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Contribution de la gestion des Réserves de biosphère au développement économique local: cas de la Réserve de biosphère de la Pendjari au Bénin

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par Alassane OSSENI INOUSSA
Université d'Abomey- Calavi Bénin - DESS gestion des projets et développement local 2009
  

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2.1.2. Les recettes de la DPNP et leur évolution

Le point récapitulatif des recettes et leur évolution se présente comme ci-après : Graphique 5: Point récapitulatif des recettes de la DPNP

MONTANT

45 000 000

40 000 000

50 000 000

35 000 000

30 000 000

25 000 000

20 000 000

15 000 000

10 000 000

5 000 000

RECETTES VISION

TAXES CIRCULATION VEHICULE AMODIATION

PERMIS DE CHASSE REDEVANCES D'ABATTAGE

PERMIS DE PECHE PERMIS MAREYEURS

P

PERMIS DE REVENDEUR TRANSACTIONS

0

2005-2006 2006-2007 2007-2008 2008-2009

L'analyse de cette graphique indique une tendance haussière régulière des différentes sources de recettes de la DPNP, mais le niveau reste encore faible quant aux potentialités dont regorge la RBP.

Les recettes issues de la vente des produits touristiques et divers, constituent un fonds de roulement pour la commande des produits touristiques dans le cadre de la promotion du tourisme.

Les stratégies de gestion mises en place par les autorités de la DPNP et leurs partenaires sociaux produisent des résultats susceptibles d'amélioration.

2.1.2.1. Les activités externes à la REP et leurs impacts

Chaque réserve dispose d'une aire de coopération ou zone périphérique au sein de laquelle, normalement, les populations s'adonnent à leurs activités productives habituelles.

Ainsi, la gestion des espaces doit, désormais, s'articuler avec les pratiques locales dont le caractère durable a été reconnu, et qui peuvent alors constituer un véritable outil de conservation. L'activité prédominante exercée par les populations riveraines de la RBP est l'agriculture, ensuite le commerce dans une certaine mesure et accessoirement l'artisanat.

2.1.2.1.1. L'agriculture, source d'alimentation et de revenus des populations

Les principaux produits cultivés sont : le maïs, le fonio, le petit mil, le sorgho, le niébé, le voandzou, l'igname, le riz, le manioc, l'arachide, le sésame, le tabac et le coton qui est une culture consommatrice d'espace. Mais à côté de ces cultures, des produits maraîchers tels que le gombo, la tomate et le piment connaissent un essor non négligeable.

Les acteurs locaux, du fait de la raréfaction progressive des ressources naturelles dans les espaces déjà occupés, se tournent vers les aires de transition des réserves de biosphère en exerçant une forte pression à leur périphérie ou en effectuant des incursions illégales à l'intérieur des aires centrales.

L'évolution des superficies emblavées, au cours des quatre dernières campagnes agricoles se présente comme suit :

Graphique 6: Superficies emblavées (ha) des principales cultures

SUPERFICIE (en Ha)

4000

6000

5000

3000

2000

1000

0

CULTURES MAIS LOCAL MAIS AMELIORE MAIS

SORGHO PETIT MIL RIZ IGNAME

NIEBE / HARICOT VOUANDZOU TOMATE GOMBO

/CAMPAG OLE

COTON ARACHIDE TABAC

2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010

De l'analyse de ce tableau, il ressort une tendance baissière de l'évolution des superficies emblavées, d'une campagne agricole à une autre. Cette tendance est beaucoup plus accentuée au niveau des cultures principales que sont les produits céréaliers et les cultures de rentes.

Le Responsable de la CeCPA explique cette situation par l'impact des changements climatiques qui ont provoqué un dérèglement significatif du calendrier des semis avec une alternance de pluies précoces et tardives que la recherche peine à maîtriser.

Ce qui explique la non atteinte permanente des prévisions de superficies à emblaver au cours de chaque campagne agricole en raison de la précipitation des travaux champêtres qu'engendre ce phénomène occasionnant la rareté de la main d'oeuvre agricole ou lorsqu'elle existe est chère et à la portée de peu d'agriculteurs.

A cela s'ajoute, pendant les phases de floraison et de fructification, la pluviométrie excessive qui rend inefficace les traitements phytosanitaires et l'utilisation des engrais avec pour conséquence la baisse de la production.

L'évolution des productions par culture, au cours des quatre dernières campagnes agricoles se présente comme suit :

Graphique 7: Production (en Tonnes) des principales cultures

PRODUCTION (en Tonnes)

45000

40000

25000

20000

35000

30000

15000

10000

5000

0

CULTURES MAIS LOCAL MAIS AMELIORE MAIS

SORGHO PETIT MIL RIZ IGNAME

NIEBE / HARICOT VOUANDZOU TOMATE GOMBO

ODE/CAM RICOLE

COTON ARACHIDE TABAC

2006-2007 2007-2008 2008-2009 2009-2010

Il ressort de l'analyse de cette graphique, une baisse significative de la production dans son ensemble, en dehors de l'igname, du riz et de quelques produits maraîchers qui ont connu une amélioration significative. Le coton et le maïs ont subi une baisse drastique au cours de la campagne 2009-2010 contre l'émergence d'autres cultures telles que le soja et le riz.

Or, la filière coton n'a pas manqué de volonté politique susceptible d'induire son développement. Mais on note, de plus en plus, la réticence des agriculteurs qui, en tant qu'agent économique, sont tentés de se retourner vers des spéculations plus porteuses telles que le riz, le maïs, le soja et ceci dans le contexte de la crise alimentaire.

Avec le Programme d'Urgence d'Appui à la Sécurité Alimentaire (PUASA), l'Etat a procédé à la
mise en place gratuite des semences améliorées et des engrais vivriers au profit des producteurs.

Ce qui a constitué une échappatoire pour le producteur de coton. Les excédents céréaliers relevés, ces deux dernières années, ont été obtenus, semble-t-il au détriment du coton.

Aussi avons-nous noté la suprématie de la production du maïs amélioré sur celle du maïs local du fait de l'introduction d'innovations. Mais, l'introduction de variétés améliorées, la gestion de la fertilité des sols, l'octroi de crédits agricoles et le contact avec certains projets de développement agricole qui sont quelques unes des technologies ne sont pas sans conséquence car << cette offre de technologies modernes porteuse de développement ne constitue toujours pas des gages de durabilité pour les sociétés rurales » (. BACO et al, 2007). Ils précisent que << l'introduction des variétés améliorées de maïs a conduit à l'abandon des variétés locales à Tchaourou et à N'dali », dans le Département du Borgou.

En effet, la livraison des semences, gratuitement, aux producteurs par les services publics d'encadrement ou par les projets de développement enlève à cette ressource toute valeur monétaire et on assiste à son utilisation irrationnelle (pourritures, vente illicite, mauvais entretien, etc.). C'est le cas, par exemple, du coton qui reste la seule culture bénéficiant, au Bénin, d'un système semencier formel.

La recherche des terres fertiles implique la mise en oeuvre des techniques culturales extensives et itinérante sur brûlis ; dans un contexte de limitation de la zone d'exploitation agricole imposée par l'existence de la réserve de la biosphère. Les outils utilisés pour la préparation des sols sont rudimentaires. Il s'agit essentiellement de la houe. Toutefois, l'U-AVIGREF s'atèle à la mise à disposition des villages riverains des tracteurs afin de réduire la pénibilité du travail manuel.

Les paysans installent leurs champs dans la zone d'occupation protégée (ZOC) et sur les berges des cours d'eau. Ce dernier conduit à la destruction de la forêt galerie et donc le comblement des cours d'eaux.

Ainsi, pour y remédier, l'autorité a procédé à la soustraction d'une bande de deux (02) Kilomètres (Km) de la zone cynégétique de la Pendjari (Zone d'Occupation Contrôlée) sur l'axe Tanguiéta-Porga et d'une bande de trois (03) kilomètres (Km) sur l'axe Tanguiéta-Batia. Cependant, << le constat est que les champs sont à des profondeurs supérieures à celles citées et qui sont de 5,9 Km à Dassari, 4,4 Km à Pouri et 4,2 Km à Tiélé » (Sokpon et al, 2001 ; cité par AYIHOUENOU, 2005).

Sous la pression démographique, les superficies emblavées augmentent à un taux inquiétant. Une
analyse de cette situation indique l'utilisation peu rationnelle des superficies qui sont gérées de

façon inefficiente. Selon AMADOU (2008), << la pression à la périphérie des réserves de biosphère est l'expression d'une régression progressive des ressources naturelles et productives des populations riveraines qui est malheureusement doublée d'un accroissement des effectifs des personnes et du bétail ». D'où, les ressources naturelles que renferme la réserve de biosphère deviennent alors des ressources rares et nécessaires pour les usages multiples des populations.

Selon les membres d'AVIGREF, ce mode opératoire induit des problèmes de manque de terre d'où les occupations frauduleuses de terres dans la zone protégée. Mais l'argument du manque de terre est rejeté par les autorités de la DPNP qui préconisent l'intégration des techniques culturales intensives et l'introduction d'autres cultures à forte valeur ajoutée telles que le coton biologique et les produits maraîchers.

Appuyée par la GTZ et HELVETAS en collaboration avec le CENAGREF et la DPNP, l'expérimentation du coton biologique dénommé << ALAFIA » (coton biologique et équitable) a démarré en 2008 dans les villages riverains de la RBP. Selon les Responsables locaux de ces structures, cette phase a enregistré un effectif de 220 Paysans volontaires à raison de 1/4 d'hectare par paysan avec une production globale d'environ 15 Tonnes. Cette initiative est portée par les AVIGREF d'où la nécessité d'être membre avant toute adhésion au programme.

La campagne suivante a enregistré 310 Paysans avec une possibilité d'extension des surfaces cultivées et la production s'élève à 37 Tonnes. Cette culture est caractérisée par sa pénibilité et le rendement faible de la production. Mais ces facteurs sont compensés par la valeur du produit dont les questions de débouchés sont réglées par les partenaires stratégiques, dans un élan de solidarité avec ceux des pays voisins. Ce qui explique les initiatives d'élargissement de la culture biologique à d'autres produits comme le sésame et le soja, dont les débouchés sont déjà identifiés, selon les Responsables.

Toutefois, ils ont déploré la moindre implication des techniciens de la CeCPA, ce qui ne faciliterait pas, à terme, l'appropriation du projet et son extension dans toute la zone à travers la maîtrise de l'itinéraire technique de production.

Il est envisagé la mise en place de mesures d'accompagnement au profit des paysans volontaires telles que l'octroi de crédits de campagne à compter de la prochaine campagne agricole par le biais d'une IMF professionnel identifié.

Les impacts attendus de ce projet sont :

? La biodiversité dans la RBP et la santé humaine sont épargnées des effets néfastes des pesticides et autres produits chimiques de synthèse ;

? Les producteurs de coton biologique et équitable (y inclus les produits de rotation) augmentent leurs revenus et améliorent leur cadre de vie par rapport à la production du coton conventionnel dans la ZOC.

La pertinence de toutes les actions mises en oeuvre dans le cadre de la conservation se justifie davantage par la taille de la population agricole dont les activités ont un impact direct sur la RBP. L'évolution de la population agricole se présente comme suit :

Tableau 7 : Récapitulatif population agricole

 

Année

1992

2002

Divisions administratives

Nombre Ménages

Population

Nombre Ménages

Population

Commune Matéri

8 168

56 954

11 060

79 719

Commune Tanguiéta

5 216

36 120

6 877

46 621

Total Communes

13 384

93 074

17 937

126 340

Arrondissement Dassari

1 716

12 319

2 535

18 969

Arrondissement Tanougou

533

4 798

793

6 833

Arrondissement Tanguiéta

1 455

10 360

1 815

12 583

Total Arrondissements

3 704

27 477

5 143

38 385

Villages Riverains Matéri

1 275

9 108

1 931

14 397

Villages Riverains Tanguiéta

1 166

9 218

1 638

12 540

Total Villages Riverains

2 441

18 326

3 569

26 937

Source : INSAE, 2002

Malgré toutes ces dispositions, il demeure que l'accès et l'appropriation des ressources naturelles de la RBP se heurtent à une législation rigoureuse et inflexible malgré l'impérieuse nécessité des populations riveraines. Ce jeu d'acteurs se matérialise à travers des oppositions, voire des conflits incessants mais aussi des avancées non négligeables dans la prise de conscience locale de ces populations.

PRIX MOYENS

400

600

200

800

700

500

300

100

maïs sorgho riz local voandzou haricot Arachide igname tomate

0

Dantokpa

Malanville

2006

Natitingou

Tanguieta

MARCHES

Dantokpa

Malanville

2007

Natitingou

Tanguieta

Dantokpa

Malanville

2008

Natitingou

Tanguieta

2.1.2.1.2. Le commerce

Ce secteur d'activité implique une grande partie de la population féminine. Les villages riverains à la RBP sont tous dotés d'un marché qui s'anime une fois par semaine. Les produits agricoles y sont commercialisés et les acheteurs proviennent du chef lieu de la Commune ou d'autres villes plus éloignées, à des fins spéculatives.

En effet, on assiste, lors des périodes de récoltes, à un bradage systématique des productions, ce qui expose les populations à l'insécurité alimentaire. De ce fait, ces populations se retournent vers ces commerçants véreux, au cours de la période de soudure, pour s'approvisionner en ces mêmes produits à des prix très élevés, souvent à crédit remboursable à partir des récoltes futures. En conséquence, cette pratique renforce la paupérisation des producteurs en faveur des commerçants qui, de mieux en mieux, avec l'appui des institutions de micro finance plus tournées vers le financement des activités d'achat/vente, s'organisent pour disposer de ressources financières nécessaires à la conduite de leurs activités.

Le comportement des prix au niveau des différents marchés illustre l'attitude rationnelle des commerçants qui juste après les récoltes envahissent les villages aux fins spéculatives.

Selon les Responsables de la CeCPA, cette situation est renforcée par le retard qu'accuse la mise en place des fonds destinés au programme de constitution du stock de sécurité de l'ONASA démarré depuis l'avènement de la crise alimentaire.

L'évolution des prix des produits sur le marché local et les marchés d'écoulement se présente comme suit :

Graphique 8: Prix moyens annuels en FCFA/kg de 2006 a 2008

De l'analyse de cette figure, on observe une amélioration des prix, d'année en année, de bon nombre de produits aussi bien au plan local que national. La tendance haussière des prix entre le marché local et les autres ci-dessus présentés constitue un élément motivateur des commerçants qui sont préoccupés par la réalisation du profit. Il est important de préciser que le comportement du prix de la tomate, au niveau local, témoigne de sa rareté alors que les possibilités de développement de la filière maraîchère existent.

Le petit commerce au sein des villages riverains n'est pas du tout développé. Ces petits marchés servent surtout dans la vente de la bière locale à base de sorgho communément appelée « Tchoucoutou ». Les produits de base tels que les condiments, les produits de toilette et autres proviennent, majoritairement, des villes principales. Le principal marché de la région est celui de Tanguiéta. Les produits issus du braconnage qui tend à devenir transfrontalière sont prisés et ils sont écoulées de façon clandestine dans les villes ou destinées parfois à la consommation domestique.

2.1.3. Intermédiation sociale des AVIGREF et des Autorités communales : les retombées de la cogestion

Les autorités de la DPNP, avec l'appui des bailleurs de fonds ont mis en place un dispositif de gestion axé sur une bonne organisation des acteurs locaux dans les aires périphériques. Ainsi, ces populations pratiquent par le biais des dynamiques associatives des activités génératives de revenus ou alors tirent des revenus substantiels du tourisme et des activités de chasse dans les zones cynégétiques. Ces revenus sont répartis entre toutes les parties prenantes.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery