4- Technique utilisée
Afin de recueillir ces données nous avons
utilisé la méthode qualitative et quantitative. La
première permet de faire une investigation plus détaillée
selon les perspectives des interviewés reflétant la
complexité de la situation. Elle permet aussi de comprendre les
dimensions subjectives et symboliques du comportement humain plus d'aborder un
thème qui en général reste dans la sphère
privée. La méthode quantitative nous permet de recueillir de
l'information sur la prévalence de la violence conjugale, ses diverses
formes et ses causes. Nous choisissons l'entretien semi directif qui permet de
saisir du sens c'est-à-dire d'évaluer quel sens la personne donne
au sujet.
5- L'élaboration de l'outil de l'enquête
L'élaboration de l'outil de l'enquête se faisait
de manière minutieuse. C'était un entretien semi directif. Nous
avons administré un questionnaire que nous avons testé et
utilisé comme un outil de collecte de données comprenant 5
thèmes comprenant chacune 2 types de questions : ouvertes et semi
ouvertes. Ces différents thèmes et types de questions nous
permettent de vérifier notre hypothèse. Sur le terrain nous avons
réalisé les entretiens en développant le questionnaire.
Ces entretiens ont été enregistrés. A chaque entrevue la
confidentialité des questionnaires et des réponses a
été accentuée. Certaines données sont mises en
annexes parfois.
Thème 1 : l'Importance de la Violence
Conjugale
Question 1 : Avez-vous déjà entendu parler
de la violence conjugale ?
Question 2 : Etes vous victime de la violence
conjugale ?
Thème 2 : Définition de la
Violence Conjugale et ses formes.
Question 1 : Comment pouvez vous définir la
violence conjugale ?
Question 2 : Quelles sont les différentes formes
qu'elle peut prendre ?
Thème 3 : La loi face à la
Violence Conjugale
Question 1 : Connaissez-vous l'existence des textes de
lois sur la violence
Conjugale ?
Question 2 : pensez-vous que la loi haïtienne joue
bien sa partition dans les
Situations de violence conjugale
Thème 4 : Causes et Conséquences
de la Violence Conjugale
Question 1 : Quelles sont les causes de la violence
conjugale ?
Question 2 : Quelles sont les conséquences de la
violence conjugale ?
Thème 5 : Recommandations et
Solutions
Question 1 : Quelles recommandations aimeraient vous
faites à l'Etat haïtien
Vaincre la violence conjugale ?
Question 2 : Avez-vous des solutions à
proposer ?
6-Tableau des résultats de
l'enquête
Tableau 1 : Choix de l'échantillon par
catégories.
Catégories
|
Echantillon /quantité
|
Hommes
|
35/102
|
Femmes
|
67/102
|
Tableau 2 : types de violences conjugales subies par les
victimes féminines.
Type
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Physique
|
44/67
|
66%
|
Verbale
|
40/67
|
60%
|
Economique
|
37/67
|
50%
|
Psychologique
|
35/67
|
44%
|
Religieuse
|
32/67
|
29%
|
Sexuelle
|
28/67
|
26%
|
Tableau 3 : types de violences conjugales subies par les
victimes masculines.
Type
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Verbale
|
22/35
|
63%
|
Physique
|
15/35
|
43%
|
Economique
|
15/35
|
43%
|
Psychologique
|
12/35
|
34%
|
Religieuse
|
10/35
|
23%
|
Sexuelle
|
5/35
|
14%
|
Tableau 4 : répartition par auteurs d'actes de
violences conjugales.
Auteurs
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Conjoints
|
30/46
|
65%
|
Conjointes
|
16/46
|
35%
|
Concubins
|
20/34
|
59%
|
Concubines
|
14/34
|
41%
|
Divorcés
|
12/20
|
60%
|
Divorcées
|
8/20
|
40%
|
Tableau 5 : résultats variés
Libellé
|
Quantité/Echantillon
|
Pourcentage
|
% de femmes victimes
|
67/102
|
66%
|
% d'hommes victimes
|
35/102
|
34%
|
% de femmes qui travaillent
|
30/67
|
45%
|
% d'hommes qui travaillent
|
20/35
|
57%
|
% de femmes qui ont une profession
|
34/67
|
51%
|
% d'hommes qui ont une profession
|
18/35
|
51%
|
% de femmes victimes ayant porté plainte
|
20/67
|
30%
|
% d'hommes victimes ayant porté plainte
|
5/35
|
14%
|
% de victimes féminines connaissant l'existence des
textes de lois
|
30/67
|
45%
|
% de victimes masculines connaissant l'existence des textes de
lois
|
10/35
|
29%
|
Tableau 6 : Causes identifiées par les victimes
féminines.
Causes identifiées
|
Quantité/Echantillon
|
Pourcentage
|
Inapplication de la loi
|
60/67
|
90%
|
Méconnaissance par les hommes des droits de la femme
|
55/67
|
82%
|
Pouvoir de domination
|
52/67
|
78%
|
Irresponsabilité de l'Etat vis-à-vis de la
femme
|
52/67
|
78%
|
Inefficacité du système judiciaire
|
50/67
|
75%
|
Manque de ressources financières chez la femme
|
40/67
|
60%
|
Analphabétisme chez les hommes
|
25/67
|
30%
|
Alcool
|
10 /67
|
15%
|
Tableau 7 : Causes identifiées par les victimes
masculines.
Causes identifiées
|
Quantité/ Echantillon
|
Pourcentage
|
Inapplication de la loi
|
28/35
|
80%
|
Manque d'éducation de base chez la femme
|
20/35
|
57%
|
Infidélité de la femme
|
19/35
|
54%
|
Supériorité financière par rapport aux
hommes
|
15 /35
|
43%
|
Précipitations de la femme
|
12/35
|
34%
|
Autres
|
10/35
|
29%
|
Tableau 8 : Solutions proposées par les victimes
féminines.
Solutions proposées
|
Quantité/Echantillon
|
Pourcentage
|
Application des lois
|
62 /67
|
93%
|
Protection de la victime
|
61/67
|
91%
|
Renforcement des capacités économiques de la
femme
|
60/67
|
90%
|
Assurance de l'équité entre l'homme et la
femme
|
52/67
|
78%
|
Promotion de l'égalité entre l'homme et la
femme
|
50/67
|
75%
|
Sensibilisation aux hommes au respect du droit de la femme
|
45/67
|
67%
|
Alphabétisation chez les hommes
|
30/67
|
45%
|
autres
|
25/67
|
37%
|
Tableau 9 : Solutions proposées par les victimes
masculines.
Solutions proposées
|
Quantité/Echantillon
|
Pourcentage
|
Application de la loi
|
25/35
|
71%
|
Formation familiale
pour les femmes
|
20/35
|
57%
|
Sensibilisation aux femmes du respect pour leur mari
|
18/35
|
51%
|
Renforcement des capacités économique des
hommes
|
18/35
|
51%
|
Autres
|
15/35
|
43%
|
7-Analyse de l'enquête
Nous avons pris soin d'administrer notre enquête au sein
de la ville des Cayes dans une période de deux mois et sa
réalisation obéit à une démarche cohérente
et logique. Il s'agissait d'une enquête par questionnaire. Après
notre enquête nous avons pu constater que le taux de violence est
très élevé et augmente durant ces deux derniers mois. Ce
sont la violence physique 66% et la violence verbale 63% (voir tableau 2 et 3)
qui sont plus répandues. Et que la violence sexuelle est la plus
cachée car les victimes ont du mal à la dévoilé. Il
n'y a que 26% des femmes et 14% d'hommes victimes qui ont déclaré
d'avoir violé même une fois par leur partenaire. En
général, selon le résultat de notre enquête se sont
les femmes qui sont majoritairement victimes des actes de violence conjugale
66%. Les victimes de la violence conjugale refusent de porter plainte contre
les agresseurs. Certaines d'entre elles vont à la police, d'autres dans
les tribunaux et dans les organisations oeuvrant dans le domaine des droits de
l'homme et dans les organisations féminines. Nous avons remarqué
que les victimes peuvent subir plusieurs types de violence à la fois par
exemple physique, verbale et psychologique. Illustrons avec un de nos
cas : « mon mari est très agressif et méchant.
Quand nous disputons il me dit propos malsains, il me frappe souvent. Je me
sens toujours honteuse, dévalorisée...». Et certaines ne
savent pas s'il existe des textes de la loi contre les actes de violence
qu'elles subissent et endurent presque chaque jour.au cours de cette
enquête nous avons vu que les femmes réagissent que rarement aux
violences de leurs partenaires. Elles sont plus actives quand il s'agit de
violence physique ou d'autres cas de violence graves comme menace avec une
arme etc.
Nous avons utilisé cinq thèmes comprenant chacun
deux questions dont leur but était de vérifier l'importance du
phénomène de la violence conjugale ainsi que de connaitre son
ampleur. Presque toutes les victimes interrogées affirment qu'elles
connaissent dans leur vie de couple, dans leur entourage. Donc, la violence
conjugale est un existe dans presque toutes les familles haïtiennes. Le
deuxième thème avait pour objectif de trouver une
définition de la violence conjugale de la part des répondants
afin de voir sous quel angle ils l'envisagent et de différencier les
multiples formes de la violence conjugale. Nous avons trouvé plusieurs
définitions similaires et quelques types de violence conjugale. Car la
plupart des victimes se bornent la violence conjugale à la violence
physique et verbale seulement. Le but du troisième thème
était de savoir quelles sont les causes et les conséquences de la
violence conjugale. Dans les entretiens menés, les causes sont
multiples. Mais il ressorte que presque toutes les victimes avaient un point
commun. Puisqu'elles résument les causes en une seule à savoir
la non -application des textes de lois surtout contre les agresseurs. Dans
cette section, se sont les hommes qui sont majoritairement auteurs de violence
conjugale. Le quatrième thème avait pour but de tester la
connaissance des victimes sur l'existence des textes de lois. Moins de 50% ne
savent pas que la loi parle à ce sujet car au tribunal quand elles
portent plainte et qu'il y a un jugement on ne punit presque pas les agresseurs
surtout les hommes. Au tribunal les femmes sont vulnérables à la
violence conjugale. On n'applique pas les textes de lois en vigueur contre la
violence conjugale. Le dernier thème avait pour l'essentiel les
recommandations faites par les victimes et les solutions qu'elles pouvaient
apporter.
8-Interprétation des
résultats
Nous allons interpréter les résultats sous trois
angles. Premièrement par les caractéristiques sociales des
répondants, par la compréhension des formes de violence
conjugales et enfin par la prévalence et taux de la violence
conjugale.
1- Caractéristiques sociales des
répondants
Nous avons mené notre enquête sur un
échantillon de 102 personnes.la plupart de répondants avaient un
niveau d'études élevé. Les femmes sont aussi
éduquées que les hommes. Mais le pourcentage de femmes qui
travaillent est inférieur à celui des hommes. On retrouve 57%
d'hommes qui travaillent et 45% pour les femmes.
En Haïti la forme d'union la plus courante est le
concubinage « Placage » pourtant jusqu'à
présent la loi haïtienne y ferme les yeux. Au cours de notre
enquête nous n'aurions pu enregistrer que des cas de concubinage mais
étant donné que la loi haïtienne ne reconnait que l'union
légitime nous sélectionnons beaucoup plus de cas dans les couples
qui sont mariés. Et on peut affirmer que la violence au sein des
couples mariés est aussi forte que dans les couples qui vivent en
concubinage. On retrouve la violence conjugale au niveau des divorcés et
des ex-concubins aussi. Ces situations de violence se présentent le plus
souvent quand la femme a la garde des enfants et qu'elle n'a pas tous les
moyens nécessaires pour subvenir aux besoins de ces enfants. De ce fait
elle se trouve dans l'obligation de s'adresser à son ex mari . On
remarque les taux les plus élevés de violence conjugale sont
aussi forts chez les jeunes couples mariés ou vivant en union libre. En
effet, ceux qui n'ont pas un emploi et ceux qui étudient encore ont le
taux de violence conjugale plus élevé.les femmes qui n'ont pas
d'argent subissent les acte de violences les plus graves de la part de son
mari. Par conséquent, la violence conjugale ne suit pas la
hiérarchie sociale, les femmes cadres subissent elles aussi des
violences.
2- La compréhension des formes de violence
conjugales
Les multiples facettes de la violence conjugale nous ont
permis de mieux comprendre ce phénomène. Et la plupart des
répondants ont identifié deux types de violence conjugale :
la violence physique et la violence verbale déjà citées.
Le résultat de l'enquête le prouve clairement. Des
répondantes affirment avoir subi des actes de violence graves de la part
de leur mari. Ce cas se répète surtout chez celles qui ne
travaillent pas. Ceci dénote que la situation des femmes victimes de
violence conjugale est ponctuée en raison de leur faible
capacité économique et de leur niveau d'études.
3- Prévalence et taux de violence
conjugale
90% des répondants déclarent qu'il existe dans
leur milieu et dans leur vie de couple la violence conjugale et que, ce sont
les femmes qui sont majoritairement victimes (voir tableau). En dehors de notre
constat les enquêtés affirment que la violence conjugale devient
de plus en plus fréquente durant ces derniers jours et on en entend
parler même dans les familles ou tout allait toujours bien. Les hommes
deviennent plus violents de jour en jour.
A-Les facteurs générateurs de la
violence conjugale
La violence conjugale est un phénomène complexe.
Plusieurs facteurs peuvent être évoqués pour expliquer ses
causes. Mais dans le cadre de travail nous allons considérer ses
principaux facteurs. La violence conjugale a des racines sociales et
historiques profondes. Elle est la manifestation des rapports de forces
inégaux entre l'homme et la femme(9 ). Ainsi de nombreux
experts croient toutefois que la violence conjugale est liée aux
inégalités et au déséquilibre au sein de notre
société. De surcroit, il existe d'autres facteurs qui peuvent
influencer la violence conjugale : comme l'inapplication des textes de
lois, la passivité de l'Etat haïtien, le pouvoir de domination, les
inégalités économiques entre l'homme et la femme, le
manque de d'éducation et de dialogue au foyer, l'ignorance des textes de
lois.
Ces causes que nous identifions proviennent non seulement dans
les différents documents consultés mais aussi de la part des
victimes que nous avons interviewées.
1-L'inapplication des textes de
lois
L'inapplication des textes de lois est l'une des principales
causes de la violence conjugale en Haïti. Pourtant, le pays outre que ses
lois nationales ou de son cadre légal a signé et ratifié
de nombreux traités et accords internationaux en matière des
droits de l'homme et la femme en particulier. En effet, dans notre pays les
lois réprimant la violence conjugale sont très mal
appliquées parce qu'il manque une réelle volonté politique
de les faire appliquer. On doit souligner qu'Haïti a récemment
promulgué un décret le 11 aout 2005 qui modifie le code
pénal surtout sur les agressions sexuelles et sur l'élimination
des discriminations contre la femme. Ce décret met la femme sur un
même d'égalité avec l'homme en ce qui concerne
l'adultère. Il apporte un recours légal aux femmes en cas de
violations de leur droit. Cependant l'application de ce nouveau décret
reste un défi. Dans les tribunaux les textes de lois ne sont pas
vraiment appliqués. Jusqu'à présent dès qu'il
s'agit des cas de violence conjugale les femmes sont le plus souvent
vulnérables. Au lieu de blâmer l'agresseur ou de le punir les
magistrats responsabilisent la femme de l'agression qu'elle a subit. Nous
allons illustrer avec un des cas que nous avons recueilli lors de notre
enquête. « J'ai six ans de vie commune avec mon
mari.je suis secrétaire et lui comptable. Je n'ai pas encore
décroché mon diplôme du BAC 1 car j'étais enceinte
de lui. Nous avons à présent trois enfants. Cela fait deux
années qu'il me maltraiter il a commencé à m'injurier
à me dévaloriser puis tout d'un coup me frapper. J'avais des
soupçons qu'il entretenait des relations intimes avec l'une des ses
collègues de travail. J'ai vite informé et je trouve que c'est
vrai. Quand je lui parle il m'injure me dévalorise en me disant que je
n'ai de valeur à ses yeux car je n'ai pas encore décroché
mon diplôme du BAC 1 et la fille qu'il entretient des relations intimes
maintenant est philosophe et gestionnaire. Je n'ai pas le droit de le
surveiller. Mais cela me fait vraiment mal. A chaque fois que je lui ai dit que
je vais composer les examens d'état de fin d'études scolaires il
refuse. J'ai porté plainte contre lui plusieurs fois au tribunal.
Après je me suis rendu auprès du Doyen du tribunal qui est son
ami. Il nous a convoqué.mon mari mentait dans tout ce qu'il dit et avoue
au doyen qu'il n'a aucune fille autre que moi.et le doyen soit disant en
blaguant me dit que mon mari peut avoir une autre fille car il est homme c'est
à moi que revient la fidélité. Il ne dit rien de concret
au sujet des actes de violence que je subis. Je regrette cette démarche.
Il me demande de respecter mon mari et il ne le blâme pas
vraiment. »
Dans ce cas, l'Etat haïtien malgré les textes de
lois nationaux et internationaux qu'il dispose ne prend pas des mesures pour
faire respecter les droits des femmes. En Haïti, les lois ne sont pas
appliquées souvent les poursuites judiciaires et les condamnations
prononcées contre les agresseurs sont des simulacres.
2- La passivité de l'Etat
haïtien
Une autre cause de la violence conjugale est la
passivité de l'Etat haïtien qui ne respecte pas les instruments
internationaux qu'il a signé et ratifié. L'Etat haïtien
reste inactif dans le cadre de l'amélioration des conditions des femmes.
Ensuite, il ne tient pas compte de la structure des familles haïtiennes.
La preuve en est bien claire car le pays n'a pas un code de famille. Ses
obligations envers les femmes sont très limitées. Il
considère la femme inférieure à l'homme. Lorsqu'il s'agit
des cas de violence surtout de violence conjugale envers la femme l'Etat se
décharge de ses responsabilités sur les organisations
féminines et sur les ONG. Selon le rapport du secrétaire
général sur les violences à l'égard des femmes,
l'inaction de l'Etat revient à laisser en place les législations
et mesures discriminatoires qui compromettent les droits fondamentaux des
femmes et les marginalisent.(2)*
3- Pouvoir de domination
Depuis l'existence du monde l'homme veut toujours dominer la
femme dans les domaines. Le pouvoir de domination est aussi l'une des
principales causes de la violence conjugale. Au sein du foyer la femme doit
être sous la tutelle de son mari, elle lui doit obéissance, la
soumission. L'homme est considéré comme le chef de la famille ou
du foyer. C'est cette mauvaise répartition du pouvoir au foyer qui
favorise le plus souvent la violence conjugale. Car la plupart des hommes
trouvent tout à fait légitime de dominer leur femme et ne
souhaitent pas que ce sujet de domination doit remettre en question. A savoir
d'être égal à la femme. Car ils doivent toujours occuper
la première place au foyer. Ce pouvoir de domination vient du
système patriarcal qui se fonde sur besoin de dominer pour survivre.
Tout le pouvoir revient à l'homme et la femme la soumission, la
subordination, l'obéissance. La place de la femme est dans le foyer
occupant ses enfants de la famille en général. Ce pouvoir de
domination reste un grave problème à résoudre. Car
malgré les grandes évolutions des textes de lois les hommes
considèrent les femmes inférieures à eux. En
général, dominer l'autre est le point de départ de toute
violence conjugale. Selon certaines études, les hommes qui pensent avoir
le droit de contrôler la vie de leur partenaire (par exemple,
décider pour elle si elle peut travailler à l'extérieur ou
sortir en soirée avec des amis) sont plus enclins que d'autres à
infliger de mauvais traitements à leur femme.(13) L'homme contrôle
la femme et refuse de la voir comme son égale.de nos jours plusieurs
sociétés maintiennent des rapports inégaux entre l'homme
et la femme et renforcent la subordination de la femme. Ainsi le pouvoir de
domination s'appuie sur l'inégalité des sexes.
4- Inégalités économiques
entre l'homme et la femme
Les inégalités économiques entre l'homme
et la femme constituent aussi une cause qui détermine la violence
conjugale au sein du foyer. Selon notre enquête et même dans la
réalité et surtout en Haïti les moyens économiques
des femmes sont inférieurs à ceux des hommes. Car celle qui
travaille est non seulement minoritaire mais aussi gagne peu d'argent que leur
mari. Car les femmes sont peu présentes dans le secteur
économique. Les hommes occupent tous les grands postent. La
majorité des femmes haïtiennes travaillent dans le secteur agricole
et dans le commerce. Ces inégalités économiques
constituent également une cause de la violence conjugale surtout pour
les victimes féminines. Etant donné qu'il lui manque des
ressources financières les femmes ne peuvent pas réagir comme
elles désirent. Et les hommes profitent de cette dépendance
économique pour maltraiter leur femme. Ils se comportent comme des
bourreaux au foyer surtout quand c'est seulement lui qui travaille. Et la femme
à son tour par peur oblige certaines fois à se soumettre. Prenons
un de nos cas sur les inégalités
économiques : « nous nous sommes mariés
depuis 17 ans et nous avons 5 enfants. Mon mari a un emploi et moi non. Mais
c'est lui qui refuse que j'aille travailler car je suis réceptionniste.
Il se comporte très mal envers moi il me considère comme une
enfant qui doit obéir à tout ce qu'il me dit. Qui pis est il a
une autre femme avec qui il a 2 autres enfant. Quand je lui parle à ce
sujet il me maltraite et me dit que je n'ai pas le droit de m'immiscer dans ses
affaires car je suis pauvre et que je ne peux pas contrôler son argent.
Pourtant nos enfants souffrent ainsi que moi. Je suis complètement
désespérée. »
5-Manque d'éducation et de dialogue au
foyer
En Haïti, les familles ne sont pas vraiment construites
sur une base solide. D'ailleurs avant de se marier il n'y a aucun endroit
où aller pour mieux s'informer sur le mariage en tant que tel. Il n'y a
pas un niveau d'âge établi pour être marier. Dans la
société actuelle une fillette de 16 ans peut se marier librement
si elle tombe enceinte. De ce fait, cette fillette n'est pas encore
préparée pour vivre en couple. On peut attendre que ce couple va
finir mal c'est-à-dire la violence va régner quand même
dans ce couple. D'ailleurs les couples jeunes peuvent présenter un plus
haut taux de violence conjugale.
Dans la réalité, la violence conjugale tire son
origine aussi dans le passé des partenaires. Ce qui revient à
dire quand ces derniers étaient témoins des actes de violence
conjugale que subissaient leurs parents et aussi de l'éducation qu'ils
recevaient dans leur enfance. Les partenaires violents ont souvent une mauvaise
interprétation des échanges verbaux, ils disent ce qu'ils
veulent, déshumanisent l'autre. Au lieu de poser le problème afin
de trouver une solution et un éventuel compromis il règne au
foyer des troubles de communications qui durent un peu longtemps après
un conflit. Certains hommes violents préfèrent au lieu de
demander pardon ne s'ouvre pas à sa femme et refuse tout dialogue.
Après des scènes de violence dans le couple l'homme et a femme se
confie rarement leur problème, ne discute pas sur des sujets
sérieux n'entreprennent guère d'activités commune.
L'absence du dialogue au foyer rend la victime déprimée, triste,
désespérée.
6-Autres causes
Il existe d'autres facteurs chez l'individu qui peuvent
néanmoins considérés comme des causes liées
à la violence conjugale. On peut les diviser en trois parties :
Facteurs rendant la femme plus vuln?able aux violences de la part des hommes,
Facteurs favorisant le risque de violence de la part des hommes envers les
femmes, Facteurs relatifs aux pairs et _ la famille favorisant le risque de
violence de la part des hommes _ l'?ard des femmes.
1-Facteurs rendant la femme plus vuln?able aux
violences de la part des hommes
Dans la réalité il existe des facteurs qui
rendent la femme plus vulnérable aux violences de la part des hommes.
Parmi eux on peut citer l'?e, t?oin ou victime de violences dans l'enfance,
consommation de l'alcool, de la drogue, autonomie ou recherche de l'autonomie,
la pauvret_, mariage, divorce, veuve.
a)L'?e.
L'?e est un facteur de risque dans la violence conjugale. La
plupart des couples jeunes qui se marient ou qui se mettent ensemble pour
vivre ont toujours du mal _ s'entendre car ils n''?aient pas vraiment murs
pour vivre en couple. Il leur manque de capacit_ de bien r?l?hir, de bien
administrer leur foyer, de bien g?er un conflit. Des ?udes montrent que les
femmes mari?s entre 25 et 45 ans ont davantage de risque d'?re violent?s par
leur partenaire intime.
b) Avoir ?_ t?oin ou victime de violences dans
l'enfance
Un individu qui a un mauvais passé c'est-à-dire
qui dans sa jeunesse avait un comportement inacceptable serait un violent,
l'enfant qui vit dans une famille monoparentale ou qui grandit seul risque
d'être violent. Il peut devenir violent aussi s'il avait subi des mauvais
traitements durant son enfance, s'il appartenait à des groupes sociaux
marginalisés s'il a vécu dans un mauvais entourage.
c)Consommer de l'alcool, de la
drogue
Celui qui est alcoolique ou bien toxicomane qui a un faible
niveau éducatif et qui n'a pas de ressources financières peut
devenir violent. Ainsi, l'alcool est aussi un facteur favorisant la violence
conjugale mais il n'est pas essentiel. Car au cours de notre enquête nous
avons pu enregistrer un pourcentage assez faible soit de 15 %.
d)Etre autonome ou rechercher l'autonomie
La plupart des communautés marginalise encore les
femmes et légitime la violence masculine. L'homme a le plein pouvoir, la
femme non. Certaines se trouvent dans l'obligation d'abandonner leu emploi sous
les pressions de leur mari. D'autres malgré lis dire de leur mari et
malgré les actes de violence qu'elles subissent gardent encore leur
emploi. Elles exercent quand bien même leur profession. Des recherchent
montrent que les femmes plus instruites sont expos?s _ un plus grand risque de
violence et notamment de violence sexuelle de la part de leur partenaire
intime. Parce qu'elles deviennent plus autonomes, elles r?istent davantage aux
normes patriarcales. Pour reprendre le contr?e, certains hommes recourent alors
_ la violence.
e)La pauvreté
Jusqu'à présent on isole les femmes dans les
grandes activités du pays. C'est pourquoi la majorité des femmes
haïtiennes sont pauvres. On ne lutte pas vraiment pour une vraie
égalité entre l'homme et la femme. Les femmes sont peu
présentes dans le marché du travail haïtien. Les hommes sont
beaucoup mieux rémunérés que les femmes dans certains
postes alors qu'elles occupent la même place que les hommes. Il est rare
de trouver en Haïti une femme qui possède beaucoup plus d'agent que
sont mari. Cette pauvreté chez la majorité des femmes
haïtiennes augmentent le taux de violence conjugale.
f) Etre mari?
La violence conjugale est la forme de violence domestique la
plus répandue à travers le monde. Les femmes mariées
subissent dans leur foyer de la violence beaucoup plus des actes de violence
graves c'est le patriarcat qui prime c'est-à-dire l'homme a le pouvoir
de domination. On montre qu'il est fort et la femme est faible. Dans quelque
soit la forme d'union la femme doit se soumettre à son mari.il est pire
quand elle est mariée. On se base sur les stéréotypes qui
s'imprègnent. Car les hommes veulent toujours avoir le contrôle
des biens de la famille. A eux seuls reviennent les pouvoirs de
décision. La femme n'a pas le droit et ne peut pas prendre une
décision sérieuse qui sera bonne pour la famille. C'est comme si
quand la femme se marie elle est doit toujours se courber sous les ordres de
son mari.
g) Etre divorc?
Le divorce met fin dans une relation de couple qui s'?ait
mari_. Dans les soci?? traditionnelles, les divorc?s subissent plus de violence
que les femmes c?ibataires du m?e ?e. Car elles ne sont plus prot??s par un
homme. Parfois la soci?_ les met en quarantaine m?e elle ne sait pas la cause
de leur divorce. Et que parfois certains hommes profitent de l'occasion de
s'unir avec elles pour des causes bien d?ermin?s.
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