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Essai sur la Politique budgétaire en RDC

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par Pierre Anicet Ngalamulume Katubadi
Université de Kinshasa - Licence en économie monétaire 2008
  

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Le choix de l'endettement à des effets pervers analysés par les économistes néoclassiques dans le cadre du modèle IS-LM :

v L'éviction financière (IS-LM) : le déficit budgétaire exerce un effet de relance dans un cas très précis qui suppose LM horizontale et IS verticale.

En fait, comme l'offre de monnaie est limitée dans IS-LM, le déficit budgétaire fait augmenter r et donc, baisse I (cas max : IS horizontale et LM verticale), fonctionne dans les cas de financement par épargne préalable sur le marché local des capitaux.

v L'éviction par le change (IS-LM-BB) : le déficit public entraîne une entrée de capitaux pour le financer, donc la montée du change, la contraction du commerce extérieur et l'annulation des effets de la relance, marche surtout en changes flexibles à forte modalité des capitaux.

Le « fardeau intergénérationnel » (Modigliani) : les effets sur l'accumulation du capital et la croissance.

Dans l'analyse néoclassique de la croissance (Solow), la variable la plus importante est le niveau de capital par tête qui permet l'accumulation et donc le taux d'épargne de la société. Le déficit public fait augmenter la consommation car les ménages sont plus riches puisqu'ils possèdent les titres de la dette (effet de richesse).

L'épargne baisse, le niveau de capital par tête aussi. Pour Modigliani, l'accumulation des déficits publics est un fardeau intergénérationnel car elle diminue le stock de capital dont bénéficieront les générations futures. (14(*))

E. Des cycles à la politique économique

Lorsque les économistes classiques s'interrogent sur le risque de crise, leur réponse négative s'inscrit tout entière dans la formule de Jean-Baptiste Say : "c'est la production seule qui ouvre des débouchés aux produits". La formule, pour être globalement correcte, peut néanmoins être discutée sous plusieurs angles.

En premier lieu, et c'est un point fondamental, la formule de Jean-Baptiste Say n'est valable que si l'argent distribué sous forme de salaires revient à l'entreprise en commandes de biens et services. C'est Thomas R. Malthus qui, le premier, montrera les limites possibles de la formule et c'est John M. Keynes qui la systématisera avec la notion de préférence pour la liquidité. Chez cet auteur, la préférence pour la liquidité est immédiatement synonyme de thésaurisation, c'est-à-dire de sortie de liquidités du circuit économique. On comprend alors pourquoi l'injection de liquidités sous forme de dépenses publiques financées par la création monétaire est à la fois nécessaire et possible - c'est-à-dire non inflationniste. Cependant, avec la bancarisation, les liquidités ne sont plus thésaurisées mais constamment remises en circulation par les institutions financières. Les autorités politiques en prendront acte et, en France, c'est Raymond Barre qui, dans les années 1980, mettra fin au financement monétaire du déficit budgétaire.

Si elle permettait de comprendre qu'il n'y avait pas de crainte à avoir quant au bon fonctionnement du circuit économique, la théorie de Jean-Baptiste Say ne pouvait exclure l'existence de crises liées au partage du revenu entre consommation et épargne. Crise passagère, diront les classiques, puisque l'épargne d'aujourd'hui est utilisée pour l'investissement, c'est-à-dire pour la production future (cf. encore l'analyse de F. A. von Hayek en 1931), crise structurelle, dira Keynes, puisque la "loi psychologique fondamentale" veut que la consommation augmente moins vite que le revenu. Si, effectivement, la propension marginale à consommer est inférieure à la propension moyenne, on ne peut que craindre une insuffisance structurelle de la consommation. Celle-ci justifie en retour que les entrepreneurs diffèrent leurs investissements. L'épargne est excessive, le taux d'intérêt diminue et les ménages préfèrent la thésaurisation. Le débat sera repris après la Seconde guerre mondiale par James Duesenberry, Milton Friedman, Franco Modigliani. Chacun à sa manière montrera que l'épargne n'est pas excessive ou, ce qui revient au même, que la propension marginale à consommer est, a minima, égale à la propension moyenne. La politique budgétaire structurelle perdait ainsi son deuxième fondement structurel.

Avec la clôture de ces débats, la politique conjoncturelle a perdu une bonne part de ses lettres de noblesse. Elle n'en a pas perdu néanmoins sa nécessité. Simplement, celle-ci est beaucoup plus pragmatique et beaucoup moins politique. Lorsque la croissance est pénalisée par une épargne considérée comme excessive, il est toujours possible de réagir en proposant une redistribution des revenus des riches - supposés épargner - vers les pauvres - qui consomment normalement la totalité de leur revenu. Lorsque la croissance est pénalisée par la crainte des ménages face à la pérennité des régimes de retraite, l'argument précédent s'étiole. Combien plus lorsque les fluctuations de la conjoncture ont des causes strictement exogènes. (15(*))

* 14 NGONDJEB YONG, le cycle politico-budgétaire au Cameroun mémoire du DEA 2006

* 15 MICHEL Didier, Méthodes et instruments de la politique budgétaire, Revue française des finances publiques. 48 P. 58

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault