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Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques " leyda" dans la ville de N'Djamena

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par SELSOUBE SOUABE
Institut régional multisectoriel de technologie appliquée, de planification et d'évaluation de projets - Master II 2010
  

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Section2 : La présentation du visage de la ville de N'Djaména et description des comportements des habitants avant l'action de la municipalité.

Dans cette section, il sera présenté la situation de la ville de N'Djaména avant la prise de la décision. Il sera plus précisément question du visage de la ville, du comportement de ceux qui y habitent. Ces observations permettront d'identifier ce qui ternie l'image de la ville, ce qui la rend malsaine et désagréable.

La comparaison de cette situation à la situation actuelle c'est-à-dire après l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda » permet de mettre en évidence les impacts socioéconomiques de cette mesure.

Mémoire de fin de formation en Analyse et Evaluation de Projets / IVème Promotion Master II Page 19

Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
dans la ville de N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE

2.1. L'image des quartiers et des voies publiques

2.1.1. Visage des quartiers

Photo N°1 : les déchets plastiques jonchant un caniveau de la ville de N'Djaména.

Source : Programme « gestion durable des déchets et de l'assainissement urbain »

Projet de recherche : « Tri sélectif et valorisation des déchets urbains de la ville de N'Djaména », février 2003.

Il n'était pas évident de séjourner à N'Djaména sans remarquer la présence excessive de déchets plastiques. Dans les quartiers, les sachets plastiques flottent partout sur les branches d'arbres. Or un seul sac abandonné suffit à dégrader la beauté du paysage de la ville.

Lors de fréquents travaux de terrassement et de nivellement des rues de N'Djaména par la mairie ce sont des « forêts » de sachets plastiques qui apparaissent après le rasage des engins à tel point que l'on se demande si ces rues sont bien en terre ou en plastique.

Les rues, les places publiques, les terrains vides, et surtout les décharges publiques de la capitale tchadienne, N'Djaména, sont tapissés de ces déchets plastiques qui parfois vous sautent au visage sans aucun égard.

Ces déchets plastiques trainent partout à terre. Mêmes ceux qui sont déposés dans les bacs à ordures, lorsqu'ils n'y sont pas bien arrangés avec soin un tout petit vent suffit pour les faire disperser dans les quartiers.

Les canaux d'évacuation des eaux usées se trouvent très souvent bouchés par les déchets plastiques. Ce qui favorise la forte multiplication des moustiques et la prolifération des insectes dans la ville.

N'Djaména est situé dans une zone à deux saisons, une saison de pluie et une saison sèche. Si les eaux usées sont bien évacuées au temps opportun, il n'y aura pas de forte

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dans la ville de N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE

multiplication des moustiques en saison pluvieuse et alors il ne devrait pas avoir de moustique pendant l'autre saison.

Ce qui est le plus souvent observé dans certains quartiers, est qu'il y a la présence des moustiques quelle que soit la saison.

2.1.2. Le visage des voies publiques

Photo N°2 : les déchets plastiques flottant sur les branches d'arbre au bord d'une voie publique.

Source : Agence Tchadienne de Presse

La présence des déchets plastiques est très remarquable sur les voies publiques. Très souvent, le vent les soulève et les emporte. Cela perturbe quelque fois la vue des conducteurs causant des accidents dans les circulations routières. Lorsque ces sachets plastiques sont emportés, ils s'accrochent partout sur les branches d'arbres, les poteaux électriques, téléphoniques se trouvant aux bords des rues. En voyant cette pollution, le sentiment exprimé par la population est le dégoût car ils défigurent le beau paysage de la ville.

Les caniveaux qui doivent normalement permettre de faire passer les eaux de ruissellement des voies bitumées vers les canaux d'évacuation se trouvaient très fréquemment bouchés par les sachets en plastique. Cette situation crée quelque fois l'inondation de certains quartiers de la capitale.

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Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
dans la ville de N'Djaména-Par SELSOUBE SOUABE

Lors de nos entretiens avec les agents de nettoyage des rues, ceux-ci nous ont fait comprendre que les sachets plastiques « Leyda » occupaient, avant la prise de la mesure, le premier rang en volume des déchets qu'ils ont l'habitude d'enlever.

Les ordures qui trainent par terre se trouvaient couvertes par les déchets plastiques. Ce qui accentue leur décomposition surtout en saison pluvieuse. Ces tas d'ordures font dégager des odeurs très nauséabondes et favorise aussi la multiplication des bactéries plus d'autres microbes nuisibles.

2.2. La description de comportements des ménages et les habitudes dans les marchés

2.2.1. Les habitudes au marché

L'apparition des sachets plastiques a inculqué de nouvelle habitude à la population n'djaménoise de telle sorte qu'elle n'arrive à ne rien réaliser sans « Leyda ».

Les comportements ont profondément changé dans les actions au marché. Toute transaction commerciale fait obligatoirement intervenir les sachets plastiques. Les paniers faits à base des végétaux et autres récipients ont disparu dans la vie des ménages laissant place aux « Leyda »

Les tchadiennes ont épousé des nouvelles habitudes à travers la modernisation du mode de vie liée au développement industriel. Avec l'évolution de la société, elles se font l'illusion qu'elles ont une nouvelle civilisation et que leur propre ancienne civilisation n'a plus de sens. Elles se rendent donc au marché les mains vides comme si porter son panier en raphia de la maison au marché est devenu une honte. Les ménagères tchadiennes ont délaissé les traditionnels paniers en raphia pour le sac en plastique « Leyda ». C'est sur le marché que les clients s'approprient des paniers à usage unique pour leur achat. Et cela se répète à chaque fois que la personne se rend au marché. Il arrive parfois qu'à chaque achat d'article correspond un sachet en plastique.

Lorsque le client fait un achat important, le marchand lui sert les produits achetés avec des sachets gratuitement. Pour des petits achats, le client est contraint de payer les sachets en polyéthylène qu'il trouve d'ailleurs moins cher.

Les marchands et clients apprécient beaucoup plus ces sachets car ils les trouvent très pratiques et à la portée de tout le monde.

Par leur forme et leurs dimensions multiples, ils conviennent à n'importe quel article. Ces sachets ont même dans la pratique, remplacé les bouteilles et les calebasses. Certains détaillants s'en servent pour vendre du sel, du riz, du sucre, du lait, de l'huile des petits légumes, des condiments, etc. Presque tous les articles achetés sont emballés dans les sachets plastiques. Dans un sac noir porté par une ménagère, peuvent souvent se trouver 4 à 5 petits sacs transparents. Il arrive fréquemment que ces plastiques soient utilisés pour l'emballage des repas chauds comme les beignets et les patates frites. Or, la chaleur de ces mets pourrait conduire à la libération des composés chimiques qui constituent le plastique et qui seront, en même temps, ingérés avec les repas. Nos parents les emballaient avec des feuilles des plantes.

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Evaluation d'impacts socioéconomiques de l'interdiction de l'utilisation des sachets plastiques « Leyda »
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Cette pratique a dévalorisé les activités de tissage des paniers en palmier-doum. Elle a aussi supprimé les habitudes qu'avaient les femmes d'utiliser les paniers durables.

2.2.2. La description du comportement de la population

Les sachets plastiques « Leyda » ne sont pas mauvais car s'ils sont utilisés avec précaution, ils ne présentent aucun risque à la santé de l'homme. Mais c'est la mauvaise utilisation qu'en font les ménages qui les rendent mauvais.

Une fois arrivés à la maison avec les produits contenus dans les sachets en plastiques, la plupart des ménages enlèvent leurs articles et abandonnent ces sacs en plastique à la merci de la nature. Ces sacs en polyéthylène abandonnés trainent par terre. Un petit vent suffit pour les emporter. Ensuite, ils atterrissent là où le vent les amène soit sur les branches d'arbre, sur les poteaux électriques, poteaux téléphoniques, dans les caniveaux, dans les rues. C'est ainsi que les déchets plastiques se trouvent anarchiquement dispersés dans les quartiers. Il est très fréquent de les voir flotter dans tous les endroits de la ville. Très peu de déchets plastiques aboutissent dans les bacs à ordures, ce qui veut dire en d'autres termes que quantitativement, le gros lot du volume de déchets d'emballage se trouve gérer par la nature.

Certaines personnes ont l'habitude de manger en marchant, ils jettent les emballages de leur nourriture qui sont le plus souvent des « leyda » dans les rues.

Une autre très mauvaise pratique est que certains citoyens qui ne disposent pas de latrine chez eux, emballent leurs excréments dans les « leyda » puis les jettent au bord de la rue.

Les pratiques qui viennent d'être décrites sont quotidiennes et à longueur de la journée. Cela pollue énormément les quartiers.

Or si et seulement si ces sachets en polyéthylène sont rassemblés par leurs utilisateurs et déposés dans les bacs à ordures avec précaution, ils ne causeraient pas assez de dégâts. Aucun ménage ne prend soin de séparer les déchets plastiques des autres ordures. Or les déchets plastiques nécessitent un traitement particulier car ils ne se décomposent pas vite. Ils sont plus polluants que les autres déchets.

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"Piètre disciple, qui ne surpasse pas son maitre !"   Léonard de Vinci