CHAPITRE CINQUIEME :
INTERPRETATION DES RESULTATS
L'interprétation des résultats qui vient en
complément à l'analyse quantitative se fera en tenant compte des
données recueillies lors des entretiens individuels, des
hypothèses et des objectifs fixés préalablement.
5.1 LES PERSONNES HANDICAPEES MOTRICES DE LOME DOIVENT
MENER UNE LUTTE PERMANENTE CONTRE LA MARGINALISATION ET POUR LA SURVIE
L'une des couches les plus vulnérables, victimes d'une
marginalisation croissante, est celle des personnes handicapées. Pour
cette étude, l'on s'est particulièrement intéressé
aux personnes handicapées motrices de Lomé appartenant à
des groupements ou associations bénéficiant d'un appui de
diverses formes de la part de Handicap International.
C'est une population relativement jeune (cf. tableau 2) au
sein de laquelle on remarque un déséquilibre des effectifs
masculins et féminins (cf. tableau 2) et une prédominance des
individus souffrant d'un handicap d'un ou des deux membres inférieurs
(cf. tableau 6).
Au-delà des difficultés que leur pose leur
handicap, ces personnes sont confrontées à des obstacles
institutionnels, socioculturels et conjoncturels.
En effet, l'existence des normes et préjugés
discriminatoires par rapport au handicap dans la société
togolaise, ne permet pas aux personnes handicapées de s'affirmer. Pour
KPASSEBERE G.A., (2006 : 60), « la personne handicapée
étant considérée comme un être sans aucun avenir,
elle est désavantagée dans la mesure où on ne lui permet
pas de s'affirmer ». Allant dans le même sens, un
enquêté indigné dit : « nous sommes
considérés comme des incapables ; des
improductifs ». Ces préjugés discriminatoires font que
les personnes handicapées sont considérées comme
improductifs au travail, et sans avenir. Elles vivent en totale
dépendance d'autrui et sont donc exclues de la vie de la
communauté. Du coup, elles n'arrivent pas à se marier, à
avoir des enfants et à mener une vie « normale »
(cf. tableau 3) : elles sont tout simplement marginalisées. Aussi,
cette marginalisation est-elle renforcée par l'inefficacité voire
l'absence d'un véritable système de protection juridique et
sociale.
Les personnes handicapées éprouvent aussi des
difficultés à poursuivre leurs études par manque de
structures éducatives adaptées ou par manque de soutien. Ce fait
explique leur faible niveau d'instruction (cf. tableau 4). Elles constituent
une catégorie de gens chez qui sont mises en évidence toutes les
situations d'adversité sociale (faible état de santé,
déficience alimentaire et physique ...).
Ceux qui, malgré leur handicap et les
difficultés énumérées plus haut, décident de
suivre une formation professionnelle, sont obligés de s'intégrer
avec tous les problèmes d'adaptation aux centres de formation ordinaire
dans la ville de Lomé où ils suivent différentes
formations (cf. tableau 5).
La situation de pauvreté
généralisée que vit le pays, le manque des mesures de
suivi rigoureuses, bref l'environnement social institutionnel et conjoncturel
constitue de véritables obstacles à la participation des
personnes handicapées motrices au développement de la
communauté.
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