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Organisation de l'espace agropastoral d'un terroir saturé pour une gestion durable des ressources naturelles: cas de Laà¯ndé Karéwa au Nord Cameroun

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par Borgoto DAOUD
Université de Dschang - Ingénieur agronome 2008
  

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4.2 ETAT ACTUEL DE LA PISTE A BETAIL DU VILLAGE ET IDENTIFICATION DES ESPACES CONFLICTUELS

4.2.1. Etat actuel de la piste à bétail du village

La piste à bétail traversant le terroir s'étale dans sa partie centrale sur près de trois kilomètres. Elle débouche au sud dans le bas fond de Laïndé Karéwa qu'elle traverse par sa deuxième mare d'eau, et au nord dans le bas fond en aval de la colline de Mafa kilda, à la limite du campement peul du terroir. Ses abords (gauche et droite) sont exploités à des fins agricoles et rarement à d'autres usages. Il s'agit en fait d'une piste prise en << sandwich >> par des parcelles agricoles en zone exondée du village. Les objectifs de son exploitation et ses dimensions caractérisent son état actuel.

4.2.1.1 Objectifs d'exploitation de la piste

L'exploitation de la piste en saison sèche par les éleveurs est liée à l'objectif d'abreuvement et de la recherche du pâturage (résidus culturaux, pâturage du sud-est de Laïndé). Lorsque l'eau devient abondante dans le terroir (présence des points d'eau superficielle), cet objectif est essentiellement lié au pâturage. Le non changement d'objectif d'exploitation de la piste depuis sa création à nos jours témoigne du fait que les acteurs (éleveurs comme agriculteurs) sont parfaitement informés sur cet aspect. Les travaux de délimitation de cet espace connue sur l'appellation de << Burtol >> (piste en foulbé) ont certainement intégré les différentes parties. L'existence des pistes à batail dans le village n'est pas méconnue par les exploitants. Ce facteur apparaît ainsi un élément important de négociation pour la concertation entre les acteurs (agriculteurs et éleveurs).

4.2.1.2 Les dimensions et ouvrages d'entretien

Entre les deux bas fonds, comme nous l'avons dit, la piste s'étale sur une longueur moyenne de 2,7 km. Suivant le même itinéraire, se localisent de part et d'autre de la piste, plusieurs parcelles agricoles aux limites souvent pas évidentes. Entre deux parcelles opposées, marquant les limites en largeur de la piste, nous obtenons un écart moyen de 32 m. Or selon les dires des paysans, la largeur initiale retenue par les autorités administratives est de 50 m. Ce qui a été confirmé sur le terrain par la mesure entre deux bornes administratives. L'écart direct entre les bornes est de 40 m. On suppose qu'un retrait de 5 m de part et d'autre de la piste a été prévu.

Habituellement, l'aménagement des pistes à bétails tient compte de l'accroissement naturel du cheptel villageois pour permettre d'allonger sa période d'utilisation (durée de vie). La largeur officielle de la piste à cet effet est de 100 m, soit 50 m de large et 25 m de retrait de part et d'autre pour sa protection. Dans le contexte actuel de Laïndé Karéwa, la largeur moyenne de 32 m (y compris le retrait) suppose une diminution littérale de la largeur initiale (50 m) de 18 m soit 9 m de part et d'autres de la piste. La diminution ne se fait pas de manière progressive et identique de deux côtés, dans la mesure où parfois on est en moins ou en plus de 32 m. Mais de façon générale, il est évident que la piste a été consommée par des parcelles agricoles, lesquelles d'ailleurs sont de plus en plus crées. On assiste alors à une conquête agricole de l'espace pastoral. Cette conquête est constatée par la reconnaissance des aménagements que sont les bornes, << sorte de titre foncier >>, à l'intérieure de certaines parcelles agricoles.

Pour une bonne sécurité foncière, un total de huit (08) bornes (5 bornes en béton et 3 bornes biologiques) sur une longueur de près de trois kilomètres est très insuffisant pour limiter la progression agricole. Ceci par conséquence n'encourage pas leur entretien par les exploitants. Sur le terrain aucun signe d'entretien ne se fait remarqué ni pour le rappel à l'ordre des agriculteurs ni pour la conservation de la piste. Cette situation constitue une faiblesse à l'initiative de départ qui est pourtant efficace à l'organisation d'un espace dans l'optique de gestion durable des ressources et de prévention des conflits dans un terroir. On peut tenter de dire qu'il manque de << police >> d'entretien capable d'assurer le respect des règles établies. Et surtout dans un contexte où il manque de transfert de responsabilité entre les exploitants, cette situation favorise l'occupation anarchique de ces espaces considérés comme accessible. La multiplication des conflits le long de la piste est sans doute liée, parmi tant d'autres facteurs, à l'absence de cette << police >> d'entretien. A ce propos, dans l'optique de minimiser les conflits agropastoraux au Tchad, la garde nationale nomade s'est vue confiée la mission de convoyer les éleveurs dans les couloirs de transhumance. La vulgarisation a permis d'éduquer les bouviers pour limiter leurs déviances de comportement (Doudet, 2007). La police d'entretien dont il est question est une sorte de dispositif à créer dans le but d'entretenir les couloirs par des opérations de suivi et contrôle des limites des pistes. Elle peut aussi de temps à autre planter d'autres bornes biologiques le long de la piste pour assurer sa protection.

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille