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Les contes égyptiens anciens et les contes de l'Afrique subsaharienne: essai d'une analyse comparée

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par David Elysée Magloire TESSOH
Université Yaoundé 1 - Master en littérature et civilisations africaines 2011
  

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IV-1-5 La royauté

Une étude approfondie des sociétés Négro-africaines précoloniales et Egyptienne ancienne dans leur organisation politique établit un parallélisme entre ces deux sociétés. Cheikh ANTA DIOP qui s'est longtemps penché sur la question nous présente l'organisation sociale suivante : 50(*)

EGYPTE

- Le roi

- Les prêtres, les guerriers et fonctionnaires,

- Les ouvriers spécialisés,

- Les paysans

AFRIQUE NOIRE

- Le roi

- Les prêtres, les guerriers et fonctionnaires,

- Les ouvriers spécialisés,

- Les paysans

Il découle de ce qui précède qu'à la tête de chaque structure sociale se trouvait un roi. Ces deux peuples reconnaissaient en leur souverain une nature divine, chez les Egyptiens anciens par exemple, le pharaon était considéré comme l'essence même des dieux, il était le représentant visible et en chair de dieu sur terre, le seul interlocuteur possible entre l'univers des dieux et celui des hommes, deux mondes intimement liés. Claire Lalouette affirme à ce sujet que :

 Réclamé par le peuple, choisi par la divinité, le souverain était, par son origine même, l'intermédiaire naturel entre le dieu et les humains, un divin médiateur 51(*)

Cette corrélation qui existait entre dieu et le pharaon sera davantage clarifiée par Pierre Grandet lorsqu'il insistera que :

La dignité royale quelle que soit l'origine personnelle de celui qui la revêt à un moment précis de l'histoire, tire sa source d'une délégation au pharaon par le dieu soleil Rê, créateur [...] du pouvoir de commander qui est un attribut divin (...) Le roi d'Egypte n'est donc que ce dieu, auquel celui-ci a confié sa création comme un Seigneur confierait sa terre à un intendant pour qu'il l'administre en son nom, au mieux de ses intérêt52(*)

Par ailleurs le roi dans les deux cas détenait tous les pouvoirs politiques, militaires, juridiques de leur pays, des biens, des hommes, c'est sans doute ce qui justifie le fait que le centre administratif était au palais. Le palais jouait le rôle de magasin, d'atélier, de dépôt de vivres, de siège des institutions et de lieu de résidence du roi et de sa famille. En sus, les monarques étaient les garants et les chefs de l'organisation, de leur administration méticuleusement organisée selon le système fortement hiérarchisé distribuant les fonctions aux divers échelons.

Sur le plan militaire, C. Traunecker nous rappelle que : « Le roi était avant tout un chef militaire soumis aux dieux »53(*) . A ce titre, les monarques avaient le devoir de repousser les forces du mal, de protéger le pays contre les invasions étrangères. Ils devaient au besoin être belliqueux et dépasser le cadre de protecteur pour épouser celui de conquérant dont la mission était d'étendre la puissance de leurs différents royaumes au-delà de leur frontière.

Sur le plan judiciaire, les monarques étaient considérés comme des garants de l'harmonie dans le pays, ils arbitraient les conflits, veillaient au respect des lois, des us et coutumes et luttaient contre les abus. Ils devaient également promulguer de nouveaux décrets quand le besoin se posait et diriger l'appareil dissuasif et répressif. En gros, dans les sociétés négro-africaines et Egyptiennes anciennes, le roi devait afficher une attitude dominée par la sagesse, il devait être un savant à qui rien n'est sensé échapper, généreux, tolérant, altruiste et le pardon devait guider sa conduite. S'agissant du roi, G. Posener dira que :

 Sa bonté n'a pas de limite ; il assure le bonheur de ses sujets, il protège le faible et fait régner la justice 54(*)

La présence d'un roi est manifeste dans 14 contes du corpus, il s'agit plus précisément de 8 contes Egyptiens anciens et 6 contes Négro - africains.

n° 1 : « Le nouveau pharaon dit : "Qu'on m'amène les grands officiers de sa majesté »

n°2 : « Lorsque le caveau fut achevé, le roi y fit entasser toutes les richesses de son trésor, satisfait de le croire bien en sécurité ».

n°3 « Alors Mensonge fit un serment pour le roi- puisse-t-il vivre, être prospère et en bonne santé »

n°4 « Le roi des animaux n'est pas en colère d'entendre des paroles sincères. »

n°5 « Le roi de Haute et de Basse Egypte, Nebka, juste de voix, se mit en route »

n°6 « Le roi Snefrou parcourait toutes les pièces de son palais, à la recherche de quelque distraction et ne la trouvait point »

n° 7 « Chaque matin le pharaon Sésostris recevait les plaintes de ses sujets et rendait la justice »

n°8 : « Il y avait une fois un roi, à qui il ne naissait pas d'enfant mâle »

n°9 « Mais le papa, le roi, s'y oppose en disant à sa femme : « Il ne faut jamais chasser un enfant à cause de ce qu'il ramène de sa promenade »

n° 14 « Le roi suit aussitôt ces conseils. Et notre homme se retrouve sur la colline qui domine le village »

n° 18 « Le roi fit remettre une grande outre à Tita Mesùt qui la fendit et la confectionna à sa manière »

n° 20 « De temps immémorial, tous les animaux tinrent conseil pour désigner leur roi »

n°25 « Dans un village vivait un roi qui avait une fille très belle »

n° 28 « Le roi était au désespoir. Il avait convoqué plusieurs sages afin de le conseiller ».

* 50 Cheikh Anta Diop, Nations nègres et cultures I, Paris, présence Africaine, 1979, P.24.

* 51 Claire, Alouette, Sagesse Sémitique de l'Egypte ancienne à l'islam, Paris, Albin Michel, 1998, P.140.

* 52 P. Grandet, « l'Etat et l'administration », in pharaon, Paris, Institut du monde arabe, Pygmalion, 10 octobre - 10 avril 2005, P. 93.

* 53 C, Traunecker, « L'Egypte antique de la « description », in l'Expédition d'Egypte 1798-1801, Paris, Armand collin, 1989, P 363.

* 54 G, Posener, in dictionnaire de la civilisation Egyptienne, Paris Fernand Hazan, 1998, P. 218.

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"La première panacée d'une nation mal gouvernée est l'inflation monétaire, la seconde, c'est la guerre. Tous deux apportent une prospérité temporaire, tous deux apportent une ruine permanente. Mais tous deux sont le refuge des opportunistes politiques et économiques"   Hemingway