Section2 : Ressources de la forêt
2.1. La végétation.
Les hautes futaies tamisent la lumière du jour parmi
les luxuriances des essences d'arbres où l'okoumé tient une place
de choix. La flore qu'on y trouve est représentative d'une série
d'espèce des régions méridionale et septentrional; de
nombreuses espèces y poussent à l'état endémique,
d'autre qu'on y trouve en abondances, et on une valeur économique
certaine. A proximité de la capitale, ce " sanctuaire" permet
d'appréhender la grande forêt dense et humide. Peuplée des
essences caractéristiques de la forêt littorale (Okala, Evino,
Ngom, Ngaba) ainsi que des hauts arbres de la forêt primitive (Ozouga,
Ozobé andoug, Izop).
De cette végétation, à l'étage
supérieure, on observe les essences suivantes: okoumé (Aukoumea
klaineana P.), ilomba (Pyenanthus Angolensis), Sorro (Scyphocephlum chocoa),
clé (Canarium Schweinfurthii), etc. aussi, parmi les plantes du sous-
étage non-arborescente, on remarque par sa fréquence le palmier
à huile (Elaeis guineensis) qui est exploité surtout
pour la production du vin de palme, l'alimentation et des
cérémonies.
2.2. La faune
En dehors de la végétation, nous avons des
espèces phoniques qui vivent aussi dans cette forêt. Il est
actuellement difficile de rencontrer un animal, dans la forêt de la
Mondah, qu'il soit protégé ou pas. On ne connaît la faune
de ce site que par ce qu'en disent les populations.
Potto de bosman
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Perodicticus
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Eléphant de forêt
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Loxodonta africana cyclitis
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Petit écureuil
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Acthoscirnus poensis subviridescens
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Olivâtre
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Heloiosciurus gambianus aubryi
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Lamantin
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Trichechus senegalensis
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Daman arboricole
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Dendrohyrax dorsales nigricans
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Funisciure rayé à dos brun roux
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Funiscius lemniscatus
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Source : Fond documentaire, E.N.E F 2000
2.3. Rapports ville/ forêt
Les forêts se changent en villes. Les villes sont
humaines et les forêts sauvages. Pour Harrison (1992 p 22,),
l'humanité dans son essence même est un phénomène
historique, c'est-a-dire radicalement opposée aux forets. C'est un
phénomène tourné vers l'avenir, alors que la forêt
est tournée vers le passé. Une fois définitivement
installées, les familles vont construire des villages qui
progressivement deviennent des villes.
Dans la forêt, on n'était personne. Le res
nullius se dressait contre la res publica, de sorte que la
bordure des bois délimitait les frontières naturelles de l'espace
«civil ». La pierre remplaçait a jamais l'arbre. L'industrie,
fille de la ville, se développe contre la forêt, la fonte du fer,
de l'aluminium et des autres métaux nécessitait quantité
de bois de chauffage de plus en plus importante causant des déboisements
nécessaire a leur extraction.
Dès l'aube de temps en Europe un besoin en bois
apparut. Plus près historiquement, les Gaulois eurent besoin de bois
pour faire face aux besoins de l'armement, de construction de navires, de
l'érection des huttes, de l'édification des remparts, de la
fabrication d'outils agricoles et d'autres objets. La technique étant
fille de nécessité, durant des siècles, toute une
civilisation s'est développée sur une économie du bois
(Boullard 1992).
Les villes, gourmandes en bois de construction, se sont
jointes aux fours, forges et fourneaux dévoreurs de bois, ainsi qu'aux
chantiers navals, avec leurs bois de marine, aux vignerons pour solliciter
intensément le monde de la forêt. L'époque romaine ne fit
que renforcer cette dépendance, car il s'y ajouta le besoin du bois de
forge, et l'approvisionnement en bois pour les constructions de plus en plus
important et diversifié (Boullard 1992, p 150).
Ainsi, vers les années 1970, à la suite du
boom économique consécutif à l'exploitation de son
pétrole, le Gabon a connu un grand flux migratoire vers les grandes
villes du pays qui représentent des lieux d'un développement
socio-économiques. Cette situation, aggravée par l'absence des
structures socio-économiques en zones rurales, a poussée les
populations de ces zones à venir à Port-Gentil et à
Libreville. Ce sont des milliers de personnes qui ont ainsi rejoint Libreville
qui a vu sa population quadrupler dans la décennie 1970-1980, passant de
moins 100.000 à plus de 400.000 habitants.
Les forêts environnantes de Libreville telles que la
forêt classée de la Mondah du Cap-Esterias, et de Santa-Clara,
sont de plus en plus exploités par ces populations qui, paysans hier et
citadins aujourd'hui ne peuvent ce passer de la forêt. Sans oublier qu'au
fur et à mesure les forêts publiques sont aménagées,
saccagées et investies. A la place on y a installé un parc des
loisirs et de somptueuses villas. C'est parfois, l'administration
elle-même qui commence à tout brader : c'est le cas de la
forêt de la Peyrie, ou les agents des Eaux et Forêts ont
été les premiers à tout détruire. Aujourd'hui c'est
la forêt classée de la Mondah, de déclassement en
déclassement, sa superficie diminue au profit des constructions des
villas privés et édifices de l'Etat. En général au
fur et à mesure que la ville s'agrandit, la forêt diminue. La
ville est vue comme un espace développé à entretenir, et
la forêt un espace sauvage à éliminé.
Photo 1 - Une passerelle dans la forêt
de la Mondah
Source : www.brainforest.org.
Cette photo présente l'un des passages menant dans la
forêt de la Mondah. Ici, nous ne sommes pas dans la partie
classée. On peut voir les marques de pneu des véhicules, ce qui
montre que cette route est praticable. Elle est empruntée par les
différents acteurs exercer leurs activités, soit pour des parties
de pêche, de chasse, de soins ou encore ceux qui vont dans leurs
plantations. Mais également les exploitants de sable et de charbon.
Il y a aussi des militaires français et gabonais qui
passent par cette voie pour effectuer des manoeuvres dans la forêt de
Mondah. Aux abords du passage, on peut constater de fortes trouées,
causées par l'exploitation ancienne, ce qui veut dire que nous sommes en
présence d'une forêt secondaire qui serait une jachère.
Cela explique que les villageois et les citadins venus de Libreville ont
toujours fait des usages coutumiers dans cette forêt mais la pratique de
la jachère est toujours un moyen pour eux de réguler ce type
d'exploitation forestière.
Cette partie de forêt est située dans la zone non
classée qui est jouste avant la partie classée ou les
communautés villageoises sont autorisées à effectuer des
usages coutumiers. Mais cela n'exclut par la présence des agents des
Eaux et Forêts, car ils veillent à ce que les règles de
bonne gestion et de protection soient respectées. Surtout,
contrôler l'abattage des arbres qui répondent aux normes de la
réglementation forestière au Gabon. Vérifier la
pêche et la chasse des animaux qui sont dans cette zone.
L'utilisation des plantes médicinales est très
répandue dans la zone de la Mondah. L'augmentation de la population
entraîne aussi une forte augmentation de l'utilisation des plantes
médicinales, dont la survie est menacée car les arbres qui sont
utilisés pour des fins médicinales sont
généralement écorcés, les rendant
vulnérables et entraînant parfois leur mort. L'augmentation de
l'usage des plantes et animaux pour la pharmacopée locale a en effet des
impacts irréversibles
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