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Identification des fonctions de réaction des Banques Centrales

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par Roi Carlos ETINZOH EKAMBA
Université de Douala Cameroun - Diplôme d'étude approfondie 2011
  

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2. Limites de la règle de Taylor

Selon Verdelhan (1998), La limite fondamentale de l'équation de Taylor doit être recherchée dans sa genèse : cette équation est construite pour retracer l'évolution passée du taux d'intérêt de court terme en supposant que la banque centrale est sensible à l'écart de production et aux anticipations d'inflation, sans qu'il soit d' ailleurs clairement précisé si la présence de l'output gap dans l'équation signifie que la banque centrale s'assigne également un objectif explicite de production ou si cette présence se justifie par le fait que l'output gap a un contenu en information sur l'évolution des tensions inflationnistes. Pour affirmer le caractère « optimal » du taux de Taylor, il faudrait supposer, d'une part que le niveau des taux d'intérêt a été optimal au cours de la période précédente, d'autre part que les variables prises en compte suffisent au diagnostic.

Pour Drumetz et Verdelhan (1997), l'équation de Taylor est très sensible au choix de ses variables de référence. L'incertitude qui affecte la détermination des niveaux du taux d'intérêt neutre réel et de « l'output gap » peut conduire, d'un point de vue rétrospectif, à des appréciations divergentes quant à l'adéquation de la politique monétaire aux données fondamentales de l'économie. Remarquons, d'un point de vue prospectif, que cette incertitude affaiblit également la portée opérationnelle de l'équation de Taylor car elle est de nature à susciter des recommandations divergentes s'agissant de l'orientation à donner à la politique monétaire. D'après eux, l'équation de Taylor doit s'analyser comme une fonction de réaction du Système de réserve fédérale érigée en règle de décision, à la valeur plus indicative que normative, ce que reconnaît d'ailleurs implicitement Taylor lui-même. Compte tenu de ces éléments, il apparaît que l'application rigide des coefficients initiaux de la règle à

l'ensemble des pays du G 7 est abusive et affaiblit la portée indicative de cette règle, de même que la difficulté à déterminer les valeurs de référence de l'équation ; Goldman Sachs (1996) cité par F. Drumetz et A. Verdelhan, 1997.

Pour certains auteurs et en l'occurrence Svensson (1997, 1999) confèrent à la règle de Taylor un statut théorique. En effet, ils démontrent à partir des modèles macroéconomiques bien élaborés, que la règle de Taylor peut être perçue comme un cas particulier d'une classe de règles monétaires obtenues comme contrôle optimal d'un processus de maximisation d'une fonction de perte de la banque centrale.

Selon Kamgna et al (2009), même si la règle de Taylor décrit de manière assez fidèle le comportement du taux directeur de la FED, celle-ci ne repose en revanche sur aucun fondement théorique. Raison pour laquelle Drumetz et Verdelhan (1997) l'ont qualifiée de fonction de réaction de la FED et remettent donc par là en cause son caractère de règle monétaire.

Pour P. fève et S. Auray (2003), cette règle peut être interprétée de deux manières différentes. Premièrement, elle peut être vue comme ayant un caractère descriptif dans la mesure où elle permet de décrire la politique monétaire de la banque centrale. Il s'agit donc de sa capacité de reproduction des Co-mouvements entre taux d'intérêt, inflation et output gap. Ce caractère descriptif lui est reconnu sans ambages. Cependant, le second caractère qui ne lui est presque pas reconnu est sa normativité. Ces auteurs pensent que la règle de Taylor ne saurait traduire le comportement de la banque centrale. Ceci dans la mesure où les méthodes d'identification et d'estimation de ses coefficients et paramètres sont remises en cause.

Cette règle a connu d'autres critiques comme celle de McCallum (1997) qui, lui, pense que Taylor, puis les utilisateurs successifs de sa règle retiennent, pour le calcul du taux neutre à la date t, des données inconnues à cette date par la banque centrale à cause de leur délai de calcul, ce qui limite le caractère opérationnel des résultats obtenus.

La règle de Taylor est une règle activiste de politique monétaire. Elle a pour instrument le taux d'intérêt et pour objectif l'inflation et l'évolution de l'output gap. Cette règle, en plus de sa formulation originelle, a connue une reformulation générale à savoir celle de Goldman Sachs (1996) cité par F. Drumetz et A. Verdelhan, 1997. Cette règle a aussi connue beaucoup de critiques et malgré ces nombreuses critiques, la règle de Taylor de part sa simplicité et son caractère systématique reste la plus usitée dans les analyses de comportement des banques centrales en termes de politique monétaire. Cependant, la prise en compte des spécificités des économies conduit dans la plupart des temps à des résultats différents mais significatifs et donc proches de ceux obtenus par Taylor. Raison pour laquelle, nous nous intéressons dans la section suivante au cas de la BEAC afin de conclure sur la pertinence ou l'impertinence de la règle de Taylor pour ce qui est de cet institut d'émission monétaire.

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"Entre deux mots il faut choisir le moindre"   Paul Valery