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Analyse sociopolitique de la crise de l'enseignement supérieur au Burkina Faso: Cas de l'université de Ouagadougou

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par SIDI BARRY
Université de Ouagadougou (UO) - DEA Droit Public: Option: Science Politique 2011
  

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PARAGRAPHE 2 : DE 1971 À 1983

Cette période marque la montée de l'activisme syndical des étudiants voltaïques qui se verront expulsés des universités de Dakar et d'Abidjan pour incitation à la grève suite aux violents évènements de mai 1968 et la chute de Kwamé Nkrumah en 1972. Par ailleurs, en 1971, en visite à Ouagadougou, le cortège du président ivoirien Houphouët BOIGNY taxé de «véritable représentant de l'impérialisme français en Afrique » essuie des jets de tomates pourries. Ces violentes manifestations ont eu pour conséquence l'enrôlement de force d'une quarantaine d'élèves dans l'armée.

C'est dans ce contexte qu'une crise éclate au sein de l'UGEV car de nombreux militants l'ASV et de l'AEVF proches des thèses « prochinoises » font dissidence. L'aboutissement de cette crise est le ralliement au VIè congrès en 1973 au mot d'ordre de la FEANF qui prône la Révolution nationale démocratique et populaire (RNDP).

Selon la FEANF et l'UGEV28(*)« la révolution à mener est la `'Révolution nationale démocratique et populaire'', qui obéit à une stratégie de rupture d'avec l'ancienne- puissance colonisatrice (France) : cette rupture concerne tous les domaines (politique, économique, culturel, militaire) ; `'les masses populaires'' mettraient en place des `'institutions démocratiques permettant le contrôle (par elles) de l'édification nationale et la pleine satisfaction de leurs intérêts légitimes ».

Le mot d'ordre issu de ce congrès aux dires de nombreux analystes a surestimé le rôle du mouvement étudiant en faisant des étudiants `'l'avant- garde'' de la lutte révolutionnaire du peuple voltaïque. Désormais, c'est le mouvement étudiant qui détermine la nature de la révolution à mener, les catégories sociales qui doivent jouer un rôle décisif et la tactique à mener.

Cette orientation politique et idéologique fortement influencée par la pensée maoïste marque la fin de l'hégémonie du PAI dénoncé comme `'révisionniste''. En réalité, l'UGEV était traversée par des débats au sein du mouvement communiste international entre partisans de l'URSS et la Chine maoïste.

Ainsi, en 1975-1976, du fait de sa participation au gouvernement du général Lamizana, le MNL est dénoncé comme un parti `'réactionnaire'' et ses militants étudiants sont exclus de l'UGEV. Puis au congrès de 1977, ce sera le tour des militants du PAI qui seront victimes de la lutte contre le `'réformisme''.

«Si en Haute-Volta il naît un parti communiste qui mobilise et dirige les masses dans la lutte contre l'impérialisme, principalement français et ses valets locaux pour la réalisation de la Révolution Nationale Démocratique et Populaire, eh bien !, un tel parti communiste, nous le soutiendrons et cela dans le cadre du Front uni anti-impérialiste que nous préconisons»29(*).

Telle est l'annonce de la direction de lutte par le VIIIè congrès qui scelle l'unité idéologique et politique de l'UGEV. En marge de ce congrès en 1977, un groupe d'étudiants marxistes-léninistes crée l'Organisation Communiste Voltaïque (OCV), puis en 1978, le Parti communiste révolutionnaire voltaïque (PCRV) voit le jour.

La création de ce parti communiste proche du parti des travailleurs albanais d'Enver Hoxha marque une fois de plus le point de départ d'une nouvelle crise qui secoue l'UGEV. En effet, la ligne de la direction de l'UGEV est dénoncée par les militants de l'ASV(Dakar) et de l'AEVF (France) qui lancent une pétition le 21 juin 1978.

Dans cette pétition, les tenants du Mouvement du 21 juin dénoncent le «sectarisme, le bureaucratisme, le servilisme, la bolchévisation des militants, les étiquetages systématiques et les ragots de couloir du CE dont sont victimes les militants » 30(*).

Ils s'élèvent aussi contre le travail idéologique visant à « serviliser les militants, capables seulement de prononcer l'éternel: je suis fondamentalement d'accord avec le comité exécutif »31(*). Ce courant est désormais connu sous le nom du Mouvement du 21 juin (M21).

La ligne défendue par le Mouvement du 21 juin est taxée par ses adversaires de «nouveau courant opportuniste liquidateur» (NCOL) et celle du comité exécutif de l'UGEV de « Mouvement National Populiste Liquidateur » (MONAPOL) par le M21.

La scission au sein de l'UGEV intervient le 11 Août 1979, à la lecture des rapports du IXe congrès quand une partie des délégations de l'Union Soviétique (AEVUS), de Dakar (ASV) et de l'Algérie (ASVA) proches du M21 quitte la salle.

Le Mouvement du 21 juin poursuit parallèlement à l'UGEV, son IXe congrès qui marque la naissance officielle de l'UGEV /M21. La célèbre théorie selon laquelle «un se divise en deux» devient réalité. Et le IXe congrès de la tendance «légitime», l'UGEV condamne le M21 comme étant, «un courant d'intellectuels petits bourgeois contemplatifs», «un courant anti-communiste et dans son fond un courant de collaboration de classe».

Le congrès apporte également une motion de soutien à la République Populaire Socialiste d'Albanie (RPSA), au parti du travail d'Albanie (PTA) avec à sa tête Enver Hoxha et appelle «ses militants à tirer leçons de cette riche expérience révolutionnaire du peuple Albanais pour faire avancer la révolution dans notre pays».

Les analyses faites par l'UGEV sur la situation nationale et internationale lors de ce congrès la rapproche désormais du PCRV même si elle se défend d'en être sa caisse de résonance. Quant au M21 qui est en réalité inspiré par l'ULC, il «constate avec indignation que le PCRV cherche coûte que coûte à imposer bureaucratiquement la direction idéologique, politique et organisationnelle à l'UGEV pour la transformer en une jeunesse du PCRV au mépris de son caractère d'organisation de masse»32(*).

Fragilisée par la scission qui venait de naître en son sein et affaibli par les crises multiformes et les dissensions internes, l'UGEV assiste à l'avènement de la révolution d'août 1983, dont la ligne idéologique et politique est inspirée en grande partie par certains animateurs du M/21.

* 28 Idem, p316

* 29 UGEV VIIIe congrès. P 20

* 30 Rapport du `'M21'' sur le `'IX congrès de l'UGEV ; une ouverture commune, deux clôture différentes'' P4

* 31 Idem P4

* 32 Rapport du `'M21'' sur le `'IX congrès de l'UGEV ; une ouverture commune, deux clôture différentes''

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