A. La stabilisation des dépenses publiques
Pour faire face aux effets négatifs des chocs
extérieurs sur le budget, le gouvernement indonésien a entrepris
un vaste effort de compression budgétaire. L'ampleur de cet effort
ressort d'une comparaison du ratio entre le montant total des dépenses
réalisées et les dépenses prévues, tel que c'est
décrit dans le tableau suivant :
Tableau XII. LES DEPENSES TOTALES REALISEES ET LES
DEPENSES PLANIFIEES (1979-1989) en milliards de Rupiahs au prix constant de
1980
+------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------+
| ANNEE
|1979-1980|1980-1981|1981-1982|1982-1983|1983-1984|1984-1985|1985-1986|1986-1987|1987-1988|1988-1989
|
+-------------------------------------+---------+---------+---------+---------+---------+---------+---------+---------+---------+----------|
|1. Les dépenses totales réalisées
|10.626,32|11.716,10|12.538,47|11.963,25|13.463,97|12.667,25|13.917,44|12.715,58|14.432,5
|14.767,0 |
| A. Les dépenses courantes | 6.082,56|
6.807,98| 7.317,16| 6.825,00| 7.070,63| 6.946,38| 7.795,57| 7.674,62| 8.167,70|
6.989,49 |
| B. Les dépenses compte capital | 4.543,75|
4.908,13| 5.221,30| 5.138,25| 6.393,35| 5.720,86| 6.121,87| 5.040,97| 6.264,80|
6.777,56 |
| | | |
| | | | | | |
|
|2. Les dépenses totales planifiées |
9.123,55| 7.737,24| 7.787,77| 7.954,68|
7.830,16|13.998,09|15.691,68|17.509,65|19.601,99|21.449,66 |
| A. Les dépenses courantes | 5.173,77|
3.922,00| 4.497,19| 4.608,34| 4.530,92| 7.768,11| 8.650,36|
9.696,75|10.796,07|12.049,43 |
| B. Les dépenses compte capital | 3.949,78|
3.267,95| 3.290,58| 3.346,35| 3.299,24| 6.229,98| 7.041,32| 7.812,90| 8.805,91|
9.400,23 |
| | | |
| | | | | | | |
|3. Le rapport entre les dépenses |
1,16| 1,51| 1,61| 1,50| 0,72| 0,90| 0,89| 0,73|
0,74| 0,69 |
| totales réalisées et les
dépenses | | | | | |
| | | | |
| totales planifiées |
| | | | | | | |
| |
| | | |
| | | | | | |
|
| A. Les dépenses courantes | 1,18|
1,74| 1,63| 1,48| 0,56| 0,89| 0,90| 0,79| 0,76|
0,66 |
| B. Les dépenses du compte capital | 1,15|
1,50| 1,59| 1,54| 0,94| 0,92| 0,87| 0,65| 0,71|
0,72 |
| | | |
| | | | | | | |
+------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------+
Source : Statistiques Keuning et Thorbecke, 1992, p.
178
Ce tableau permet de constater qu'en moyenne pendant la
période 1984-1989 (période d'ajustement budgétaire) le
ratio entre le montant total des dépenses réalisées et les
dépenses prévues a été de 0,80. Autrement dit, le
montant des dépenses faites a été inférieur de 20 %
à celui des dépenses prévues.
On remarque que l'effort de compression budgétaire
s'est intensifié avec chaque exercice car le ratio entre les
dépenses réalisées et les dépenses prévues
n'a cessé de diminuer tombant de 0,90 en 1984/85 à 0,69 en
1988/1989. Mais les dépenses courantes d'éducation et de
santé ont été beaucoup moins réduites que les
subventions et les dépenses d'équipement consacrées aux
projets d'investissement dans les différentes secteurs. C'est pour ces
différentes raisons que, pendant la période d'ajustement
budgétaire, le total des dépenses publiques a fluctué
d'une année à l'autre.
On remarque en outre que, en moyenne, ces mêmes
dépenses sont demeurées inférieures à ce qu'elles
avaient été avant l'ajustement budgétaire, et qu'elles ont
continué à croître lentement.
D'après Erik Thorbecke, cette expansion lente tient
en majeure partie à un très net relèvement des salaires
dans le secteur public, à un alourdissement du service de la dette et
à un accroissement des dépenses de développement dans les
secteurs de l'industrie, de l'électricité, de l'éducation
et de santé; secteurs qui sont privilégiés vue leur
importance et leur priorité quant à la protection des couches
sociales vulnérables (essentiellement les secteurs santé et
éducation).
L'effondrement des cours du pétrole (en 1986) a
immédiatement conduit le gouvernement à reprendre une politique
d'austérité et le montant total des dépenses publiques a
été réduit. Les dépenses salariales ont
légèrement diminué par suite d'un gel des salaires
nominaux des agents du secteur public et les subventions ont été
réduites dans des proportions drastiques. Les dépenses
d'équipement et d'investissement publics ont été
également comprimées par rapport aux années
précédentes. Les dépenses courantes d'éducation et
de santé n'ont diminué que très légèrement
et les investissements dans l'agriculture ont augmenté très
nettement.
D'une façon générale, les compressions
des dépenses publiques ont réussi à stabiliser le budget
indonésien, tout en mettant à l'abri les groupes
socio-économiques vulnérables à la suite de coupes
budgétaires.
|