1.2.1. La démographie
La ville de N'Djaména est peuplée de 993 492
habitants28. Sa population représente
8%29 de la population totale du pays. Elle occupe
une place à part dans le réseau urbain tchadien, cette population
représente 41%30 des citadins du pays.
La population tchadienne croit, en général,
à un rythme de 3,6% par an31 (2009) ce qui engendre une
urbanisation anarchique et une multiplication d'action de production de
déchets.
On y rencontre toute sorte de culture tchadienne car toutes
les couches ethniques y sont représentées. Elle est de ce fait le
carrefour des civilisations Arabo-musulmane et Négro-africaine. Les
groupes ethniques les plus représentés sont les suivants
classés par ordre d'importance :
Ngambay , Arabes ,Ouaddaï, Hadjarai , Daza, Bilala
,Kanembou ,Marba ,Kanouri , Gore, Kouka, Toupouri , Sarah,
Barma.32
L'habitat observé à N'Djaména est le
fruit d'un passé colonial et d'une capitale africaine en expansion
où se côtoient les logements modernes et les habitats
traditionnels en banco ou en « poto poto ». La population s'active
actuellement dans la construction des habitats modernes.
La capitale tchadienne est une ville qui bouge, une ville qui
se construit tel un oiseau tissant sa toile. L'électrification, le
bitumage des routes, la voirie, les canaux d'adduction d'eau ont fait de
N'Djaména une destination enviée. La capitale tchadienne est
à l'heure de la modernisation. La plus grande ville du Tchad se pare de
ses plus beaux joyaux afin de devenir en 2020, l'une des plus belles capitales
d'Afrique, sinon, la « vitrine de l'Afrique centrale » en terme
d'opportunités, d'investissement, d'infrastructures modernes et aux
normes internationales. Déjà, des immeubles poussent à
travers la ville comme des champignons. Les quartiers s'agrandissent avec
à la clé les commodités nécessaires.
1.2.2. Les activités
économiques
Comme dans les autres grandes villes africaines, les
activités économiques les plus
dominantes sont celles du secteur tertiaire. La population
active de N'Djaména est concentrée à 78,5% dans le secteur
tertiaire33.
Dans le domaine bancaire et financier, la Direction Nationale
de la Banque Centrale de la sous région (BEAC) est présente. Les
multinationales telles que l'Ecobank, la Société
Générale Tchad, la Banque Sahélo-saharienne pour
l'Investissement et le Commerce, la Commercial Bank Tchad, l'Orabank, la Banque
Commerciale du Chari (BCC), la Banque
28 RGPH2, 2009
29 RGPH2, 2009
30 RGPH2, 2009
31 RGPH2, 2009
32 RGPH1, 1993
33 Système urbain du Tchad, Direction de
la Coordination des Activités en Matière de Population,
Ministère du Plan et de la Coopération
Mémoire de fin de formation en Analyse et Evaluation de
Projets / IVème Promotion Master II Page 17
Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction
de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
dans la ville de
N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE
Agricole et Commerciale sont présentes avec plusieurs
de leurs agences dans les quartiers. Les institutions de microcrédits en
occurrence la COOPEC d'Habéna (Amana), la COOPEC de Chagoua, la COOPEC
de Moursal occupent également une place importante dans le domaine de
financement des petits projets d'investissement.
En hôtellerie, les hôtels ayant de plus grande
renommée sont : le Méridien Chari, le Novotel la Tchadienne, le
Kempinski, Santana hôtel, suivis des petits hôtels qui sont : le
Sahara hôtel, Asia hôtel, hôtel Shangaï, hôtel
Victoria, hôtel Sahel, hôtel Tropical, Toumaï hôtel. A
côté de ceux-ci il existe dans tous les coins des quartiers du sud
de la capitale des bars, alimentations et restaurants.
En matière de transport, N'Djaména est
dotée d'un aéroport international, l'aéroport Hassane
Djamous, qui a servi de base aérienne stratégique aux
français lors de la deuxième guerre mondiale. Cet aéroport
assurent les liaisons de N'Djaména à d'autres villes
étrangères et quelques grandes villes tchadiennes. Mais la voie
la plus empruntée pour relier la capitale à d'autres villes du
pays est la voie terrestre. Une vingtaine d'agences de voyage assurent
quotidiennement le transport routier reliant la capitale aux provinces. Des
taxis, des taxis-bus et taxis motos communément appelés «
clandos » s'occupent de transport commun en milieu urbain grâce aux
324 km34 de voie bitumée de la ville.
Dans le domaine de télécommunication, deux
multinationales sont présentes : Airtel qui a connu à plusieurs
reprises de changement d'appellation et de propriétaire et Tigo. A
coté des deux, il existe des compagnies nationales : Tawali et Salam qui
couvrent toute la capitale.
En communication, le domaine de l'audio est partagé
entre la radio nationale et les stations des radios privées. Ces
stations privées sont : la FM Liberté, Dja FM, Harmonie FM, Ngato
FM, la Voix de l'espérance, Arc-en-Ciel FM, FM AL Nassour.
N'Djaména se trouve très en retard dans le domaine de
télévision car il ya une seule chaîne de
télévision nationale qui y est installée.
En matière de commerce, N'Djaména, la capitale
comprend trois grands marchés classiques : le marché central, le
marché à mil et le marché de Dembé. De nombreuses
épiceries sont ouvertes dans tous les quartiers. Il n'y a pas de super
marché, mais il existe des établissements d'importation et
d'exportation des marchandises qui se constituent en forme de
société. Des stations d'Oilibya, de Total et de la
Société des Hydrocarbures du Tchad sont présentes dans la
ville pour la distribution des produits pétroliers.
En entreprenariat, plusieurs entreprises de construction de
bâtiments et des travaux publics partagent ce domaine. Les plus
importantes sont la Société Anonyme des Travaux d'Outre Mer
(SATOM), la Société Africaine de Construction et la
Société Nouvelle d'Exploitation Routière (SNER).
Des ateliers de menuiserie de métal et bois se
trouvent implantés un peu partout dans les quartiers. Ils fabriquent des
meubles pour l'équipement des bureaux et des habitations.
34 Ministère des Infrastructures et du
Transport, 2011
Mémoire de fin de formation en Analyse et Evaluation de
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Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction
de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
dans la ville de
N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE
Les activités du secteur secondaire sont
également à signaler. Il s'agit de quelques industries qui se
sont installées dans la ville. Ce sont les Brasseries du Tchad (BDT), la
Compagnie Sucrière du Tchad (CST), les abattoirs frigorifiques de
Fracha, la Société Tchadienne d'Electricité (STE), la
Société Nationale des Eaux (SNE), des boulangeries et les usines
de fabrication des eaux minérales. Les artisans occupent d'importante
place dans ce secteur.
En artisanat la maroquinerie traditionnelle est
pratiquée par certains professionnels autour des marchés et dans
certains quartiers.
Pour le secteur primaire, quelques activités agricoles
sont observées au bord du fleuve Chari. Les riverains pratiquent les
cultures maraichères et de tubercules comme le manioc pour ravitailler
la ville. Ils profitent en saison sèche de la proximité de l'eau
pour l'irrigation. La pêche est quelque fois pratiquée dans le
tronçon du Chari qui passe à N'Djaména. Il s'agit de la
pêche traditionnelle non organisée avec des outils rudimentaires
tels que les filets. Les pêcheurs se déplacent avec des
pirogues.
Le secteur informel est également omniprésent
à coté du secteur formel. Ces activités sont
observées dans tous les coins de la ville. Dans ce domaine, les femmes
appelées communément « Mosso » font la
commercialisation des poissons, de légumes, de tubercules. Des
élèves, pendant leurs vacances, se déguisent en
colporteurs. Ils traversent la frontière pour aller acheter des
marchandises à Kousseri la ville voisine du Cameroun puis les vendent au
pays. Il y a aussi dans ce secteur des pharmaciens de l'informel appelés
« Docteurs Choukou » dans le jargon tchadien qui font le commerce
illicite des médicaments.
Presque toutes les activités de ces entités
génèrent des déchets dont la gestion incombe la
municipalité.