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Contribution de la gestion des Réserves de biosphère au développement économique local: cas de la Réserve de biosphère de la Pendjari au Bénin

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par Alassane OSSENI INOUSSA
Université d'Abomey- Calavi Bénin - DESS gestion des projets et développement local 2009
  

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1.2.1.2. INTERÊT DE L'ETUDE

La perception apparemment « gratuite » des ressources naturelles amène les populations à adopter des comportements assimilables à leur gaspillage sans penser aux conséquences néfastes susceptibles d'en découler. Ce qui nécessite un changement de comportement devant contribuer au développement humain durable.

Pour y parvenir, les normes aussi bien nationales qu'internationales imposent, dans le cadre de l'élaboration des projets, la réalisation d'étude d'impact environnemental en vue de la préservation des ressources naturelles bénéfiques pour les générations aussi bien présentes que futures.

Dans les pays sous-développés, en vue d'assurer la viabilité du facteur de production « terre », il est nécessaire d'adopter des comportements qui engendrent les effets bénéfiques sur l'environnement et réduisent les effets néfastes afin de garantir son utilisation durable.

L'atteinte de cet objectif passe par une prise de conscience des différents acteurs à travers des réflexions susceptibles d'aboutir à la mise en oeuvre de mécanismes et politiques permettant de

rentabiliser la gestion des ressources naturelles surtout celles des aires protégées au profit des populations riveraines capables de s'investir dans d'autres secteurs économiques.

C'est ce à quoi nous tenterons de répondre à travers la présente étude.

1.2.1.3. REVUE DE LITTERATURE

Cette revue de littérature porte sur les notions essentielles qu'aborde la présente étude à travers une synthèse des résultats des différentes réflexions menées dans ce domaine. Il s'agit de :

? la notion de la gestion des aires protégées comme outil de protection et de conservation de

l'environnement mais aussi de développement économique ;

? la décentralisation état des lieux et perspectives au Bénin ;

? la notion de développement local.

1.2.1.3.1. La gestion des aires protégées : un outil de protection et de conservation de l'environnement mais aussi de développement économique

Beaucoup d'études ont montré le danger que court l'humanité toute entière si rien n'est fait quant à la protection de l'environnement d'où la nécessité de mettre en place des outils appropriés pour garantir un cadre de vie agréable aussi bien pour les générations présentes que futures.

Pour y parvenir, l'un des moyens est la conservation qui constitue un outil important en ce sens que l'importance de l'intérêt à elle accordé se manifeste par le nombre de plus en plus grandissant des Organisations Non Gouvernementales (ONG) locales et d'autres structures dont l'influence sur les politiques nationales de conservation s'est souvent avérée positive.

Les aires protégées d'Afrique avec leurs faunes et flores sauvages sont des produits à haute valeur commerciale. Ces ressources renouvelables sont une source de revenus à travers les activités touristiques et commerciales puis la production des biens de consommation et d'autres produits utiles aux communautés rurales.

Cependant, précise MENGUE-MEDOU << la protection de plusieurs aires protégées est compromise à cause principalement de l'augmentation de la population ». La croissance démographique impacte directement l'environnement, en raison des besoins vitaux à satisfaire. Aussi ajoute-t-elle, << plusieurs autres facteurs menacent la gestion des aires protégées, notamment le manque de ressources financières pour assurer leur conservation à long terme ».

Selon certaines études, les mécanismes de création des aires protégées ne sont pas exempts de problèmes en raison des critères de choix des zones. De nombreux aires protégées ont été désignées comme telles sur la base de critères non liés à leur importance pour la diversité biologique, mais plutôt en vertu de leur intérêt touristique, récréatif, historique ou culturel ou simplement parce que les terres qui les composent ne présentent guère d'intérêt pour d'autres utilisations.

Or, la taille, la forme et l'emplacement de nombreuses aires protégées n'offrent pas les conditions les plus adaptées à la conservation d'où leur vulnérabilité à des influences négatives telles que la chasse illicite et les empiétements de l'agriculture, etc.

La création des aires protégées a souvent conduit à l'expropriation de populations vivant sur ces territoires. Cette situation engendre beaucoup d'incompréhension, de révolte et de comportements prédateurs liés à un très fort sentiment de confiscation de la ressource. SOURNIA (1990) indique que « Les espaces protégées ont ainsi fait l'objet de multiples convoitises de la part des braconniers, des défricheurs, voire des mouvements rebelles et des forces armées ».

Les aires protégées demeurent aux yeux des villageois les seules bonnes terres pour le développement de leurs activités agricoles et les considèrent comme la seule solution à leurs besoins fonciers. On note donc une certaine privation des peuples qui ne cherchent qu'à survivre par la satisfaction de leurs besoins quotidiens.

En général, les classements des aires protégées ne tiennent pas, souvent, compte du partage rationnel entre espace à protéger et l'espace cultivable nécessaire pour une population en expansion, ce qui induit des manques à gagner. Pourtant, les politiques de conservation sont censées être non seulement des actions de protection physique du territoire mais elles devraient aussi tendre à améliorer les conditions naturelles favorables à la survie des populations locales. Malheureusement, la mise en place des aires protégées n'est pas précédée et suivie de mesures d'accompagnement telles que l'amélioration des terres cultivables, l'évaluation des besoins des populations, l'évaluation de leurs modes alimentaires....., qui devraient permettre aux aires protégées de jouer pleinement leur rôle, qui est, à la fois, écologique, économique et social. C'est ce qui amène Badiane et al. (1996), cité par MENGUE-MEDOU, à affirmer que « les arrêtés de classement mettent l'accent sur la protection des terres comme seule et unique finalité ». Ainsi, au lieu d'être un moteur du développement économique des régions qui sont rurales à plus de

90%, les aires protégées sont devenues, << des garde-manger entourés par la faim » (Sournia, 1990).

En dehors des problèmes d'installation engendrés aux populations, par la création des aires protégées dans une zone, on note que lorsqu'elles ne sont pas exclues des zones classées, ces populations sont confrontées à de multiples autres problèmes liés à l'augmentation des troupeaux d'animaux dans ces réserves, troupeaux qui ne sont pas contrôlés par les administrations locales. Ainsi, les villageois se plaignent régulièrement de la destruction de leurs cultures agricoles par les éléphants, les phacochères et les singes, qu'ils n'ont même pas le droit de chasser. Parfois, cela appelle des réactions de la part des villageois qui répondent à ces attaques par l'organisation de façon clandestine des battues dans le but de s'approvisionner en protéines animale et pour réduire l'impact des animaux sur leurs plantations. Pour MENGUE-MEDOU << Des populations victimes des expropriations se manifestent par des coupes anarchiques de bois, des défrichements illicites, une réinstallation illégale des villages jadis déplacés et la destruction massive de la faune sauvage ».

Ce genre de destruction délibérée par les villageois des ressources naturelles au sein des aires protégées illustre qu'il existe dans les pays africains un conflit entre les programmes de conservation initiés par les Etats et les besoins de la population locale. Ce qui met en danger les aires protégées.

Un autre aspect de l'hostilité des populations à l'égard des parcs nationaux et des aires protégées est la revendication visant la réduction ou même l'élimination des aires protégées, afin de libérer des terres pour leurs besoins. Selon MENGUE-MEDOU, ces revendications suivent deux grandes orientations à savoir :

? le déclassement pur et simple des aires protégées, attitude qui traduit un rejet catégorique de l'existence du domaine réservé ;

? et une tendance plus modérée qui reste favorable à l'existence des zones protégées, tout en laissant les populations continuer à exercer leur droit d'usage des terres.

Puis elle conclut que << la conservation des aires protégées est compromise non seulement dans les zones à forte densité de la population mais aussi lorsque la surveillance n'est pas accrue ».

Le financement des aires protégées est assuré par des apports gouvernementaux, de bailleurs de fonds et des recettes propres découlant des activités touristiques. Un grand nombre de gouvernements estiment que les zones protégées doivent couvrir leurs propres charges. Certaines

d'entre elles sont hautement rentables et rapportent des recettes élevées grâce au tourisme. D'une façon plus générale, les zones protégées jouent un rôle économique important.

Ainsi, en Afrique, il existe une grande disparité entre les budgets alloués, par chaque pays, pour la gestion des aires protégées, ce qui reflète l'importance que les gouvernements accordent à ce secteur. Le manque chronique de ressources financières pour couvrir le coût des mesures requises pour la conservation représente un des principaux facteurs qui limitent l'efficacité de la conservation de la biodiversité dans la plupart de ces pays. La nécessité d'améliorer le financement national des aires protégées et d'obtenir des sources de financements extérieurs fait l'objet de débat et de réflexion permanents et mêmes d'initiatives novatrices de la part des responsables chargés de les gérer.

Outre le problème de sous financement, les organismes gouvernementaux sont fortement handicapés par leur fréquente incapacité à conserver les fonds collectés dans les aires protégées. Leur manque d'autonomie financière limite souvent les initiatives visant à établir des liens avec le secteur privé. Une modification des structures institutionnelles pourrait être un autre moyen d'apporter des changements importants aux modes de financement et de gestion des aires protégées car il est nécessaire de pouvoir compter sur un soutien systématique et constant pour assurer la conservation de façon efficace et durable, dans un cadre institutionnel approprié.

Au Bénin, le cadre institutionnel des aires protégées indique que leur gestion ne se fait pas de manière autonome. Elle est souvent associée avec une structure dominante comme les Ministères de l'Agriculture, de l'Elevage et de la Pêche ou de l'Environnement et de la Protection de la Nature. Seuls quelques pays ont des structures indépendantes qui gèrent les aires protégées. Ainsi, les structures qui gèrent les aires protégées sont associées avec les services forestiers dont l'administration varie à l'intérieur du pays d'un gouvernement à l'autre. Il peut arriver que la gestion des aires protégées soit sous la supervision de plusieurs départements ministériels, ce qui complique davantage leur administration et crée des problèmes supplémentaires.

Dans certains pays surtout anglophones, il existe des incitations pour le secteur privé à posséder leurs propres aires protégées, c'est le cas en Afrique du Sud. Pour ce qui concerne les capacités humaines à gérer les aires protégées, les écoles formant des spécialistes dans le domaine de la gestion des réserves de faune sont insuffisantes en Afrique malgré les énormes atouts dont regorgent ses aires protégées.

Les aires protégées, lorsqu'elles fonctionnent correctement, remplissent trois rôles principaux à savoir :

n la conservation in situ de la diversité des écosystèmes et des paysages naturels et semi naturels ;

n la création de zones de démonstration écologiquement durables des terres et des ressources ;

n et la fourniture d'un appui logistique à la recherche, au suivi, à l'enseignement et à la formation en matière de conservation et de durabilité.

Ces fonctions sont liées grâce à un système de zonage consistant à définir :

n une ou plusieurs zones centrales, où l'ingérence humaine est minimale ;

n une zone concentrique qui sert de tampon et accueille davantage d'activités humaines, comme la recherche, l'éducation à l'environnement et la formation, ainsi que des activités de tourisme et de loisirs ;

n et une zone de transition située vers l'extérieur sert de lien avec le reste de la région dans laquelle se trouve la réserve et permet de promouvoir notamment des activités de développement, par exemple la recherche expérimentale, les établissements humains et l'agriculture.

Pour rendre plus efficace la gestion des aires protégées, il est essentiel que la qualité de cette gestion soit encore plus importante que leur étendue, c'est-à-dire que quelque soit la taille la gestion doit être rigoureuse en vu de son efficacité.

Diverses publications font état des menaces qui pèsent sur les aires protégées du fait des problèmes concernant leur gestion. Il est établi une liste des menaces et des facteurs qui compromettent fortement l'efficacité de la gestion des aires protégées à savoir : le manque de fonds ; la pénurie du personnel qualifié ; la faiblesse institutionnelle ; l'absence d'appui politique ; la faiblesse du cadre juridique et de l'application de la réglementation ; l'insuffisance de la communication avec les résidents locaux et de leur participation à la planification de la gestion ; le manque de coordination entre les organisations participant à cette gestion ; l'absence de plans d'utilisation des sols de portée générale et la délimitation inadéquate des zones à protéger.

Contrairement au mode de gestion caractérisée, autrefois, par le monopole du gouvernement
central en matière de contrôle à travers le protectionnisme, l'exclusion des populations locales, et
fréquemment, l'interdiction des utilisations traditionnelles de la faune et de la flore, il est mis en

oeuvre de nouvelles approches fondées sur l'implication des populations, donc la gestion participative.

La reconnaissance de l'importance de faire en sorte que les populations rurales vivant dans les aires protégées ou à proximité de celles-ci se sentent directement concernées par la biodiversité s'est manifestée à travers les projets intégrés de développement et de conservation dont le CENAGREF au Bénin.

L'Etat reconnaît le droit aux populations locales de s'organiser pour assurer progressivement des responsabilités dans la gestion des ressources naturelles. Dans les localités où il existe déjà des structures organisées, la nouvelle politique recommande leur renforcement. La création de structures organisées dans les localités où il n'en existe plus permet de disposer d'un cadre de concertation pour élaborer les plans d'aménagement et d'exploitation rationnelle des ressources naturelles.

1.2.1.3.2. La décentralisation : état des lieux et perspectives au Bénin

Comme le définit le dictionnaire Larousse (2008), la décentralisation est « un système d'organisation de structures administratives de l'Etat qui accorde des pouvoirs de décision et de gestion à des organisations autonomes régionaux ou locaux (collectivités locales, établissements publics) ».

La loi N°97-028 du 15 janvier 1999 portant organisation de l'administration territoriale de la République du Bénin stipule en son article premier que : « l'administration territoriale de la République est assurée par les autorités et services déconcentrés de l'Etat et par les collectivités territoriales décentralisées dans le cadre défini par la loi ; les circonscriptions administratives sont les départements ; il est créé une collectivité décentralisée qu'est la commune. D'autres collectivités décentralisées peuvent être créées par la loi. ». La décentralisation engendre une nouvelle forme de gestion publique et la transformation des citoyens en acteurs de leur propre développement.

Les acteurs clés dans la décentralisation sont : l'Etat, les collectivités territoriales, la société civile, les partenaires techniques et financiers. Selon ACACHA (2009) « il faudrait connaître certaines propriétés telles que : le statut, la territorialité, la structure organisationnelle, le financement, la mission, les fonctions exercées, les objectifs poursuivis, le processus décisionnel afin de localiser chaque acteur au bon endroit ».

Les enjeux liés aux actions des acteurs sont :

- la satisfaction des besoins fondamentaux des populations ;

- l'amélioration et la préparation d'un environnement propice à l'épanouissement des populations présentes et de leur descendance ;

- la participation des populations à la gestion des affaires locales et à l'élaboration et la mise

en oeuvre du programme de développement communal ;

- la participation des populations à l'aménagement et à la gestion durable de l'espace et des

ressources naturelles communales de façon équitable et la mobilisation des ressources.

Au Bénin, les capacités humaines des acteurs locaux sont caractérisées par leur faiblesse. Plusieurs contraintes objectives limitent l'impact des actions entreprises en leur faveur à savoir :

- Capacités d'acquisition limitée ;

- Hétérogénéité des niveaux de formation ;

- Dispersion géographique ;

- Manque de suivi et même de politique de renforcement des capacités.

Le personnel des collectivités territoriales est peu nombreux et les conditions actuelles qui le régissent ne contribuent pas à sa motivation. Ce qui constitue un frein au décollage de bon nombre de communes.

L'exercice de la tutelle met en exergue les relations nécessaires entre les collectivités territoriales et le pouvoir central. L'Etat continue d'assurer sur l'ensemble du territoire ses fonctions de souveraineté.

Le transfert des compétences et des ressources consacre le principe de la gestion par les collectivités décentralisées des affaires qui leur sont dévolues par la loi. Mais il n'existe toujours pas un cadre exhaustif permettant de préciser l'ensemble des compétences et moyens transférés, les conditions de ces transferts ou encore les nouvelles collaborations qui doivent s'établir entre les collectivités et les services de l'Etat.

Toutefois, ce transfert de compétences peine à prendre corps en raison du manque de volonté politique qui se matérialise à travers l'état des lieux sur la déconcentration au Bénin. Notons que, dans le contexte de la réforme de l'administration territoriale en cours au Bénin, la déconcentration apparaît comme le corollaire incontournable de la décentralisation en raison de l'expertise dont ont besoin les communes pour leur développement.

L'efficacité des élus locaux dépendra du degré de déconcentration de l'administration étatique. Il est souhaitable que les moyens soient mis à disposition pour l'accompagnement des communes, gage d'un véritable développement à la base. La déconcentration passe par la réalisation des mutations nécessaires par l'administration centrale afin d'être plus proche des populations à la base.

Le cadre retenu pour le découpage territorial crée des situations de conflit qui bloquent l'initiative des communes, avec un impact direct notamment sur le degré d'adhésion aux décisions communales ainsi que la mobilisation des recettes fiscales.

La lenteur ou l'absence de transfert des ressources et des biens de l'Etat aux collectivités territoriales constitue un obstacle majeur à la mise en oeuvre de la décentralisation.

1.2.1.3.3. Le développement local

Couramment, on confond croissance et développement. Or, ce ne sont pas des synonymes. Le développement implique accroissement de bien-être et changement dans la structure économique et sociale. Il engage une société sous tous ses aspects. La croissance est une notion plus simple. Elle se réfère à un accroissement des activités de production de biens et services mais n'implique pas nécessairement des changements dans la structure, ni n'engage une société sous tous ses aspects.

Le concept de développement contiendrait donc l'idée de croissance. Ainsi, la notion de développement englobe une multitude de composantes économiques, sociales et politiques et doit tenir compte des valeurs et attitudes d'une population.

Le développement local est un processus de prise en charge du développement par la société, donc par les hommes et les femmes qui y vivent d'où le rôle d'acteur de développement. Pour DEJARDIN et al. (1998), << le développement local n'est pas un processus de fermeture sur soi, mais plutôt une manière de tirer avantage de ses possibilités pour façonner sa réalité ». Il est par essence endogène.

Selon DEJARDIN et al. (1998), << le développement économique n'est pas un phénomène spatialement homogène ». Des différenciations apparaissent, qu'elles soient internationales ou qu'elles résultent de comparaisons entre entités territoriales plus restreintes.

C'est ce qui amène COURLET et al. (1998) à affirmer que <<un modèle de développement
endogène est basé sur l'utilisation des ressources locales, la capacité de contrôle au niveau local

du processus d'accumulation, le contrôle de l'innovation, la capacité de réaction aux pressions extérieures et la capacité d'introduire des formes spécifiques de régulation sociale au niveau local favorisant les éléments précédents».

Ainsi, le développement local se rapporte à des actions territoriales conscientes qui influencent l'émergence d'activités économiques. L'expansion économique du territoire s'en ressent ; contrairement au développement exogène où, le territoire concerné est considéré comme passif. Un territoire doit chercher à transformer les caractéristiques qui sont les siennes et à créer un certain nombre d'avantages qui lui sont spécifiques. Cette démarche volontaire est susceptible de renforcer l'attractivité du territoire. Les acteurs politiques et socio-économiques du territoire s'engagent alors dans un processus de développement qui prend en comptes leurs spécificités.

Le développement local se caractérise à travers des éléments ci-après :

n il n'y a pas de modèle unique de développement local;

n le développement local comporte une dimension territoriale;

n le développement local s'appuie sur une force endogène;

n le développement local fait appel à une volonté de concertation et la mise en place de mécanismes de partenariat et de réseaux ;

n il intègre des dimensions sociales aussi bien qu'économiques ;

n il implique aussi une stratégie participative et une responsabilisation des citoyens envers la collectivité.

Pour mieux comprendre le concept de développement local, il faut introduire quelques notions nouvelles telles que : communauté locale, autorités locales et sa dimension humaine.

La communauté locale est un regroupement organisé sur un territoire naturellement et historiquement constitué. Elle est composée de valeurs, de personnes, d'institutions, d'entreprises, d'activités et de ressources. Ce territoire forme une zone à l'intérieur de laquelle la majorité des travailleurs peuvent changer d'emplois sans avoir à déménager ; ce que d'aucuns appellent « une zone d'emplois », COURLET et al. (1998). On peut affiner la définition en y ajoutant un critère de « cohérence économique et sociale », COURLET et al. (1998). La communauté locale est capable de générer ses propres objectifs ou projets et de se définir par rapport au cadre régional, au cadre national et aux autres communautés.

Le niveau local est caractérisé par la présence d'autorités locales. Ce sont des pouvoirs politiques
responsables devant la population ; des pouvoirs qui bien qu'encadrés par des niveaux politiques

supérieurs peuvent lever des taxes et initier ainsi des actions originales au niveau des communautés locales. C'est une caractéristique intéressante qui peut se transformer en véritable levier de développement. Un autre aspect important du niveau local est la dimension humaine de son organisation, de ses initiatives et de ses actions. Pour DEJARDIN et al. « Le niveau local est l'environnement immédiat dans lequel la plupart des entreprises et en particulier les petites se créent et se développent, trouvent des services et des ressources, dont dépend leur dynamisme et dans lequel elles se raccordent à des réseaux d'échange d'information et de relations techniques ou commerciales ».

Le développement économique local est celui qui émerge des initiatives et du dynamisme des communautés locales. Il valorise aussi des pratiques très imaginatives, les ressources humaines, financières et matérielles locales et, il suscite des comportements novateurs axés sur la prise en charge, la créativité et l'esprit d'entreprise.

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