Guerre, éducation et paix dans la philosophie politique de Rousseau et de Kant. Argument pour la paix et la bonne gouvernance.( Télécharger le fichier original )par Jonathan Kankonde Bakamana Université de Kinshasa - Maà®trise en philosophie 2009 |
II. L'EDUCATION PHYSIQUEKANT ESTIME QUE « L'ÉDUCATION PHYSIQUE N'EST AU SENS PROPRE DU TERME QUE SOIN MATÉRIEL DISPENSÉ OU PAR LES PARENTS OU PAR LES NOURRICES OU PAR LES GARDIENNES »88(*)89(*) III.L'EDUCATION PRATIQUEKant estime que la formation morale de l'homme implique trois choses : l'habileté, la prudence mondaine et la moralité. Celle-ci se rapporte au caractère et consiste pour l'homme à façonner ses inclinations et son habitude pour ne pas verser dans la sauvagerie. Elle vise l'établissement du caractère qu'exprime « le ferme propos d'accomplir une chose ainsi que dans sa réalisation effective. En effet, le caractère moral requiert qu'on enseigne aux enfants par des directives et des exemples les devoirs qui leur incombent. Kant distingue à ce sujet les devoirs envers soi-même et les devoirs envers les autres.90(*) Le devoir envers soi-même ne consiste pas en la satisfaction démesurée des besoins égoïstes, mais bien plus de faire en sorte que l'homme ait à l'intérieur de lui-même un degré de dignité qui distingue sa noblesse de toutes les autres créatures, et c'est son devoir de ne point renier cette dignité de l'humanité en sa propre personne. On voit revenir l'expression bien connue de l'impératif catégorique : « l'humanité en sa propre personne ». Cela veut dire que pour Kant, chaque homme est une manifestation de l'humanité, une épiphanie de l'idée de l'homme. Personne n'a le droit, d'un point de vue moral, de trahir l'humanité dont il n'est, au final, qu'un gardien. Or, affirme Kant, nous renions la dignité de l'humanité en nous adonnant, par exemple, à la boisson, en commettant des péchés contre nature, en exerçant toutes sortes d'intempérances, etc, autant des choses qui rabaissent l'homme bien au-dessous des animaux.91(*). Le langage « évangélique » exprime la survivance du puritanisme dont Kant a hérité de sa mère92(*) ; mais bien plus il contient une vertu interpellatrice sur le plan de la morale concrète. Les devoirs envers les autres consistent à enseigner de bonne heure aux enfants respect et la considération du droit des hommes...93(*). L'homme doit ainsi apprendre à faire le bien aux autres de façon inconsidérée, sans lié son agir à un quelconque mobile extérieur que l'obligation morale elle-même. Par exemple, les prêtres commettent souvent l'erreur de présenter comme méritoires les oeuvres de charité...ce n'est que notre devoir de faire le bien au pauvre.94(*) L'éducation morale requiert aussi une bonne dose d'éducation religieuse. Et selon Kant, la notion de Dieu n'est utile aux enfants que dans la mesure où elle fournit aux enfants un `' pretexte'' de l'agir moral, un fondement de l'obligation morale. Tel est le contenu de la pédagogie kantienne. Cette pédagogie, dans laquelle on retrouve suffisamment les traces de l'Emile, se fondent avec ce dernier sur quelques présupposés philosophiques qua nous proposons en conclusion. * 88 p. 1163. * 89 P.1190. * 90 p. 1193 * 91 p. 1193 * 92 Cfr Mbolokala, Imbuli, Questions approfondies de philosophie morale. l'mpératif catégorique, Cours en 2ème licence philosophie, université de kinshasa, 2009-2010, Inédit. * 93 p.1194 * 94 P.1195 |
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