WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

Mobilités résidentielles et habitat spontané à  Niamey

( Télécharger le fichier original )
par Bachirou Ayouba Tinni
Université Abdou Moumouni de Niamey Niger - Maitrise  2011
  

précédent sommaire suivant

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

3.4. Un environnement de pauvretéDans cette partie, nous allons décrire le cadre de vie des citadins de case, c'est-à-dire

l'habitat en question, sa localisation, son équipement, son degré de confort afin de faire ressortir les conditions extrêmement difficiles dans lesquelles vivent ces citadins.

3.4.1. Un habitat précaire

Les cases représentent l'habitat dominant des personnes enquêtées. Elles représentent 92% de notre échantillon, le reste est constitué de hangars. Ce type d'habitat se caractérise par leur précarité et le fait qu'il soit très inflammable. En effet, les cases sont construites avec des murs en secco, c'est à dire d'une natte épaisse constitué par des touffes d'herbes entrelacés. Leurs diamètres varient de trois(3) à (4) mètres comme on le voit sur la photo 2 ci dessous.

Photo 2. Habitat précaire au quartier Plateau (Source notre enquête)

Le toit, conique, est constitué par une carcasse recouverte de chaume et souvent de plastique noire pour pallier l'infiltration des eaux de pluie. Les occupants des ces cases font face, durant toute l'année, à des contraintes climatiques à cause de la nature de leur habitat. Aussi, chaque saison vient avec ses contraintes spécifiques. D'abord, pendant la

saison des pluies, ces citadins sont à la merci des averses violentes. En effet, le caractère précaire de leur habitat ne les protège pas contre les fortes précipitations. Ils sont alors contraints de se retrouver avec les femmes, enfants et bagages dans des camps ou sites de sinistrés. Ensuite, pendant la saison froide, ils doivent aussi lutter contre le froid. Cela a d'énormes conséquences notamment sur la santé des enfants qui sont des personnes très vulnérables. De ce fait, ils sont souvent obligés d'allumer le feu dans ces cases avec tout ce que cela comporte comme risque d'incendie. Enfin, pendant la longue saison sèche, ces citadins doivent lutter contre les contraintes de l' harmattan. Ces cases, étant pour l'essentiel, situées à la périphérie, elles cohabitent souvent avec de déchets qui, une fois transportés par le vent, provoquent des maladies. Aussi, ce vent engendre des incendies occasionnant souvent des morts d'homme et d'énormes dégâts matériels. A ces contraintes, s'ajoutent les difficultés quotidiennes de la vie, c'est-à-dire, assurer et satisfaire les besoins alimentaires du ménage.

3.4.2. Un habitat largement situé à la périphérie

Bien que notre étude n'ait pas concerné tous les quartiers de la ville de Niamey, nous pouvons néanmoins tenter de localiser ce type d'habitat à l'échelle de la ville de Niamey. De manière générale, du fait des vagues de déguerpissement ayant touché les occupants des cases et la nouvelle dynamique urbaine; il n'existe pas à Niamey de quartiers spécifiques de cases. Néanmoins, on les retrouve sur des grands secteurs de la ville notamment au centre, squattant des voies publiques, à côté des murs des écoles et sur des parcelles non encore mises en valeur. Ceci, dans beaucoup de quartiers, y compris résidentiels où ces cases contrastent souvent avec les immeubles bien bâtis de la ville.

En outre, on retrouve les cases dans les périphéries de la ville sur des parcelles non viabilisées ou en instance de construction. La dynamique urbaine ayant réduit les possibilités de squatter au centre, les citadins occupant les cases se sont repliés sur les périphéries en suivant le tissu urbain comme sur la figure 2.

40

Figure 2

: Carte de localisation des ménages enquêtés

Selon le site, on les retrouve avec trois types de clôtures qui révèlent d'importantes

Il s'agit:

informations sur les occupants de la parcelle.

40

35

30

25

20

15

10

5

0

Secco

Dur

Absence de
cloture

NB.Ct

Figure 3: Type de clôture des cases (source notre enquête)

- des parcelles clôturées en dur. Ce type de clôture représente 29 % de notre

échantillon. Il est fréquent au centre ville sur des parcelles en instance de mise en valeur ou des parcelles gelées. Dans ce cas, le plus souvent, l'occupant est un parent ou une connaissance du propriétaire de la parcelle qui lui confie l'entretien de la parcelle en attendant une éventuelle mise en valeur. Il arrive aussi que l'occupant n'ait aucun lien avec le propriétaire. C'est notamment le cas où le citadin est un squatter que le nouvel acquéreur de la parcelle trouve sur place et recrute comme gardien pendant la construction du mur ou de la maison.

- Des parcelles clôturées en secco, elles représentent 34% de notre échantillon. Les clôtures en secco sont souvent l'apanage des squatters qui, conscients de la précarité de l'occupation, utilisent des seccos ou du bois pour cacher l'intimité de leurs familles. On les retrouve dans les grandes artères de la ville et à la périphérie. Elle est aussi l'apanage d'une faible proportion de ménages propriétaires de leurs parcelles mais qui n'ont pas les moyens de les mettre en valeur.

Enfin, on retrouve ce type de clôture pour les cas de personnes qui occupent des parcelles d'un parent ou d'une connaissance.

~ Des parcelles sans clôture, elles représentent 37% de notre échantillon. Elle est l'apanage des squatters occupant les rues, les devantures des édifices publics. A ce niveau, la proximité de l'espace squatté et la précarité de l'occupation ne permettent pas d'ériger une clôture comme on le voit sur la photo 3. Ces espaces, occupés par les cases traduisent une marginalisation spatiale. Car même les cases situées au centre vivent dans des situations précaires. Les occupants sont surtout exposés à des déguerpissements selon l'humeur des autorités communales. En outre, leur localisation à la périphérie est le symbole même de marginalisation spatiale. En effet, cette localisation traduit les contraintes d'accès au logement au centre ville. Au delà de leur localisation, analysons à présent les équipements de ces habitats.

Photo 3. Habitat de case sans clôture (Source notre enquête)

42

précédent sommaire suivant






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Des chercheurs qui cherchent on en trouve, des chercheurs qui trouvent, on en cherche !"   Charles de Gaulle