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Les contes égyptiens anciens et les contes de l'Afrique subsaharienne: essai d'une analyse comparée

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par David Elysée Magloire TESSOH
Université Yaoundé 1 - Master en littérature et civilisations africaines 2011
  

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IV-1-4 La mort

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L'homme dira M. Heidegger est : « Un être pour la mort »45(*). Le petit Larousse définit la mort comme la cessation définitive de la vie d'un être humain, d'un animal et, par extension de tout organisme biologique.46(*)

Chez les Négro-africains, la mort est une :

 Séparation des constituants du moi suivi d'une destruction immédiate ou progressive, totale ou partielle de certains éléments tandis que les autres sont promus à un nouveau destin. Ainsi si elle apparaît comme destruction du tout dans son unité et son harmonie, elle n'est jamais destruction de tout ; en ce sens on a pu y voir un passage, une mutation, un changement d'état ou de statut 47(*)

Loin d'être un anéantissement total, la mort chez les Négro-africains se présente comme une occasion de rachat offerte à l'humanité par Dieu. Ainsi, grâce à la mort, l'homme peut passer de sa finitude temporelle à la félicité éternelle. Pour y parvenir, il doit trouver au cours de son existence un terrain d'affirmation de soi qui lui permet de savoir exactement qui il est, qui il doit être afin d'être satisfait de sa destinée.

Cette conception de la mort chez les négro-africains est similaire à celle des Egyptiens anciens. En effet, JC GOYON qui s'est intéressé à l'approche définitionnelle de la mort « aw »48(*) chez les Egyptiens anciens nous rappelle que

Lorsque la mort survient, les éléments constitutifs de la personne relevant du divin à savoir le Ba, le Ka, le Khu et le Ren, retournent vers le cosmos et la divinité dont ils émanent.

D'après certains récits Cosmogoniques égyptiens, la mort est présente dans l'univers égyptien dès l'aube de la création. Pendant la période de cohabitation entre les dieux et les hommes, la mort fut introduite parmi le genre humain. En général, pour la divinité, après une longue vie sur terre, le repos éternel se faisait par un voyage vers l'univers. Ce voyage était compris comme le couronnement de l'existence terrestre. Au lieu qu'elle s'oppose à la vie, la mort était l'apogée glorieux des difficultés terrestres, la condition apodictique. En ce sens nous pouvons dire avec G. KOLPAKTCHY qu'elle était : « Une porte de communication entre notre monde - visible et l'autre monde »49(*)

En gros, nous pouvons dire que chez les Négro-africains et les Egyptiens anciens, la mort n'était pas comprise comme un anéantissement total, mais une voie de transition vers l'au-delà. Ainsi, l'homme passe après la mort à une période de réadaptation et d'intégration auprès de Dieu et des ancêtres. Dès lors, la mort devient un aspect complémentaire de la vie terrestre, c'est sans doute ce qui justifie sa présence dans les Contes négro-africains et égyptiens.

La mort est évoquée dans 10 contes du Corpus. Il `agit notamment des contes : n°1 "La légende des deux frères "dans ce récit, Bata le héros meurt et ressuscite quatre fois. Après avoir passé vingt ans au pouvoir, il quittera définitivement la terre la cinquième fois en laissant son frère Anoup au trône : « Bata fut vingt ans roi d'Egypte, puis il quitta la vie et son grand frère occupa sa place le jour de ses funérailles ». Outre la mort de Bata, nous pouvons évoquer les morts de la femme d'Anoup tuée par ce dernier. « Le front souillé de poussière en signe de deuil. Arrivé à la maison, il tua sa femme, la jeta aux chiens et demeura en deuil de son frère », des soldats tués par Bata au val de l'acacia :

"« Seuls ne revinrent pas ceux qui étaient allés au val de l'acacia : Bata les avaient tués » ; ou encore la mort du pharaon « Et, après beaucoup d'années, sa majesté s'envola vers le ciel ».

Dans le conte n°2 "Le conte de Rhampsinite" nous avons la mort du maçon qui a construit le caveau dans lequel le roi garde son trésor : « Après leur avoir bien recommandé de prendre certaines précautions, qui feraient d'eux en secret les grands trésoriers du roi, il passa de vie à trépas ». Après celle du maçon, nous avons celle de son fils qui, prit dans le piège qu'avait placé le roi, demande à son frère de lui trancher la tête afin que le roi ne le reconnaisse pas :

Se rendant bien compte du danger où il était, il appela vite son frère, lui montra sa piteuse situation et lui conseilla d'entrer dans le caveau pour lui trancher la tête, afin qu'il devint impossible de le reconnaître et que son frère ne fût pas compromis et perdu avec lui 

Dans le conte n°5 "La femme adultère" Nous avons la mort de la femme adultère et de son amant l'homme Vil.

Dans le conte n°8 "Le prince prédestiné", on peut noter la mort de la femme du prince qui meurt parce qu'elle voulait protéger son mari.

 La femme se jeta devant son mari pour le protéger mais voici, une lance la frappa et elle tomba morte devant lui. Et le jeune homme tua l'un des princes de son épée, et le chien tua un autre de ses dents

Après celle de la femme, suivront celle du chien et du prince : « le jeune homme ouvrit les yeux et il vit sa femme étendue par terre, à côté de lui, comme morte, et le cadavre de son chien (...). Il retomba comme mort ». Fort heureusement pour eux, les sept Hathors les ressusciteront : « Les sept Hathor s'avancèrent et elles dirent : le destin est accompli : maintenant qu'ils reviennent à la vie ! Et ils revinrent à la vie sur l'heure. »

Dans le conte n°9, "Le prince" Nous avons la mort du père du prince : « Quelques temps après, le papa meurt et le petit reste avec ses bêtes et sa mère »

Conte n°12, "La jeune fille et le lion" dans ce récit il s'agit de la mort du lion qui voulait dévorer la jeune Warimangan : « Au moment où le vieux lion voulait s'abattre sur la fille, sa mère lui planta sa lance dans le coeur, et le vieux lion mourut »

Dans le conte n°19, le chasseur abat le crocodile et ses enfants : « Machinalement il défit son fusil et tira plusieurs coups, tuant le crocodile et ses enfants »

Dans le conte n°22, les gorilles pleurent leur chef tué par la femme. « Des centaines de gorilles immenses et féroces s'étaient réunis pour pleurer autour du corps de leur chef mort ».

Conte n° 28, évocation, de la mort de la mère de Dévi : « Autrefois, l'homme avait été marié sa femme était morte en donnant le jour à son fils ».

Dans le conte n°29, Itrimoubé le monstre meurt pendant qu'il essayait d'attraper la jeune Ifara : « Ifara fut si effrayée qu'elle lâcha la corde et Itrimoubé tomba juste sur sa sagaie, où il s'empala ».

* 45 HEIDEGGER, M cité par A. VERGEZ et D. HUISMAN, Histoire des philosophes illustrée par les textes,Hatier,Paris,1975,p.52.

* 46 Le petit Larousse, Paris, Larousse, 1997, P 674.

* 47 L.V THOMAS, Anthropologie de la mort, Paris, Payot, 1975, P 246

* 48 ROFAULKNER,A, A consise Dictionary of Middle Egyptian, Griffith Institute, Ashmokean Museum, Oxford, 1988, P.2.

* 49 JC GOYON, Rê, Maât et Pharaon ou le destin de l'Egypte antique, Lyon, Coll-Egyptologie, Edition ACV 1988, P. 146.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway