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La maladie de Basedow: rôle du système immunitaire

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par Karim CHAJAI
Université Abdelmalek EssaàŻdi ; faculté des sciences Tétouan - Licence d'études fondamentales en sciences de la vie biologie cellulaire et moléculaire 2013
  

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3.4. Symptômes et formes cliniques

Puisque l'hyperthyroïdie de la maladie de Basedow est due à des auto-Ac dirigés contre les auto-Ag de la thyroïde, la maladie associe, donc, des signes de thyrotoxicose à des signes liés à la dysimmunité ou à des signes spécifiques de la maladie de Basedow. Cette dernière est alors associée à des manifestations cliniques variées qui peuvent atteindre n'importe quel système (page 42). Les mécanismes expliquant ces manifestations ne sont pas complètement connues mais doivent impliquer une augmentation de la sensibilité aux catécholamines (Mallard, 2010 ; Stanley et Beare, 2005).

· Le syndrome de thyrotoxicose (ou l'hyperthyroïdie) se manifeste par différents signes ou troubles

- Signes généraux :

. asthénie,

. amaigrissement (fonte de la masse musculaire et fonte graisseuse) contrastant avec une augmentation de l'appétit,

. thermophobie accompagnée d'une main chaude et moite lors de la pognée de main, et d'une hypersudation ;

- Troubles cardiovasculaires :

. tachycardie permanente,

. palpitations,

. troubles du rythme cardiaque,

. insuffisance cardiaque ;

- Troubles digestifs :

. diarrhée motrice par poussées ;

- Troubles neuromusculaire :

. tremblements diffus (principalement aux extrémités, majorés par l'émotion),

. asthénie majorée à l'effort,

. troubles psychiques : nervosité, irritabilité, agitation, anxiété, troubles de l'attention et de l'humeur, état dépressif ou, au contraire, état maniaque voire délirant (hallucination etc.) chez les sujets âgés ;

- Troubles endocriniens :

. baisse de la libido,

. troubles de la menstruation,

. gynécomastie chez l'homme.

· Les signes liés à la dysimmunité (Mallard, 2010)

- Un goitre :

. diffus,

. homogène,

. mobile,

. indolore,

. thrill vasculaire à la palpitation (sensation de vibration),

. souffle systolique à l'auscultation,

. non compressif,

. sans adénopathie ;

- Une ophtalmopathie :

. une exophtalmie bilatérale (yeux exorbités) et symétrique permet de porter le diagnostic. Elle s'accompagne de signes qui accentuent l'aspect tragique du regard :

. rétraction de la paupière supérieure,

. fixité du regard,

. oedème palpébral,

. pigmentation palpébrale,

. oedème conjonctival ;

- Une dermopathie :

. un myxoedème prétibial (aspect peau d'orange, peau dure et éventuellement brune) localisé à la face antérieure des jambes ;

- Une acropathie

. épaississement des doigts et des orteils avec hippocratisme digital et ostéoarthropathie.

Généralement, l'hyperthyroïdie se caractérise par une tachycardie, un amaigrissement, une moiteur des mains, une accélération du transit intestinal, une nervosité et un tremblement des extrémités auxquels s'ajoutent les signes spécifiques de la maladie comme un goitre, une ophtalmopathie, une dermopathie (un myxoedème prétibial) et une acropathie (Mallard, 2010).

Lors de l'excès d'HT, la peau, les poiles et les phanères peuvent être affectés. En réalité, le métabolisme augmente la production de chaleur et une vasodilatation périphérique survient pour dissiper la chaleur excessive ce qui donne une peau chaude, moite et une augmentation de la transpiration. Les mains sont généralement moites et rouges. Le teint est habituellement rose et le patient rougit facilement. Les HT en excès entrainent une augmentation de la synthèse et de la dégradation des protéines et des lipides. La dégradation dépasse, cependant, la synthèse, c'est pourquoi les patients hyperthyroïdiens peuvent avoir une peau et des cheveux fins et signaler que leurs cheveux ne restent pas bouclés (Stanley et Beare ,2005).

Avec l'excès d'HT, la synthèse et la dégradation des protéines augmentent. La dégradation est plus importante que la synthèse, ce qui entraine une faiblesse et une fatigabilité au niveau des muscles. La faiblesse est habituellement plus importante dans les muscles proximaux des membres, et le patient éprouve des difficultés pour monter les escaliers ou pour maintenir les jambes étendues. Dans certains cas, la fonte musculaire, en particulier dans les endroits proximaux, est hors de proportion avec la perte globale de poids. Cette dégradation des protéines, affectes également les muscles respiratoires, entraine une dégradation musculaire et par la suite une faiblesse de ceux-ci amenant une diminution de la capacité vitale. De plus, comme la demande métabolique est augmentée, les besoins en oxygène augmentent aussi que la nécessité de dissiper l'excès de gaz carbonique. Ceci entraine une augmentation de la fréquence respiratoire et une sensation de dyspnée (Stanley et Beare ,2005).

La modification la plus caractéristique de l'hyperthyroïdie est remarquée au niveau du système cardiovasculaire, en particulier chez les personnes âgées. Etant donné l'hypermétabolisme, la demande circulatoire pour dissiper l'excès de chaleur produite augmente. Le volume d'éjection et la fréquence cardiaque sont tous deux augmentés, ce qui entraine une augmentation du débit cardiaque. L'augmentation de la demande métabolique et les effets directes des HT sont responsables d'une tachycardie même au repos. Les effets adrénergiques des HT sur le coeur entrainent une augmentation de la force de contraction, ce qui amène une augmentation de la pression sanguine et des plaintes cardiaques, et parfois un frottement systolique (Stanley et Beare ,200

Etant donné les modifications du métabolisme des protéines, les muscles papillaires peuvent subir des altérations qui entrainent un prolapsus de la valve mitrale. De toutes ces modifications, les troubles du rythme cardiaque sont les plus fréquents. La tachycardie paroxystique supraventriculaire et la fibrillaion auriculaire sont des manifestations habituelles. Suite à l'augmentation du métabolisme et la sensibilité cardiaque aux catécholamines, le patient âgé peut ne pas avoir assez de réserve pour supporter ces troubles du rythme : Une décompensation cardiaque congestive peut survenir. La réponse aux digitaliques, des classes thérapeutiques de médicaments utilisés en cardiologie, est diminuée étant donné que l'excès d'HT accélère la métabolisation de ce médicament. Et, comme la dégradation des protéines excède la synthèse, la protéinémie peut diminuer entrainant une augmentation de la fragilité capillaire qui serait responsable de pétéchies et d'ecchymoses (Stanley et Beare ,2005).

Le système gastro-intestinal peut à son tour être affecté ; l'accélération du métabolisme ainsi que la dégradation des protéines et des lipides entrainent une augmentation de l'appétit et de la consommation des aliments chez la plupart des personnes âgées présentants une hyperthyroïdie. Cette prise calorique plus importante peut, malgré tout, être inadéquate et le patient peut perdre du poids. En effet, un autre facteur contributif intervient sous forme d'une augmentation de la motilité gastro-intestinale, ce qui diminue l'absorption des nutriments. Bien qu'une augmentation de l'appétit chez les personnes âgées hyperthyroïdiennes soit très fréquente, l'anorexie survient chez environ 1/3 de ces personnes. Par un mécanisme inconnu, la vidange gastrique rapide et l'hypermotilité sont fréquentes, ce qui entraine des selles abondantes et peu formées. Dans certains cas, l'hypermotilité entraine une légère malabsorption des lipides (Stanley et Beare ,2005).

Le système nerveux peut également être touché, les patients ressentent fréquemment, en effet, de la nervosité, une labilité émotionnelle (qui est habituellement évidente), de l'hyperkinésie et de la fatigue. Les mécanismes responsables des modifications dans le système nerveux n'ont pas encore été élucidés mais peuvent se manifester par une augmentation de l'activité adrénergique. La personne âgée peut présenter de l'agitation qui se traduit par de faibles capacités d'attention et un besoin constant de bouger (Stanley et Beare ,2005).

Lors de l'hyperthyroïdie, des quantités plus importantes de calcium et de phosphore sont excrétées dans les urines et dans les selles. L'organisme répond en libérant plus d'hormones parathyroïdiennes qui extraient le calcium des os pour normaliser la calcémie. Cela peut entrainer une déminéralisation des os et des fractures pathologiques, en particulier chez les femmes âgées (Stanley et Beare ,2005).

Les personnes âgées présentant une hyperthyroïdie semblent souvent avoir un regard brillant. Il y a une rétraction de la paupière supérieure comme le prouve la présence d'un bord de sclérotique entre la paupière et le limbe. Il y a aussi une asynergie de la paupière, le déplacement de la paupière supérieure est en regard sur celui du globe oculaire quand le patient regarde vers le bas, ainsi qu'une asynergie du globe oculaire dans laquelle le déplacement du globe est en retard sur celui de la paupière supérieure quand le patient regarde lentement vers le haut. Les mouvements des paupières sont vifs, et il peut y avoir un léger tremblement quand les paupières sont closes. Ces signes et symptômes sont probablement reliés à une augmentation de l'activité adrénergique (Stanley et Beare ,2005).

Une manifestation majeure de la maladie de Basedow est l'ophtalmopathie infiltrative entrainant une exophtalmie qui résulte d'un épaississement des muscles oculomoteurs (dû à une infiltration des muscles extraoculaires par des cellules mononuclées) et d'une hypertrophie du tissu adipeux orbitaire, avec dépôts de glycosaminoglycanes (GAG), entrainant une protrusion de l'oeil. L'accumulation des GAG (dérivant de fibroblastes orbitaires) accentue la rétention liquidienne réduisant de ce fait l'espace libre à l'intérieur de la cavité orbitaire (Stanley et Beare ,2005).

Le patient peut ressentir des symptômes précoces qui sont : l'irritation des yeux et le larmoiement excessif avec une injection conjonctivale. Le patient peut dormir avec les yeux partiellement ouverts, ce qui dessèche la cornée et entraine des ulcérations ou des infections cornéennes. L'exophtalmie survient bilatéralement mais est habituellement asymétrique. Etant donné l'infiltration des muscles extraoculaires, le patient éprouve des difficultés à atteindre et maintenir la convergence, ce qui entraine des problèmes de mise au point et de diplopie (Stanley et Beare ,2005).

Les signes oculaires  de la maladie de Basedow peuvent aller de la simple rétraction palpébral, qui peut s'intégrer aussi bien dans les signes d'hyperadrénergie (présents dans n'importe quelle forme d'hyperthyroïdie) que dans l'ophtalmopathie vraie, à l'exophtalmie maligne. Dans l'ophtalmopathie vraie, la rétraction palpébrale est souvent associée à l'asynergie oculopalpébrale (Gurnell, 2009 ; Gorochov et Papo, 2000). Les muscles oculomoteurs, en fait, sont le siège d'un chémosis.

Enfin, il arrive que le nerf optique lui-même souffre par compression au pole postérieur de l'orbite par les muscles hypertrophiés. L'atteinte de la cornée et/ou du nerf optique s'intègrent dans l'ophtalmopathie maligne avec un risque majeur de cécité par atteinte ischémique du nerf optique, ou perforation cornéenne, voire fonte purulente de l'oeil. Les formes les plus graves résultent souvent de la conjonction des phénomènes inflammatoires vrais et de phénomènes de compression et de congestion vasculaire dans l'orbite (Gorochov et Papo, 2000).

Une autre forme typique de la maladie de Basedow est le myxoedème prétibial lequel est beaucoup plus rare et toujours associé à une ophtalmopathie basedowienne. Il s'agit d'une infiltration de la face antérieure de la jambe, dans sa forme la plus limitée, et d'un épaississement de la peau et du tissu sous-cutané, avec dilatation des pores desquels saillent des poils épais (aspect de peau de cochon). On peut noter un aspect légèrement inflammatoire, chaud et rosé. Dans sa forme la plus sévère, très rare, l'infiltration devient majeure réalisant un aspect d'oedème sur éléphantiasique très invalidant. Cette infiltration correspond à un dépôt de GAG, comme dans l'ophtalmopathie basedowienne. Une infiltration lymphoïde a été décrite, beaucoup plus modeste et semble-t-il uniquement dans les stades initiaux de la maladie (Gorochov et Papo, 2000).

Une acropathie, même si elle est exceptionnelle, peut également apparaître. Elle est toujours associée à une ophtalmopathie et un myxoedème prétibial. Les doigts sont déformés en baguette de tambour et les ongles s'arrondissent. C'est une périostite de l'extrémité inférieure du radius (Gorochov et Papo, 2000).

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams