WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Analyse de l'impact des chocs exterieurs sur l'ajustement budgetaire au Rwanda

( Télécharger le fichier original )
par Vedaste KALIMA
Université nationale du Rwanda - Licence 1993
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

B. Le faible développement de la fiscalité intérieure.

a) Les impôts sur les revenus, bénéfices et gains en capital.

Durant la période d'étude, leur part dans les recettes fiscales s'établit à 14%.

Le tableau qui suit nous donne une vue d'ensemble sur l'importance de ce poste budgétaire ainsi que sur ses composantes.

Tableau XXIII : La structure de l'impôt sur les revenus, bénéfices et gains en capital (en millions de FRW).

+-----------------------------------------------------------------------------------+

| | 1980 | 1981 | 1982 | 1983 | 1984 | 1985 | 1986 | 1987 |

| +------+------+------+------+------+------+------+------|

|- Impôts sur les personnes |1.235 |2.594 | 1.755| 1.640|1.861 |2.018 |2.163 |2.290 |

+---------------------------+------+------+------+------+------+------+------+------|

|- Impôts sur les sociétés |1.072 | 839 | 1.015| 1.091| 995 |1.139 |1.869 |1.283 |

+---------------------------+------+------+------+------+------+------+------+------|

|- Autres impôts | 372 | 691 | 1.184| 866|1.097 |1.210 |1.320 |1.349 |

+---------------------------+------+------+------+------+------+------+------+------|

| TOTAL |2.680 |4.123 | 3.954| 3.596|3.953 |4.367 |4.552 |4.812 |

+-----------------------------------------------------------------------------------+

Source : MINIFIN, Résultat d'exécution du Budget, 1980-1987,

via MINIPLAN, op. cit., p.15.

On remarque en effet que les impôts sur les personnes physiques interviennent en moyenne pour 50% du total, ceux sur les sociétés pour 30% et les autres impôts non ventilables pour 20%.

i) La tendance des impôts sur les personnes physiques.

Selon le MINIFIN (54(*)) les impôts sur les revenus des personnes physiques représentent en moyenne 7% du volume total des recettes publiques durant la période d'étude; ce qui est de loin inférieur à la part qu'occupent les taxes à l'importation et à l'exportation.

L'examen faite sur leur évolution laisse apparaître un accroissement de 1980 à 1981. Sur cette période, on remarque qu'ils ont plus que doublé. Ce résultat satisfaisant est suivi d'une chute de 32% en 1982 et d'une autre relativement modérée (7%) en 1983. Pour le reste de la période, les impôts sur les personnes physiques retrouvent le même chemin de croissance qu'au départ, soit une moyenne annuelle de 5%.

Le facteur le plus déterminant de cette évolution est à rechercher du côté des taxes professionnelles en raison de leur poids dans l'ensemble des impôts sur le revenu des personnes.

ii) Impôts sur les revenus des sociétés.

D'après les avis du Ministère des Finances (55(*)), ces impôts contribuent très modestement au volume des recettes publiques avec une contribution moyenne annuelle de 3,7% sur la période étudiée. La raison en est qu'en réalité, ces impôts accusent de très fortes fluctuations d'une année à l'autre, tantôt à la hausse, tantôt à la baisse. Ce qui est évident vu qu'ils sont prélevés sur les revenus, bénéfices et gains en capital des sociétés qui accusent d'amples variations d'une année à l'autre.

En analysant la tendance qui marque les impôts sur les revenus des sociétés au cours de la période considérée, on trouve qu'ils accusent une baisse de 21,8% en 1981 par rapport à la situation de 1980, passant de 1.072 millions à 839 millions de FRW. Cette baisse est compensée par une hausse de 21% et de 7,5% en 1982 et en 1983 respectivement. On assiste en 1984 à un nouveau renversement de la tendance qui se traduit par une baisse de 8,4%, ramenant les recettes sur les revenus des sociétés à 995 millions de FRW. La situation se redresse en 1985, car elles accusent une hausse de 14,4% avant de se dégrader à nouveau en 1986, enregistrant un recul de 6,2%. En 1987, on assiste également à une baisse qui porte les recettes sur les sociétés de 1969 à 1283 millions de FRW.

Bref, parallèlement aux fluctuations que connaissent les impôts indirects sur le commerce extérieur à la suite des chocs extérieurs, on remarque que les impôts directs sur les revenus, bénéfices et gains en capital, au lieu de croître pour compenser des fluctuations négatives des impôts indirects, continuent à accuser eux aussi un caractère aléatoire.

b. Les impôts intérieurs sur les biens et services.

Au Rwanda, ces impôts constituent, après les impôts sur le commerce extérieur, la deuxième source de recettes publiques. Selon le Ministère des Finances, ils représentent 16% du total des recettes et dons et 28% du total des recettes fiscales. Font partie de ces impôts, les droits de consommation ou accises, l'impôt sur le chiffre d'affaire (ICHA) et les taxes sur les plaques d'immatriculation. Tous ces impôts entrent dans la catégorie des impôts indirects.

Le tableau suivant retrace l'allure générale de ces impôts sur la période étudiée.

Tableau XXIV : La structure des impôts intérieurs sur les biens et services (en million de FRW) 1980-1987.

+---------------------------------------------------------------------------------------------+

| | 1980 | 1981 | 1982 | 1983 | 1984 | 1985 | 1986 | 1987 |

| +------+------+------+------+------+------+------+------|

| | | | | | | | | |

|1. Impôts sur la vente, chiffre d'af-| 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 0 | 569,6|1.341 |

| faire et valeur ajoutée. | | | | | | | | |

+-------------------------------------+------+------+------+------+------+------+------+------|

|2. Accises |2.656 |3.017 |3.300 |3.991 |4.174 |4.979 |4.666 |4.919 |

+-------------------------------------+------+------+------+------+------+------+------+------|

|3. Impôts sur l'utilisation des biens| 7,3 | 7,0 | 7,0 | 59 | 58 | 24 | 22 | 22 |

+-------------------------------------+------+------+------+------+------+------+------+------|

| TOTAL |2.663 |3.024 |3.307 |4.050 |4.232 |5.003 |5.258 |6.282 |

+---------------------------------------------------------------------------------------------+

Source : MINIFIN, Résultat d'exécution du Budget 1980-1987,

via MINIPLAN, op. cit., p.21.

Comme il ressort du tableau ci-dessus, les impôts indirects intérieurs affichent une croissance régulière entre 1980 et 1987, faisant monter les recettes de 2.663 millions à 6.282 millions de FRW, soit un taux de croissance annuelle moyen de 19%. Evidemment ce taux demeure faible vu les besoins en recettes que connaît notre pays.

Dans l'ensemble, qu'ils soient directs ou indirects les impôts perçus sur les activités intérieures accusent un faible niveau de développement au cours de la période étudiée. Une telle caractéristique nous permet d'affirmer qu'ils contribuent significativement à renforcer les effets négatifs des chocs extérieurs sur la stabilité des recettes publiques et sur la gestion budgétaire en général.

Dans le paragraphe qui suit, nous sommes obligés d'analyser le comportement des dépenses publiques face à l'instabilité qui marque les recettes publiques.

III.2.2.3. Les chocs extérieurs et les dépenses publiques.

Au cours de notre analyse, nous allons surtout considérer la tendance des dépenses publiques financées sur les recettes propres à l'Etat et sur les crédits intérieurs. En second lieu, nous pourrons examiner les variations qui marquent les dépenses publiques financées par l'extérieur sur les crédits et les dons. Une telle analyse nous permettra d'évaluer l'impact des chocs extérieurs sur la stabilité des dépenses publiques en général.

A. Les chocs extérieurs et les dépenses sur les ressources internes.

Pendant que les recettes publiques accusent un accroissement en dents de scie, les dépenses ne font que croître continuellement sur la période d'étude. Selon Emil-Maria CLAASSEN (56(*)), ces dernières sont caractérisées par la prépondérance des dépenses courantes par rapport aux dépenses en capital. Ce qui prouve que le Rwanda consacre essentiellement ses propres recettes aux dépenses courantes.

Le tableau qui suit renforce cette affirmation.

Tableau XXV : Evolution du Poste "Dépenses sur ressources internes" en millions de FRW 1980-1987.

+---------------------------------------------------------------------------------------+

| 1980 | 1981 | 1982 | 1983 | 1984 | 1985 | 1986 | 1987 |

+--------------------+----------+----------+----------+----------+----------+----------+----------+----------|

|1. Dépenses totales |16.392,2 |18.933,0 |19.573,9 |19.892,2 |19.701,3 |22.575,8 |25.551,1 |29.889,7 |

| | | | | | | | | |

|2. Dépenses couran- | 9.865,4 |13.436,9 |14.447,4 |15.347,3 |15.751,5 |17.491,6 |19.657 |24.107 |

| tes dont : | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

| - Traitement + | 4.820,8 | 7.208,6 | 7.259,5 | 7.391,8 | 8.078,2 | 8.620,2 | 9.325,5 | 9.947,9 |

| Salaires | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

| - Achat de biens | 3.362,0 | 4.171,4 | 4.441,5 | 4.362,4 | 4.176,7 | 5.308,1 | 6.087,7 | 6.648,4 |

| et Services | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

| - Versement d'in-| 117,4 | 228,5 | 280,4 | 436,1 | 709,8 | 849,8 | 974,4 | 1.228,8 |

| térêt aux | | | | | | | | |

| agents rési- | | | | | | | | |

| dents | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

| - Versement d'in-| 208,5 | 165,6 | 315,2 | 237,1 | 348,1 | 383,1 | 423,9 | 582,4 |

| térêt à | | | | | | | | |

| l'étranger | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

| - Transfert aux | 561,3 | 477,0 | 434,1 | 1.355,3 | 251,5 | 386,6 | 703,9 | 3.576,6 |

| ménages | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

|3. Dépenses en ca- | 6.526,8 | 5.496,0 | 5.126,4 | 4.544,9 | 3.949,8 | 5.084,2 | 5.894,1 | 5.782,7 |

| pital dont : | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

| Acquisition de | 2.187,3 | 2.701,2 | 3.466,8 | 2.859,7 | 2.699,3 | 3.223,3 | 3.890,9 | 3.667,5 |

| biens de capital | | | | | | | | |

| fixe | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

|4. La part des dé- | 60,2 %| 70,9 %| 73,8 %| 77,1 %| 79,9 %| 77,4 %| 76,9 %| 80,6 %|

| penses courantes | | | | | | | | |

| dans les dépen- | | | | | | | | |

| ses totales | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

|5. La part des dé- | 39,8 %| 39,1 %| 26,2 %| 22,9 %| 20,1 %| 22,6 %| 23,1 %| 19,4 %|

| penses en ca- | | | | | | | | |

| pital dans les | | | | | | | | |

| dépenses totales | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

+------------------------------------------------------------------------------------------------------------+

Source : MINIFIN, op. cit., p.50

Sur base du tableau supra, on remarque que sur la période considérée, les dépenses en capital occupent une part moyenne de 26,7% contre celle de 73,3% occupée par les dépenses courantes. Cela explique pourquoi la part relative aux investissements dans le budget est minime par rapport à celle des dépenses courantes.

Se basant sur une telle situation de déséquilibre, une analyse approfondie des composantes des dépenses courantes permet de faire les observations suivantes :

i) Les traitements et les salaires augmentent plus rapidement que les achats de biens et services. Ils enregistrent un taux de croissance de 50% de 1980 à 1981 et accusent d'amples fluctuation au cours des années qui suivent à fin de remonter d'un taux de croissance annuelle oscillant entre 5 et 9% après 1984.

Selon une analyse faite par le MINIPLAN (57(*)), l'explosion des dépenses en 1981 a eu comme principale cause la hausse du budget de l'éducation nationale.

ii) Les transferts aux ménages qui consistent essentiellement aux versements de l'Etat au Fonds d'Egalisation en vue de garantir un prix stable aux producteurs, sont particulièrement élevés en 1983 et en 1987, à cause d'une chute très aiguë des cours mondiaux du café.

iii) Le poste "autres achats de biens et services" augmente en période de "vaches grasses" et diminue en période de pénuries de recettes.

iv) Les versements d'intérêts augmentent régulièrement par rapport aux autres types de dépenses courantes. La raison serait à rechercher dans l'évolution de la dette publique.

Concernant les dépenses en capital, on remarque qu'elles subissent de fortes fluctuations sur toute la période d'étude. Leur baisse constatée en 1983, 1984 et 1987, s'expliquerait par la politique d'austérité qui a été mise en place pour répondre à des pénuries de ressources dont la principale cause reste toujours la baisse des cours mondiaux du café.

B. Les chocs extérieurs et les dépenses sur les ressources externes.

Tandis que les dépenses en capital financées par les ressources internes connaissent d'amples fluctuations sur toute la période d'étude, celles alimentées par des crédits et des dons étrangers montrent une forte augmentation tel que décrit dans le tableau ci-dessous.

Tableau XXVI : Evolution du poste dépenses sur ressources externes en millions de FRW (1980-1987).

+-------------------------------------------------------------------------------------------+

| | 1980 | 1981 | 1982 | 1983 | 1984 | 1985 | 1986 | 1987 |

| +------+------+-------+-------+-------+-------+-------+--------|

| |7509,7|9627,1|10432,3|11963,8|12904,6|15291,1|14298,5|14.354,9|

|Dépenses totales | | | | | | | | |

| | | | | | | | | |

|Dont : - Dépenses courantes |4153,8|4106,5| 3208,3| 4425,9| 4162,5| 4970,1| 4345,4| 3985,2 |

| | | | | | | | | |

| - Acquisition de |3355,8|5520,7| 6523,9| 7537,9| 8742,0|10321,0| 9953,2|10369,7 |

| biens de capital | | | | | | | | |

| fixe | | | | | | | | |

+-------------------------------------------------------------------------------------------+

Source : MINIFIN, via MINIPLAN, op. cit., p.52.

En effet, vu la forte stagnation des investissements financés par des ressources nationales, il est évident que le financement extérieur joue un rôle toujours croissant dans la F.B.C.F. de l'Etat et dans les dépenses courantes. Cette situation s'expliquerait par le rôle que joue les ressources étrangères sous forme de traitements et salaires alloués dans le cadre d'assistance technique.

Bref, considérant l'analyse déjà faite jusqu'ici, nous pouvons affirmer que les dépenses publiques fluctuent en fonction des cours mondiaux des matières premières exportées par le Rwanda. En plus, elles connaissent un accroissement plus rapide que celui qui marque les recettes publiques.

III.2.2.4. L'impact des chocs extérieurs sur le Budget.

Un simple examen des recettes publiques permet de constater qu'elles subissent des fluctuations. Cette situation est surtout due à la conjugaison de nombreux facteurs extérieurs. Malgré quelques années de conjonctures favorables, cette situation est d'autant plus préoccupante que les dépenses augmentent plus rapidement que les recettes publiques.

En effet, comme la fluctuation des cours mondiaux du café déstabilise fortement les impôts indirects sur le commerce extérieur, il est évident que les recettes totales accusent également d'amples fluctuations. Cette instabilité reste renforcée par le faible développement des impôts intérieurs pour compenser les éventuelles diminutions.

De l'autre côté, le rythme de croissance des dépenses publiques ne suit pas le mouvement à la baisse des recettes publiques. Après une forte poussé en 1981 qui a eu pour cause principale un relèvement général des salaires et le payement des transferts aux producteurs de café, elles accusent un ralentissement au cours de la période. Cette décélération devient remarquable à partir de 1984, l'année au cours de laquelle le Gouvernement a renforcé sa politique en coupes sombres dans les frais de déplacement et dans l'achat de matériel et fournitures des services publics (58(*));

Par contre, s'il y a bien eu quelques réductions dans les subventions budgétaires destinées aux organismes parapublics depuis 1983, l'intention déclarée du Gouvernement rwandais de ne pas accorder de subvention aux organismes parapublics à vocation industrielle et commerciale ne s'est pas complètement matérialisée (59(*));

Dans l'ensemble, le plus grand défi dans le domaine de la gestion budgétaire, demeure cependant la maîtrise des dépenses pendant la période de vaches grasses consécutives à des augmentations exceptionnelles des recettes dues à des chocs extérieurs favorables. On peut citer les périodes 1980-82 et 1985-87 comme exemples où l'augmentation rapide mais temporaire des recettes a conduit à une croissance des dépenses qui ne pouvait pas être soutenue et qui pose de sérieux problèmes lorsqu'il y a un retournement de la conjoncture.

Dans les lignes qui suivent, nous analyserons la situation budgétaire pendant la période de crise.

III.2.3. LES CHOCS EXTÉRIEURS ET LA CRISE FINANCIÈRE.

Les premiers signes de la crise financière se sont manifestés à partir de 1987, l'année pendant laquelle le déficit budgétaire a plus que doublé (60(*)).

Comme nous venons de le montrer dans l'analyse précédente, cette crise est attribuable à de nombreux facteurs à savoir :

i) L'effondrement des cours des principaux produits d'exportation;

ii) La détérioration des termes de l'échange;

iii) Le faible développement de la fiscalité intérieure;

iv) L'accroissement rapide des dépenses publiques.

En principe, ce sont les mouvements descendants des recettes publiques et ascendants des dépenses publiques qui sont à la base de l'accentuation du déficit budgétaire jusqu'à la crise financière de 1987 (61(*)). L'analyse qui sera faite dans les lignes qui suivent essayera de retracer en long et en large l'allure de la situation financière pendant la période de crise sans précédent.

III.2.3.1. Les chocs extérieurs et la fluctuation des recettes publiques.

Cette partie de l'analyse consiste à retracer la tendance des recettes publiques selon le mouvement des prix du café. En second lieu, on jetera un simple regard sur la tendance des recettes prélevés sur l'activité intérieure à fin d'examiner combien elles auraient intervenu en cas de fluctuation des ressources externes.

A. Les chocs extérieurs et les impôts indirects sur le commerce extérieur.

Pendant la période de la crise financière, les recettes fiscales prélevées sur le commerce extérieur affichent une évolution en dents de scie.

Le tableau ci-après nous éclaire suffisamment sur cette situation.

Tableau XXVII : La tendance des recettes fiscales prélevées, sur le commerce extérieur pendant la période de crise financière (en millions de FRW) 1987-1993.

+----------------------------------------------------------------------------+

| 1987 | 1988 | 1989 | 1990 | 1991 (*) | 1992 (*) | 1993 (**)|

+--------------------+----------+----------+----------+----------+----------+----------+----------|

|1. Taxes à l'impor- | 6.119,0 | 5.953,6 | 5.932,9 | 4.828,1 | 6.817,7 | 8.171,5 | 6.595,7 |

| tation | | | | | | | |

| | | | | | | | |

| - Droits d'entrée | 4.596,6 | 4.823,5 | 4.529,8 | 3.749,5 | 5.756,0 | 6.375,8 | - |

| - Taxes MAGERWA | 618,6 | 491,9 | 711,0 | 456,0 | 466,7 | 665,2 | 747,2 |

| - Autres taxes | 934,0 | 634,2 | 692,0 | 623,0 | 595,0 | 1.129,7 | 1.664,7 |

| | | | | | | | |

|2. Taxes à l'expor- | 2.448,0 | 1.266,8 | 1.440,6 | 1.506,0 | 1.269,1 | 1.274,7 | 252,3 |

| tation | | | | | | | |

| | | | | | | | |

| - Taxes douanières | 2.102,7 | 1.206,9 | 1.371,8 | 1.466,5 | 1.268,7 | 1.274,7 | 0 |

| et fiscales sur | | | | | | | |

| le café | | | | | | | |

| - Prélev. fonds | 291,0 | 2,0 | 11,0 | 0 | 0 | 0 | 252,3 |

| d'Egalisation | | | | | | | |

| - Taxes S/Export. | 54,3 | 57,9 | 57,7 | 39,4 | 0,3 | 0 | 0 |

| Hors café | | | | | | | |

| | | | | | | | |

|3. Autres taxes sur | 258,0 | 247,9 | 231,0 | 233,0 | 1.005,0 | 698,2 | 340,0 |

| le commerce exté-| | | | | | | |

| rieur et tran- | | | | | | | |

| sactions interna-| | | | | | | |

| tionales | | | | | | | |

| | | | | | | | |

| - Péages routes | 136,0 | 147,0 | 132,0 | 102,0 | 77,0 | 96,4 | 100 |

| - Autres recettes | 122,0 | 100,0 | 99,0 | 131,0 | 229,0 | 204,2 | 240,0 |

| douanières | | | | | | | |

| - Comm. sur licen- | - | - | - | - | 699,0 | 397,6 | 0 |

| ces d'importa- | | | | | | | |

| tion | | | | | | | |

|--------------------+----------+----------+----------+----------+----------+----------+----------|

| TOTAL | 8.824,9 | 7.467,4 | 7.604,5 | 6.567,0 | 9.091,8 |10.144,4 | 7.187,9 |

| | | | | | | | |

+-------------------------------------------------------------------------------------------------+

(*) : Estimations

(**) : Prévisions

Source : - MINIPLAN/GTZ : Direction de la politique économique,

"Modèle de prévision macroéconomique", le 28.04.1993,

pp.26-27.

Nous constatons à travers ce tableau que les recettes en questions accusent une tendance à la baisse de 26% entre 1987 et 1990, suivi d'une hausse de 11,6% entre 1991 et 1992. Selon les prévisions de 1993, les recettes sur le commerce extérieur enregistrent une baisse de 29% par rapport à la situation de 1992.

En observant très attentivement les données du tableau ci-dessus, on remarque que cette tendance est expliquée par les fluctuations qui marquent les taxes à l'exportation et/ou celles à l'importation sur la période d'étude. C'est pour cette raison que nous optons pour une analyse séparée de ces dernières taxes.

a) Les chocs extérieurs et les taxes à l'exportation.

Au cours de la période sous l'étude, les taxes à l'exportation enregistrent une baisse de 38% entre 1987 et 1990. Elles augmentent très légèrement dans les années qui suivent à fin de baisser de 80% en 1993.

Le déterminant de cette fluctuation reste le mouvement qui marque "les taxes douanières et fiscales sur le café" qui représentent la part moyenne de plus de 85% des taxes à l'exportation sur la période considérée. Toutefois, les baisses enregistrées entre 1990 et 1993 s'expliqueraient par les effets de la guerre d'octobre 1990.

b) Les chocs extérieurs et les taxes à l'importation.

Comparativement à la tendance qui marque les taxes à l'exportation, les taxes à l'importation sont également marquées par les fluctuations sur la période d'étude. En effet, entre 1987 et 1990, elles affichent une baisse de 21% et enregistrent des fluctuations sur le reste de la période.

Outre qu'elles dépendent du volume des importations qui soit également fonction de la disponibilité des devises issues des exportations; l'objectif d'instaurer progressivement la libéralisation des importations que s'est fixé le Gouvernement rwandais dans le cadre du PAS serait également classé parmi les facteurs qui sont à la base d'une hausse enregistrée après 1990.

c. Les chocs extérieurs et les autres taxes sur le commerce extérieur.

On remarque que ce poste budgétaire se caractérise par un faible développement sur toute la période d'étude. En réalité, les péages routes-affichent une instabilité remarquable et les autres recettes douanières enregistrent une stagnation entre 1991 et 1993 après avoir connu une baisse de 19% entre 1987 et 1989.

Dans l'ensemble, la fluctuation qui caractérise les recettes fiscales prélevées sur le commerce et les transactions internationales s'explique par l'instabilité qui caractérise les taxes à l'exportation et celles prélevées sur les importations. Outre que cette instabilité s'explique en son tour soit par la fluctuation des cours mondiaux des principaux produits d'exportation, soit par la détérioration des termes de l'échange; la guerre d'octobre et les objectifs du PAS auraient également eu un impact non négligeable sur l'entrée de ces taxes.

* 54...... MINIFIN, "Economie rwandaise, 25 ans d'efforts",

KIGALI, 1987, p.42.

* 55 Idem, p. 51.

* 56...... Emil-Maria CLAASSEN, "le taux de change, politique de stabilisation et d'ajustement structurel", Kigali, 1992, p.29.

* 57 MINIPLAN : "Etude de l'impact des budgets de l'administration centrale sur l'Economie nationale"; op. cit., p.51.

* 58...... MINIPLAN, "Analyse de la situation économique et mesures de redressement", op. cit., p.5.

* 59 MINIFIN, "Economie rwandaise, 25 ans d'efforts", op. cit., p.17.

* 60...... MINIPLAN, "Cahiers économiques n3", op. cit.,p.2.

* 61 BNR, "Rapport sur l'évolution économique et monétaire", Kigali, 1987.

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Il y a des temps ou l'on doit dispenser son mépris qu'avec économie à cause du grand nombre de nécessiteux"   Chateaubriand