III .Utilisation des TIC au Maroc : quels
impacts ?
III.1. Impacts dans les entreprises
L'ère de la mondialisation témoigne une
utilisation phénoménale de matériels, de logiciels et de
services s'appuyant sur l'informatique, l'électronique, les
télécommunications (notamment les réseaux), le
multimédia et l'audiovisuel de toutes sortes. Ces technologies,
lorsqu'elles sont combinées et interconnectées, permettent de
rechercher, de stocker, de traiter et de transmettre des informations, sous
forme de données de divers types (texte, son, images fixes, images
animées, etc.), et permettent l'interactivité entre les
personnes, et entre les personnes et les machines. L'utilisation de plus en
plus étendue des Technologies de l'Information et de la Communication
par les entreprises a un impact significatif sur leurs activités. Ces
entreprises exploitent ces technologies pour tirer profit de l'information dans
le but de créer de la valeur pour leurs clients et permettant d'assurer
des opérations rentables.
L'adoption de ces technologies dans l'entreprise, induira et
ne cessera d'induire des changements fondamentaux dans les fonctions de
l'entreprise. L'entreprise marocaine ne faisant pas exception à ces
changements, nous pouvons donc constater un impact considérable des TIC
sur cette dernière.
De façon générale, la décision
d'intégrer les TIC dans leur processus d'affaires repose sur le
désir des entreprises marocaines de réduire les coûts,
d'augmenter la productivité ainsi que la qualité des tâches
réalisées avec ces outils. Ainsi ces technologies sont devenues
une composante intégrante des entreprises, en témoigne
l'enquête sur les indicateurs des TIC réalisée par l'Agence
nationale de régulation des télécommunications (ANRT).
La part d'investissement dans les TIC a atteint 9% en 2008. Le
secteur technologique est naturellement celui où ce taux est le plus
élevé (30%), suivi du secteur des services/transport (8%). De
même, la part du budget de formation consacrée aux TIC a atteint
près de 4% en 2008. L'enquête, qui a porté sur un
échantillon de 500 entreprises, indique que la quasi-totalité est
connectée à Internet, soit 91%. Le mode de connexion
privilégié reste l'ADSL, avec une forte augmentation par rapport
à l'année dernière. La 3G, elle, a fait sa percée
avec un taux de 13% des entreprises connectées. La part des postes de
travail connectés à Internet a continué à augmenter
en 2008 pour atteindre 75% (+5 points par rapport à 2007).
Côté parc, celui-ci est majoritairement constitué
d'ordinateurs fixes desktops à hauteur de 85%. En moyenne, deux
employés partagent 1 ordinateur. Le secteur technologique reste
naturellement le mieux équipé. Par ailleurs, l'utilisation
d'Internet au sein de l'entreprise reste limitée aux cadres. Dans le
secteur industriel, près des trois quarts des utilisateurs sont des
cadres. En revanche, le secteur technologique connaît une
répartition assez équitable de l'accès à Internet
des salariés, cadres et non cadres. L'enquête indique aussi que
50% des entreprises interrogées déclarent connaître les
services 3G. Ces derniers ont réalisé une percée notoire
relativement à leur entrée très récente sur le
marché. Le commerce électronique accuse un faible
développement auprès des entreprises aussi bien sur le plan de la
vente que de l'achat en ligne étant donné le faible taux
d'utilisation et le désintérêt constatés. Les
intentions de commerce en ligne restent limitées et diminuent
année après année. Depuis 2006, les intentions d'achat en
ligne ont continué de baisser pour atteindre 5% en 2008. Même son
de cloche pour les intentions de vente en ligne: 7% en 2008. Pour 38% des
entreprises ayant accès à Internet, la clientèle n'est pas
prête à acheter en ligne, alors que 37% déclarent que leurs
produits sont peu adaptés au commerce en ligne. Le risque
d'insécurité de paiement est souvent cité comme frein au
commerce en ligne (27%). A signaler que la messagerie et la recherche
d'information restent les principaux usages d'Internet dans les entreprises
(95%). L'obtention d'information auprès d'organismes publics a connu
elle aussi une forte augmentation (78%). Globalement, les entreprises
marocaines ont commencé à se mettre au diapason de l'ère
numérique. En 2008, 16% d'entre elles disposent d'un site web. La
majorité (61%) des sites d'entreprises sont des sites plutôt
à caractère commercial. La plupart des entreprises qui disposent
d'un site web possèdent un nom de domaine propre. Globalement, les
extensions en «.ma» et en «.com» sont les plus
répandues.
A titre indicatif, signalons que l'analyse de données
provenant du ministère de l'industrie du commerce et des nouvelles
technologies a permis de conclure qu'il existe une relation positive entre les
investissements en TIC, c'est-à-dire le ratio de dépenses en
matériels TIC et la productivité des entreprises
marocaines.
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