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Péricardites : prise en charge et pronostic au service de chirurgie thoracique de l?hôpital national donka. etude de 19 cas

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par Aboubakar Sidki SIDKI MAGASSOUBA
Université Gamal El Nasser - Doctorat 2012
  

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CHAPITRE Iv : COMMENTAIRE

I. Les caractéristiques épidémiologiques :

1. Fréquence :

Durant notre étude, nous avons dénombré 386 cas d'hospitalisation dont 19 cas de péricardites, soit une fréquence de 4,9%. Ce pourcentage montre la faible fréquence des péricardites par rapport aux autres pathologies, mais cette fréquence n'est pas négligeable compte tenu du pronostic vital souvent en jeux en cas de tamponnade et de péricardite constrictive qui sont découvertes le plus souvent au stade tardif. Notre résultat est inférieur à celui rapporté par Bertrand et coll [46] qui ont trouvé une fréquence de 10% dans une étude clinique et étiologique de 62 cas de péricardites aigue à Abidjan. Selon la littérature, leur fréquence varie entre 4 et 15 % [27] des pathologies cardio-vasculaires.

2. L'Age:

Dans notre étude, l'âge moyen de nos patients était de 42,47ans avec des extrêmes : 18ans et 80ans. Les tranches d'âge les plus touchées étaient de (40-54) et (25-39) ans avec respectivement 36,8% et31, 6% des cas.

Nos résultats sont proches de ceux de Aubert et coll[4] en France en 2009 qui ont rapporté dans leur étude un âge moyen de 53 17 ans et de BH MAIGA et Coll[9] au Mali en 2004 qui on évoque dans leur étude un âge moyen de 30,46 15,27 ans.

Il s'agit en accord avec la littérature d'une pathologie du sujet jeune.

3. Le sexe :

Il ressort de notr les péricardites ont été plus fréquentes chez les hommes, avec 12 cas, soit 63,16% alors que chez les femmes nous avons noté 7 cas, soit 36,84% avec le sexe ratio de 1,71.

Cette observation est superposable à celle d'Aubert et coll [4] en France qui ont rapporté dans leur série de 54 patients une prédominance masculine (31 hommes/23 femmes) avec un sexe ratio de 1,35.

La plupart des auteurs africains ont noté une prédominance masculine : BH Maiga et Coll [9] au MALI en 2004, Benchekrount et Coll [6] en Tunisie en 2003, Mianfoutilaet coll[31] au Congo-Brazzaville en 1996.

La prédominance masculine est classique sauf à N'Djamena où Mouanodji et Coll [34] ont trouvé plus de femmes que d'hommes.

4. Catégorie socioprofessionnelle :

Dans notre étude, des cas à catégorie socioprofessionnelle ménagère ont été les plus touchés (5 cas) soit 26,32%. Ils sont suivis des cas à catégorie socioprofessionnelle cultivateur (4 cas) soit 21,05%, Puis des cas à catégories socioprofessionnelles marchands (5 cas) et ouvriers (5cas), soit 15,79% chacun. Nous ne possédons aucune explication concernant le taux élevé chez les ménagères et les cultivateurs.

II. Caractéristiques cliniques :

1. Motifs de consultation :

La douleur thoracique a constitué l'essentiel des motifs de consultation 17 cas, soit 89,5%. Elle est suivie de la dyspnée 15 cas, soit 78,9%.

Nos résultats sont identiques à ceux de BH Maiga et coll [9] au Mali, qui ont évoqué que la douleur thoracique a constitué l'essentiel des motifs de consultation dans leur série.

Par contre, plusieurs auteurs africains comme H.Reuter et coll [17] en Afrique du sud en 2005, Bouakez et Coll [1]en Tunisie en 1999, Mouanodji et Coll [34] au Tchad en 1996, Niakara et Coll [35] en 2001 ont constaté dans leur étude que la fièvre associée à douleur thoracique ont été l'essentiel des symptômes amenant les malades à consulter dans leurs services.

2. Signes physiques :

La tachycardie a été le signe le plus retrouvé (13 as) soit 68,4%, suivie de l'assourdissement des bruits du coeur à l'auscultation 52, 6%, des signes droits 26,3% et du frottement péricardique15, 79%.

Camposet coll Ont évoqué dans leur série au Brésil en 2011 que les signes droits étaient présent dans 67% des cas, l'assourdissement des bruits et le frottement péricardique dans 50% des cas chacun. [11]

BH Maiga et Coll [9] ont trouvé l'assourdissement des bruits du coeur dans 84,2% des cas et le frottement péricardique dans 53,95% des cas.

Cette observation explique d'une certaine manière la diversité des étiologieset le stade évolutif que peuvent avoir les péricardites.

III. Les caractéristiques para cliniques :

1. La radiographie du thorax :

La radiographie de thorax face réalisée chez tous nos patients, a révélé la présence d'une cardiomégalie dans 94,7% des cas (18 cas), d'une opacité pulmonaire dans 31,58%des cas (6 cas) et d'un épanchement pleural associé dans 15,8%des cas (3 cas).

Nos résultats sont superposables à ceux de nombreux auteurs africains comme : Yameogo et coll [2] au Burkina Faso en 2012, Bertrand et coll [8], Bouakez et coll[1] en Tunisie en 1999 qui ont trouvé une prédominance de la cardiomégalie avec épanchement pleural associé contrairement à BH Maiga et coll [9] au Mali en 2005, qui n'ont enregistré aucun cas d'épanchement pleural.

2. Electrocardiogramme :

L'électrocardiogramme était pathologique chez tous les patients inclus dans notre étude. Une tachycardie sinusale et un microvoltage ont été notés respectivement dans 36,8% et 26,3% des cas. Une négativité des ondes T et un sous décalage du segment ST ont été retrouvé dans 5,3% des cas.

Nos résultats sont proches de ceux rapportés par Aubert et coll[4] qui ont constaté dans leur série 24% des cas de micro-voltage, 43% des cas de trouble de repolarisation et 43% des cas d'ECG normal et ceux de Bouakez et coll[1] qui ont rapporté dans leur étude 50 cas de micro-voltage (90,9%),42 cas de troubles de la repolarisation(76%,3%), 40 cas de tachycardie sinusale (72,7%) et 14 cas de trouble du rythme.

Contrairement à BH Maiga et coll [9] qui dans leur étude ont mis en évidence une tachycardie ventriculaire dans 92,1% des cas suivi des troubles de repolarisation (53,9%) et du bas voltage diffus (34,2% des cas).

Examen de grande valeur pour le diagnostic des péricardites, permet d'affirmer l'atteinte inflammatoire des couches superficielles du myocarde.

3. Echocardiographie :

Tous nos patients ont bénéficié d'une échographie cardiaque permettant de confirmer le diagnostic positif et de rechercher la tolérance hémodynamique. L'épanchement péricardique était minime chez 2 malades soit 10,5%, modéré chez 5 malades soit 26,3% et abondant chez 12 patients soit 63,2% des cas.

Camposet coll[11] ont rapporté dans leur série de 59 patients, une prédominance des péricardique de grande abondance avec signes de tamponnade associés (83% des cas)

Niakara et coll[35] Ont retrouvé 47,4% des cas d'épanchement de grande abondance, 31,6% des cas d'épanchement de moyenne abondance et 21%des cas d'épanchement de petite abondance. La tamponnade a été notée dans (10%) des cas.

Cette technique apparaît actuellement comme le procédé non sanglant le plus efficace pour le diagnostic. En effet permet d'apprécier l'abondance de l'épanchement, de déceler les signes de compression des cavités cardiaques droites et de rechercher des signes de constriction péricardique. Par ailleurs elle permet d'ajouter des arguments étiologiques qui demeurent le problème principal. [1]

4. Les examens biologiques :

Un syndrome inflammatoire positif est noté chez plus de 90 % des malades.

Par ailleurs d'autres examens sont demandés en fonction de l'orientation étiologique.

5. L'examen histologique :

L'étude anatomo-pathologique du tissu péricardique à l'occasion d'un drainage chirurgical n'a été réalisée que chez 4 malades ; la tuberculose a été confirmée dans 3 cas et l'origine néoplasique révélée dans le dernier cas. Ce résultat s'explique par le bas niveau socio-économique des patients.

6. Examen macroscopique du liquide péricardique :

Le liquide péricardique était séro-hématique dans 47% des cas, jaune citrin dans 42% cas, purulent dans un seul cas (5,3%) et d'aspect non spécifié dans 5,3% des cas. 

Comparativement à Mianfoutila et coll [32] qui ont rapporté dans leur série 6 cas (60%) de liquide d'aspect jaune citrin et 4 cas (40%) de liquide d'aspect hémorragique et BH Maiga et coll [9] qui ont évoqué une prédominance du liquide d'aspect jaune citrin soit 39,3% des cas ;suivie des aspects purulents avec 25% et hémorragique dans 21%.

IV. Les caractéristiques étiologiques :

Les péricardites tuberculeuses ont été les plus colligées 6 cas (31,58%), Seuls trois patients dans notre série se sont révélés être des TPM+. Le diagnostic de tuberculose chez les autres patients l'a été sur la base des arguments épidémiologiques, cliniques, échographiques et de signes indirects de tuberculose dans les liquides de ponction péricardique.

Par ailleurs les étiologies : bactérienne, néoplasique, rhumatismale et urémique étaient présentes dans 5,3% des cas chacune.

Nos résultats sont proches de ceux de Bouakez et coll [1] en Tunisie qui ont rapporté une fréquence de 36% des cas d'étiologie tuberculeuse et ceux H.Reuter et coll [17] en Afrique du sud qui ont évoqué une prédominance de l'étiologie tuberculeuse avec 69,5% des cas.

Par contre Niclauss et coll [1] en suisse ont trouvé une prédominance des péricardites post opératoires (42,2%) suivie de 17% de péricardites néoplasiques et 11,4 % de péricardites virales.

Ce résultat qui corrobore les données de la littérature africaine est différent de celui des pays développés. Ceci pourrait s'expliquer par le fait que tuberculose demeure toujours un problème de santé publique dans les pays pauvres.

Les récentes recommandations de la mayo clinic aux USA [39] révèlent d'ailleurs que les primo-infections tuberculeuses devraient faire l'objet d'un traitement à l'isoniazide 9 mois et les formes actives du traitement habituel à fin d'éviter l'émergence des résistances.

V. Le geste chirurgical :

La thoracotomie antérolatérale « classique » dans le 4ème, 5ème ou 6ème espace intercostal gauche a été la seule voie d'abord chirurgicale avec une fréquence de 100%. Sous anesthésie générale, elle a permis l'exploration visuelle d'une partie de la cavité péricardique après vidange de l'épanchement et la constitution d'une « fenêtre pleuro-péricardique » permanente par où se drainera le liquide péricardique dans la plèvre, et aussi la biopsie.

Le drainage chirurgical était précédé par la ponction péricardique qui a réussie dans 89,48 % des cas et associé au traitement étiologique dans tous les cas.

L'indication chirurgicale était dominée par la tamponnade (12 cas) soit 63,2%.

VI. Durée hospitalisation:

La durée de 10-19 jours occupe la première place avec 42,1%. La durée moyenne de séjour était de 18,21 jours avec des extrêmes de 3-43 jours.

VII. Evolution hospitalière :

Une bonne amélioration avec régression des signes cliniques a été observée chez 78,95% de nos patients aprèsdrainage chirurgical et traitement étiologique.

Par contre l'évolution a été jugée mauvaise chez 21,05% de nos patients dont un cas de complication a type de récidive (5,26%) et 3 cas de décès (15,79%).

Cette mortalité est rattachée à l'abondance de l'épanchement péricardique, au retard deconsultation de nos patients et à l'insuffisance du plateau technique.

En Suisse en, Niclauss et coll [1] rapportent 57,8% d'amélioration clinique immédiate après drainage chirurgical du péricarde chez 289 patients sur une période de 10 ans.

En Tunisie benchekrount et coll [6] rapportent 64% d'efficacité du drainage chirurgical sur 25 péricardites aigues diagnostiquées parmi 11.000 patients hospitalisés sur une période de 10 ans.

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