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Contribution de la gestion des Réserves de biosphère au développement économique local: cas de la Réserve de biosphère de la Pendjari au Bénin

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par Alassane OSSENI INOUSSA
Université d'Abomey- Calavi Bénin - DESS gestion des projets et développement local 2009
  

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1.2. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE ET METHODOLOGIE DE RECHERCHE

1.2.1. CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE

1.2.1.1. Problématique

Depuis l'avènement du renouveau démocratique (en février 1990), le Bénin s'est engagé dans un régime politique qui a touché les domaines de la vie sociale et économique. Depuis lors, des notions telles que le libéralisme économique, la décentralisation, la déconcentration, le développement économique local, le développement humain durable, font partie des discours et débats entre différents acteurs sociaux, économiques et politiques.

En effet, le libéralisme économique amorcé par le Bénin n'a pas modifié, jusqu'à présent, les fondamentaux de son économie qui reste tributaire, dans une large proportion, du secteur agricole. Ce secteur emploie 75% des actifs, réalise 80% des recettes d'exportation et contribue pour 38% au Produit Intérieur Brut (PIB) juste derrière le secteur tertiaire pour 49% du PIB mais loin devant le secteur secondaire pour 13% du PIB, (INSAE, 2007). Ainsi, les différentes stratégies de développement définies ces dernières années placent le secteur agricole au coeur de la croissance économique et du développement socio-économique, et partant de la réduction de la pauvreté.

Or, comme l'économie de la majorité des pays en développement, l'économie béninoise repose essentiellement sur l'exploitation et la valorisation économique de ses ressources naturelles, principalement les sols, les forêts, l'eau, la faune et la flore. Cette situation est renforcée par des facteurs tels que : la pression démographique, les mauvaises pratiques de gestion et d'exploitation des ressources naturelles, l'absence ou l'inefficacité des outils de planification et de gestion et l'existence de conflits quant à la possession et l'utilisation de ces ressources qui constituent des menaces sérieuses pour le milieu naturel dans son ensemble et, en conséquence, pour les populations qui en dépendent.

Dans le contexte de la décentralisation, c'est au niveau local c'est-à-dire dans les communes, les
villages que se vivent les lourds défis posés par le développement du levier économique qu'est le
secteur agricole, par la gouvernance à l'écoute des citoyens et par l'implantation de services et

infrastructures à la disposition de tous. Le développement économique au niveau de chacune de ces communautés de base offre une voie privilégiée pour une variété de stratégies et d'initiatives porteuses et durables.

Mais il reste conditionné par l'existence de potentialités et de capacités des différents acteurs locaux à cerner les opportunités disponibles et à définir des stratégies efficaces de mise en oeuvre. Ainsi, les processus de développement économique au niveau local peuvent difficilement être laissés à des mécanismes spontanés de croissance. Ils doivent être soutenus par certains éléments de base comme : l'orientation vers les productions qui valorisent les potentialités locales ; la création des conditions d'accès au financement ; l'amélioration des qualifications du marché du travail et la génération d'un système d'infrastructure de soutien.

Si l'agriculture est un utilisateur important de ressources en sol et en eau, il lui est indispensable de préserver la quantité et la qualité de ces ressources afin de rester viable. Cette utilisation est d'autant plus accrue dans le contexte d'intensification agricole qui implique l'utilisation, à grande échelle, d'intrants agricoles et de superficies exploitables.

En effet, il convient de souligner qu'il subsiste une relation fondamentalement paradoxale entre le développement agricole et la préservation de l'environnement car il est difficile de concilier ces deux contraintes majeures renforcées par la pression démographique qui engendre davantage de bouches à nourrir dont les besoins ne se limitent pas seulement à l'alimentation. D'où la nécessité d'une croissance économique fondée, en milieu rural, sur le secteur primaire tributaire d'un patrimoine foncier disponible et sécurisé.

Selon BEHANZIN (2007), << au plan foncier, le Bénin dispose des ressources en terres importantes pour son agriculture. Cet avantage en dotation naturelle à l'échelle du pays cache cependant beaucoup de disparités qui sont relevés entre les départements et à l'intérieur de ceuxci. Dans les départements du Nord il existe encore d'énormes potentialités en terre à l'exception de certaines communes de l'Atacora et de la Donga où le seuil critique de charge agrodémographique des terres est dépassé ».

Cette situation est renforcée, dans la commune de Tanguiéta, par l'existence de l'aire protégée réduisant, du coup, le facteur de production primordial qu'est la terre pour, non seulement, les activités agricoles, mais aussi, de pâturage pour les éleveurs. Cet état de chose engendre des conflits réguliers entre agriculteurs et éleveurs dont la cohabitation s'avère complexe du fait des pratiques peu conciliantes. Or, << accompli dans le seul but du profit, l'élevage est destructeur

pour l'homme et son environnement ; mais accompli avec passion et sensibilité, il fournit des aliments de haute valeur nutritive et contribue à maintenir l'équilibre naturel » (BRUSCHWEILER et al., 2007)

La demande alimentaire croissante en vue de répondre aux questions de la sécurité alimentaire et aux besoins d'exportation favorisés par les changements technologiques et économiques ont pour conséquence l'intensification de l'activité agricole occasionnant l'exploitation de terres écologiquement fragiles, d'où les effets dommageables sur l'environnement.

L'insuffisance ou la non disponibilité du facteur << terre » constitue, d'une part, une source d'insécurité alimentaire du fait du niveau faible de la productivité agricole et, d'autre part, réduit le niveau de revenus des ménages agricoles, en l'absence des revenus extra-agricoles susceptibles d'induire le développement économique du milieu.

Ainsi, il se pose une question du bien-être des populations et donc du développement économique local. Selon BRUSCHWEILER et al. (2007), << la faim est un phénomène essentiellement rural qui touche les petits exploitants ou les paysans sans terre en situation politique ou géographique précaire, dont l`accès à des ressources productives est limité ou qui ne possèdent pas les connaissances et les moyens nécessaires pour utiliser les ressources disponibles ».

La volonté de l'Etat béninois de développer son économie est clairement affichée à travers les grands objectifs assignés au secteur agricole dans la Lettre de la Déclaration de Politique de Développement Rural (1991), réaffirmés dans la Table Ronde du Secteur Rural de 1995 et repris dans la Déclaration de Politique de Développement Rural qui constituent la contribution aux objectifs nationaux.

Mais à quel prix ? On note, de plus en plus, une forte agression des producteurs agricoles sur leur environnement immédiat à la quête de grandes superficies cultivables renforcée par le souci d'accroître leur productivité à travers l'usage des engrais et des pesticides qui ne sont pas sans impact sur cet environnement. Ce comportement s'observe même dans les zones qualifiées d'aires protégées par l'Etat dans le contexte de responsabilisation des acteurs à la base.

C'est ce qui justifie le choix de notre thème intitulé : Contribution de la gestion des réserves de Biosphère au développement économique local : Cas de la Réserve de Biosphère de la Pendjari.

Il s'agira d'identifier les véritables interrelations qui existent entre le développement des activités économiques majoritairement agricoles, moteur du développement économique local et la sauvegarde des ressources naturelles du Parc.

Au vu de tout ce qui précède, il convient de souligner que des difficultés se posent quant à la gestion des ressources naturelles et le développement du secteur agricole qui constitue la clé de voûte de l'économie aussi bien locale que nationale. Dès lors il y a lieu de s'interroger.

1. Est-il possible de développer les activités agricoles dans la zone tout en préservant de façon optimale les ressources naturelles de la RBP ?

2. Quels sont les avantages et les inconvénients engendrés par l'existence et la gestion de la RBP ?

3. Comment les différents acteurs conçoivent-ils la gestion de la RBP et quels sont leurs degrés d'implication et leurs rôles ?

4. Quelles sont les solutions alternatives mises en oeuvre et envisageables, au profit des populations riveraines, pour pallier au manque à gagner qu'occasionnerait la restriction induite par l'existence de la RBP ?

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"Aux âmes bien nées, la valeur n'attend point le nombre des années"   Corneille