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Double juridiction de la forêt gabonaise : cas de la forêt de Mondah

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par Mnuela MINTSA
Unibersité Omar Bongo - DEA (Master Recherche) 2010
  

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Section 1 : Historique et Rapport de l'homme à la forêt

Dans cette partie du travail, nous allons présenter la forêt de la Mondah en partant de son historique. D'abord les populations qui exploitent cette forêt et qui y vivent, ensuite les ressources de la forêt et enfin la juridiction traditionnelle de la forêt.

La forêt de la Mondah est située sur la presqu'île entre Libreville et le Cap-Esterias. Les Portugais qui l'investirent les premiers, échangèrent cette terre avec les Espagnol en 1778 par le traité Pardo. Ce n'est qu'avec les traités de 1900 que les frontières furent fixées entre les possessions Espagnoles et Françaises.

1.1. Populations en présence

1.1.1. Les Benga

Les Benga selon la tradition la plus répandue, tireraient leur nom du verbe Ibenga qui signifie suivre. Ils auraient été, en effet, curieux de découvrir le coucher du soleil (djoba), ce qui les conduisit jusqu'à la mer. Aussi, une autre tradition remonterait à un couple primordial cette origine des Benga et les autres peuples apparentés de Mbina et Modouga. Ils seraient issu des jumeaux comme ancêtre commun: Nowe ya Mboumba et Ndowe ya Modougu, ceux-ci à leur tour eurent une nombreuse progéniture, dont parmi les quelles les Benga sont issus.

Situé sur la rive droite de l'estuaire du Gabon entre la pointe Pongara au Sud-Est et Cocobeach au nord, le pays Benga comprend les caps Boloko bouèt, Estérias et Santaclara, soit une superficie d'environ 30 km2 il est baigné au nord et à l'ouest par l'océan atlantique.En effet, des trois caps, c'est le Cap-Estérias qui abrite la plus grande concentration de Benga.Déjà installé vers les années 50, la presque île de la Mondah était peuplée initialement par les Benga au Cap - Estérias et les Sékiani de Santa-clara.

Le peuple Benga a des techniques, des règles et des pratiques culturelles en vue de protéger l'écosystème. Ce peuple marin revêt une importance capitale aux espèces marines, comme disait Nkolo « la mer nous donnes la vie, nous la respectons ... ».

Comme toute organisation sociale, le peuple Benga exploite ses milieux naturels, gère son espace, administre son groupe en référence à ses pratiques culturelles. La végétation naturelle est généralement utilisée pour les besoins de nutrition, de construction d'habitation Ou des objets, et aussi pour des raisons médicinales. Nous avons l'exemple de l'okoumé qui est utilisé dans le domaine médicinal de la construction d'habitation ou des pirogues. Le chocolat indigène est par exemple consommé et utilisé dans les domaines thérapeutiques

Aussi, la plante marepu (plante à forte odeur pourvue des vertus médicinales servant aussi d'épice) serait par exemple un excellent ingrédient et remède efficace contre les règles douloureuses, elle purifie le lait de la femme allaitante, soigne des angines et calme la fièvre. La pratique culture est plutôt saisonnière chez les Benga, ici, on plante vers la fin de la saison sèche. Il y a des plantations sur brulis et sans brulis (maviha) mavih consiste à débrousser, à nettoyer et à planter sans bruler. Cette pratique dit-on sert à préserver la forêt des désastres du feu et à économiser les sels minéraux qui fertilisent le sol. C'est ainsi que l'on remarquera que sur brulis, la jachère dure sept à huit ans et sans brulis, elle dure seulement trois à quatre ans.

Cependant, le Benga ne se livre pas à la chasse de manière continue, parce qu'il n'apprécie pas trop la viande de brousse, aussi, la forêt de la Mondah est préservée de l'exploitation abusive. La pêche par contre constitue l'activité principale du Benga. Il faut noter qu'il s'agit de la pêche marine. Car, il convient de souligner ici que le Benga utilise les ressources halieutiques pour les besoins de consommation, pharmaceutiques et quelque fois pour la commercialisation. Les rivières (Ijovi) regorgent de beaucoup de poisons. Rappelons que le Benga ne raffole que du poisson d'eau douce ce qui explique le fait qu'il n'en pêche pratiquement pas dans le principal réseau hydrographique terrestre traversant la forêt de la Mondah; Ivounè, Ebandjè, et Idokogo qui se jettent dans l'océan atlantique. Notons que, la pêche des poissons d'eau douce, lorsqu'elle est pratiquée, elle est l'oeuvre des femmes. La pêche au barrage est la forme la plus pratiquée ici. Elle obéit à un cycle qui se conforme à la répartition saisonnière de l'année, la grande saison sèche est indiquée pour la circonstance.

La forme de pêche la plus pratiquée par les femmes benga s'appelle ngom (Megaphrynium macrostachyuum). Elle consiste à pilé en grande quantité des feuilles de la plante ngom qui contient un doux poison capable de troubler les poissons du font de l'eau en vue de les ramené à la surface. Après avoir dressé un barrage en amont, la technique revint à mélanger le produit en aval et attendre pendant une trentaine de minutes. La suite n'est rien d'autre que la prise de poisson de son choix.

Récit7(*) n°1-Akanda Jean-Marie8(*) Sur l'implantation des benga au Cap-Esterias

1. Nos aïeuls sont les premiers à s'installer ici dans cette zone du Cap-Esterias. Voila pourquoi, le Cap nous appartient. Avant il était difficile d'avoir un terrain ici, chaque lignage et chaque personne connaît ses limites. Mais aujourd'hui ce n'est plus la même chose, il suffit de voir un chef benga avec un peu d'argent et vous avez la parcelle.

2. Mais seulement, ces étrangers qui arrivent n'ont pas assez d'espace pour planter et surtout qu'ils plantent sur brulis ou la jachère est plus longue. Sauf si celui qui t'a vendu la place te permet, comme c'est le cas des ouvriers permanents de l'ENEF9(*) qui sont déjà installés ici. C'est vrai qu'il y a une partie de la forêt qui est classée, mais cela ne nous empêche pas d'aller chercher nos plantes médicales à l'intérieur de cette forêt.

Akanda Jean-Marie commence par nous situer comment se faisait l'occupation de l'espace au Cap-Estérias. Il poursuit en montrant les changements qui se sont opérés ces dernières années dans l'installation des personnes autres que les Benga et leur manière de gérer la forêt. Il poursuit en montrant la différence du fait que les nouveaux arrivants pratiquent l'agriculture sur brulis qui demande plus de temps pour que la terre se reconstitue. Aussi il note la présence d'une forêt classée qui ne leur empêche pas d'y accéder.

En effet, les populations Benga sont nombreuses vers la zone du Cap- Estérias. Arrivée les premiers, on trouve les villages Benga vers le Cap-Santa Clara, et au Cap- Estérias . Ce qui n'est pas facile sinon impossible de voir un village benga où Sékiani sur la nationale. Avec l'implantation des hommes dans cette partie de la ville, les benga perdent la main mise sur leurs terres. Tout ceci favorisé par la pénétration de l'argent dans nos sociétés, entranant le changement de comportement.

Récit 10(*)n°2 - Nkolo Jean11(*) Sur la conception et l'utilisation des deux écosystèmes qui les entourent

1. La chasse et la pèche en forêt ne sont vraiment pas notre fort (homme benga). Nous Pratiquons ces activités mais juste pour les besoins d'argent. La mer est un patrimoine pour nous les benga. Elle nous donne la vie nous la respectons. Chaque lignage benga a son front de mer, mais la pèche est autorisée a tout le monde. Chez nous, des l'âge de 8 a 10 ans l'enfant commence à faire la pèche, au bord de l'eau et ils cherchent les couteaux de mer. La mer est une richesse. Elle donne du poisson, couteaux de mer, des coquillages, les algues... Le plus important c'est son eau. Elle fait beaucoup de chose on utilise l'eau salée pour le lavement par exemple. C'est une eau sacrée, le sel que nous utilisons provient d'elle. Cette eau mélangée aux plantes de la forêt soigne mais elle peut aussi soigner sans plante.

2. L'eau salée est un grand médicament, elle nous protège des épidémies surtout celles de la peau. C'est un vaccin pour nous. Elle soigne aussi l'esprit, lorsque celui-ci est malade. Le cas des visites de mauvais esprits ou de mauvais sort qui rendent malheureux. Pour ce genre de cas, on prend les écorces et les feuilles d'arbre qu'on mélange avec l'eau salée pour le bain du malade. Il Y a aussi les algues qui soignent et qui sont un merveilleux engrain pour les cultures. Il y a aussi les mollusques qui soignent bien les brulures sans laisser les traces il faut aussi savoir que nous avons des interdits et des pratiques rituelles à faire pour le respect de la mer et nos ancêtres lorsqu'on veut une bonne pèche par exemple.

Nkolo Jean nous informe que les activités forestières sont pratiquées par les Benga, mais à des fins commerciales. L'homme benga vit pour la mer. C'est elle qui lui donne la vie, toutes les parties maritimes sont connues par celui-ci. Loin de la mer, celui-ci ne trouve pas de quoi vivre. A partir de l'eau, les poissons, jusqu'aux algues, tout est utile et chaque élément de l'écosystème marin est primordiale pour le benga. Par rapport à l'écosystème forestier, l'écosystème marin est mieux maîtrisé et apprécié par le benga.

A côté du benga, la forêt ne court aucun risque, mais se sont les populations qui arrivent qui en fond un.

Récit12(*) n°3 - AYO Nicolas13(*) Sur la conception et les activités forestières des Benga

1. Chez nous les Benga, le village n'est pas une affaire de famille, mais de lignage. C'est le chef de lignage qui décide du lieu et qui s'occupe de repartir les terres à ses frères mais n'empêche que deux ou trois lignages peuvent se retrouver sur place. C'est le cas ici au Cap-Esterias qui nous appartient et où on trouve plusieurs lignages. Nous sommes les premiers habitants du Cap-Esterias, ce qui a favorise cela c'est la proximité de la mer. Tout Benga a pour idéal de vivre à côté de la mer. Mais cela ne veut pas dire que la forêt ne représente rien. Pour nous, la forêt est très importante, sans elle, il devient très difficile de vivre.

2. Nous utilisons les plantes pour faire beaucoup de choses. Comme manger, se soigner construire ou sculpter des objets d'art, etc. La liste est longue. Ce qui est vrai, c'est que le Benga ne peut pas vivre la ou il n y a pas la forêt. Le plus souvent, nous disposons nos maisons face au vent du sud et non celui du nord, parce que, le premier est moins violent et le deuxième est plus violent. Comme partout la cuisine est toujours derrière la grande maison. Et derrière elle, il y a souvent un jardin où on peut avoir les plantes médicinales, les ingrédients et les bananiers, les femmes plantent aussi le manioc et la canne à sucre, tout cela pour faciliter la cuisson ou l'obtention des aliments.

3. Pendant la saison sèche, les femmes pratiquent la pèche dans les rivières, ces poissons sont souvent vendus, et les plantations ne sont pas aussi grandes on cultive juste pour manger. Le plus souvent, on plante après avoir débroussé, sans bruler, à ce moment la terre garde tout son humus de fertilité et les récoltes sont bonnes. Mais très peu, brulent leurs plantations avant de planter.

Il ressort dans ce récit d'Ayo Nicolas que, le lignage chez l'homme Benga est très important. Dans les villages avant, c'est le chef de lignage qui s'occupait de la distribution des terres à ses frères. Tout titre foncier devait passer par lui, en quelque sorte le travail du cadastre dans les villes. A partir d'un chef de lignage, tu pouvais avoir les renseignements des lieux d'habitation des autres.

Aussi, bien que ces villages soient bien structurés foncièrement, l'homme benga ne peut vivre sans forêt d'ou sa gestion parcimonieuse. Celui-ci ne tire de la forêt que le strict minimum, que tout ce qui lui est utile sans chercher à transformer ou à la surexploiter à d'autres fins, commerciales par exemple. Ils ont même développé une technique culturale qui n'est pas le brulis et qui leur permet d'avoir de bonnes récoltes.

Enfin, comme toutes les autres ethnies du Gabon, les Benga, ont la culture du jardin de maison, de techniques de pêche dans les rivières que le plus souvent les poissons sont vendus car ils aiment plus le poisson de la mer. Nous pouvons observer à ce niveau que la forêt du Cap (Mondah) par la gestion des autochtones (benga) n'était pas menacée et ne faisait pas l'objet d'une exploitation abusive.

1.1.2. Population flottante

L'expression population flottante est un concept populaire au Gabon, utilisé par les populations « autochtones» pour faire la différence avec les populations» allochtones » qui sont nouvellement installés dans leur région. En effet les flottants, désignent tous ceux qui partent de leur environnement d'origine pour s'installer de manière durable sur une région étrangère et qui coupent tout contacte avec leur région d'origine, ne bénéficiant que d'un nombre assez de droit sur les lieux ou ils sont installés. Car, la philosophie traditionnelle africaine accorde au patrimoine foncier une valeur inestimable.

L'imaginaire du peuple bantu est nourri par une conception unique du territoire, lieu de mémoire berceau de l'histoire du clan et terre de nos aïeux, il est par conséquent sa propriété exclusive. Un étranger n'a pas le droit d'afficher des ambitions incontrôlées ou des privilèges contre l'avis des propriétaires des lieux. Cette optique que Jean-Émile Mbot (1997, p 15) en parlant du territoire dira: « la transmission du patrimoine foncier obéit ainsi aux règles de filiation matrilinéaire ou patrilinéaire », c'est selon qu'on appartient à l'une ou l'autre des filiations.

Toutefois par le biais des alliances et particulièrement par la constitution des États modernes, il y a la libre circulation des biens et des personnes, autrement dit, les personnes non natives d'une région donnée mais citoyennes du même État peuvent en toute latitude s'installée dans un quelconque espace du cet État et jouir de tout les droits. Ainsi, aux yeux du groupe originaire, de telles personnes resteront toujours des étrangers. Mais cette conviction qui voit en autrui un « flottant » ne véhicule pas nécessairement des signaux tribaliste d'exclusion puisque le terme est attribué à tout groupe étranger, on peut être flottant dans son pays qu'ailleurs.

Lorsque le Gabon accédait à la souveraineté nationale en 1960, la majorité de sa population habitait en zone rurale. Aujourd'hui, à cause de l'exode, la tendance s'est totalement inversée. En effet, vers les années 1970, à la suite du boom économique consécutive à l'exploitation de son pétrole le Gabon a connu un grand flux migratoire vers les grandes villes du pays qui représentent des lieux d'un développement socio- économiques.

Cette situation aggravée par l'absence des structures socio-économiques en zone rurales, a poussé les populations de ses zones vers les grands centres urbains (Libreville, Port-Gentil).Se sont des milliers des personnes qui ont ainsi rejoint Libreville, qui a vu sa population quadrupler dans la décennie 1970-1980, passant de moins 100.000 à plus de 400.000 habitants. Libreville concentre près de 2/5 de la population Gabonaise venant de tous les horizons du territoire national (Ministère du Plan).

Peu à peu, des populations issues de la plupart des ethnies du Gabon et des pays voisins, attirées par Libreville et les chantiers se sont retrouvés « à chercher la vie» dans la forêt et dans la baie de la Mondah. Pour la première fois Libreville a vu sa forêt diminuer les coupes des bois ont augmentées, la chasse, la pèche, la cueillette, de même que l'agriculture.

Ces peuples nouvellement installés, sont majoritairement forestiers, et ont des conceptions et des pratiques autres que celles des autochtones (benga). La chasse et la pêche vont prendre d'autres dimensions, sans oublier l'agriculture la majorité des produits vont être destinée à la vente. En effet, le bois de chauffage est abattu sur pied, les séchages se faisant plus tard; la récolte des fruits comestibles entraînent l'abattage des arbres entiers pour remplir suffisamment des paniers, cas de Musigou; l'extraction du miel oblige les récolteurs à abattre automatiquement les arbres, le bois amère qui est l'espèce la plus menacée à cause de la consommation du vin de palme; le walé (Garcinia kola ineana).

Le gibier est chassé à des fins économiques, les pièges et les fusils commencent à décimer l'espèce animale. En ce qui concerne l'agriculture, les grandes plantations sur bru1lis sont faites, la grande partie de la récolte est destinée à la vente. Les plantations sont répétées sur place, d'après madame Mitangu.

Récit14(*) n°4- Mitamkou Salomé le 17 avril 200615(*) sur les plantations dans la forêt de la Mondah33.

1. La forêt du Cap ma fille est classée et déclassée, c'est dans la partie déclassée qu'on fait les plantations mais aujourd'hui on trouve même mes plantations dans la forêt classée de la Mondah. C'est grâce à la forêt que je nourris mes enfants, moi-même ma fille j'ai grandi à l'aide de la forêt quand nos mamans vivaient, nous n'avions pas de marchés, c'est dans la forêt qu'on allait prendre tout ce qu'il fallait pour nourrir les familles, les plantations, la chasse, la pèche, la cueillette tout c'est en forêt. Sans forêt, je ne pouvais pas nourrir toute cette marmaille là, j'ai 8 gosses, 21 petits-fils, c'est grâce à la forêt (plantations et pèche, chasse) qui m'aide à nourrir tout ce monde puisqu'on n'a pas assez d'argent mon mari est retraite, même avant la retraite les produits des plantations nous aidaient déjà beaucoup. (Les tubercules, la banane, les taros...) c'est grâce à la forêt que nous vivons.

2. Je trouve la place, mon mari débrousse et parfois je l'aide à abattre des arbres. Je pratique la jachère pour la fertilité du sol. Si je fais une plantation ici à l'an 2000, je peux la renouveler à l'an 2006, il faut 6 ans pour que la terre retrouve tous ses éléments nutritionnels puisqu'on n'utilise pas les engrais et je fais de grandes plantations, la production est bonne, je peux faire trois a quatre plantations par année. Je plante tout le manioc, les aubergines, le piment, la banane, le taro...) mais nous sommes confrontés à un problème. Les tubercules pourrissent. Cela est dû à l'état du sol, la terre plus riche.

3. Ma fille la forêt n'est plus la même. Quand nous sommes arrivés ici en 1978, la forêt était vierge. Même près de la maison tu faisais ta plantation les hommes n'avaient pas besoin d'aller loin pour chasser, il y avait de ces animaux ah ma fille dans les rivières le poisson. Mais aujourd'hui, c'est la fougère, ce que vous voyez à la route là, ce n'est qu'une couverture à l'intérieur il y a plus rien. Tout a commence avec la société forestière qui s'était implantée ici, c'est là que la forêt a commencé à perdre sa vitalité, nous faisions des plantations c'est vrai, mais la forêt n'était pas près. Il faut arrêter l'exploitation forestière, car elle ne nous apporte rien même pas au pays. Elle nous prive de nos forêts natales et nous rend pauvre, puisque pour avoir un animal aujourd'hui dans cette forêt c'est devenu dur, les animaux quittent les parties défrettées, partent ailleurs et le sol reçoit un coup, la récolte n'est plus la même. Tu sais que l'Ombre des arbres et les feuilles mortes des forêts jouent un rôle important dans la récolte.

4. En ce qui concerne les plantes médicinales, ma fille les tradipraticien et même nous autres qui avons un peu de connaissance, (tu sais une bonne mère d'enfant dans nos villages doit, savoir quelques petits remèdes qui peuvent aider) nous sommes en difficulté. Parce que certaines plantes ont disparu et les autres deviennent rares, comme je te disais pour les animaux. Il y a en plus la fabrication du charbon à Malibé 2 et de l'extraction du sable. Ma fille la fabrication du charbon détruit plus le bois parce qu'ils utilisent même le bois qui n'a pas encore sèche. L'endroit où ils fabriquent ce charbon, est dévasté, le sol détruit et en plus ils le font à l'intérieur de la forêt classée. Sans oublier ceux qui fendent le bois, les scieurs qui non seulement ne paient pas les taxes, mais en plus ils coupent les arbres en désordre. Tout ce monde est en train de nous tuer car la forêt est pour nous une cachette, un hôpital et une mère qui nourrit ses enfants.

Le récit précédent que nous a rapporté Mitamkou Salomé montre combien la forêt est très importante dans la survie de l'homme. Car celui-ci peux se passer de tout sauf de la forêt qui lui procure la majorité de bien pour sa survie (nourriture, médicaments, vêtements, logement) aussi nous voyons que ce bien naturelle est en train de disparaitre avec la mauvaise utilisation de l'homme. Finalement l'homme est la cause principale de sa mort.

Pour avoir une terre au Cap-Estérias, il fallait demander au chef des lignages Benga. Certains ont commencé à vendre des terrains et donné aussi un espace pour cultiver, pour ceux là ils sont obligés de faire de la pluriculture. Dans les pratiques médicinale, les détenteurs de savoir ne prélèvent que ce qui leurs étaient nécessaires pour constituer leur breuvages: une écorce pouvait suffire comme ingrédient. Toutes les précautions étaient prises pour que l'arbre ne subisse aucun dommage; on prenait soins par exemple de mètre un peu de terre pour aider l'écorce à se régénérée. Mais cette sur population apporte avec elle des vrais et faux tradipraticiens, certains connaisseurs et d'autres non connaisseurs qui font du suivisme et une mauvaise imitation

1.1.3. Population Urbaine

Cette population est essentiellement constituée par des personnes qui vivent â Libreville. Il ressort de notre enquête qu'il y a deux sortes de citadin: le « citadin autochtone» et le « citadin migrant ». Nous appelons citadin autochtone, le citadin originaire de la ville de Libreville, alors que le citadin migrant est celui qui habite la ville de Libreville par fait de migration ou de sa situation professionnelle, ses origines lointaines ou récente sont paysannes, origine qu'il entretient périodiquement par des visites fréquentes ou espacé dans son village d'origine et surtout dans les forêts environnantes de Libreville. Ainsi près de 80% de la population gabonaise de Libreville a des origines paysannes (Document Argument de base Séminaire du LUTO 1989). Au Gabon, particulièrement à Libreville, le citadin d'aujourd'hui est le paysan d'hier.

Pour leur survie personnelle et familiale, certains agents de l'état et d'autres citadins doivent s'adapter, trouver les moyens nécessaires à la satisfaction de leurs besoins, mais aussi préserver la dignité de leur statut de fonctionnaire. Ainsi plus de la moitié des ménages à Libreville possèdent au moins une plantation même quand ils sont salariés, certains habitants préfèrent un ou deux champs, faire la chasse, la pêche dans les forêts environnantes afin d'améliorer leur condition de vie. C'est ainsi qu'ont peut voir chaque week-end (samedi et dimanche) une intense circulation routière sur l'axe Libreville/Cap Estérias/Cap Santa-Clara, et aussi sur la nationale. Ces hommes et femmes abord des véhicules divers pour ces localités reviendrons sur Libreville avec des produits diverses en provenances de la forêt.

Ici, l'étiquette de fonctionnaire n'affecte en rien la nature propre (la culture) du citadin Gabonais. Né et grandit à proximité de la forêt, celui-ci entretient des rapports affectifs avec elle. Certains se souviennent des pièges à oiseaux qu'ils tendaient, des moment de pêches, de chasses et de promenades qu'il passaient soit avec leurs parents, soit avec leurs frères, soeurs et amies, des séances de ramassage de noisette de cueillette des fruits sauvages et surtout des contes, légendes, mythes et épopée sur la forêt, faisant ressortir que la littérature orale a contribué de manière solide à l'acquisition d'une culture traditionnelle et à l'éducation en générale du respect de la nature. Aussi, des lieux thérapeutiques tels que la rivière ou certains notamment ont reçus des soins thérapeutiques. Toutes ces personnes gardent de très bon souvenir de cette époque. Cette culture fait qu'il y a toujours un retour aux sources, peu importe le milieu dans lequel on se trouve, ou le poste qu'on occupe. La forêt est, et restera le moyen de survie pour « arrondir» les fins de mois.

Aussi, un grand nombre de personnes auront un champ à proximité immédiat de la capital ou le coup de transport n'est pas très élevé, notamment dans la forêt de la Mondah et sur la nationale (un peu plus loin s'il dispose d'un véhicule). Les vivriers, manioc, bananes, ignames, ananas, maïs, patates. ", Assurent une partie au moins de la nourriture en légume. Certaines quantités peuvent également être vendues. La plus grande partie du travaille agricole est accomplit par les femmes. Pour les ménages qui ne possèdent pas encore les champs, il aimerait en avoir et ce, le plus rapidement possible.

Tableau n°2. Les ethnies rencontrées dans la Mondah

Lieu

Population en présences

 

benga, fang, punu, nzebi, pove, masango, mitsogho, kota, sekyani, akele, etc.

La Mondah

Nationalités étrangères: malienne, sénégalaise, mauritanienne, nigérienne, nigériane, camerounaise, équato-guinéenne, congolaise, burkinabé, etc.

Source: Mintsa Manuéla, 2007

Tableau n°3. Quelques villages environnants de la Mondah

Lieux

Villages

Sur l'axe de Libreville

Avorebam, Marseille 1, Marseille 2, 1 er campement, Malibé 1, Malibé 2, etc.

Cap-Estérias

Miondi (le village du Cap-Estérias et du 1er chef Ibado du clan

Bobudja), Obania (2e village), Madjengui (3e village), Boka

village), BoIIokoboué (campement devenu village) etc.

Cap-Santa-Clara

Mboma mabandja, Doumia, Makwangué ou Bagdad (où se trouve la ferme), la Colline, Okoya, Akwengo etc.

Source : Mintsa Manuéla, 2007.

1.2. Rapports socio-économiques

La végétation de la forêt de la Mondah n'est pas homogène, c'est une forêt ombrophile Guinéo-Congolaise (GTZ, ENEF, 1997) qui couvrait jadis la quasi-totalité de la presqu'Île de la Mondah. Les conditions édaphiques sont propices à l'agriculture, qui est l'une des activités plus prisées dans la contrée. A cela s'ajoute également la vente du bois et l'extraction du vin de palme. Elle est aussi le siège et le théâtre d'une exploitation des carrières de sable, dont l'extension des superficies est enregistrée ces derniers temps.

Dans son évolution, la forêt de la Mondah a été et demeure l'objet d'une exploitation intense, due aux nombreuses activités qui s'y déroulent et la forte demande en ressources naturelles de Libreville.

1.2.1. L'agriculture

L'homme se charge du repérage de l'endroit à ériger en champ. C'est un travail fort important en ce sens que la productivité en dépend. Toutes les opérations qui précédent la mise en terre des plantes sont l'oeuvre de l'homme. Le nettoyage de l'espace pour ce qui est du champ d'arachide (obo ya) est la tâche qui lui revient, la mise en terre des plantes et le désherbage et la récolte. L'homme pendant ce temps s'occupe des travaux domestiques, tel que la réfection de la toiture de la maison, du nettoyage de la concession et le corps de garde devient en permanence son lieu de repos. Il s'adonne aux autres activités telles que la pêche, la chasse, le piégeage visant à protéger les plantes contre les animaux dévastateurs.

En effet la forêt de la Mondah en générale et la partie classée (FCM) en particulier, constitue une réserve naturelle propice aux activités agricoles. Localisée à moins d'une demi-heure de l'aéroport Internationale Léon Mba, elle est l'une des zones les plus fréquentées par les populations rurales. De nombreux villages et campements s'y localisent.

Parmi les produits agricoles recensés sur le marché du premier campement, nous notons la vente de fruits sauvages (mangues, noisettes, ananas, avocats, ...). Et de vivre frais (bananes, feuilles et tubercules de manioc, aubergines, piment, tarot, etc.). La totalité de la production est destinée à alimenter les populations urbaines de Libreville. Une autre particularité liée à cette production est le cout relativement bas de produits, comparativement à ceux importés des pays voisins, tel la Guinée-Équatoriale, le Cameroun, le Sao- Tomé et Principe.

Les populations qui pratiquent l'agriculture au niveau de cette forêt, ne sont pas uniquement résidantes du Cap. Une bonne partie proviendrait de Libreville, c'est la raison pour laquelle nous pouvons observer une très forte migration des populations urbaines vers la forêt de la Mondah, durant le week-end et les jours fériés.

Récit16(*) n°5 - Mboumba Koula Perrine17(*) sur La pauvreté du sol dans la forêt de Mondah.

1. Je suis eschira de Fougamou du village Kessi. J'avais appris à faire les plantions depuis petite avec ma mère. Étant femme de maître, je faisais toujours mes plantations. Pour faire une plantation, on ne débrousse pas n' importe où. On choisit les places bien mure, là où la forêt est bien fermée. Je faisais d'abord les plantations à Marseille 2 vers le premier campement, mais je suis maintenant après Kango à Woubele, là-bas on trouve encore une bonne forêt, la terre est encore très fertile et la nourriture pousse bien. Ce qui m'a fait partir si loin, c'est parce qu'a Marseille là-bas les cultures ne donnaient plus bien, la banane, le manioc, le piment, l'oseille, le gombo etc. il y a l'érosion, les cultures ne tiennent plus et puis la terre devient jaune et dure.

2. Je n'avais plus une bonne récolte, les gens que tu vois avec les aubergines ou le piment ce sont ceux qui utilisent les engrains mais nous autres, nous n'avons rien. Tu peux respecter la jachère (neyi), il n y aura pas de changement. Quand j'ai vu ça, j'ai vu ma soeur qui habite a Woubele et lui a demande si je pouvais aller faire des champs là-bas, elle ma présente aux gens du village qui m'ont demande si je voulais m'installer comme ça il me donne une place et la forêt. Depuis deux ans que je suis là-bas, ma première plantation donne déjà de bon régime de banane et les gros tubercules de manioc. Cette année j'ai fais une grande plantation pour produire plus, parce que je ne vais plus me limiter à ravitailler la maison, mais je veux vendre la banane, le manioc, les ananas, les patates, en faite une partie de ce que je produis.

3. Il Y a deux manières de planter. Tu débrousses, tu abats, tu brules et enfin tu plante pour les plantations de manioc et de banane, pour l'arachide après bruler tu nettoies et ensuite tu plante. Mais tu peux aussi planter après avoir débrousse, ceci pour la banane et bruler après. Même si les bananerais se brulent avec l'action du feu, ce n'est pas grave, tu verras comment ça va bien pousser avec les feuilles toutes verte et tu peux me croire ça va donner des gros régimes de bananes. Là où je suis là-bas, il ya le Nkumu (Gnetum africanum) en abondance, les femmes viennent même cueillir pour venir vendre a Libreville et d'autre viennent d'ici pour venir prendre les écorces des bois et les feuilles. J'apporte même souvent à maman Germaine certaines écorces qu'elle me demande. Il y a encore la viande de brousse beaucoup mais seulement, les écureuils (sepe) nous mangent la banane et ils peuvent finir un régime de banane.

Le récit que nous présente Mme Mboumba Koula Perrine montre la pauvreté du sol dans la forêt de la Mondah. Elle commence par montrer comment faire une plantation et quel site choisir. Et donnera les raisons pour lesquelles elle est partie de la forêt de la Mondah, pour aller planter aujourd'hui à Woubélé.

Elle terminera par nous donner les différentes manières de planter qui existent en agriculture, et le rendement que cela produit. A travers ce récit, il ressort que la forêt de la Mondah est devenue très pauvre au niveau du sol. Ce qui pousse certaines personnes aujourd'hui à se diriger vers la route nationale à la recherche d'autres endroits pour planter et avoir de bonne récolte, pour nourrir la famille et quelque fois vendre.

En effet, les sols fertiles du Cap, aux superficies autrefois réduites dans la forêt classée de la Mondah, connaissent aujourd'hui une extension remarquable, liée à la pratique de l'agriculture.

Tableau n°6 : Les produits agricoles de la Mondah

Nom usuel

Nom scientifique

Oseille

Hibiscus gabdai

Chou pomme

Brassca olelacea

salade

Lacatus sativa

Aubergine

Solanum spp

Tomate

Salamum lylopersium

Piment

Capsicum sp

Amarante

amaranthus

Gombo

Lubiscus esculentus

Oignon

Allium cepa

Tarot

Colocasia esculenta

Tubercule de manioc

Afanhiot esculenta

Igname

Discorea sp

Courge

Sicana odoriftra

Banane Plantin

Alusea balbisiana

MaÏs

Zea mays

Concombre

lpomea batatas

Canne à sucre

Saccharum officinanum

Ananas

Annanas comosus

Arachide

Arachis hypogea

Source : Mintsa Manuéla, 10 Mars 2010

Photo : Les tubercules de manioc

Mintsa Manuéla, 10 Mars 2010

Cette image nous présente, un produit de l'agriculture. Les tubercules de manioc après leur maturité et après les avoir déterré. Ici, la grosseur de chaque tubercule varie selon la fertilité du sol dans lequel a été évolué. Lors de la récolte, les tubercules déterrés sont rassemblés si l'objectif est de les vendre. Mais par contre, si le produit agricole sert d'alimentation, la récolte des tubercules se fait au fur et à mesure pour les besoins alimentaires de la famille, ou de la communauté

Ce produit agricole ne cause aucun problème conflictuel entre l'administration des Eaux et Forêts et les populations locales. Les problèmes se situent en amont lorsqu'il faut occuper un terrain pour faire une plantation.

1

Enfin, à l'arrière plan, nous avons une forêt claire ou il y a la présence de grands arbres desséchés. Plus bas, nous avons la présence de palétuviers et d'autres espèces arborescentes très jeunes, âgés au moins de deux ans. Cette image présente une forêt secondaire dont la jachère n'est pas respectée (5 à 10 ans). Aussi, dans une telle forêt serait-il possible de trouver des animaux tels que: les éléphants; le gorille etc., si ce n'est plus souvent les rat palmistes, les reptiles et d'autres petits animaux.

2

Cette image nous présente une jeune plantation de manioc de 3 mois au plus. Ici, nous remarquons la présence des grands arbres coupés et brûlés, ce qui témoigne qu'il s'agit d'une agriculture sur brulis. Le manioc tient une place importante dans cette plantation, bien qu'il ait la présence des bananiers.

En effet, l'image est divisée en trois, plus la présence de la cabane plus au fond. Nous avons d'abord la plantation à l'extrême droite, que nous avons décrite plus haut. Ensuite, à l'extrême gauche, du même côté que la plantation, la limite avec elle étant le tronc d'arbre couché au sol derrière celui qui est brûlé mais debout. De ce côté, nous avons la présence des petits arbres et herbes, sans oublier le palmier à huile. Un peu plus devant nous avons une cabane qui sert de coin de repos pour le propriétaire de la plantation et un campement pour les autres activités. La troisième partie est l'autre côté de la plantation, différencié par la hauteur des arbres, nous avons une forêt en plein essor, très jeune apparemment touffu, ayant des caractéristiques d'une forêt déjà exploitée et mise en repos (jachère).

Enfin, dans cette image, nous n'avons pas la présence de grand arbres, mais d'une espèce médicinale très important (miane en fang), cette plante qui se trouve près du bananier. Nous remarquons que la culture du manioc va de paire avec celle de la banane, nous sommes en présence d'une plantation pluriculturale.

La présente image est une ancienne plantation pluriculturale. Nous pouvons diviser cette image en trois niveaux. Le premier niveau est avant les bananiers, il y a la présence d'herbes, ce qui signifie que cette partie de terre avait déjà été exploitée il n'y a pas longtemps. Ensuite nous avons la plantation actuelle qui sert à prendre les tubercules de manioc, mais les bananiers sont encore sans régimes. Les feuilles de manioc sont jaunes et ils ont atteint une bonne hauteur pour son exploitation. Aussi il y a une différence entre le manioc de l'extrême droite et celui de l'extrême gauche. Pour les bananiers, ce sol est trop pauvre pour leur évolution, on croirait qu'il y en a qu'on a planté trois mois avant les autres.

Nous avons une trouée entre le manioc à droite, ce sont quelques tubercules de manioc qui ont été fouillés à cet endroit. Derrière le manioc, toujours dans la plantation, nous avons le palmier à huile, avec des branches de couleurs verte. Nous avons aussi la présence de troncs d'arbres séchés qui ont été victimes du feu lors du brulis.

Enfin, le dernier niveau est celui de la forêt qui est visible derrière la plantation. Cette forêt n'est toujours pas touffue, mais il y a la présence des arbres. Enfin, dans cette image, nous n'avons pas la présence de grand arbres, mais d'une espèce médicinale très important (miane en fang).

Une plantation de manioc au Cap-Esterias.

Cliché de Mintsa Manuéla, le 10 mars 2010.

L'image que nous apercevons a été prise dans une plantation de manioc au Cap Esterias. On peut remarquer que l'image présente une jeune plantation de manioc qui a à peine 7 à 9 mois d'existence mais à cet âge de la plantation les feuilles de la plante sont déjà comestibles, contrairement aux tubercules qui ne sont pas assez mur pour être consommé. Le manioc étant l'aliment de base de la plus part des personnes vivant aux caps, ils mettent tout leur sérieux dans la production de celui-ci, puis que sa vente est un moyen sur de se faire de l'argent. Pour cela, les agriculteurs mettent la rigueur pour que leurs jeunes feuilles comestibles et les tubercules attendent l'âge qu'il faut pour être exploité.

Contrairement à la logique des Benga et tous les habitants du Cap, l'administration des Eaux et Forêts gèrent la forêt du Cap sans tenir compte de la vie des communautés qui y vivent. Ainsi, elle (administration) interdit même les usages coutumiers dans les entours de la forêt classée. Les villageois qui s'obstinent à faire leurs plantations dans les environs de cette forêt se créent des problèmes avec ces agents. Le plus souvent, ce genre de situation génère des conflits entre les villageois et les administrateurs des Eaux et Forêts.

1.2.2. La chasse

Les peuples de forêt ont fait preuve d'une grande ingéniosité dans l'art de la chasse. Connaissance des animaux, habileté à les pister et à poser des pièges font partie de ce stock de savoir indispensable à l'appropriation du milieu. En parlant économiquement, la chasse est une des activités conscientes de l'homme par laquelle celui-ci tend à accroître les biens destinés à satisfaire ses besoins en affinant les modes et les méthodes de travail.

Pour ce qui concerne la chasse coutumière utilitaire, elle ne vise pas l'extermination du gibier mais, assure un apport soutenu de la viande destinée à la consommation familiale. La chasse professionnelle quant à elle permet au chasseur de soutenir sa trésorerie par la vente des produits issus des animaux tués. Outre, ces fonctions alimentaires et économiques, la chasse a occupé une place centrale dans la socialisation: elle est un des fondements de l'initiation des jeunes garçons qui apprennent la forêt aux côtés de leurs aînés, en même temps qu'ils s'ouvrent à la connaissance de leur rôle en s'éloignant des fillettes cantonnées dans les girons maternels.

Au cours de nos enquêtes qui se sont déroulées dans les villages (Marseille 1 et 2, Malibé 1 et 2, le Cap Santa-Clara et les villages environnants de même que le Cap-Estérias) et les campements (Le premier campement, Bollokoboué), nous avons pu distinguer deux types de chasseurs dans la zone de la Mondah : les chasseurs allogènes et les chasseurs autochtones. Un chasseur allogène est une personne qui vient de l'extérieur qui n'est pas originaire du village où est basé pour sa chasse. La chasse effectuée par ces chasseurs constitue une menace pour la faune sauvage. La majeure partie des chasseurs est composée des populations forestières provenant de l'intérieur du pays et des ressortissants Equato-guinéen, Camerounais, etc. et, par les citadins parfois nantis. Plusieurs d'entre eux sont dans les campements de chasse et village, ils sont tous impliqués dans la chasse à but commercial.

La viande de brousse est une nourriture très appréciée de nos populations surtout dans les régions forestières. Elle constitue l'aliment de base des populations. Autrefois, cette chasse était destinée essentiellement à nourrir la famille, les individus parcouraient rarement dix ou quinze kilomètres pour avoir le gibier. Aujourd'hui dans la Mondah, avec l'ouverture des pistes, des campements, les activités agricoles, l'exploitation du sable et du charbon, cette chasse devient très difficile. Car, la fréquentation régulière des hommes dans cette forêt détruit l'habitat naturel des animaux qui prennent la fuite vers d'autres horizons.

Les moyens par lesquels le gibier est abattu diffèrent selon les localités et l'espèce d'animal chassé. Au sein de la forêt de la Mondah nous avons identifié deux types de chasse, les plus pratiqués par les chasseurs: le piégeage au moyen des câbles métalliques et les armes à feux. Le piège est un dispositif destiné à prendre vivant ou mort les animaux terrestres. C'est une méthode très utilisée par les autochtones et les populations flottantes. D'après les informateurs eux-mêmes, le piégeage est une méthode économique, un seul piège peut-être utilisé plusieurs fois. D'après Owono Phulbert (1999, p 45) : « Cette méthode menace toutes les espèces de gibier sans distinction, elle est construite à partir du câble, composée de sept (7) brins que le chasseur sépare pour fabriquer son colt et composé de un (1) à quatre (4) brins selon la force et la taille de l'espèce à capturer et les pièges sont tendus sur les pistes d'animaux convoites».

En outre, plusieurs armes peuvent être utilisées pour la chasse au gibier. Le fusil (Calibre 12, Carabine 375 et 458), est l'arme la plus utilisée par les chasseurs au sein de la forêt de la Mondah, les boîtes des cartouches vides en témoignent par leur présence. La chasse au fusil est très avantageuse, à cause du rendement maximum recherché; elle peut se pratiquer à tout moment, le jour comme la nuit et en toutes saisons (pluie ou sèche). Elle donne la possibilité de tuer les petits et les gros gibiers.

Récit18(*) n°6 - Massala Claude Alain19(*) , sur La chasse de nuit et la commercialisation du gibier

1. Je suis de Tchibanga au quartier commercial, je travaillais à Magamode à l'époque, vers les années 1979. Des qu'on a fermé le magasin je suis allé SODUCO. Vers les années (1985-1986), le blanc m'a enlevé du travail et je suis chasseur depuis la. J'ai une femme et huit enfants, je devais trouver quelque chose pour les nourrir. Je ne pouvais pas repartir au village je partais de temps en temps trouver mon frère qui a épouser une fille benga d'ici jusqu'à ce que je me suis installe avec ma petite famille, ils m'ont donne cette parcelle et librement je pouvais chasser et ma femme faire des plantations ou la pèche comme chez nous. Je pratique deux sortes de chasses, je fais les pièges et je chasse aussi au fusil. Je fais souvent la chasse de nuit parce qu'elle est bénéfique que celle du jour. La nuit, on tue beaucoup plus de gibiers par rapport au jour.

2. Les animaux se baladent plus la nuit. La nuit l'animal est maboule, et on le voit de loin, ces yeux brille, il y en a qui dorme, et le plus souvent, j'attrapais les bébés singes, quand tu déranges un groupe de singes la nuit, en prenant la fuite il y en a qui oubli les enfants, et tu profite à les attraper. Mais le jour est consacre aux pièges. Je regarde mes pièges la journée et je ne pouvais pas revenir sans rien, parce que les pièges attrapent toujours quelque chose. Oui les eaux et forêt défendent la chasse, mais on a notre partie et puis les pièges je les fais dans notre partie, mais il arrivait que la nuit je dépasse les limites sans le savoir, c'est peut être au retour que je m'en rends compte. Mais quand tu as la malchance de te croiser avec eux en brousse, ils te prennent ton fusil et le gibier. Pour reprendre ce fusil tu vas payer les centaines de mille et parfois quand tu trouves un méchant, il ne te le rend plus. Ils m'ont déjà pris un fusil comme ça. Et parfois vous pouvez vous arranger, tu lui donnes de temps en temps du gibier.

3- C'est vrai qu'on ne gagne plus beaucoup de gibier et aussi facilement qu'avant, mais je ne peux pas laisser la chasse. C'est tout ce que je sais faire, je ne sais pas pécher comme les autres ici. C'est grâce à la chasse que je paye les enfants les écoles à Libreville et je leur nourris. Mon premier fils a eu le Bac l'année dernière, les trois autres sont au Lycée et les plus petits sont avec moi ici. C'est grâce a la vente du gibier et aux produits des plantations de leur mère qu'on arrive à les nourrir. Maintenant il arrive que je reviens de la brousse je ne tue rien. Il y a déjà trop de gens qui rentrent en forêt. Et puis la forêt n'est plus comme avant quand je venais d'arriver ici. Les gens ont construit partout, il y a des champs un peu partout, hors les animaux fuient la ou l'homme est en permanence, ils se sentent en danger et vont plus loin, c'est le cas de cette forêt. C'est l'antilope cheval qu'on trouve encore en abondance ici, dans bientôt plus rien, les autres animaux sont la mais c'est difficile. Je fais aussi d'autres activités, ce qui me permet de vivre.

Le récit de Monsieur Massala Claude Alain montre la pratique de la chasse de nuit et la commercialisation du gibier. Malgré la présence des agents du ministère des eaux et forêts, la chasse se pratique toujours dans la forêt de la Mondah. Car pour les populations riveraines, le gibier ne connaît pas la limite de la forêt, en le chassant, il peut arriver que vous rentrer dans la partie classée sans le faire exprès. Aussi la chasse de nuit est plus fructueuse que celle du jour, même si ce n'est plus du tout comme avant. Cette activité est rentable et il est rare de voir le gibier faire plusieurs jours sans être acheter, certaines personnes font même des commandes. Mais l'utilisation du fusil est pour beaucoup dans la disparition des animaux, il y a aussi des gens qui reviennent de Libreville juste pour chasser.

Recit20(*) n°7 - Ondo Nzoghe Joseph21(*) Sur la chasse du jour dans la forêt de la Mondah

1. Je suis fils de chasseur, je suis née, j'ai grandi et vie de la chasse. Je n'ai jamais cessé de faire la chasse les week-ends et les jours fériés, avec les amis ou les frères. Au paravent quand nous allions chasser dans la forêt du Cap, la chasse était bonne. C'était souvent le jour, parce qu'on disait que cette forêt était dangereuse la nuit. Nous rentrons toujours avec du gibier, d'ailleurs il arrivait même qu'on vende deux ou trois en chemin (au premier campement). Le reste était pour la consommation à la maison. Je n'avais pas de problèmes avec les agents des eaux et forêts, peut être parce que j'étais moi-même policier et que les rares fois que j'en ai rencontré quelques agents on s'est toujours entendu, je ne faisais pas la chasse commerciale ou que je vivais uniquement d'elle.

2. La chasse pour moi n `était là que pour me remémorer les souvenirs et étancher la soif qui était en moi. Parce qu'il arrive que je mange tout, mais l'envie de manger la viande de brousse est unique et rien d'autre ne peut l'arrêter. Il est vrai qu'on en vend au marche, mais cette viande est formolisées, elle n'a plus de véritable goût, peut importe la manière dont on peut la préparer. Et puis pourquoi dépenser pour ce que moi-même je sais faire. Je sais que cette forêt est classée, mais je ne pratique pas la chasse d'une manière régulière, je peux le faire deux fois en six mois voir même trois fois par an. Les grandes chasses on allait les faire vers Ndjole ou a Medouneu, la on a pour trois a cinq jours, et comme ça on met du temps puis qu'on garde le gibier dans le congélateur et parfois on boucane. D'ailleurs c'est cette chasse que je pratique maintenant en dehors du temps des vacances quand je suis au village ou je peux chasser presque tous les jours. Parce que la forêt du Cap n'a plus grand chose, vous pouvez partir le matin et revenir le soir avec les écureuils, les iguanes, les hérissons.

3. Avoir une gazelle, un porc-épic ou un pangolin devient difficile ce n'est pas qu'il n y a plus, mais il y a trop de gens qui partent dans cette forêt aujourd'hui qu'au paravent pour le commerce après la chasse. I1 serait difficile à l'État de conserver cette forêt. L'idée n'est pas mal mais vu le développement de la ville et l'emplacement de cette forêt, elle est dan une zone littorale et le plus souvent elle attire les gens, et même le gouvernement le projet sur le nouvel aéroport c'est l'abas, pourquoi pas il Ntoum pourtant il y a de l'espace. Tu comprends que la faute n'est pas à nous seul, il faut aussi voir que ce n'est pas n'importe qui, qui peut avoir un terrain vers Agondjé par exemple, jusqu'au premier campement les terrains sont réserves. Toute cette zone, juste après l'aéroport ce qui a fait disparaître cette partie de forêt, le fera pour l'autre. S'il faut conserver les forêts, ce ne sont pas les forêts qui nous manquent au Gabon, c'est juste la politique qu'il faut changer.

Le récit de Monsieur Ondo Nzoghe Joseph, parle de la chasse du jour. Il ressort que dans les années passées, la chasse était fluctueuse. Cette activité est l'une de celle qui font parties des meurs du Gabonais.-Habitué depuis son jeune âge, celui-ci ne peut s'en passer peu importe le milieu. Cette culture lui pousse à avoir des comportements de prédateur et avoir toujours un attachement à la chasse pour ceux qui savent la pratiquer. Mais aujourd'hui la chasse dans la Mondah n'est plus ce qu'elle était avant et ne fourni plus aux populations cette variété en produit animalier qu'elle leur offrait.

1.2.3. La pèche

La pèche était en grande partie une activité féminine. Mais, les hommes étaient parfois associés. Dans la Mondah, la pèche est pratiquée par les deux sexes. La pèche des femmes dans sa manifestation sociale la plus riche, se déroule dans le cadre collectif. Parentes et amies se réunissent pour organiser les parties de pèche où la dimension ludique s'ajoute à la quête de la nourriture. La technique la plus courante consiste il barrer un fond des animaux à l'aide des terres ou des claies végétales, puis à vider l'eau avec des paniers jusqu'à ce que les Poissons puissent être capturés à la main. A côté de cette technique profondément conviviale mais, qui se décline sous les effets d'un exode rural des populations différentes. La pèche devient individuelle, celle-là à laquelle s'adonnent hommes et femmes est plus pratiquée dans les cours d'eaux de la Mondah.

Elle fait appel à un arsenal technique à la fois simple et divers, différents types de nasses et pièges en vannerie, filets, barrages, empoisonnement des cours d'eaux à l'aide de nombreuses plantes ichtyotoxiques. L'outillage est confectionné avec le matériel végétal que fournit l'environnement, rotin, liane, fronde de fougère; il est à la portée de tous. Cette pèche pratiquée dans les rivières n'est pas une spécialité de tel ou tel groupe ethnique. Elle diffère de celle pratiquée en mer, c'est une activité tout à fait irrégulière qui dépend de l'humeur des gens, du temps dont ils disposent, du temps qu'il fait, des variations hydrauliques.

Enfin, une autre technique pratiquée mais, le plus souvent, à la recherche d'un genre de poisson ou un petit repas. Cette technique nous ait rapporté par: Biloghe Blanche.

Récit22(*) n°8 - BilIoghé Blanche23(*) Sur la technique à la traîne

1- « J'avais l'enfant malade et le nganga demandait deux crevettes enceintes et un crabe d'eau douce pour lui faire les médicaments. Je suis allé à la pèche avec ma belle soeur, nous avons avec nous deux nasses pour faire la technique a la traîne qui est la plus rapide dans ce cas. Mais, on ne peut pas avoir beaucoup de poisson jusqu'à vendre. Une fois tu as ce que tu cherches, tu retournes à la maison. Le point de départ c'est l'aval du cours d'eau, puis, vous vous appliquez au fur et à mesure que vous vous déplacez de l'aval vers l'amont, à débusquer les poissons en fouillant tous les recoins du lit de la rivière. Surtout la où les branchages ou les feuilles se sont accumulées.

2- Tout le lit de la rivière ne cache pas forcement du poisson, il faut savoir reconnaitre les cachettes. Pour une personne inexpérimentée cela peut paraître difficile, difficulté amplifiée par le fait qu'il faille attraper le poisson avec la nasse. Car, ce procédé demande beaucoup d'habileté. Si tu remarques un coin où peut se cacher le poisson, tu dispose ta nasse juste en dessous de l'endroit, le coté ouvert tourne vers l'amont du cours d'eau. Apres avoir débusqué tout ce qui s y trouve, en prenant soin de n y laisser échapper aucune proie, tu soulèves ta nasse et procèdes a la fouille. Cette technique s'appelle ontsiana en obamba et messama chez nous les fang ».

Toutes ces trois techniques de pèche sont pratiquées dans la Mondah. En ce qui concerne la pèche à la traîne, c'est une technique qui n'est pas dévastatrice et concoure à la bonne gestion des cours d'eaux. Par rapport à l'empoisonnement ou au séchage des rivières qui n'épargne pas souvent les jeunes poissons. Ce poisson issu de la pèche est souvent installé le long de la route du Premier campement en tas de 1500, 2000 et 2500 FCFA.

1.2.4. L'exploitation du rotang

Les cannes de rotin à diamètre réduit de l'espèce et Eremospatha macrocarta sont très utilisées pour la fabrication du panier. Dans l'industrie de meuble, on les utilise pour assembler des cannes plus grosses ou pour tresser des chaises. Les cannes de gros diamètre de l'espèce Laccosperma secundiflorum, après avoir été recourbé au moyen d'un chalumeau, sont utilisées comme structure dans la fabrication de meubles. Les réseaux d'approvisionnement du rotin sont bien organisé: des hommes le récolte de manière intensive dans les forêts autour de Libreville particulièrement celle de la Mondah pour le vendre ensuite dans les comptoirs de grossistes ou dans les ateliers des artisans du rotin.

Des ressortissants Africains (généralement originaire du Niger, de Guinée Équatoriale ou du Cameroun) ont ouvert des ateliers dans lesquels ils ont engagés des jeunes Gabonais. Etant donné que les artisans travaillent exclusivement sur commission, il est difficile de quantifier la consommation mensuelle du rotin. Cependant, on peu dire que la transformation du rotin est très lucrative pour les artisans. Outre l'exploitation des tiges du rotin, le bourgeon terminal est aussi largement récolté et mangé.

1.2.5. Exploitation du vin de palme

Le palmier à huile est une espèce originaire de l'Afrique tropicale: Kenya, Tanzanie, Ouganda, République du Congo, Bénin, Nigeria, Sénégal, Sierra Léone, Togo. Son foyer d'origine semble se situer le long du golf de la guinée, ou subsistent des palmeraies naturelles.

Il mesure 20 à 25m de haut, appelé élaeis guinéen sis, son tronc est le type caractéristique des palmiers, cylindrique, vertical, non ramifié et de diamètre constant. Les feuilles pennées mesures de 5 à 7 m de long, le pétiole très robuste et épineux. Elles forment une couronne symétrique en haut du stipe, en tournant et protégeant le bourgeon végétatif. Le fruit est une drupe charnue. La pulpe de couleur jaune orangé renferme près de 50 % de liquide qui constitue l'huile de palme. Les noix de palme sont groupées en régime. Un régime peut porter jusqu'à quinze cent drupes.

Il contient un noyau très dur. Ce noyau est constitué de l'amande et de la coque. A l'intérieur du noyau, la graine ou l'amande, appelée palmiste, est également riche en liquide et fournit l'huile de palmiste.

Enfin nous retiendrons que, le palmier à l'huile est largement cultivé dans toutes les zones tropicales du globe. Notamment en Asie, mais aussi au Gabon. Et on tire de cette espèce deux huiles et un vin à savoir: ce vin qui est le résultat de la fermentation de la sève de la plante.

L'image présente un homme entrain de percer un palmier pour la fabrication du vin de palme. Le palmier au sol, a été dépouillé de toutes ces branches pour éviter que ceux-ci ne soient encombrants pour le producteur. Le deuxième homme débout se charge d'apporter les outils nécessaires pour le travail.

Derrière les deux hommes, nous avons des branches de palmier qui ont déjà séché. Car, ce n'est pas le jour ou l'on coupe (abat) le palmier qu'on le perse, on peut le débarrasser de ses branches le même jour, mais attendre une semaine pour le percer et recueillir le jus quelques heures après. Se qui fait que les branches coupées sèchent, lorsqu'on revient pour percer le palmier.

Il s'agit de l'activité qui s'exerce sur l'extraction du vin issu du palmier à huile présentée plus haut. Pour se faire, la destruction de ce dernier est la condition préalable. La forêt de la Mondah compte parmi les forêts de la zone de l'Estuaire où cette espèce est encore fortement représentée, car même au niveau de la zone urbaine, celles qui servent à décorer nos espaces verts sont parfois clandestinement exploités. C'est d'ailleurs le vin le plus apprécié par les populations aussi bien rurales qu'urbaines, à tel point qu'en dépit de la vente des produits énumérés précédemment, ce vin constitue une source de revenu majeure pour les populations de la forêt de la Mondah et de la ville de Libreville.

Récit24(*) n°9 - Nzengué Evelin25(*) sur la fabrication, la production, la vente du vin de palme

1. La fabrication du vin de palme c'est avec mon grand père et mes frères au village j'ai l'ai apprit. Cette activité rapporte de l'argent et me permet de satisfaire les besoins financiers. Ce n'est pas un travail facile comme on peut le croire mais il faut beaucoup de patience et de force. Ici ce n'est pas comme au village ou tu peux fabriquer ton vin de palme sans dépenser. Tout ici est payant, le palmier coûte cinq mille (5000), si tu as besoins de dix (10) palmiers pour commencer, tu prépare cinquante mille (50000), la tu es sûr d'avoir quinze litres (15) par jour sinon plus.

2. Je fabrique le vin de palme à Malibé 1. Dans cette forêt il y a beaucoup de palmiers, comme je le disais, ils appartiennent aux gens il faut forcement payer pour fabriquer le vin. Pour ce travail il faut avoir les outils pour bien exercer cette activité (la pioche, la houe, la hache, la machette, etc.). Apres avoir payé le palmier, tu le fouilles avec la pioche, la houe, la machette. Tu peux aussi le couper, ça dépend du palmier, avec la hache, la machette. Ensuite, tu le perces après une semaine. Ce n'est pas tout de suite après avoir perce que le vin coule, il peut venir six (6) à sept (7) heures après. On perce en même temps tu place le tuyau dans lequel le liquide va couler et aller directement dans le récipient qui contient le bois amer.

3. On paye le (bois amer)) au marché, le paquet à cinq cent francs (500f ), mais la contenance d'un palmier est un paquet et demi parfois deux. Pour que le vin soit bien fermenté, il faut attendre au moins une semaine. La production varie selon les palmiers, un palmier peut produire trois à dix litres cela dépend de la grosseur du palmier. Mais celui qui ne produit rien peu produire un à deux litres par jour. La production du palmier se fait à l'envers. Si le palmier a commence à donner quatre litres au départ, au fur et à mesure la production diminue. Il produira maintenant trois, deux, un litre vers la fin. La production d'un palmier peut durée un mois, on exploite le palmier au fur et il mesure on n'attend pas qu'il tarisse.

4. La production en saison de pluie n'est pas la même qu'en saison sèche pour les palmiers. En saison de pluie les palmiers produisent beaucoup plus qu'en saison sèche, le bénéfice aussi est très élève. Le prix des litres varie, au dépôt le litre coute sept cent (700f), mais les gens qui livrent font le litre à cinq cent (500 f). Ce qui nous encourage dans cette activité, c'est que, si tu fais un bon vin tu auras des abonnes et ton vin ne pourra pas chômer, tu auras de l'argent en permanence. Le plus intéressant dans tout cela c'est qu'on ne paye pas les taxes et on ne nous contrôle pas. Le coût de transport n'est pas très élève, parce que la forêt n'est pas loin de la route je vends ici au clan do.

Ce récit de Nzengué Evelin nous renseigne sur la production du vin de palme. Il commence par nous donner des informations sur ce travail, puis il va nous donner la différence entre la pratique de cette activité au village et à Libreville. La production du vin de palme ne demande pas grand-chose mais il faut être outillé. Aussi c'est un travail qui demande de la force, pour faire tomber le palmier et le percer, mais de la patience car, il faut de temps en temps passer pour récolter le peu de litres qui sont sortis, recouper le bout du palmier et attendre quelques heures encore pour revenir récolter le vin. Cela pendant toute la durée de production du palmier.

Pour la fermentation, il faudra attendre une semaine au moins, ainsi la vente peut commencer. Il poursuit en donnant les prix du litre par le détaillant et le livreur. Il ressort que le détaillant à deux cent (200 francs) de plus que le livreur. Nzengué vend à sept cent francs (700 francs) au prix du détaillant bien qu'il soit producteur. Il termine en donnant les raisons pour lesquelles il préfère exercer cette activité.

Dans ce récit, il ressort que l'on ne peut produire le vin de palme sans que l'on ne détruise totalement le palmier en mettant en péril tous les produits ressortissant du palmier à huile. Aussi, que cette activité connaît un succès grâce au non payement des taxes et de contrôles sur les producteurs, les vendeurs et les consommateurs, sans oublier le prix qui est à la portée de toutes les bourses. À cette allure, les palmiers qui sont dans la Mondah courent un danger et risque de disparaître à la longue.

1.2.6. La récolte des essences

Cette activité est liée aux essences floristiques. Les populations rurales ainsi qu'urbaines pratiquent cette activité pour arrondir leurs ressources financières et, elle est aussi exercée par les tradipraticiens et les pharmacologues pour la fabrication de leurs médicaments traditionnels. Il s'agit de prélever sur les arbres, les écorces ainsi que les feuilles et les racines en grande quantité afin de venir vendre au marché ou conserver pour les traitements futures. Des malades. Pour ce qui est de la vente, les produits sont exposés dans la plus part des marchés de la place, notamment la Peyrie, ou la majorité des produits proviennent de la forêt de la Mondah.

Photo prise par Mintsa Manuéla dans le cadre de la constitution d'un corpus photographique pour notre enquête. L'image présente une table sur laquelle sont étalés les différents produits des plantes (écorces, racines, résine d'okoumé, etc.). Il Y a aussi les produits pharmacologiques (bouteilles conservant les écorces et feuilles mélangées avec de l'eau, pour restaurer la virilité des hommes, il y a aussi des flacons à l'extrême droits). On observe à l'arrière- plan, la barrière de la Peyrie, la chaise de la vendeuse, une liane composée de deux tiges qui s'enrobent l'une après l'autre, (cas de désenvoutement)

L'analyse que nous pouvons faire de cette image est que les produits forestiers particulièrement ceux provenant de la flore sont de plus en plus sollicités par les populations locales pour les besoins médicinaux et les pratiques rituelles. Ce qui justifie la présence de la peau de bête plus haut sur l'image

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26(*) 27(*)

1.3. Rapports culturels

En marge de réserve nourricière, la forêt de la Mondah est également considérée comme étant un temple ou les aspects du sacré règnent en maître. Les tradi-praticiens connaissent les vertus de nombreuses écorces, feuilles et l'exode rural que connait les provinces avoisinantes vers la capitale Libreville, est à l'origine de la revalorisation de nos pratiques et cultures traditionnelles qui est essentiellement axée sur les ressources forestières.

Dans le cas précis de Libreville et ses environs, il se trouve que la forêt n'est manifestement présentée qu'au niveau du Cap-Estérias. Ce qui justifie alors la forte attraction de la population de Libreville vers cette dernière.

1.3.1. Les pratiques fétichistes

Le "Fétichisme" que nous prenons pour équivalent du terme "maraboutage" utilisé en Afrique de l'ouest, ouvre aux guérisseurs un champ de travail de plus en plus large. Une distinction doit être posée entre ces pratiques, auxquelles on attribue une pathologie propre et la sorcellerie. Celle-ci est un processus explicatif du malheur. Elle implique des procédures de recherche de la cause que nous avons déjà mentionnées, tandis que le fétichisme semble impliquer des opérations réelles, la mise en oeuvre de moyens physiques, voire d'actes criminels, dont le but serait la valorisation purement individuelle. Ce sont des moyens utilisant les rituels magiques pour s'approprier la puissance en dehors de toute régulation sociale.

En effet, la différence fondamentale avec la sorcellerie serait dont l'absence de dimension mystique. Les "charlatans" sont ceux qui usent de leur magie pour pouvoir leur consultant de forces dont, par eux-mêmes, ils ne sont pas capables.

Dans la Mondah, les fétiches trouves font usage du sacrifice. Le sacrifice renvoie au sang et le sang c'est la vie. De notre vie, mais c'est de la vie d'autrui que coulera à volonté et pour le bénéfice de quelqu'un d'autre, le sang du sacrifice. Le sang du sacrifice, c'est le pouvoir, le pouvoir de gouverner, l'ardeur, la combativité, la violence.

Pour le sacrifice, on utilise la volaille, les animaux domestiques. Mais il semblerait aujourd'hui que ces sacrifices ne soient plus efficaces, et surtout, ils sont désormais destinés à ce que l'on pourrait même qualifier de « broutilles ». Il apparaît en revanche que le sacrifice humain semble avoir pris une place particulièrement importante, ainsi que celui de l'argent. Dans cela, on peut utiliser les parties du corps telles que: les cheveux, les ongles, les yeux, etc. de même que les sommes importantes d'argent. La recherche à tout prix du pouvoir, des produits de luxe apparaît désormais guider les comportements de certains.

Ainsi, la présence dans la forêt de la Mondah des poules vivantes, des poussins, des coqs vivants en toute liberté dans la forêt et n'appartenant à personne, n'est rien d'autre que les objets de sacrifice. De même les liasses d'argent attachées au pied d'un arbre et les pièces trouvées dans les rivières les morceaux de linge ou sous vêtements attachés ici et là aux arbres sont la manifestation du fétichisme sacrificiel. Ils sont pratiqués dans cette forêt non seulement par les particuliers mais surtout par certains tradi-praticiens appelés communément nganga et la plupart étant des charlatans, venus majoritairement de Libreville les week-ends et parfois les jours ordinaires.

1.3.2. Les soins thérapeutiques

Pour les tradi-praticiens, la forêt est un lieu sacré. Car la majorité des soins thérapeutiques se fait en forêt, particulièrement dans la rivière ou au bord de celle-ci. Nous avons le phénomène de malchance par exemple qui ne s'explique ou ne se soigne pas à l'hôpital. Pour cela, il va falloir recourir à la médecine traditionnelle pour qui «la malchance» désigne la part d'incompréhension qui se glisse dans l'esprit lorsque la conduite, l'attitude dans la vie quotidienne, entraîne des conséquences inattendues et néfastes. Dont la guérison nécessite les bains en forêt.

Ainsi, chaque week-end, on pourra voir les groupes de personnes se diriger vers la route du cap. En effet, le guérisseur et ses patients, chacun d'entre eux aura préparé les ustensiles de la cure: un seau en plastique, quelques boissons, des pagnes... Ensuite, une fois arrivé, une marche d'approche permet d'atteindre l'emplacement des soins. C'est une donnée devenue fréquente que les tradipraticiens gabonais, les seuls à vraiment utiliser, parmi les autres qui les entourent, les ressources forestières, se voient contraints de devoir dénicher les lambeaux résiduels de leur grande brousse aux abords des agglomérations, tel est le cas de la forêt de la Mondah.

Pour d'autres «les charlatans », venus de quelques autres régions de l'Afrique, ceux-là se font expédier des végétales desséchées dans le meilleur des cas. Sinon ils utilisent les vertus de quelques formules cabalistiques écrites sur un papier replié. Cette remarque souligne combien, pour le guérisseur gabonais, le pouvoir de soigner reste lié à l'appartenance à sa terre et aux forces de la nature, séjour mixte des esprits défunts et des descendants.

Cette photo nous présente l'image d'un patient qui se fait traiter en forêt et dont les soins nécessitent un traitement à la rivière. Ici le tradipraticien est debout dans la rivière avec son assistant et le malade est assis sur le barrage vêtu d'un pagne blanc.

Récit28(*) n°11 - Nkene Marie- Louise29(*) Sur le traitement des Malades dans la forêt de la Mondah

1- Je m'appelle Nkene Marie-Louise, je suis d'Oyem du village Eba'a sur la route de Bissok. Je suis maitresse de formation et mon mari travaille dans une société privée de la place. Je suis guérisseuse et je garde parfois mes malades ici. Ce n'est pas tout d'un coup que je le suis devenue, c'est depuis mon jeune âge. ma grand-mère était une grande saignante de même que mon grand-père. Je ne le fais pas pour m'enrichir, je le fais pour ma sante et celle des autres.

2- Je consulte ici à la maison, il y a aussi certains soins que je peux faire sur place. Mais la majeure partie je la fais en brousse cela dépend des cas je ne peux pas dire que je soigne toutes, les maladies, sinon, je connais beaucoup de plantes. Il Y a certaines personnes qui ont une dette spirituelle depuis leur jeune âge, et d'autres qui souffrent de la malchance. Oui la malchance est une maladie pire que certaines maladies éprouvantes tu ne souffres pas dans ta chaire. Par exemple ces deux cas, il faut aller nécessairement en forêt avec le patient.

3- Le plus souvent je vais les week-ends. Je préfère les amener en équipe, surtout la ou je fais les soins là-bas dans la forêt du Cap. C'est vrai la forêt la n'est plus riche, puisque moi-même je quitte souvent ici avec certains écorces d'arbres qu'on ne trouve plus là-bas. Tel qu'Alebamane, Okora, esop. Ce que je suis c'est la forêt et les rivières, car pour enlever la malchance a quelqu'un, il faut l'amener a la rivière, tu lui fais asseoir sur le barrage que vous avez fais, en regardant en amont, tout en parlant et en lui frottant les médicaments sur le corps elle se lève, tu lui verses de l'eau au corps et tu casses le barrage toute la saleté qui était sur lui descend, tu lui déshabille, tout ce qu'elle avait sur elle est je te (le pagne noir), et tu lui met le pagne blanc, elle quitte la rivière sans se retourner.

4- C'est aussi dans la forêt qu'on va faire des sacrifices, donner les offrandes aux morts. Vous amenez tous: boissons, nourriture, feu. Vous allez préparer sur place en forêt là-bas, les personnes concernées peuvent préparer ou non, si elles ne préparent pas, elles sont allongées dans l `Etoke au bord de la rivière et les gens qu'elles ont amènes préparent. C'est dans la forêt que je fais les protections et les cachettes du corps aux malades. Parce qu'il a certains endroits ou les arbres qui sont propices a ce genre de chose, en ville ici, ou tout est fouille, tu viens de voir la brousse quelque part, demain c'est une maison qui est déjà la, ce n'est pas sur.

5- On les enlève de la avec le sacrifice que les esprits ont demande, ensuite, vous les amenez a l'arbre que je ne peux donner son nom ici pour la libération de leur esprit puis par la suite, on donne a manger aux esprits qui sont venus travailler. Pour les gens qui vont laver le corps, l'esprit peut leur demander de faire les pièces d'argent de 20.000 FCFA ou plus parfois moins que vous allez jeter dan la rivière. Les offrandes et les sacrifices dépendent de l'erat ou la maladie de la personne.

Le récit de Madame Nkene Marie-Louise sur le traitement des malades en forêt, nous montre que la forêt est très utile dans la santé de l'homme.

Cette maîtresse de formation ne peut se passer de son activité de tradi-praticienne, car cela dépend à la fois de sa santé et celle des autres. La forêt est un élément primordial dans le traitement et la guérison des malades. C'est dans celle-ci que se trouvent des rivières qui concourent au lavage du corps et à d'autres pratiques. Certains arbres de la forêt servent de protection et d'autre de médicament. Enfin c'est dans la forêt que se fait certain sacrifice et je rentre en contact avec des esprits. Il ressort que, autant l'homme a besoin de la forêt pour sa nourriture autant elle lui sert de pharmacie pour se soigner afin d'avoir une bonne santé développement étatique. Il poursuit en donnant les conséquences qui nous attendent si la forêt venait à disparaître, argumente en s'appuyant sur la différence climatique des années passées et celle d'aujourd'hui.

Par la suite, il explique les causes de la surexploitation dans forêt de la Mondah et donne quelques raisons. Pour finir, il reconnaîtra leur impuissance face à l'exploitation qui est faite aujourd'hui dans la Mondah, mais tient à sauver malgré tout une partie entant que souvenir des vestiges du passé.

Ce récit nous est important, dans la mesure où il nous sert de guide. Il retrace les conséquences et les inconvénients de la déforestation de la seule forêt de proximité que nous avons. Il ressort aussi la perte que le Gabon en général, mais que les gabonais en particulier auront en la détruisant. En gros, on peut dire que ce récit est une prise de conscience pour toute personne de bonne foi. Et aussi, montre combien de fois l'homme lui-même se met en danger en maltraitant la nature. Une fois de plus, cela démontre que l'homme dépend de la nature, la destruction de celle-ci entraîne la mort de l'homme.

* 7 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 20 mars 2007 à 09h au Cap-Estérias.

* 8 Akanda Jean-Marie, 56 ans, marié, ethnie benga, père de huit enfants, grand-père de six petits-fils, clan bobundja.

* 9 Ecole des Eaux et Forêts

* 10 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 20 mars 2007 à 13h au Cap-Estérias.

* 11Nkolo Jean, 53 ans ans, marié, ethnie benga, père de douze enfants, grand-père de seize petits-fils, clan bomakuwé (village badiaka).

* 12 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 20 mars 2007 à 16 h au Cap-Estérias.

* 13 Ayo Nicolas, marié, âgé de 50 ans, ethnie benga ; père de neuf enfants, grand-père de dix petits-fils.

* 14 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 17 avril 2006 à 15 h au Cap-Estérias.

* 15 Mintamkou Salomé, marié, mère de huit enfants, âgé de 51 ans, ethnie batéké.

* 16 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 23 avril 2006 10h au quartier Soduco.

* 17 Mboumba Koula Perrine, veuve, mère de cinq enfants, trois petit-fils, âgé de 47 ans, ethnie Punu.

* 18 Récit collecté par Mintsa manuéla le 24 juin 2007 à 11h au cap-santa-clara.

* 19 Massala Claude Alain, âge 44ans, ethnie punu, marié, père de cinq enfants, deux petits fils.

* 20 Récit collecté par Mintsa manuéla le 24 juin 2007 à 16h au cap-santa-clara.

* 21 41 Ondo Nzoghe Joseph, âge 43ans, ethnie fang, Cap Santa Clara, marié, père de huit enfants

* 22 Récit collecté par Mintsa manuéla le 27 Aout 2007 à 13h au cap-santa-clara.

* 23 Billoghé Blanche, 32ans, étudiante à l'Université des Sciences et Techniques de Masuku(USTM), célibataire, deux enfants.

* 24 Récit collecte par Mintsa Manuela, le 13 septembre 2007 ci 18 h 05' au clando aéroport.

* 25 Nzengue Evelin, ethnie Nzebi, âge 28 ans, célibataires, deux enfants, producteur et vendeur de vin de palme.

* 26 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 18 avril 2006 à la peyrie (mardi Mont-Bouet).

* 27 Angué Obame Marie Thérèse, âge 47 ans, Nkoume , clan Yénguign, veuve, vendeuse de plantes.

* 28 Récit collecté par Mintsa Manuéla, le 25 juillet 2007 à 18h 45 au quartier Akébé Plaine.

* 29 Nkene Marie-Louise, âge 41 ans, village Eba'a, clan Essangui, mariée, domicilier à Akébé Plaine.

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