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Le Front Farabundo Marti de Libération Nationale au Salvador: 1980- 2009

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par Kacou Elom Jean-Michel ADOBOE
Université de Lomé Togo - Maà®trise en histoire contemporaine 2010
  

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2.2. L'alliance révolutionnaire : le FDR et le FMLN

L'espace politique salvadorien jusqu'aux milieux des années 1970 était caractérisé par la multiplication d'organisations à caractère révolutionnaires. Ces groupes parfois opposés sur le plan idéologique et stratégique, venaient conforter les divisions et la faiblesse de l'ensemble de la gauche révolutionnaire. Or qu'est-ce qu'il fallait améliorer surtout pour venir à bout d'un pouvoir politique dictatorial et atteindre ses objectifs ?

Une fois conscientes que le succès politique au Salvador réside dans la mise en place d'une solide et véritable alliance pour la révolution, les différentes organisations révolutionnaires essayeront bon gré malgré de s'entendre et de s'unir pour une cause commune à tous. Les expériences de regroupement à travers les différentes coordinations tant dans le contexte des mouvements de masse, des partis politiques que des mouvements de guérilla en témoignent des actions concrètes en vue d'une alliance révolutionnaire. Mais cela restait aussi insuffisant, il fallait aussi s'allier avec les différents partis d'opposition et dépasser les différends sur le plan idéologique et de la stratégie politique à adopter. C'est dans ce sillage qu'un pas fut franchi pour aboutir à une alliance révolutionnaire : c'est l'alliance révolutionnaire FMLN-FDR.

Il faut ajouter aussi que les fronts ont tout d'abord mis sur pied une structure de direction de l'alliance, compétente pour tous les aspects non militaires de l'action révolutionnaire : la commission politico-diplomatique dont Guillermo Ungo assuma la présidence et qui comprenait sept membres : un représentant des cinq composantes du FMLN, ainsi que les leaders du MNR et MPSC. Cette commission créée en janvier 1981 par l'alliance FMLN-FDR était destinée à développer une offensive diplomatique à l'échelle mondiale. Elle avait des finalités à atteindre : « Son but est de faire connaître le programme de gouvernement du FMLN-FDR et de démasquer la position hypocrite des Etats-Unis en dénonçant des interventions extérieures qui menacent toute la zone des caraïbes. Elle doit aussi chercher une issue politique et appeler les nations démocratiques à la solidarité. Elle a engagé une action systématique et intense dans tous les pays du monde, soit par ses représentants permanents (c'est le cas en France), soit par des délégués auprès des grandes organisations internationales, en particulier lors des sessions sur les droits de l'homme. Elle est présente à la dernière session de l'assemblée générale des Nations Unies. » (Erdozain et Barth 1982 : 34).

Mais malgré cette alliance, les moments de tensions subsistèrent toujours en vertu des considérations politiques et idéologiques de chacun. Néanmoins des accords furent signés pour essayer de fortifier cette alliance. C'est le cas d'un nouvel accord FMLN-FDR signé en décembre 198654(*), qui « remet à jour les termes de l'alliance » en ouvrant largement la porte à des évolutions indépendantes de chacune des composantes. Cet accord reconnaît l'existence de « différentes conceptions idéologiques » et l' « autonomie des partis », écarte « dogmatisme et hégémonie » et précise les caractéristiques et les objectifs politiques de chacun : « tandis que le FMLN maintient et développe une aspiration et une politique d'unité afin de constituer un parti unifié, le FDR est formé d'organisations politiques et sociales (...) cherchent à préserver leur propre identité. » (Rouquié 1991 : 104).

Les origines de la guerre civile, qui embrasa le pays à partir de 1980 eurent pour cause essentielle la situation défavorable qui prévalait dans les années 1970. C'était une situation marquée par la frustration née de nombreuses inégalités sociales et d'un régime dictatorial basé sur la répression. Cela entraîna le développement de formations révolutionnaires, qui fort du contexte de l'époque où des révolutions ont ébranlé des régimes dictatoriaux particulièrement à Cuba (1959) et au Nicaragua (1979), vont se lancer dans la lutte armée en vue d'instaurer par tous les moyens une société salvadorienne plus juste et démocratique.

Néanmoins pour arriver et faire face à un régime dictatorial soutenu par les grandes puissances à l'instar des Etats-Unis dans leur lutte contre le communisme, il était impérieux pour les différentes organisations révolutionnaires de s'unir. Cette unification se concrétisera malgré les divergences politiques et idéologiques par la formation de la coordination révolutionnaire de masses (CRM) ; de la Direction révolutionnaire unifiée (DRU), et le Front démocratique révolutionnaire (FDR). Et plus tard la formation de l'alliance entre le FMLN et le FDR : c'est l'alliance révolutionnaire du FMLN-FDR.

C'est de cette alliance révolutionnaire, que les mouvements révolutionnaires, surtout les organisations de guérilla réunies au sein du FMLN, se lancèrent de pleins pieds dans la lutte armée. Le pouvoir en place eut donc à faire face à une opposition ferme et « unie » dans sa lutte pour la justice sociale au Salvador.

* 54 Dont le texte fut rendu public par le MPSC dans son organe Vispera, décembre-janvier 1986 (Rouquié 1991 : 103).

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