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L'effectivité de la protection des droits de propriété littéraire et artistique

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par Mathieu Frédy AVAH NGOAH
Université Cheikh Anta Diop Dakar - Master 2 en droit économique notarial et processuel 2011
  

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SECTION II : LA PROBLEMATIQUE DES INSUFFISANCES DE
L'EXISTANT NORMATIF EN MATIERE DE PROTECTION DES
DROITS DE PROPRIETE LITTERAIRE ET ARTISTIQUE

S'il est vrai que le dispositif normatif applicable au Sénégal est assez étoffé, il n'en demeure pas moins qu'il rencontre quelques obstacles qui sont de nature à biaiser la protection des droits de propriété littéraire et artistique. En effet, celles-ci sont liées à des difficultés d'application des textes y relatifs (Paragraphe I) et à la transposition pas encore effective des conventions internationales en droit positif interne (Paragraphe II).

PARAGRAPHE I : LES DIFFICULTES D'APPLICATION DU
DISPOSITIF EN VIGUEUR EN MATIERE DE PROTECTION DES
DROITS DE PROPRIETE LITTERAIRE ET ARTISTIQUE

à chercher bien loin. En effet, une approche des acteurs du droit de la propriété littéraire et artistique permet d'en cerner les contours et d'en comprendre les origines. Il existe ainsi un défaut de décrets d'application de la loi en vigueur (A), ce qui entraine un flou juridique considérable (B).

A-LE DEFAUT DES DECRETS D'APPLICATION DE LA LOI 2008-09

En effet, depuis sa promulgation le 25 Janvier 2008, aucun décret d'application n'a été pris en application de la Loi N°2008-09, son applicabilité est donc sujette à caution, elle est rangée dans les tiroirs du Ministère de la Culture et tarde à être appliquée. Ce qui n'est pas du goût des acteurs culturels dont la plupart estime que cette situation n'est pas pour redorer l'image du Sénégal littéraire et artistique.

Ainsi, pour la Directrice du BSDA, Mme Abibatou YOUM SIBY, les lois sont là, mais c'est leur effectivité qui pose problème. En effet, au plan des textes, les artistes sont reconnus, l'environnement a été assaini et les oeuvres protégées mais c'est l'application des textes qui reste.8

Cette situation inédite conduit inéluctablement à se poser la question suivante : qu'est-ce qui bloque l'application de la Loi N°2008-09 du 25 Janvier 2008 portant sur le Droit d'Auteur et les Droits voisins ? La réponse à cette question intéresserait tous les acteurs culturels dont les oeuvres sont aujourd'hui pour la plupart menacées par l'apparition du phénomène de la piraterie, l'avènement des nouvelles technologies de l'information et de la communication qui favorisent les téléchargements illégaux, et bouleversant la propriété littéraire et artistique. Aussi, la réponse à cette question peut se retrouver dans les assertions suivantes : une mauvaise volonté politique culturelle et une mauvaise compréhension de l'importance de l'application de ladite loi. L'attente devient trop longue et il n'est pas vraiment intéressant de voter une loi sans l'appliquer, d'autant plus que ladite loi contient les dispositions nécessaires à la protection et s'avère être un texte très indiqué quant aux préoccupations des titulaires des droits d'auteurs et des droits connexes.

Contrairement à la loi de 2008, la Loi n°73-52 ne prend pas en compte tous les aspects de la propriété littéraire et artistique. Aussi, elle ne se préoccupe pas des droits voisins dont les titulaires ne bénéficient pas de la protection qu'elle offre. Fort heureusement, comme nous l'avons vu dans une partie précédente de ce travail de recherche, la nouvelle loi met en oeuvre l'ensemble des doléances présentées pas les acteurs sénégalais de la propriété littéraire et artistique, mais son inapplication totale reste problématique. C'est cela qui a sûrement poussé le secrétaire de

8 Youssou SOUMARE, chef du contentieux au BSDA, DROIT D'AUTEUR AU SENEGAL : Chronique d'une mort annoncée ou promesses de lendemains meilleurs pour le respect d'un principe sacro-saint et universellement reconnu ?

l'association des métiers de la musique, Monsieur Guissé PENE à s'exprimer en ces termes : « Si nous devons juger la musique sénégalaise du côté de l'accompagnement et de la législation, elle est au point mort... »9

Par ailleurs, pour ce qui est de la gestion des revenus et des droits des acteurs de la propriété artistique, principalement du domaine musical, Monsieur PENE déclare: « aucun investissement ne peut être fait à cause de la contrefaçon... cette loi a été promulguée en Janvier 2008, voilà 3 ans et demi qu'elle n'est pas appliquée ; c'est comme si c'est la plus belle femme du monde, mais elle est nue ». Il semble assez aisé de comprendre l'amertume qui habite le secrétaire de l'association des métiers de la musique et à travers lui, tous les protagonistes de la propriété littéraire et artistique évoluant au sein de l'espace culturel sénégalais.

Ainsi, les dispositions de la loi 2008-09 susceptibles de décrets d'application sont les suivantes : l'article 50 concernant les modalités d'exercice du droit de suite par les auteurs et les titulaires de droits connexes. L'article 117 portant sur l'agrément des sociétés de gestion collective de droits d'auteur en ce qui a trait à leur constitution. Il y a également la disposition portant sur le contrôle des associés des sociétés de gestion collective et les modalités d'exercice de ce droit prévu à l'article 123. Un contrôle administratif sous la forme d'une commission permanente de contrôle de cinq membres pour une durée de cinq ans est également prévu à l'article 124. Son organisation et son fonctionnement doivent être précisés par décret. Enfin, l'article 129 concernant la preuve de la matérialité de toute violation d'un droit reconnu par la loi 2008-09 sur le droit d'auteur et les droits voisins doit être précisé également par décret.

Telles sont les dispositions susceptibles de faire l'objet de décret d'application par le gouvernement sénégalais, cela n'est pas encore le cas mais devrait fortement l'être à l'heure qu'il est. Cette situation cocasse s'accompagne également d'un flou juridique, ce qui n'est pas pour rendre service aux acteurs de la propriété littéraire et artistique.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote