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Analyse comparative de la crise économique de 1929 et de la crise financière internationale de 2007

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par Ben KATOKA
Université de Kinshasa - Economie Monetaire 2009
  

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1.3.3. La production industrielle

Au premier chapitre de ce présent travail, en expliquant sommairement les phases du cycle économique, nous avons eu à évoquer le fait que toute crise perturbe le fonctionnement normal de l'économie. Cela dit, l'important recul dans l'offre de monnaie (raréfaction des liquidités) et la réduction considérable dans les dépenses de consommation consécutives à la crise, ont eu pour effet de réduire à leur tour le niveau d'investissement aux Etats-Unis.

Le tableau suivant permet d'entrevoir l'évolution de la production industrielle aux Etats-Unis, entre 1929 et 1933.

Tableau 8. Evolution de la production industrielle en milliards de $ (1930-1933)

Années

Production
Industrielle (en
milliards de $)

1930

81

1931

68

1932

54

1933

64

Source : http://www.digitalhistory.uh.edu/database/articledisplay.cfm?HHID=188 NBER, Bulletin n° 53, Décembre 1934.

Ce tableau renseigne que le volume de la production industrielle a chuté de 1929 à 1933, le plus faible niveau par rapport à celui d'avant le début de la crise étant atteint en 1932, soit 54 milliards USD. Durant cette période, nous notons une chute de près de 33% de la production industrielle. Mais après le plus faible

niveau enregistré en 1932, il y a eu une re milliards USD.

Ces oscillations enregistrées dans la production industrielle s'expliquent par la chute des prix enregistrée dès le déclenchement de la crise en 1929, jusqu'en 1932, du fait notamment des anticipations

part des américains, qui ont eu pour effet de diminuer les dépenses de consommation. La remontée dans le niveau de production

celle des prix dès le début de la même

La figure suivante illustre en exemple l'évolution de la producti manufacturière (en milliards

Figure 5. Evolution des prix et de la p

Source : NBER, Bulletin n°53, Décembre 1934

Cette figure renseigne qu'effectivement l'évolution de la

industrielle est positivement

est boostée par les politiques de soutien à la consommation, mises en place par les autorités, à travers un vaste programme baptisé «

loin.

L'incertitude

entraîné une baisse drastique de la consommation, la chute du niveau des prix et de la production industrielle, a alors causé la faillite de no

poussé des nombreux américains au chômage.

Le tableau suivant donne un aperçu de l'évolution du taux de chômage aux Etats-Unis durant la crise.

Tableau 9. Evolution du taux de chômage aux Etats-Unis de 1929 à 1933

Années

Taux de chômage

1929

3,1

1930

8,7

1931

15,2

1932

22,3

1933

20,5

Source : http://www.digitalhistory.uh.edu/database http://research.stlouisfed.org/fred2/data

Ce tableau témoigne de la gravité du chômage pendant la période de crise. En effet, le taux de chômage a grimpé de 619,36% en 1932, par rapport à son niveau de 1929, dépassant les 20% de la population active américaine.

Le climat d'incertitude dans l'économie Américaine depuis le déclenchement de la crise, qui a réduit sensiblement la masse monétaire, les dépenses de consommation, les prix, et, qui a considérablement augmenté le taux de chômage, a également entraîné une forte diminution du PIB Américain.

Le tableau suivant renseigne sur l'évolution du PIB Américain de 1929 à

1933.

Tableau 10. Evolution du PIB Américain de 1929 à 1933

Années

PIB nominal (en
milliards USD)

PIB nominal par
tête (en USD)

1929

103,6

851

1930

91,2

741

1931

76,5

617

1932

58,7

470

1933

56,4

449

Source : http://www.digitalhistory.uh.edu/database

Le tableau 10 permet de voir la manière dont le PIB a baissé entre 1929 et 1930. En effet, le PIB nominal a chuté de 45,6% de 1929 à 1933, avec une baisse annuelle d'une moyenne de 13%, tandis que le PIB nominal par tête a quant à lui connu une baisse de 47,2% durant la même période.

La production industrielle ayant baissée, celle-ci a également très lourdement affecté le commerce extérieur des Etats-Unis, le faisant chuter de plus de 50% entre 1929 et 1933.

Tableau 11. Commerce extérieur des Etats-Unis en millions USD

Années

Exportations

Importations

1929

437

366

1930

315

260

1931

198

174

Source : P. GILLES, Op. cit., p. 164.

Le tableau 11 renseigne que le commerce extérieur Américain a été également très lourdement affectée par l'ampleur de la crise déclenchée en 1929. En effet, les exportations ont chuté de 55% entre 1929 et 1931, et les importations ont quant à elles chuté de 52,4% durant la même période.

Ainsi que le démontrent tous les chiffres fournis par les tableaux précédents, la récession aux Etats-Unis était d'une ampleur remarquable. Durant cette crise déclenchée à la suite du krach boursier d'octobre 1929, la production industrielle Américaine avait chuté de 33%, le PIB nominal, les exportations et les importations quant à eux, de plus de 40%.

Cependant la crise déclenchée aux Etats-Unis et ayant déjà atteint le reste du monde, a eu également des lourdes conséquences sur le plan économique dans de nombreux pays, affectant notamment le commerce extérieur, leur production industrielle, l'emploi, etc.

Ici, l'exemple est tiré des pays tels que la Grande-Bretagne, la France, l'Italie, et l'Allemagne, qui ont été très profondément affectés par les effets de la crise.

Tableau 12. Production industrielle dans le reste du monde (en millions USD)

Années

Royaume Uni

France

Allemagne

Italie

1930

92

100

88

92

1931

84

89

72

78

1932

83

77

58

67

1933

88

83

65

74

Source : P. GILLES, Op. cit., p. 164.

Dans le même ordre d'idées, le chômage a également, bien que dans des proportions moindres que celles enregistrées aux Etats-Unis, augmenté dans ces différents pays, et ce, en raison de diverses causes, dont notamment la réduction des achats américains à l'étranger, consécutive à la crise.

Tableau 13. Evolution du chômage (en %)

Années

Royaume-
Uni

France

Allemagne

Canada

1929

7,2

5,5

5,9

2,9

1930

11,1

7,0

9,5

9,1

1931

14,8

9,7

13,9

11,6

1932

15,3

13,7

17,6

17,6

1933

13,9

16,3

14,2

19,3

Source : P. GILLES, Op. cit., 164.

En lisant les chiffres du tableau n°13, nous nous apercevons que les taux de chômage ont certes augmenté dans tous ces pays durant la période allant de 1929 à 1933, mais qu'ils ont été plus élevés au Royaume Uni et en Allemagne, où ils ont baissé dès l'année 1933, alors qu'ils ont poursuivi leur évolution en France et au Canada, et ce, pour des raisons qui seront évoquées plus loin.

Le Royaume Uni, malgré l'effet de contagion de la crise déclenchée aux Etats-Unis, a vu s'aggraver sa situation notamment à cause de sa politique monétaire de prestige, qui consistait à réévaluer la Livre Sterling, et ce, dans le but de repositionner la Livre comme monnaie mondiale face à un Dollar de plus en plus puissant40. Cette politique a eu pour conséquence de rendre les biens et produits britanniques moins compétitifs à cause des prix trop élevés.

En Allemagne, la réduction suite à la crise, des investissements Américains, qui représentaient un peu plus de 250 millions de Dollars en 1928, et qui sont passé à seulement 40 millions de Dollars l'année suivante, a affecté sensiblement l'économie, notamment dans les secteurs du textile, charbon, sidérurgie, pourtant en grand essor avant la crise. C'est sans doute ce qui justifie les taux élevés de chômage enregistrés pendant la crise.

Les pays en développement (d'Amérique latine, d'Asie et d'Océanie) quant à eux, ont été également très lourdement frappés par la crise, à cause notamment du fait que leur croissance enregistrée dans les années 20 avait été centrée sur les produits de base et dépendait par conséquent de leur accès aux

40 F. COCHET, Op. Cit., p. 46.

marchés des pays développés ainsi qu'aux capitaux de ces derniers. Dès lors que ces marchés à l'exportation et que les capitaux ont commencé à se réduire, ces pays sont vite tombés en faillite.

Cependant, comme nous avons déjà eu l'occasion de le souligner, la réduction des prêts et des achats américains à l'étranger, suite à la crise, a donné lieu à des contractions de nouveaux crédits et à la baisse de la production dans les pays emprunteurs (voir tableau 12).

Mais il convient également de souligner le fait que, la mise en place par le Gouvernement Américain, de la loi dénommée « Smoot-Hawley-Tariff »41, visant à relever les tarifs douaniers aux Etats-Unis, a davantage contribué à la contraction des échanges commerciaux mondiaux, et à la réduction de la production.

Cette loi qui visait à favoriser les producteurs Américains et contrer l'accélération de la récession par la réduction de la concurrence étrangère, a eu pour effet de réduire la production mondiale, car, d'autres pays n'ont pas tardé à prendre des mesures comparables. C'est dans ce contexte de guerre tarifaire entre partenaires commerciaux que tout le commerce mondial s'est contracté.

Le tableau suivant renseigne sur le volume du commerce mondial entre 1930 et 1933.

Tableau 14. Commerce mondial entre 1930 et 1933(en millions de $)

Années

Royaume-
Uni

France

Allemagne

1930

92

100

88

1931

84

89

72

1932

83

77

58

1933

88

83

65

Source : P. GILLES, Op. cit., p. 164.

Ce tableau illustre la contraction du commerce mondial dans quelques pays42. En effet en termes de USD, les échanges du Royaume-Uni avec d'autres pays, qui étaient de 92 millions en 1930, ont chuté à 84 millions de dollars en 1931, et à 83

41 Smoot-Hawley-Tariff Act, loi adoptée en juin 1930, suite à l'aggravation de la crise, et dans le but de protéger les producteurs américains contre la concurrence étrangère. Dans cette loi, le taux moyen Ad valorem des droits sur les importations, qui était de 25,9%, est passé à 50%.

42 Une contraction des échanges contribue à aggraver la crise. En effet, une baisse de l'activité dans un pays, diminue, par la contraction de ses importations, les exportations et donc l'activité de ses partenaires commerciaux. Les importations de ce pays diminuent à leur tour, ce qui réduit les débouchés des autres pays et alimente une spirale baissière. Voir cours de macro-économie, Première Licence Sciences Economiques.

millions en 1932, avant de remonter en 1933, à 88 millions. En France et en Allemagne, les échanges ont chuté respectivement de 23 et 34%, entre 1930 et 1932.

Dans la majorité des pays du monde, cette contraction du commerce mondial a eu pour effet de réduire drastiquement les recettes fiscales, et ce, notamment dans les pays en développement.

Suite à cette contraction du commerce mondial, l'Australie par exemple, dont l'économie dépendait en grande partie de l'exportation des produits agricoles et industriels, a enregistré une forte réduction de sa production, et une importante augmentation du chômage, à un peu plus de 25% de la population active en 1932.

Le canada également, a subi de plein fouet les effets de la contraction du commerce mondial. En effet, il a vu sa production industrielle chuter de plus de 55% en 1932, par rapport à son niveau de 1929. Son revenu national a chuté de 56% en 1932, tandis que le taux de chômage est passé à 17% la même année, et à 19% l'année suivante (voir tableau 13).

Le japon, quant à lui, n'a pas été très lourdement frappé par la crise. En effet, l'économie Japonaise a connue une contraction de 8% entre 1929 et 1931, mais est vite sortie de la crise, en raison notamment de la mise en place des politiques expansionnistes, impliquant des réductions d'impôts et d'importants déficits budgétaires, ainsi qu'en procédant à la dévaluation de sa monnaie.

Le déficit a permis entre autres l'achat d'équipements militaires, tandis que la dévaluation a permis un important accroissement des exportations japonaises, permettant une sortie de crise dès 1933.

D'autres pays, notamment ceux d'Amérique latine et d'Afrique, ont été également très fortement frappés du fait de la contraction de la demande d'exportation des produits agricoles et miniers.

L'étalon-or, comme nous avons également eu l'occasion de le souligner, a joué un rôle majeur dans la diffusion de la crise au reste du monde. Cependant, les pays qui ont abandonné l'or avant les autres ont pu bénéficier d'une sortie de crise beaucoup plus rapide, tandis que ceux qui en sont resté fidèles ont été plus sévèrement touchés.

En effet, les pays en régime de change fixe, sont contraints de mener des politiques déflationnistes pour sauvegarder la valeur interne de leur monnaie. Or, les politiques déflationnistes ont tendance à aggraver la crise43.

Dans le même contexte, les pays en développement (d'Amérique latine et d'Océanie), producteurs des produits primaires, ont subi de plein fouet la crise, en ce qu'ils s'étaient endettés dans les années 1920 pour construire les capacités de production nécessaires aux besoins apparemment indéfiniment croissants de l'Europe. Et, quant les prix de leurs exportations se sont effondrés, ils se sont retrouvés face à de graves crises de balances de paiements44. Ainsi, ces pays ayant perdu leurs recettes d'exportation, se sont retrouvé contraints de choisir entre politiques de rigueur et dévaluations45.

Avec les changes fixes en effet, pour ne pas transgresser les règles, les pays déficitaires étaient contraints à mener une politique de rigueur, tandis que les pays excédentaires étaient contraints à ne pas effectuer de relance économique. Politiques qui sans doute, ont été procycliques, aggravant davantage la crise.

Le tableau suivant montre que les pays qui sont sortis de l'étalon-or, ont recouvré leurs niveaux de production plus tôt que les autres.

Tableau 15. Production industrielle par rapport aux politiques de change (en %)

 

1929-1932

1933

1934

Pays du bloc-or

-28,17

-22,6

-21,8

Pays de la zone
Sterling

-8,7

-2,5

8,8

Autres pays ayant
dévalué

-17,4

-1,6

3,2

Source : P. GILLES, Op. cit., p. 164.

Ce tableau renseigne que les pays qui ont poursuivi avec l'étalon-or, ont vu leur production industrielle continuer à baisser. Il s'agit des pays tels que la France, la Belgique, etc.

A l'inverse, les pays qui ont dévalué et abandonné l'étalon-or plus tôt, ont vu jouer en leur faveur les termes de l'échange. Il s'agit des pays de la zone

43 F. COCHET, Op. cit., p. 44.

44 Pierre-Cyrille HAUTECOEUR, « La crise de 1929 et ses enseignements », In Crises financières, Economica, Paris, 2008, pp. 9-10.

45 Idem, p. 10.

Sterling (Grande-Bretagne et pays du Commonwealth) ainsi que d'autres pays ayant choisi d'abandonner l'étalon-or (Allemagne, Japon, etc.)46.

De ce qui précède, nous pouvons retenir que la crise économique de 1929, qui s'est transformé par la suite en une importante récession durant trois années successives (1930-1932), a causé d'importants dégâts aussi bien dans l'économie américaine que dans celle du reste du monde.

Aux Etats-Unis, elle a poussé le chômage à des niveaux très élevés (soit plus 20% de la population active), causé la chute drastique de la production industrielle, la déflation générale des prix, la faillite de plus de 9000 banques sur un peu plus de 20000 que comptaient le pays (soit plus du tiers), la contraction de ses exportations, la fermeture de milliers d'entreprises, etc. La figure suivante illustre l'évolution des faillites d'entreprises entre octobre 1930 et mars 1932.

100

80 60 40 0

Figure 6. Faillites d'entreprises (en millions usd)

 
 
 
 
 
 
 
 

O

N

D

J

F

M

A

M

J

1931

 

JASON

 
 

D

J

F
1932

M

Faillites

Source : Vincent SARDA, Op. cit., p. 19.

La figure 6 témoigne bien de l'ampleur de la crise, avec les sommets atteints en janvier 1931 et 1932.

46 En Grande-Bretagne, l'étalon-or est abandonné en 1931. La Livre Sterling est alors dépréciée par rapport au Dollars, qui lui, est resté sur le système. Dans ce contexte, les prix anglais diminuent et deviennent plus compétitifs, et les producteurs étrangers, notamment américains sont eux aussi contraints, pour résister à cette forte concurrence, suivre le mouvement. C'est alors qu'en 1932, la FED décide à son tour de quitter l'étalon-or. (Voir, F. COCHET, La grande crise 1929-1939 ; HAUTECOEUR (Pierre-Cyrille), « La crise de 1929 et ses enseignements », M. ROTHBARD, America's great depression ).

Dans le reste du monde, elle a également causé la faillite de nombreux établissements bancaires (notamment en Europe), la hausse sensible du chômage, la chute de la production industrielle, la déflation des prix, la chute du commerce mondial, etc.

Dans le même ordre d'idées, il convient également de noter que la crise économique de 1929 a entraîné l'abandon général de l'étalon-or, et le bouleversement de l'ensemble de l'économie mondiale.

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