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Le développement de l'industrie musicale en Grande-Bretagne de l'entre-deux-guerres aux années Beatles : une trajectoire d'innovation globale?

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par Matthieu MARCHAND
Université Michel de Montaigne - Bordeaux III - Master Histoire 2012
  

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C/ Le producteur de musique populaire

La production en musique classique renvoie ici au procédé matériel de reproduction de disque mais elle place qui plus est les producteurs au coeur de l'industrie musicale, ce qui est d'autant plus le cas avec les musique populaires : « Music producers became the link between record labels and musicians and managers. »250 L'exemple le plus célèbre reste bien entendu celui de George Martin auprès des Beatles, avec l'imprésario Larry Parnes qui oeuvra à la fin des années cinquante. Alors employé chez Parlophone depuis 1955, filiale de la multinationale EMI, plus intéressé au départ par le classique que par la musique populaire251, Martin cultive des relations étroites avec ses musiciens et exerça une influence majeure sur toutes les phases de la production, à tel point qu'il n'est sans doute pas exagéré de préciser que les Beatles n'auraient pas connu un tel succès sans l'appui de leur producteur. Argument d'autant plus valable qu'au début des années soixante Liverpool, selon le magazine local Mersey Beat, comptait plus de 350 groupes qui, comme les Beatles, jouaient du skiffle et du merseybeat et reprenaient des standards du rhythm and blues américain. Même la signature du contrat ne peut expliquer à lui seul leur succès puisqu'au même moment un autre groupe de Liverpool, Gerry & the Pacemakers, signèrent également chez Parlophone. Comme les Beatles, ils eurent pour producteur George Martin et pour manager Brian Epstein, jeune notabilité locale à la tête du plus grand magasin de disques de Liverpool (et qui notamment

entendra les Beatles jouer au club The Cavern). Malgré trois Numéro 1 dans les charts anglais252, Gerry & the Pacemakers doit se séparer en 1966. À l'inverse, Martin dévoua toute son énergie et sa persévérance à ses protégés, leur arrangeant d'une part un son inhabituel et une harmonisation reconnaissable parmi d'autres, ce qui leur assure un succès immédiat (les deux premiers singles, « Love Me Do » et « Please Please Me », enregistrés à l'automne 1962 dans les studios d'Abbey Road sont des succès, et sont suivis d'un premier album qui sort en avril 1963), et d'autre part une promotion aussi réfléchie qu'implacable : aspect visuel façonné par la photographie et les médias (et notamment grâce aux travaux d'Astrid Kirchherr et de Dezo Hoffman), puis utilisation des shows à la radio et à la télévision, sans compter les

250 TSCHMUCK, Peter, op. cit., p. 130.

251 Son refus d'engager Tommy Steele fut d'ailleurs très mal vu par Lockwood, qui pensait à un moment dissoudre Parlophone.

252 « How Do You Do It », « I Like It » et « You'll Never Walk Alone ».

tournées successives destinées à promouvoir la sortie des singles. C'est de cette manière que les Beatles furent introduits sur le marché américain : alors que Capitol investit 50 000 dollars pour promouvoir le titre « I Want to Hold Your Hand », les Beatles tournent en parallèle le film A Hard Day's Night (1964), passent eu Ed Sullivan Show en février 1964 et sortent pour finir deux albums spécifiquement conçus pour le marché américain : Introducing... the Beatles et Meet the Beatles !253 Par conséquent, sur une période de soixante semaines, du 1er février 1964 au 20 mars 1965, les singles des Beatles ont dominé les charts américains durant vingt-trois semaines. Avec les Beatles, « a business model came into being that characterizes the music industry to this day »254.

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