III.2. Impact dans l'administration publique
Durant ces dernières décennies, la
révolution numérique a suscité d'importants changements
dans différents secteurs publics : production, services, transport, etc,
et ce partout dans le monde. Elle a entraîné une réduction
des coûts, a rapproché les administrations de leurs citoyens, les
fournisseurs de leurs clients,... et leur a ainsi permis de mieux
répondre à leurs besoins. Ceci est d'autant plus important
lorsqu'on on sait que dans un monde en TIC, l'efficacité, la
rapidité et l'optimisation, sont les maîtres mots de la
compétitivité. Ces technologies de l'information ont un
rôle essentiel dans la transformation et la modernisation de
l'administration. Elles facilitent la mutualisation, la rationalisation et
l'adaptation des ressources aux besoins.
Dans le but d'un meilleur suivi du développement des
technologies de l'information et de la communication dans les secteurs publics
marocain, la question est de savoir à quel niveau d'équipement
et d'accès aux technologies de l'information (TIC) a atteint
l'administration marocaine ? C'est à cette question d'actualité
que répond la première étude exhaustive sur les TIC dans
les secteurs publics réalisée par le ministère de la
modernisation de services publics, cette enquête est basée sur la
réalisation d'une cartographie sur l'utilisation des TIC dans les
Secteurs Publics. Cette cartographie a été établie sur la
base d'un questionnaire déployé auprès de 256
entités (ministères, hauts commissariats et établissements
publics) pendant la période allant d'octobre 2008 à juin 2009.
D'emblée, les résultats de la cartographie ont
mis en évidence un taux de présence élevé de
structure informatique chez l'ensemble des entités gouvernementales,
soit 86%.Cependant, le Maroc enregistre un faible pourcentage de
départements ministériels ayant une structure informatique avec
un niveau hiérarchique élevé.
La maturité du processus d'appropriation des TIC
continue par contre à se renforcer. Pour preuve, au niveau global, 47%
des entités sondées disposent d'un schéma directeur ou
d'un plan informatique. Le même taux est observé au niveau des
administrations disposant d'un plan de sécurité informatique. Cet
intérêt pour cet aspect sensible explique que presque 70% des
organismes publics disposent d'un responsable de la sécurité du
système d'information (RSSI).Cette cartographie fait ressortir un faible
taux des ressources humaines dans les TIC. Et pour cause, les informaticiens ne
représentent que 1% par rapport à l'effectif global du personnel
des différents organismes de l'Etat.
En corrélation avec l'emploi, l'étude a fait le
point sur le taux d'équipement. Le résultat de cet indicateur met
en évidence qu'il existe seulement en moyenne un poste (desktop et
portable) pour quatre fonctionnaires. Pire encore, seule la moitié des
ordinateurs sont connectés à Internet, avec une dominance de
l'accès à hauteur de 256 kbps (une entité sur quatre).
Cette faiblesse d'accès explique en partie que seuls 12% du personnel du
secteur public ont une adresse e-mail professionnelle.
Paradoxalement, la disponibilité d'un nom de domaine se
généralise puisque plus de 79% des entités ont un nom de
domaine professionnel. Mais, l'étude n'a recensé que 287 sites
web pour l'ensemble des organismes des secteurs publics.» Outre le nombre
limité de sites gouvernementaux, même ceux qui sont en ligne, ne
fournissent pas des informations actualisées et de proximité.
S'agissant des réseaux locaux dans l'administration,
leur généralisation s'intensifie. Le rapport indique que plus de
90 des entités sondées disposent de tels réseaux y compris
dans les départements ministériels. Pour ce qui est des
systèmes de gestion de bases de données (SGBD) utilisés
par les entités des secteurs publics, ils sont, dans environ 92% des
cas, parmi quatre logiciels qui sont sur le marché. (SQL Server, MySQL,
Oracle, et MS-Access).
Autre fait marquant de cette cartographie, sa radioscopie de
l'usage de l'open source. Au niveau global, plus d'une entité sur trois
déclarent disposer de logiciel libre pour leur bureautique. Au niveau
global, et parmi les entités qui disposent de SGBD, 39,25% utilisent un
logiciel libre.
Enfin, pour ce qui est de l'e-gov, l'étude
révèle que le Maroc compte 286 télé-services via
différents canaux de diffusion (Web, centre d'appels, borne interactive
...).
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