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Eléments d'une philosophie de l'espace chez Ernest Cassirer

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par Marcellin Tibérius KALOMBO MBUYAMBA
Université catholique du Congo - Diplôme d'études approfondies  2012
  

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I.3. Le statut de l'espace selon Emmanuel Kant

Avant de pouvoir donner le statut de l'espace dans la perspective de Kant, voyons d'abord comment il est parvenu à arbitré les débats sur le concept de l'espace entre Newton et Leibniz.

I.3.1. Les arguments kantiens contre la conception de Newton et celle de Leibniz

Kant dans sa conception de l'espace apriorique, a fait sortir ces deux philosophes dans leur débat. Nous avons vu d'un coté, le dogmatisme empirique de Newton qui avait besoin d'un espace vide infini pour fonder sa nouvelle physique et de l'autre coté, le dogmatisme idéaliste de Leibniz qui voit dans la conception newtonienne de l'espace, un monstre qui fait de Dieu un être absurde dans sa création et fait du monde une réalité incréée éternelle (élimine Dieu comme créateur). Encore, fait de Dieu l'âme immanente du monde. C'est ainsi que, Kant va faire de l'espace une intuition, c'est-à-dire la forme intuitive de l'extériorité des choses de notre expérience.

Contre Leibniz, Kant n'a pas vraiment systématisé la critique, mais nous trouvons seulement quelques reproches. Déjà dans son texte de « Du premier fondement de la différence des régions dans l'espace (1768) », Kant a reproché à Leibniz de donner à l'espace l'idée d'une représentation abstraite des rapports des choses entre elles. Ainsi, les objets symétriques sont indiscernables si l'espace n'est qu'un ordre intellectuel. Car, la gauche et la droite, ne peuvent être déterminées intellectuellement. Cette même remarque était reprise par Kant dans les « Prolégomènes » où il illustre par les objets identiques non congruents comme les deux mains. A cet effet, si l'espace était seulement lié à l'ordre des choses, il n'y aurait pas de possibilité de distinguer la main gauche de la main droite alors que, ce que nous faisons d'habitude sans peine mais sans pouvoir nous en expliquer. Ce qui est intuitif et sensible n'est pas nécessairement conceptuel.

Il faut dire que, Kant a beaucoup attaqué Leibniz concernant son idée de l'idéalité intellectuelle de l'espace. A cet effet, l'espace est une condition objective de la possibilité de l'expérience des choses. Contre Newton, Kant avait de réserve. Il s'est inspiré de la conception de Newton pour consolider sa propre conception. Par ailleurs, Kant s'écarte aussi de la conception de Newton dont le réalisme empiriste tend à faire des mathématiques de l'espace, non pas une science dont la vérité pourrait être confirmée ou vérifiée d'une manière empirique. Dans ce sens, la géométrie est une connaissance sensible et non empirique parce que les figures constituent nécessairement une forme de raisonnement et elle est non empirique dans le sens où par exemple, l'égalité de deux grandeur (deux angles, deux cotés de figures) n'est pas établie a posteriori par une mesure à l'aide d'un instrument, mais par démonstration a priori.

Dans son arbitrage, Kant pense que, s'il donne raison à Newton, on pourrait sacrifier soit la mathématique, soit la métaphysique. Alors pour Kant, nous ne pouvons pas sacrifier la sureté de la géométrie dans la mesure où, elle doit être toujours a priori. Alors, il dit : « si le concept de l'espace n'était originairement donné par la nature de l'esprit(...) l'usage de la géométrie serait peu sûr »29(*).

Du point de vue métaphysique, Kant rejette une fois de plus l'idée de Newton. Cela Kant l'a confirmé dans la critique de la raison pure. Si l'espace et le temps étaient des formes, non pas seulement des phénomènes mais des choses en soi, il leur faudrait l'être de Dieu : « mais de quel droit peut-on procéder ainsi quant on a commencé par faire du temps et de l'espace des formes des choses en elles-mêmes et des formes telles qu'elles subsisteraient comme conditions a priori de l'existence des choses, quant même on ferait disparaitre les choses elles-mêmes ? En effet, en qualité de conditions de toute existence en général, elles devraient l'être aussi de l'existence de dieu. Si l'on ne veut pas faire de l'espace et du temps des formes objectives de toutes choses, il ne reste plus qu'à en faire des formes subjectives de notre mode d'intuition aussi bien externe qu'interne ».30(*) Après cette citation, passons directement à la conception kantienne de l'espace.

* 29 E. KANT, La dissertation de 1770, §15E, p.71, cité par M. LACHIEZE-REY, dans L'espace physique entre

mathématiques et philosophie, Paris, EDP Sciences, 2006, p.32.

* 30 E. KANT, Critique de la raison pure, Paris, P.U.F, 1950, p.75.

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