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L'étude du caractère d'Etat de droit de la RDC: coquille vide ou réalité?

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par Jean Pierre MPUTU
Université de Kinshasa - Licence 2011
  

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Section 3 : Les obstacles éventuels à l'avènement d'un Etat de droit démocratique en RDC

Pour nous, les causes de la débâcle congolaise sont multiples à savoir : l'enjeu politique international, la mauvaise gouvernance, la décroissance économique, la pauvreté de la culture politique, le manque de dialogue entre acteurs politiques, le fanatisme et le clientélisme politique, les partis politiques, l'absence de leadership et d'une pensée politique autonome , la sacralisation du pouvoir, le manque d'exigence du peuple et enfin l'impunité.

§1. L'enjeu politique international : une menace à la démocratie

Situé au centre de l'Afrique, la République Démocratique du Congo apparaît comme le centre diplomatique principal de neuf Etats de l'Afrique centrale. Kinshasa est d'ailleurs l'intermédiaire diplomatique auprès des autres Etats de la zone pour le compte d'un grand nombre des représentations étrangères. Face à l'ensemble des autres sous-régions africaines, la République Démocratique du Congo se dégage nettement comme le grand lieu de convergence diplomatique en Afrique centrale.

Compte tenu des facteurs déterminants de sa politique étrangère, c'est-à-dire le facteur géographique, le facteur démographique, et le facteur économique, la République Démocratique du Congo est appelée à jouer un rôle important en Afrique. Aussi est-elle devenue un enjeu des puissances étrangères et en même temps un enjeu géopolitique en Afrique. (90(*))

La communauté internationale est composée des sujets du Droit international essentiellement les Etats et les organisations internationales qui poursuivent des objectifs propres voire opposés ou antagonistes. L'harmonisation de ces objectifs peut se faire par le biais de la coopération bilatérale ou multilatérale. Les relations internationales sont caractérisées actuellement par la fin du conflit Est-ouest et par la dislocation de l'empire soviétique. Les USA sont restés la seule superpuissance, néanmoins la Russie, la chine et dans une certaine mesure la France s'opposent de manière ponctuelle au leadership américain. L'union européenne avec 27 pays membres constitue également un pôle de puissance. Les modifications fondamentales intervenues en Afrique appellent une réorientation des objectifs de politique étrangère afin de mieux les adapter à la nouvelle donne. (91(*))

La mondialisation sans cesse croissant de plusieurs problèmes nécessitent plus de concertation ainsi que la recherche des solutions à l'échelle planétaire telle que l'endettement des pays en voie de développement, la libéralisation du commerce international, la protection et la préservation de l'environnement, le contrôle et la gestion des flux migratoires, la lutte contre les endémies, la lutte contre le commerce des stupéfiants et les crimes organisés.

Qu'on le veuille ou non, la réussite de la démocratie en Afrique est également liée à ce qui se passe en Europe et en Amérique. L'autoritarisme n'a pas seulement été imposé, mais aussi appuyé durant toute la période de la guerre froide par la communauté internationale. En fait, l'élite politique et militaire n'aurait pas instauré des régimes répressifs aussi longtemps et sans aucune inquiétude, si ces derniers n'avaient pas l'approbation quasi-totale de cette même communauté internationale. Au nom de la géopolitique et de la philosophie consistant à avoir des hommes forts pour gouverner l'Afrique, la communauté internationale n'a pas hésité à appuyer des régimes répressifs et sanguinaires. A titre d'exemple, ni les Etats-Unis d'Amérique, ni la France et encore moins la Belgique, n'ont désapprouvé l'assassinat en 1961 de Patrice Emery LUMUMBA et ses compagnons de lutte par les autorité belges et les différents acteurs politiques congolais, ou encore la pendaison d'Evariste KIMBA, Emmanuel BAMBA, Jérôme ANANY et Alexandre MAHAMBA, le 4 juin 1966, par le Lieutenant colonel Joseph Désiré MOBUTU qui, loin d'être inquiété a, au contraire été encouragé de continuer une telle pratique en vue de cimenter avec une main de fer, son règne sur la RDC. C'est du reste pour cela qu'en signe de congratulation, il a bénéficié de l'appui de ses amis en occident durant toute la période de l'imposition de la dictature. (92(*))

Cependant, depuis la fin de la guerre froide en 1989, les intérêts de la communauté internationale ne sont plus corollaires à l'autoritarisme, mais à la démocratisation. La pensée sociale dominante en Europe profonde n'accepte plus l'autoritarisme comme système politique pour la planète. Elle prône la démocratie, les droits de l'homme, la bonne gouvernance pour garantir le développement et la paix durables dont le commerce international a tant besoin pour sa bonne marche. (93(*))

La CPI de la Haye par exemple traduit en justice tout dictateur ayant commis des crimes contre l'humanité. Les aides bilatérales et multilatérales de ces pays nantis sont de plus en plus conditionnées à la mise sur place par les nations bénéficiaires d'Etats de droit et l'application du respect des droits de l'homme, de la démocratisation, de la bonne gouvernance. D'ailleurs, les gouvernements et les institutions financières n'hésitent plus à couper toute assistance à tout leader récalcitrant. Les conceptions de la souveraineté et d'inviolabilité des Etats sont de plus en plus mises en cause en faveur de l'intervention pour l'intérêt des masses populaires (ingérence humanitaire).

Cependant, il faut retenir que les puissances économiques et politiques exigent des gouvernements responsables en Afrique la démocratisation afin de répondre à leur intérêt. L'enjeu de la géopolitique change le fusil d'épaule selon les intérêts économiques et politiques d'alors. Dans cet enjeu, il n'y a ni amis ni ennemis permanents, il n'y a que des intérêts. Pour le moment, la pensée sociale et économique de la mondialisation ne permettra pas aux récalcitrants au mouvement de la démocratisation de se barricader derrière des barrières idéologiques fascistes ou marxistes pour justifier l'autoritarisme. L'heure a sonné en faveur de l'Etat de droit, de la bonne gouvernance, la démocratisation, le respect de la personne, l'alternance politique, le développement et la paix durables. (94(*))

* (90) J.B.LABANA LASAY'ABAR et LOFEMBE BENKENYA op.cit, p 16

* (91) MAVUNGU MVUMBI, Cours de politique étrangère du Congo, L2 Droit, UNIKIN, 2010-2011

* (92) KIMPIANGA MAHANIAH, L'expérience politique de l'Afrique noire de 1945 à 2005, presse de l'université libre de Luozi, 2005, p 47

* (93) Idem, P 73

* (94) KIMPIANGA MAHANIAH, op.cit, p 74

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