5.2 REEDUCATION ET APTITUDE A L'APPRENTISSAGE D'UN
METIER
Surmonter son handicap et s'adapter aux conditions
d'apprentissage d'un métier relève de l'irréel pour ceux
qui ignorent les capacités et la volonté d'adaptation des
personnes handicapées. Toutefois, seules la volonté et l'envie de
surmonter son handicap pour s'adapter à l'apprentissage d'un
métier ne suffisent pas. A ce propos un enquêté nous
confiait : « nous avons la volonté et le désir de
surmonter notre handicap et d'apprendre un métier, mais il nous faut
nécessairement une aide de rééducation ».
Les difficultés de déplacement et d'adaptation
à la vie pratique (s'habiller, se tenir debout, se doucher...)
auxquelles sont confrontées les personnes handicapées motrices,
comme l'indiquent les résultats de l'enquête (cf. tableau 7), ne
sont pas de nature à favoriser l'apprentissage d'un métier. Ces
résultats montrent aussi qu'une forte proportion des
enquêtés affirment avoir eu besoin de rééducation de
diverses formes (cf. tableau 8 et 9) afin de faire face aux difficultés
liées à la formation (cf. tableau 18).
Ces résultats confirment alors le rôle important
voire même indispensable de la rééducation dans le cadre de
l'apprentissage ou dans le cadre de l'exercice d'un métier.
Notons que les personnes handicapées ont
d'énormes potentialités d'adaptation à une formation.
Toutefois, cette adaptation est accélérée et
facilitée par la rééducation. Celle-ci consiste à
aider les personnes handicapées à recouvrer tout ou partie de
leur autonomie. Elle permet aux personnes handicapées d'avoir une
possibilité de vie normale en leur permettant de se débrouiller
chez elles sur leurs lieux du travail, dans leur communauté. Elle les
prépare à l'apprentissage d'un métier, au
décrochage d'un emploi.
Ce rôle de la rééducation est
confirmé par les résultats du tableau 10 de l'analyse des
données. C'est d'ailleurs conscientes de ce rôle important de la
rééducation que certaines personnes handicapées prennent
sur elles d'assurer leur propre rééducation (cf. tableau 11).
Il ressort aussi de notre étude que toutes les
personnes souffrant d'un handicap d'un membre supérieur ont eu besoin
d'une rééducation. Aussi, l'aide apportée aux personnes
handicapées, se limite t-elle seulement aux béquilles (cf.
tableau 9) qui ne sont pas de nature à assurer des déplacements
sur une longue distance. Or, le déplacement constitue l'un des
principaux problèmes que doivent surmonter les personnes
handicapées motrices de Lomé (cf. tableau 7).
La rééducation à elle seule, n'est pas
une panacée à l'adaptation ou à l'apprentissage d'un
métier. Néanmoins elle permet aux personnes handicapées
motrices de surmonter certaines difficultés auxquelles elles sont
confrontées quotidiennement. Elle les rend donc aptes à s'adapter
facilement à une formation professionnelle appropriée.
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