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De la responsabilité de l'Etat congolais dans les crimes commis par les groupes armés étrangers: cas des FDLR (Force Démocratique pour la Libération du Rwanda )

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par Paulin KATSUVA KIBENDELWA
Université de Goma - Licencié en droit option droit public interne et international 2008
  

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Chapitre I : DES REFUGIES HUTU RWANDAIS JUSQU'AU PHENOMENE FDLR.

Section I : De l'entrée des réfugiés Hutu rwandais sur le territoire congolais

Les FDLR sont des nationaux rwandais. Le

Rwanda, en kinyarwanda « Rwanda », pays d'Afrique centrale est situé au coeur de la région des Grands Lacs africains. Sa capitale est Kigali.

Le Rwanda est bordé au nord par l'Ouganda, à l'est par la Tanzanie, au sud par le Burundi et à l'ouest par la République démocratique du Congo et le lac Kivu. Sa densité de population est l'une des plus fortes du continent africain. C'est l'une des causes du drame humain qu'a vécu le « pays aux mille collines » depuis 1994, marqué par les massacres de plusieurs centaines de milliers de Tutsi et de Hutu.

En 2006, la population du Rwanda était estimée à 8,65 millions d'habitants contre près de 8 millions lors du recensement de 1991. Entre 1993 et 1994, la guerre civile a fait environ huit cent mille morts et jeté hors des frontières deux millions de réfugiés (principalement au Congo et en Tanzanie). On décompte également trois millions de personnes déplacées à l'intérieur du pays.

La Constitution de 1978 prévoit un régime de parti unique sous l'égide du Mouvement révolutionnaire national pour le développement (MRND), à vocation multiethnique mais en réalité dominé par les Hutu. Le pouvoir législatif est exercé par une assemblée élue, le Conseil national du développement (CND), et le pouvoir exécutif est confié à un président assisté d'un Conseil des ministres. Le président de la République rwandaise, le général Juvénal Habyarimana, porté au pouvoir par un coup d'État en 1973, est réélu en 1978, 1983 et 1988.

Tandis que le régime doit faire face à partir de 1990 à une rébellion menée par les troupes du Front patriotique rwandais (FPR), dirigé par d'anciens exilés tutsi depuis l'Ouganda et soutenu par l'opposition hutu modérée au Rwanda, une nouvelle Constitution est mise en place en 1991. Elle instaure une

démocratie pluraliste. Un poste de Premier ministre est créé et le CND est remplacé par une Assemblée nationale de transition.17

§1. Le génocide rwandais de 1994

Un accord sur le partage du pouvoir entre le MRND, le FPR et les partis d'opposition est signé en août 1993 à Arusha (Tanzanie). Mais le Premier ministre, Faustin Twagiramungu, un Hutu modéré, président du principal parti d'opposition, le Mouvement démocratique républicain (MDR), ne parvient pas à former le gouvernement de coalition prévu par ces accords.

Le 6 avril 1994, l'avion transportant les deux présidents (hutu) du Rwanda et du Burundi est abattu alors qu'il s'apprête à atterrir à l'aéroport de Kigali. La mort du président Habyarimana provoque une vague de violences effroyable : des milices extrémistes hutu (l'Interahamwe), créées par le régime, ainsi qu'une partie des troupes régulières (les Forces armées rwandaises, FAR), sèment la terreur et la mort dans le pays. Le massacre, qui n'épargne pas les Hutu modérés, provoque la mort de 500 000 à un million de Tutsi. Ce génocide se déroule sans qu'interviennent ou cherchent à s'interposer les Nations unies ou les puissances occidentales présentes dans le pays (Mission des Nations unies d'assistance au Rwanda [Minuar], France, Belgique).

Le 23 juin, le gouvernement français lance l'« Opération

Turquoise », une intervention militaro-humanitaire mandatée par l'ONU. Une zone de sécurité est instaurée dans le sud-ouest du pays. Alors que les tentatives de médiation pour un cessez-le-feu échouent, les combats tournent à l'avantage du FPR, soutenu par l'Ouganda. Après la prise de Kigali par le FPR, le 4 juillet, l'armée rwandaise se replie dans la zone de sécurité ; par crainte des représailles, près de deux millions de Hutu fuient aussi le Rwanda et se réfugient en Tanzanie et au Zaïre, où d'immenses camps de réfugiés sont installés aux abords de la ville de Goma. Une épidémie de choléra provoque au cours des premières semaines jusqu'à 1 200 morts par jour.

17 Jean B. MURAIRI, Cent ans de guerre à l'Est du Congo-Kishasa, PUF, Paris, 1998. p.78.

En 1999, l'ONU admettra sa responsabilité dans le déclenchement du génocide, due à une « prudence incompréhensible » découlant de l'absence de moyens mis à sa disposition, en particulier américains, et d'une « volonté politique ».

Un gouvernement s'inspirant des accords d'Arusha est mis en place le 19 juillet à Kigali par le FPR ; du fait de sa responsabilité dans le génocide, le MRND en est exclu. Le régime présidentiel, dirigé par Pasteur Bizimungu, un Hutu rallié au FPR en 1990, est caractérisé par une forte composante militaire tutsi. Pour avoir critiqué la dérive du régime, le ministre de l'Intérieur Seth Sendashonga est démis de ses fonctions (il sera assassiné à Nairobi en 1998), en même temps que le Premier ministre hutu, Faustin Twagiramungu (MDR), démissionne pour protester contre la volonté du FPR d'exercer le pouvoir sans partage ; il est remplacé par Pierre-Célestin Rwigyema. La Ligue rwandaise des droits de l'homme et les organisations internationales dénoncent les arrestations arbitraires et le climat de suspicion régnant dans le pays.

En novembre 1994, le Conseil de sécurité de l'ONU crée à Arusha (Tanzanie) un Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) afin de permettre le jugement des auteurs du génocide (essentiellement ses organisateurs et planificateurs). Après des débuts difficiles, le TPIR entend son premier témoin le 10 janvier 1997. En août 1998, il prononce sa première condamnation contre l'ancien Premier ministre Jean Kambanda. Affaibli par des problèmes de lenteur et de moyens, le TPIR pâtit en outre du manque de coopération avec les autorités rwandaises, opposées en particulier aux poursuites menées contre des membres du nouveau régime pour des actes commis après la prise du pouvoir du FPR.

La justice est également rendue par les tribunaux rwandais ordinaires, compétents pour juger les quelques 100 000 présumés génocidaires. Face à la nécessité d'accélérer les procédures -- selon les chiffres de la Cour suprême rwandaise, seulement 5 000 jugements ont été prononcés entre 1994 et 2002, dont 660 condamnations à mort et 1795 peines de prisons à perpétuité --, la justice ordinaire est complétée, à partir de 2002, par des juridictions « gacaca » (assemblées villageoises traditionnelles) ; cette justice coutumière, qui repose sur le principe de l'aveu public de culpabilité en échange d'une réduction de peine, doit permettre de favoriser la réconciliation nationale.

En 2003, alors que les travaux du TPIR doivent s'achever en 2010, un certain nombre de mesures sont prises afin d'accélérer les procédures, telles que la création d'un poste de procureur spécifique pour le TPIR (à l'origine, le TPIR avait été doté du même procureur que le Tribunal pénal international pour l'exYougoslavie) et le transfert de certaines affaires devant les juridictions rwandaises -- Kigali devient notamment compétent pour les procès des membres de l'Armée patriotique rwandaise (APR), issue de l'ex-rébellion tutsi.

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