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Guerre, éducation et paix dans la philosophie politique de Rousseau et de Kant. Argument pour la paix et la bonne gouvernance.

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par Jonathan Kankonde Bakamana
Université de Kinshasa - Maà®trise en philosophie 2009
  

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3. LIVRE DEUXIEME : VOLONTE GENERALE ET BIEN COMMUN

LE LIVRE DEUXIÈME PROLONGE ET COMPLÈTE LE LIVRE PREMIER. IL REPREND LE PROBLÈME DE LA VOLONTÉ GÉNÉRALE DONT LE PREMIER LIVRE N'AVAIT DONNÉ QUE LA DÉFINITION. IL PORTE ENSUITE SUR LA LOI ET LE PEUPLE.

EN EFFET, FONDER L'ETAT SUR LA VOLONTÉ GÉNÉRALE IMPLIQUE UNE CONSÉQUENCE INÉVITABLE : TOUTES LES FORCES DE L'ETAT DOIVENT CONCOURIR AU BIEN COMMUN. ROUSSEAU EXPLICITE CETTE THÈSE DE LA FAÇON SUIVANTE : « LA PREMIÈRE ET LA PLUS IMPORTANTE CONSÉQUENCE DES PRINCIPES CI-DEVANT ÉTABLIS EST QUE LA VOLONTÉ GÉNÉRALE PEUT SEULE DIRIGER LES FORCES DE L'ETAT SELON LA FIN DE SON INSTITUTION, QUI EST LE BIEN COMMUN ... »118(*).

Le bien commun signifie pour Rousseau qu'il existe toujours un point où, au-delà des oppositions des intérêts, ces mêmes intérêts s'accordent. En ce sens, bien gouverner la société c'est le faire sur la base de cet intérêt commun : « Or, c'est uniquement sur cet intérêt commun que la société doit être gouvernée »119(*).

ROUSSEAU POSE L'INALIÉNABILITÉ DE LA VOLONTÉ GÉNÉRALE. CELLE-CI ENTRAÎNE LA SOUVERAINETÉ DU CORPS POLITIQUE ET CELUI-CI NE PEUT ÊTRE REPRÉSENTÉ. « LE POUVOIR PEUT BIEN SE TRANSMETTRE, MAIS NON PAS LA VOLONTÉ »120(*). ROUSSEAU EST EN QUÊTE DE « QUELQUE CHOSE » QUI PEUT ÊTRE CONSIDÉRÉE COMME L'ÂME DU CORPS POLITIQUE , QUE NE SE RÉDUIT PAS AUX ALÉAS DE LA PRISE DU POUVOIR ET DE SA TRANSMISSION, QUI DÉTERMINE LE POUVOIR SANS SE CONFONDRE À LUI. CET ÉLÉMENT FONDAMENTAL ET CONSTANT DU CORPS POLITIQUE C'EST LA VOLONTÉ GÉNÉRALE, QU'A. PHILONENKO DÉFINIT DE LA MANIÈRE SUIVANTE : « LA VOLONTÉ GÉNÉRALE EST LA LOI DE LA SÉRIE DONT LES MOMENTS SONT LES CITOYENS »121(*).

Le concept de volonté générale, différent selon Rousseau de la « volonté de tous », émerge du fond d'une réflexion issue des sciences mathématiques des rapports entre le tout et ses parties.

Le corps politique issu du pacte est une personne publique transcendante, totalement différente de ses parties prises individuellement. Sous ces rapports apparait du coup la difficulté du débat sur la prééminence entre la société et l'individu qu'on retrouvera chez les contemporains (M. Novak par exemple)122(*). Pour Rousseau, les engagements qui nous lient au corps social ne sont obligatoires que parce qu'ils sont mutuels, et leur nature est telle qu'en les remplissant, on ne peut travailler pour autrui sans travailler aussi pour soi123(*).

En fait, le corps social est envisagé par Rousseau dans un sens strictement systémique, où les rapports entre les éléments du système sont rigidement établis au point que la survie de chacun dépend de ses liens indissolubles avec tous les autres. Il apparaît ainsi comme un impératif de moralité et en même temps comme une nécessité vitale pour tous de rester liés à tous pour l'intérêt de tous. Cet unanimisme de Rousseau inquiète parce qu'imaginer une société sans contradiction interne est une chose impossible.

Et la loi ? C'est ce qui donne le mouvement au corps politique, son principe d'action. La loi est la source de la justice. Cette justice légale est un complément nécessaire à la justice naturelle qui émane de Dieu. La loi, par définition, c'est l'acte par lequel tout le peuple statue sur tout le peuple. Rousseau ne croit pas au système représentatif. La loi est la volonté générale codifiée. Rousseau établit la différence entre les actes de magistrature et la loi. Celle-ci ne peut statuer sur un objet particulier. La loi répond ainsi aux critères d'objectivité, d'abstraction, d'impersonnalité et de généralité.

Mais comment le peuple procédera- t-il pour légiférer ? Rousseau admet que le peuple veut toujours le bien, mais de lui-même il ne le voit pas toujours124(*), à cause de l'ignorance. Il faut un jugement éclairé pour légiférer. D'où l'importance de l'éducation pour faire effectivement participer le peuple aux projets politiques. « Quand peuple suffisamment informé délibère(...), du grand nombre des petites différences résulterait toujours la volonté générale »125(*). En attendant, il faut un législateur. Celui-ci incarnerait « l'intelligence supérieure ».

LE LÉGISLATEUR EST, DANS L'ORDRE POLITIQUE, COMME UN MÉCANICIEN QUI INVENTE LA MACHINE ET LE PRINCE L'OUVRIER QUI LA FERA MARCHER. LE LÉGISLATEUR EST LE DESSINATEUR DU MODÈLE SOCIAL. UNE TACHE SI NOBLE N'APPARTIENT PAS AUX HOMMES. D'OÙ : « IL FAUDRAIT DES DIEUX POUR DONNER DES LOIS AUX HOMMES »126(*).

* 118 CS, p.63.

* 119 CS, p.63.

* 120 CS, p.63.

* 121 A. Philonenko, Théorie et praxis dans la pensée morale et politique de Kant et Fichte en 1793, Paris, Vrin, 1968, p.196.

* 122 M. Novak, Démocratie et Bien commun, Paris, Institut La Boétie, 1991.

* 123 CS, p.68.

* 124 CS, p.76.

* 125 CS, PP.66-67.

* 126 CS, p.77.

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"Il faut répondre au mal par la rectitude, au bien par le bien."   Confucius