2. Asala boni.
a. Titre : « asala
boni » (Que doit il faire) est un titre affirmatif et qui laisse
cacher plusieurs choses. L'auteur de cette chanson joue avec toute son
intelligence pour trouver un tel titre. A la lecture de la chanson, l'on
découvre que l'auteur a commencé par la conclusion du message
car dans la chanson, cette question n'intervient qu'après avoir
développé toutes les souffrances que connaît un homme dont
notamment l'enfant et qui le rend incapable de pouvoir faire quoi que ce soit.
Ainsi l'auteur sollicite l'avis des autres personnes qui ne se trouvent pas
dans cet état, comme nous allons le découvrir dans cette
analyse.
b. cadre : il s'agit du même
auteur de la chanson « bayibi nga bomwana » et du
même album « Bombe atomique ».
c. Contexte d'énonciation : La
toile de fond de cette chanson reste la société congolaise de la
ville de Kinshasa. Une société où les familles sont
victimes des difficultés socio économiques et qui poussent
certains enfants à quitter le toit familial et certains parents à
se sentir incapables de pouvoir prendre en charge leurs familles.
L'objet de cette chanson tourne autour de trois personnes,
dont un parent, un garçon, et une fille. Il s'agit d'un fonctionnaire de
l'Etat qui a fait des mois et de mois sans toucher à son salaire, et
qui, fasse au poids de la charge de la famille est contraint de se livrer au
vol afin de nourrir sa famille, payer les frais scolaires et les soins
médicaux de ses enfants. Ce dernier va alors subir le sort des
voleurs : torture, arrestation, et tant d'autres, ainsi l'auteur pose la
question de savoir ce que ce parent peut faire pour afin sortir de sa
situation. Nous pensons que l'auteur en posant cette question, veut juste
montrer l'innocence de ce parent qui a besoin de prendre ses
responsabilités mais faute des moyens financiers se livrent même
au vol. Il en est de même du jeune garçon qui a trouvé
refuge à la rue parce qu'il a été rejeté par sa
famille en étant accusé de la sorcellerie ; il est
exposé à tous les dangers de la rue au vu de tout le monde. La
question « Asala boni » intervient pour montrer la
vulnérabilité de cet enfant qui se trouve à la rue
malgré lui et qui, pour sortir de sa situation a besoin d'une main de
secours pour qu'il sorte de cette situation. Il en est de même de cette
jeune fille mineure qui est devenue orpheline des parents
(décédés pendant la guerre) et qui pour se nourrir et se
vêtir est obligé de vendre son corps (se prostituer) ;
pourtant avant la mort de ses parents, était une « fille
exemplaire » comme le dit bien l'auteur de la chanson. Ces personnes
sont devenues selon l'auteur des personnes inutiles dans la
société dont même leurs morts n'inquiètent personne.
« Asala boni, ata awe, moto ntina te » (Que doit
il faire, même s'il mourait, il ne vaut rient) s'indignent l'auteur de la
chanson.
d. Destinataire : cette chanson comme
celle de Bayibi nga bomwana s'adresse aux destinataires anonyme et implicite.
Dans le cas du parent, elle s'adresse à l'Etat qui n'arrive pas à
payer ses fonctionnaires comme il se doit alors que ces derniers sont des
responsables de familles; dans le cas du garçon, elle s'adresse aux
parents qui ne veulent pas assumer leurs responsabilités
vis-à-vis de leurs enfants et qui comme un maître qui veut noyer
son chien, les accusent en complicité avec les pasteurs, de sorcellerie;
et pour la fille orpheline, elle s'adresse aux autres membres de la famille qui
refusent d'accueillir les enfants de leurs frères ou
soeurs après leur décès, mais aussi et surtout à
ces hommes méchants qui au lieu d'aider ces jeunes filles, abusent
sexuellement d'elles. Dans tous les cas, chacun là ou il est se sent
impliqué dans l'un ou l'autre cas.
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