouvelles modalités de management au regard d'une concurrence toujours croissante des territoires. Les méthodes empruntées au management des entreprises, telles que le marketing, ouvrent de nouvelles voies, davantage dans « leur esprit » que dans un plaquage systématique des concepts.

2.1 De l'économie de production à l'économie de développement

Le passage d'une économie de production à une économie d'environnement pose l'accès à l'information et à la production de connaissances incontournables des futurs choix stratégiques des dirigeants d'entreprises et des décideurs publics. Or les liens entre les initiatives d'entrepreneurs et les stratégies élaborées par les élus politiques restent encore souvent partiels, et interrogent sur la performance et l'efficacité du territoire.

L'appui au développement économique des collectivités locales prend, de façon classique, différentes formes :

12

2.1.1 Aide aux acteurs de développement

L'intervention publique se traduit par de l'aide au foncier, à l'immobilier, à certains investissements, voire même par un renforcement du haut de bilan. Les services économiques (CCI, Agences de développement économique...) apportent conseil et appui technique.

La production de richesse, la création d'emplois relèvent du développement économique. Ils s'appuient sur la production et la mobilisation de ressources locales dans l'objectif d'un accroissement durable des richesses produites, pour le renouvellement du tissu économique.

2.1.2 Attractivité des investisseurs

Un développement exogène est basé sur l'attractivité du territoire et l'accueil d'investisseurs extérieurs. Dans la wilaya de Bejaia, on prend par exemple la zone industrielle de Taherachte (Akbou) caractérisée par la forte condensation de l'industrie

toutes filières confodues. Ainsi cette zone géographique détient une forte attractivité

des fonds et investisseurs étrangers. Améliorer l'image, asseoir la notoriété d'un lieu,

ont été le cheval de bataille de nombreuses collectivités.

d'emplois et de taxes professionnelles. Aujourd'hui la multiplication de ces démarches de communication a créé une banalisation des messages. Leur efficacité n'a de plus pas été prouvée.

2.1.3 Image de marque

Les acteurs d'un territoire s'intéressent à leur territoire, et lient de plus en plus la santé de leurs organisations à celle de leur espace d'accueil. La complexification de l'environnement général les appelle à vouloir réduire les incertitudes de leur « environnement local ». Ceci est d'autant plus vrai qu'il existe une réelle dépendance

localisation n'est pas forcément liée à des critères économiques.

2.2 Le territoire, source de valeur

La production de richesse8, la création d'emplois relèvent du développement économique. Ils s'appuient sur la production et la mobilisation de ressources locales dans l'objectif d'un accroissement durable des richesses produites, pour le renouvellement du tissu économique. Nous considérons le territoire comme un système local. Un produit n'a de valeur que s'il correspond à une demande (existante ou latente). Les différentes approches théoriques expliquant le dynamisme d'un territoire gr~ce à la valorisation de ressources spécifiques porteuses d'externalités, qui s'appuient notamment sur des stratégies de coopération/coordination/concurrence abordent peu la perspective de l'offre.

Dans ce sens, nous définirons la valeur comme un ensemble construit de ressources spécifiques, s'appuyant sur un ancrage territorial, porteuse de valeur marchande car répondant à un besoin ou une demande. Cela sous entend l'intégration d'une notion d'évolutivité de la valeur puisqu'elle s'adapte aux mutations des demandes du marché.

La question centrale pour le décideur public doit ~tre comment s'aborde et se vit la construction et l'analyse de la valeur plutôt que porter sur la démarche d'analyse de marché. Cela implique une co-construction de la valeur avec les acteurs locaux, qui deviendront par ailleurs, et d'autant plus, clients du territoire car s'appuyant sur cette valeur à leur propre profit.

2.2.1 L'entreprise territoriale

Le projet du territoire est celui de l'entreprise territoriale 9. La culture d'un patrimoine propre, d'une vocation singulière, originale est à la racine d'un service visant non seulement ceux qui habitent le territoire mais aussi la clientèle de l'économie territoriale mondialisée. La mise en valeur du patrimoine que constitue le

8 Voir : Myriam Bros-Clergue, Différencier les territoires : quels outils de management?, Université Toulouse II-Le Mirail, juin 2004, P02.

9 Roger N, l'économie de territoire, juillet 2000

14

territoire n'est donc pas à concevoir comme une simple exposition mais comme un service à la fois matériel et immatériel.

Il s'agit donc pour le développement du territoire de concevoir un projet d'entreprise avec son marketing, ses financements, son management, sa production, ses équipements, etc. Il ne s'agit pas de calquer n'importe quel modèle d'entreprise d'autant plus que nous sommes sur le territoire démocratique d'une communauté de vie et de devenir.

Cependant rien n'empêche d'en retenir des rationalités pour construire une communauté entreprenante à l'échelle du territoire. Dès lors, les entreprises classiques peuvent concourir elles-mêmes au projet de territoire, à l'entreprise territoriale, dans la mesure même de leur engagement dans le bien commun. L'entreprise territoriale créant une dynamique et une économie nouvelle entraîne ipso facto la redynamisation d'une "économie de proximité" en même temps que la participation à une économie territoriale.

2.2.2 La valeur support d'un produit territorial

L'attractivité d'un lieu10 se construit à la fois sur des facteurs économiques, géographiques, humains, historiques. Tous les acteurs, les services d'une collectivité, participent directement ou indirectement à l'attractivité d'un lieu, à la perception que l'on en a. La notoriété des entreprises locales, l'image des décideurs locaux, de la main d'oeuvre, l'environnement culturel, touristique, patrimonial, participent à l'élaboration de l'image, et à la perception que le « client » a du territoire. Les démarches de construction et de gestion d'une image commune aux collectivités et aux acteurs économiques se développent alors et s'entretiennent.

L'attractivité repose sur une valeur, non seulement en terme d'image, mais aussi en termes de ressources propres au territoire. Pour attirer et accueillir des

10

Voir : Myriam Bros-Clergue, Différencier les territoires : quels outils de management?, Université Toulouse II-Le Mirail, juin 2004, P08.

entreprises, il n'y a pas de solutions miracles. La collectivité s'appuie sur la connaissance de la cible, c'est à dire les entreprises qui pourraient etre intéressées par la valeur du territoire, et sa traduction dans l'adaptation de l'offre (capacités d'accueil, environnement, tissu local, formations...). Ainsi la phase de diagnostic auprès des acteurs économiques locaux peut etre l'occasion de connaître la perception qu'ils ont de leur territoire, et de recueillir les données permettant de définir une cible en fonction de leur relations fournisseurs/clients, de leur environnement général (technologique...).

2.2.3 Le marketing territorial

La valeur d'un territoire11 doit s'inscrire à deux niveaux : la reconnaissance par

L'élu peut faire appel aux techniques de marketing pour susciter la mise en place de « lieux » de discussions, la diffusion de l'information, susciter l'adoption de valeurs par les acteurs économiques. Dans ce sens le marketing territorial vise à mobiliser et à accompagner le développement, dans l'objectif d'établir des relations capables de construire des ressources spécifiques. Cette démarche collective où chacun devra faire appel à l'image partagée du territoire, nécessite de faire passer l'idée que la démarche vise un progrès pour tous, avant qu'il n'en soit un pour chacun.

Le territoire doit alors être envisagé comme un ensemble stratégique, une construction d'acteurs qui s'organisent autour d'une (ou des) valeur(s) partagée(s) dans un objectif de développement économique.

Cela ne s'inscrit pas dans une approche ponctuelle mais dans le temps. Le marketing suppose des allers-retours continuels entre la logique d'offre et la logique de demande. Il implique d'intégrer des compétences d'interface, de veille, de communication dans les structures de développement telles que agences d'urbanismes, agences de développement, services économiques. C'est à cette condition que les acteurs privés s'inscriront dans la dynamique locale.

11 Voir : Myriam Bros-Clergue, Différencier les territoires : quels outils de management?, Université Toulouse II-Le Mirail, juin 2004, P06.

16

3. Cas de pratique de l'intelligence territoriale.

Le présent et dernier point de ce premier chapitre présente des cas réels de la pratique de l'intelligence territoriale. Les deux cas qui seront présentés montrent l'apport de la pratique de l'intelligence territoriale sur le dévellopent des projets de territoire.

3.1 Gestion de l'environnement à Madagascar12

Madagascar est une île au large de l'Océan Indien à l'est de l'Afrique, d'une superficie de 587.051 km2 et long du nord au sud de plus de 1.600 km et large d'est en ouest de 570km. Le climat est de type tropical avec une large gamme de bioclimats très différents : du tropical chaud au tempéré frais, du subéquatorial au montagnard accusé, du semi-désertique du Sud au saturé d'humidité des côtes Nord-Est.

La population se chiffre à 16.641.000 en 2003 et croît à un taux annuel de 2,9% ; près des trois quarts de cette population habitent en milieu rural. Le produit intérieur brut est de 29.843 milliards de Fmg en 2001 soit l'équivalent de 5.291 millions de US$. La contribution du secteur primaire dans le PIB est de 29,8%, celle du secteur secondaire de 13,5% et celle du secteur tertiaire de 51,4% (MEFB, Août 2003).

Administrativement, le pays est subdivisé en 6 provinces, 111 Fivondronana (sous-préfectures) et 1558 communes dont 1513 rurales. Le pays, avec un revenu per capita de moins de 300$ et l'encours de la dette extérieure de plus de 4,6 milliards de dollars à la fin 2002 (MEFB, Août 2003), est classé parmi les pays les moins avancés (PMA) et les pays pauvres très endettés (PPTE).

3.1.1 Les enjeux environnementaux à Madagascar

Madagascar est reconnu dans le monde par l'originalité, la richesse et l'exceptionnel endémisme de sa biodiversité. Ces spécificités sont dues aux contextes géologiques, physiques et géographiques propres au pays. Son insularité précoce l'a

12 Voir : RAKOTOARIJAONA J-R, Système d'informations, aide à la décision et lutte contre les feux de brousse.

mis à l'abri des invasions d'espèces nouvelles et a permis à sa faune et à sa flore, soit

milieux du pays tout en restant isolé du reste du monde. Du point de vue géographique, l'allongement en latitude et l'échelonnement d'altitudes se traduisent par bioclimats très variés auxquels correspondent des formations naturelles et des écosystèmes qui leur sont particuliers.

Cet environnement exceptionnel et ces ressources naturelles sont en danger du

fait des pressions très importantes. On peut citer trois facteurs naturels de dégradation

de l'environnement : la sévérité des conditions climatiques, la vulnérabilité du sol

ferralitique aux agents de l'érosion, l'escarpement des reliefs et même la fragilité de la biodiversité malgache. Les autres facteurs sont anthropiques et sont liés à la croissance
démographique, à l'utilisation des ressources naturelles et aux conditions socioéconomiques.

La mauvaise performance économ

estimations récentes situent à 80,9% la proportion des malgaches vivant en dessous du seuil de pauvreté (INSTAT, EPM 2002). La mesure de l'indice de développement humain classe Madagascar 149ème sur 175 pays en 2001 (PNUD, RMDH 2003). De manière globale, la pauvreté est essentiellement rurale car plus de 86% de la population rurale sont pauvres. Ce sont les ménages agricoles et notamment les petits

3.1.2 Politiques de gestion de l'environnement à Madagascar

Partant de ces constats, Madagascar a ratifié les principales conventions internationales relatives à l'environnement et souscrit aux initiatives de développement durable comme les déclarations de Rio, de Johannesburg et l'Agenda 21. Madagascar a adopté en 1990 la Charte de l'Environnement Malagasy, qui définit la Politique Nationale de l'Environnement et spécifie ses principes généraux et les dispositions la traduisant en termes opérationnels dans le cadre du développement global de

18

Madagascar. Cette politique vise à rétablir un équilibre durable et harmonieux entre les besoins de développement de l'homme et les soucis écologiques.

La mise en oeuvre de la politique environnementale est assurée à travers un plan national d'action environnementale (PNAE), premier du genre en Afrique, d'une durée de 15 ans subdivisée en 3 programmes 95 de 5 ans chacun. Le PNAE a pour objectif essentiel de réconcilier la population avec son environnement en vue d'un développement durable. Le PE3, troisième et dernière phase du PNAE, devrait être mis en °oeuvre effectivement à partir de 2004. Après le PE3, « les actions environnementales devraient se faire de manière automatique et naturellement gérées et générées par les Collectivités de base, les Ministères, les ONG, etc. ».

Différents instruments de gestion de l'environnement sont développés et mis en oeuvre dans le cadre du PNAE : le transfert de gestion, les aires protégées et sites de conservation, la gestion intégrée des zones côtières (GIZC), la gestion conservatoire des eaux et des sols, la gestion durable des ressources forestières, la mise en compatibilité des investissements avec l'environnement (MECIE), la planification régionale, la sécurisation foncière Ces instruments sont appuyés par d'autres mesures ou activités visant essentiellement la réduction des pressions sur les ressources naturelles comme les activités de développement ou alternatives, les activités de sensibilisation, d'éducation ou de renforcement de capacité. Enfin, le PNAE comprend aussi des volets d'instauration de la bonne gouvernance environnementale.

3.1.3 Système d'information de l'ONE

Parmi les conditions de réussite de cette politique environnementale, la charte de l'environnement insiste sur le besoin d'intégrer l'environnement dans notre processus de planification à moyen et long termes ainsi que la nécessité d'améliorer les outils de maîtrise de l'évolution de l'environnement, notamment l'utilisation des techniques modernes comme la télédétection et l'introduction d'indicateurs prenant en compte l'évolution de notre capital naturel dans le temps et dans l'espace.

Le système d'informations environnementales basé à l'ONE est conçu comme l'outil de suivi de l'état de l'environnement et de son évolution, qui devra permettre

environnementales, d'évaluer les impacts environnementaux des différentes politiques et activités économiques, et d'orienter la politique des décideurs et les activités des

o rassembler les informations sur l'environnement à travers un oeuvrant dans le domaine de l'environnement et des autres domaines connexes ainsi

o concevoir et développer les indicateurs permettant un meilleur
suivi de l'environnement selon le modèle Pression-Etat-Réponse ;

o diffuser les informations auprès des décideurs des opérateurs et
du public par l'édition, entre autres, de rapports périodiques sur l'état de l'environnement ainsi que d'autres publications présentées sous différentes formes (lettres d'information, fiches pédagogiques, affiches etc.) ;

o gérer les observatoires sectoriels et les bases de données y
afférentes ;

o produire des informations et analyses géospatiales concernant
l'état des écosystèmes naturels à partir de l'exploitation des images satellite ;

o élaborer un système statistique devant aboutir à une comptabilité
de l'environnement pouvant etre éventuellement intégré à terme dans la comptabilité économique nationale.

3.1.4 Les acteurs du SIT

o Le Ministère de l'environnement, des eaux et forets, représente l'Etat

o L'ONE est mandaté par le Ministère de l'environnement, des eaux et forets pour coordonner les différents systèmes de données sur l'environnement et gérer

20

o Les autorités nationales, les principales institutions environnementales nationales et les bailleurs de fonds du Programme environnement sont réunis au sein d'un comité de pilotage leur permettant d'orienter et suivre l'avancement de chantier de mis en oeuvre du système d'information.

o Les réseaux et associations de réseaux de systèmes d'informations environnementales.

3.1.5 Système d'informations et lutte contre les feux de brousse

Les feux de brousse constituent une des causes de dégradation de l'environnement, la DGEF estime à 650.000ha par an la superficie ravagée par les feux. Les feux sont essentiellement dus au renouvellement de pâturage, à des opérations de nettoiement incontrôlées et d'extraction minière, au mécontentement populaire, à de pur vandalisme ou à des raisons liées au vol de bétail.

Dans le but de diminuer les feux de fort, trois types d'activités sont menés : la sensibilisation et la motivation de la population à lutter contre les feux de brousse ; le renforcement de l'application des lois contre les feux de brousse et le suivi satellitaire des feux.

Le système présenté ici s'avère rtre un outil incitatif indispensable pour l'éradication des feux de brousse et contribue fortement à la promotion du développement durable. En effet, il n'y aura pas de développement durable si on continue de détruire les capitaux naturels au rythme actuel.

Il est noter toutefois que l'ONE fait face continuellement à des contraintes matérielles, financières et techniques. Des renforcements des capacités sont ainsi nécessaires. Dans la mesure où cette lutte contre les feux est un travail de longue haleine, la participation des nationaux et des institutions nationales est primordiale. Sans cela, les impacts de ce genre d'action ne pourront ~tre durables.

3.2 Port de Rotterdam13

Dans le cas de Rotterdam, ce qui est remarquable, c'est la capacité de ce port à

de l'intégration dans des réseaux, à celle territoriale qui relève du politique (de l'Etat comme de l'UE), à articuler le développement local avec la demande régionale de la mégalopole européenne au mondial. Le risque avec l'accentuation et la multiplication des contacts lointains est de détacher Rotterdam de sa base territoriale, laissant de côté le reste des Pays Bas.

3.3.1 Présentation du site

Rotterdam est situé dans le double delta du Rhin et de la Meuse, sur un bras

fluvial écoulant les eaux du Rhin et qui lui est directement relié. Dès l'époque médiévale (création moitié du 12ème siècle), c'est une petite ville de pécheurs qui s'étend sur la rive droite de la Meuse, au même niveau que la mer, elle est protégée des eaux par une digue. Aujourd'hui, la ville de Rotterdam compte plus de 600 000 hab. et son agglomération dépasse d'un million.

C'est en fait un pôle industriel au service de la Randstatt. Ainsi, ce port représente la plus grande zone de concentration industrielle des Pays-Bas. Il s'est d'ailleurs spécialisé dans le trafic de pondéreux (charbon, fer et pétrole) alimentant les industries qui leur sont liées (pétrochimie par exemple). Mais c'est aussi un grand port pour les produits alimentaires et depuis les années 1970, il connaît une diversification

des produits et une augmentation de la valeur des produits transbordés.

3.3.2 Position actuelle du port de Rotterdam

Rotterdam est un complexe portuaire gigantesque s'étendant sur plus de 40 km d'est en ouest, c'est le 1er port du monde depuis les années 1930.

Le trafic en terme de poids ne cesse de progresser avec comme conséquence la

croissance du chiffre d'affaires du port de Rotterdam. Remarquons tout de même que

13

Pour toutes les informations du point 3.3 Voir: Annabelle S, Mondialisation, territoires et aménagement, Collège Longchamp, mars 2005.

22

Rotterdam est avant tout un port d'importations. Presque la moitié du tonnage des importations correspond à l'entrée de produits pétroliers dont l'Europe n'est pas productrice mais très fortement consommatrice.

En 2004, le CA a augmenté de plus de 12%, bien plus que les économies européennes et c'est le secteur du transbordement plus que les transports en euxmêmes qui voit leur chiffre d'affaires explosé. A Rotterdam la valeur ajoutée directe et indirecte générée par le 1er port du monde représente 7% du PIB néerlandais, et 315000 emplois.

3.3.3 Mutations subies par le territoire

La mondialisation entraîne l'explosion des échanges de biens manufacturés à moyenne et haute VA entre les grands pays industrialisés, en particulier entre les pays de la Triade dont font partie les Pays-Bas. Le trafic maritime mondial en bénéficie très largement , en volume, l'augmentation est de 67% entre 1970 et 2000, soit +2,3% par an. Ce trafic maritime représente d'ailleurs 98% des échanges intercontinentaux en volume mais il se concentre dans certains ports.

Les dynamiques économiques (le rôle de 1er ordre de l'UE dans les échanges internationaux) et techniques (le développement des échanges par conteneurs) participent aux logiques d'emboîtement d'échelles et de polarisation de flux. Du coup, le dispositif logistique est très hiérarchisé : aux échelles mondiales, la flotte mondiale

assurent des lignes régulières et une rapide rotation des flottes : Hambourg Rotterdam en Europe ; aux échelles nationales et locales cela débouche sur la créatio

de très vastes complexes portuaires intégrés se faisant une rude concurrence.

Les porte-conteneurs utilisés sur mer depuis 1966, s'imposent de plus en plus

comme le moyen par excellence pour le transport maritime international, représentant

la moitié du transport maritime des marchandises diverses. Ils sont un des éléments de

la mondialisation dans la mesure où le transport via porte-conteneurs est pensé à l'échelle mondiale, ce système pouvant s'adapter à tous les moyens de transport du monde grâce à la forme et la capacité standard des conteneurs.

Dans un contexte de forte concurrence européenne et de croissance mondiale forte et continue du trafic, le transport maritime représente 98% des échanges intercontinentaux en volume et la part affectée aux porte-conteneurs ne cesse d'augmenter passant de 8% du trafic portuaire en tonnage en 1980 à 24% en 95 mais correspondant à 80% de la valeur totale des marchandises transportées par mer_ l'activité des conteneurs à l'échelle locale et régionale (en termes d'emplois, d'activités économiques, d'aménagements) est essentielle.

3.3.4 Réponses du territoire aux changements

Les ports doivent s'adapter au gigantisme car la taille des plus grands navires est passée en 10 ans de 4000 EVP à 8000 EVP. Du coup cette évolution laisse de côté les ports qui ne peuvent s'adapter. Seuls ceux ayant une dimension continentale se développent.

Rotterdam avec les chenaux les plus profonds du monde est bien placée pour recevoir de plus en plus de porte-conteneurs (plus de 6 millions d'EVP en 1998 contre 3,5 M pour le 2d port Hambourg)

Rotterdam en 1999 polarisait plus de 30% du trafic porte-conteneur sur le Northern Range européen (par rapport à EVP). Les conteneurs représentent 20% du trafic total du port. Mais la concurrence est rude avec les ports européens (des temps d'accès au port plus courts) asiatiques (ils reçoivent un trafic de porte-conteneurs supérieurs et ont un hinterland de plusieurs centaine de millions d'hab.)

Le développement et l'aménagement du port sont une priorité depuis 1945 (reconstruction d'une ville très largement détruite), mais prend une nouvelle ampleur avec la mondialisation et donc la concurrence des autres ports européens (Anvers) et asiatiques (Singapour, HK, Pusan et Shanghai).

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Avec le développement de la taille des navires depuis 40 ans, de nouveaux bassins sont creusés sur la rive méridionale plus en aval avec la création dans les années 60 d'une grande zone portuaire à l'extrémité Ouest du chenal pour accueillir le déchargement des superpétroliers et le stockage du pétrole, réalisée à partir de 1956 et qui a permis au port de Rotterdam de devancer les capacités portuaire de celui de New-York.

Dès 1965, de nouveaux aménagements sont entrepris. Le but est de toujours s'adapter aux demandes et à l'extension des capacités portuaires. Maasvlakte I et Maasvlakte II, ont comme particularité d'rtre des extensions sur la mer et non un remblaiement des terres sous le niveau de la mer. Le 1er projet a permis au port de voir sa superficie passer de 3 000 à 10 000 hectares, tandis que dans le cadre du projet Maasvlakte, la priorité est donnée aux porte-conteneurs.

3.3.5 Apport du port pour le territoire de Rotterdam

La mondialisation des façades maritimes fait apparaître de nouveaux acteurs, les opérateurs portuaires, aux activités s'internationalisant et qui ont comme objectifs de contrôler un certain nombre d'infrastructures à travers la planète pour bénéficier de leurs marchés. Ainsi les opérateurs de Rotterdam contrôlent des infrastructures dans les ports latino-américains et asiatiques. Le local rejoint le mondial.

En plus des aménagements portuaires, d'autres se développent à l'initiative des FMN comme des collectivités territoriales dans un souci de concilier développement économique et protection environnementale (ex : Des aménagements urbains et de nouvelles activités font rapidement évoluer le paysage urbain avec la multiplication des tours de bureaux vers la gare centrale et la réalisation de logements de qualité au bord du fleuve).

Améliorer les communications terrestres avec par exemple la ligne de fret ferroviaire vers Cologne et Düsseldorf mais aussi pour attirer d'autres activités comme les services financiers de multinationales qui choisissent un pôle régional pour s'implanter

Enfin, la protection de l'environnement rentre en compte dans les différents projets d'aménagement avec par exemple, des réserves naturelles créées au sud du port.

Ainsi, la volonté de Rotterdam de s'adapter à la mondialisation du transport maritime entraîne une série d'aménagements portuaires et urbains qui transforme l'organisation de cet espace ; le plus frappant étant l'étendue de l'espace portuaire, avec le gain de terrains sur la mer grâce aux polders, accueillant des fonctions d'entreposage et de redistribution articulant les échelles régionales, continentales et mondiales.

En conclusion à ce chapitre, on dira que la pratique de l'intelligence

territoriale est la solution idéale sur les plans économique et social pour les acteurs

territoriaux afin de promouvoir un développement sain et durable. L'IT est un objectif qui peut être compromis avec le désengagement de l'un des acteurs du territoire.

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"Nous voulons explorer la bonté contrée énorme où tout se tait"   Appolinaire