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Export: comment expliquer les résultats Français, faut-il envier l'Allemagne?

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par William Genis
Skema business school - Master 2 2012
  

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2) La compétitivité : salariés et coût du travail

A) PRODUCTIVITE HORAIRE ET TEMPS DE TRAVAIL

Comme le montre le tableau ci-dessus issu d'un rapport du sénat datant de 2009, sur une période de sept années, la France a créé plus d'emplois que l'Allemagne en valeur relative. En parallèle, la productivité horaire frangaise a progresser plus vite qu'en Allemagne : une amélioration de 21% depuis 1999 pour la France, contre 14% pour l'Allemagne. Enfin, les deux pays connaissent une diminution générale du temps de travail, plus important pour l'Allemagne que pour la France.

Il existe en fait un lien entre la diminution du temps moyen de travail et la croissance de la productivité horaire : le partage du travail permet a de plus nombreux séniors et non qualifiés de travailler, et par conséquent la « qualité » moyenne des travailleurs diminue. Il est donc logique que la productivité frangaise progresse plus vite que la productivité allemande. Ainsi les arguments qui consistent a mettre en avant la loi sur les 35h comme fondamentales dans le ralentissement de la croissance frangaise, et donc de ses exportations, sont a nuancer.

D'après Martine Aubry, un ouvrier de l'industrie allemande travaille en moyenne 150h* de moins par an qu'un ouvrier frangais. On pourrait donc conclure que l'industrie allemande travaille moins vite, et moins longtemps que l'industrie frangaise. Ce n'est donc pas cet aspect qui explique les meilleurs résultats de l'Allemagne.

*En réalité la durée hebdomadaire du temps de travail des salariés a temps plein en France et en Allemagne connait un écart de 18 minutes en faveur de l'Allemagne en 1990 qui a augmenté jusqu'à 2h12 en 2002, lors de l'apogée des 35 heures, pour se stabiliser a 1h12 en 2010. D'après Laurence Parisot, «1h12 par salarié par semaine par année, c'est considérable en capacité et effort de production. La durée du travail a toujours un effet sur la compétitivité de notre pays et le nier revient a refuser de voir la réalité en face.* Cet écart important ne concerne toutefois que les salariés a temps complet. Car, en intégrant ceux a temps partiel (2 % des emplois en Allemagne, contre 13,3% dans l'Hexagone), un actif occupé travaille 164 heures de plus par an en France. Et ce malgré une productivité horaire du travail, bien qu'en baisse depuis 2003, encore supérieure a celle de l'Allemagne.

B) LE COUT DU TRAVAIL

D'après Francois Fillon, le coat du travail était plus faible en France qu'en Allemagne, mais le dépasse depuis peu et se place en moyenne 20% au-dessus de la moyenne de la zone Euro suite a une forte augmentation depuis 2003.

Laurence Parisot également parle beaucoup de l'évolution du coat du travail entre la France et l'Allemagne, un paramètre directement lié a la durée du travail et crucial en matière de compétitivité. D'après elle, l'avantage serait nettement en faveur de l'Allemagne : alors que le coat horaire de la main-d'ceuvre - «en intégrant les allégements de charges», était inférieur de 2 euros en France en 1990, il a dépassé celui de l'Allemagne après la mise en place des 35 heures, en 2003, pour atteindre 37,20 euros en 2010, contre 30,2 outre- Rhin. Soit «un écart de 23%».

Martine Aubry, quand a elle renie tout problème lié au coat du travail. Qu'en est-il réellement ?

D'après l'INSEE, en 2008, la France et l'Allemagne avait 21 centimes d'écart dans le coat horaire du travail moyen des industries manufacturières : 33,16€ pour la France, 33,73€ pour l'Allemagne.

Un exemple frappant qui prouve bien que quoi qu'il en soit le coat du travail n'est
pas le nceud réel du problème est l'évolution de ce dernier dans le secteur
automobile : avant les années 2000, la France avait continuellement un coat du

travail inférieur a l'Allemagne dans ce secteur. Depuis 2000, la différence s'est érodée et s'est même inversée. Pour autant, personne n'osera affirmer que c'est la raison pour laquelle l'industrie Automobile frangaise est moins performante, la raison se trouve plutôt du côté de la stratégie industrielle des groupes, et probablement également de leurs produits.

Enfin, le coat du travail a continuellement diminué en France jusqu'en 1996, stagné ensuite et raugmente depuis une dizaine d'année, plutôt plus vite qu'en UE (2,2% en moyenne en 2011 pour 3,8% en France). Cela mis en avant, on ne peut renier l'implication du coat du travail dans les problèmes de compétitivité. C'est la raison pour laquelle le gouvernement précédent souhaitait réaliser des réformes telles que la TVA dite sociale, ou d'offrir la possibilité aux employeurs de laisser les salaires et ou le temps de travail flexibles en fonction des « carnets de commandes » des entreprises. Bien sur, en période d'élections ces sujets clivant sont compliqués a mettre en oeuvre rapidement, et ont même été largement abandonnés avec la victoire de Francois Hollande.

Finalement, le coat du travail est un problème qui est très largement accentué par un manque de démarcation des produits frangais. En gardant l'exemple de l'industrie automobile, la comparaison avec l'Allemagne est pertinente : La France a perdu en coat du travail relatif ces dernières années, et n'a pas su compenser par une montée en gamme ou une hausse de la productivité. Elle a opté pour une stratégie inverse de celle de l'Allemagne. Quand cette dernière s'est spécialisée dans le haut de gamme pour se démarquer des pays émergents, la France a baissé en gamme, se positionnant essentiellement sur des produits de moyenne gamme.

En réalité, le couple coat du travail/compétitivité doit être analysé ensemble pour être pertinent : le problème de la France ne réside donc pas nécessairement dans son coat du travail, raisonnable ou dans sa compétitivité (les salariés frangais sont a la troisième place en termes de compétitivité dans le monde) mais dans une dégradation du couple coat/compétitivité : le coat du travail augmente plus rapidement que la productivité.

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"Ceux qui rêvent de jour ont conscience de bien des choses qui échappent à ceux qui rêvent de nuit"   Edgar Allan Poe