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Presse et organe de régulation au Burundi. contribution a une analyse critique de la relation entre la radio publique africaine et le CNC

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par Hubert SEREMBA SHUHURU
Universite du Lac Tanganyika - Licence en communication sociale 2010
  

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I.1.2. Le concept de « Confiance ».

Du latin, confidetia, désigne « le fait de se fier à quelqu'un ou à quelque chose », ou « le fait d'attendre de l'autre des comportements favorables par opposition aux conduites de méfiance ». Ainsi, la confiance peut être définie comme le sentiment de compter sur quelqu'un ou sur quelque chose.23

L'opposition « Ami-ennemi » évoque la distance entre le milieu où se déroulent les interactions non menaçantes et le milieu dont on se méfie. La famille ou la communauté dessinent communément les lieux de rapports confiants. Bien qu'elle fasse partie des évidences de la vie quotidienne, la confiance reste une composante importante des activités sociales et donne lieu à des multiples interventions visant à la vérifier, à la développer ou à en sanctionner l'absence dans les différents secteurs d'activités.

Le mouvement dit des « relations humaines »24 a fortement souligné l'importance, pour le fonctionnement des organisations, des rapports de confiance ou de méfiance établis entre les différentes catégories de l'entreprise. Une plus grande marge de liberté et d'initiative des agents peut être assurée par un degré élevé de confiance réciproque.

I.1.3. Le concept de « Liberté »

Liberté vient du latin libertas, de liber et signifie « liberté ». Le mot se définit non de façon abstraite et spéculative, mais en fonction des conditions sociopolitiques et juridiques.

Ainsi, au sens social et politique, la liberté est conçue comme une question politique, inséparable de la question de l'autorité, de l'ordre et de la loi. Mais on ne peut éviter de voir que cela implique une définition de l'homme comme sujet autonome et source de sa loi.

C'est pourquoi, le concept de liberté est défini comme une absence d'entraves, un état d'une personne qui n'est pas soumise à la servitude, d'un être qui n'est pas captif, ou d'un animal qui vit en liberté.

Montesquieu précise que : « la liberté est le droit de faire tout ce que les lois permettent ; et si un citoyen pouvait faire ce qu'elles défendent, il n'aurait plus de liberté, parce que les autres auraient tout de même ce pouvoir ». 25

Au sens juridique, la liberté est définie comme la faculté pour un citoyen de faire tout ce qui n'est pas contraire à la loi et qui ne nuit pas à autrui.

23 Dictionnaire Encyclopédique, Ibid.

24 Marcel, MAUSS, cité dans, Dictionnaire de sociologie, Seuil, Paris, 1999, pp. 101-102.

25 De l'esprit des lois, cité dans, Dictionnaire de sociologie, Seuil, Paris, 1999, p. 46.

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La notion de la liberté dite publique est liée dans son origine à celle de limitation de l'Etat. Est libre un Etat qui reconnait aux individus une zone d'action privée, un domaine réservé à l'intérieur duquel la puissance publique ne peut pas intervenir. Au contraire un Etat est dit totalitaire s'il ne reconnait pas la distinction d'une vie privée et celle publique. D'autres théories affirment que l'intervention de l'Etat peut dans certaines circonstances libérer les individus de l'oppression des puissances privées ; à cet effet, l'intervention de l'Etat n'est plus considérée comme un danger, mais comme un bien.26

Généralement, la revendication de la liberté a toujours été une revendication de citoyen plutôt que de l'homme privé, ce qui conduisait naturellement à mettre au premier plan les libertés civiques essentielles sur lesquelles repose tout régime démocratique. Nous étudierons successivement les libertés de la pensée ou plus exactement de son expression et de sa communication sous une forme de liberté de la presse et d'expression.

La liberté d`expression est le droit pour toute personne de penser comme elle le souhaite et de pouvoir exprimer ses opinions par tous les moyens qu`elle juge opportuns, dans le domaine de la politique, de la philosophie, de la religion, et de la morale.

Considérée comme une liberté fondamentale, la liberté d`expression est inscrite dans la déclaration universelle des Droits de l`Homme (ONU, 1948, art.19) : « Tout individu a droit à la liberté d`opinion et d`expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considération de frontière, les informations et les idées par quelque moyen d`expression que ce soit ».27

Dans le même sens, Emmanuel DERIEUX, affirme que la liberté d`expression est « la faculté d`agir, de sa propre initiative, sans y être contraint ni en être empêché par quelques personnes, puissances ou autorités qui n`auraient pas été formellement habilitées, ou qui n`interviennent pour des motifs au-delà des limites ou selon les moyens autres que ceux qui lui ont été conférés ».28C'est pour cela que la liberté d`expression a comme corollaire la liberté de presse, la liberté d`association, la liberté de réunion, la liberté de manifestation mais aussi le respect d`autrui.

Elle est souvent restreinte par certaines conditions particulières qui interdisent l`incitation à la haine raciale, nationale ou religieuse et l'appel à la violence physique contre les

26 Nous allons enrichir ce débat ultérieurement dans les définitions des paradigmes ou théories.

27 CNC, Art.19 de la Déclaration Universelle des Droits de l`Homme, ONU, 1948.

28 Emmanuel DERIEUX, cité dans, La déontologie des médias, Paris, PUF, Que sais-je ?, 2è éd. 1997, p. 33.

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individus. Arrêtons-nous un instant sur un des corollaires de la liberté d'expression : la liberté de la presse. Qu'est ce que la liberté de la presse ? Quels enjeux comporte son analyse ?

En 1793, Kant affirme déjà que la liberté de la presse est le palladium de la liberté. Il n'a évidemment pas tort. Car la liberté de la presse est nécessaire pour le professionnel des médias qui dans l'exercice de son métier doit éclairer le peuple sur la matière dont l'Etat est gouverné, sur la nature des institutions et le contenu des lois de la République. Ainsi donc, la vocation première du professionnel des médias est d'exercer la liberté de communiquer en vue d'informer la population sur la société et le monde. Ceci n'est possible que dans un espace politique où les droits du citoyen sont respectés. Car l'instauration d'une dictature laïque ou théocratique, monarchique ou impériale, militaire ou coloniale, bourgeoise ou prolétarienne s'accompagne toujours de la suppression de la liberté de parole et de la presse. Cette idée vient légitimer le postulat qui dit que, sans communication libre, il n'y a pas de société, donc pas de survie prolongée de l'individu.

Il est vrai qu'il n'y a pas de liberté réelle sans limite, aussi, il ne peut y avoir de responsabilité sans liberté. Le professionnel des médis a besoin de la liberté vis-à-vis de l'Etat et des propriétaires des entreprises pour mieux exercer son métier. Sans être donc absolue, la liberté de la presse est toutefois confrontée aux différentes entraves techniques, politiques, économiques, culturelles et médiatiques.29

A la lumière de ce qui précède, nous pouvons définir la liberté de la presse non comme supplément de la négation de la censure, mais comme l'affirmation d'une tâche à remplir : satisfaire le droit à l'information de chaque citoyen, le droit d'être informé bien et aussi le droit d'avoir accès aux médias.

Sinon, la confusion à ce niveau aura pour effet de confiner l'éthique à la conscience individuelle, en rendant virtuellement non imputables les journalistes qui se réfugient

29 Les technologies sont présentées comme entraves dans le sens qu'elles élargissent l'espace de publication où n'importe qui peut publier sans être identifié. Quant à l'entrave politique, dès la naissance de la presse son développement a été freiné par le souverain et ses tribunaux. Actuellement, l'Etat essaie de censurer ou d'orienter l'information. L'entrave économique, beaucoup de médias sont utilisés pour des fins de faire des profits. L'entrave culturelle, en Afrique tout comme dans les pays musulmans, les traditions, le statut des femmes, la loyauté envers la tribu font aujourd'hui les débats contradictoires aux médias. Dans l'entrave médiatique, les Us et les Coutumes journalistiques constituent un obstacle majeur à la déontologie (manque d'imagination, etc.).

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derrière leur liberté d'expression et de la bonne conscience qu'ils s'en font.30 De même, la mise en place d'outils déontologiques sans effectivité réelle relève d'une démarche cosmétique qui dissimule mal la même confusion de valeurs et de fonctions.

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