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Le transport routier interurbain à Â  Kara ( nord-Togo )

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par Koulnté SIMMALA
Université de Kara (TOGO ) - Maà®trise es-Lettres et sciences humaines. Option : géographie des transports 2009
  

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5.1.2-Vieillissement et insuffisance du parc

Nous pensons que le vrai problème des compagnies de transport est le vieillissement et l'insuffisance du parc auto.

En effet, 09 % des usagers interrogés évoquent la récurrence des pannes de moteur des cars comme l'une de leurs insuffisances. Ces pannes sont la manifestation de l'état de vieillissement des véhicules. Cette défaillance est d'ailleurs reconnue par les compagnies elles-mêmes qui affirment que les cars sont de «seconde main». L'observation directe de ceux-ci sur le terrain confirme cette réalité. La dernière en date fut la panne de deux semaines qu'a connu le car de la compagnie ADJI-TRANSPORT. Heureusement, il a repris fonction.

Le problème de vieillissement se confirme davantage lorsqu'on porte un regard sur le parc auto lui-même qui est, d'après nos enquêtes, très insuffisant. On ne dénombre que 08 cars pour l'ensemble des compagnies desservant la ligne Lomé-Kara. Ce chiffre faible est dû à l'incapacité des compagnies à disposer de beaucoup de cars en raison de leur coût très élevé. D'après la compagnie L-K-L, le coût d'un bus de deuxième main oscillerait entre 80 000 000 et 100 000 000 contre plus de 200 000 000 de nos francs pour un nouveau car maison, somme relativement énorme si on la compare aux recettes et aux dépenses annuelles. Face à ces réalités, il est clair que les compagnies éprouvent des difficultés dans l'exercice de leurs fonctions.

Le vieillissement des cars affecte également certains de leurs accessoires notamment la climatisation. En effet, 23% des usagers des compagnies L-K-L et RAKIETA reprochent le disfonctionnement de la climatisation, un élément qui joue sur le confort des cars.

A ces problèmes majeurs, il y a lieu d'en ajouter certains qui influencent les activités des compagnies de transport. Il s'agit, entre autre, de l'ingérence des syndicats,

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surtout ceux des conducteurs routiers, dans la gestion des sociétés, entraînant quelque fois des crises entre les responsables de ces deux modes de transport interurbain. La dernière crise s'est produite le 25 juin 2009 lorsque la compagnie LKL avait sollicité les services de la compagnie SSTT (Séidou Service Transport Togo) de Sokodé pour que celle-ci assure le transport de ses passagers en raison d'une panne que venait d'avoir un de ses autocar. Une opposition farouche des responsables syndicaux de Kara s'est vite constituée entraînant par moment de fortes tensions. La situation avait même nécessité l'intervention des forces de l'ordre.

Les compagnies n'ont pas également la parfaite autonomie pour la simple raison qu'elles sont contraintes par les syndicats à n'effectuer chacune que deux transports de passagers par jour dans les deux sens de l'axe Kara-Lomé. Si l'insuffisance du parc contraint les compagnies à ne desservir qu'une partie du pays, l'ingérence des syndicats les contraint à réduire le flux des autocars sur un seul axe. Cela ne permet donc pas aux compagnies de satisfaire les usagers pendant les périodes de pointe au cours desquelles elles pouvaient faire usage de tous les cars. Mais, il est à reconnaître que l'augmentation du parc contribuera à réduire les pannes de route qu'endurent les cars actuels du fait de leur exploitation régulière. En dépit de toutes choses, cette augmentation favorisera l'ouverture d'autres lignes de desserte, soit vers le nord ou soit vers les pays voisins. A cela s'ajoute l'énormité des taxes et impôts qu'il faudrait revoir à la baisse.

Mais comme précédemment introduit, les problèmes de vieillissement ne sont pas seulement une affaire des compagnies. Ils sont également enregistrés au niveau des minibus. En effet, au moment où on constate un envahissement du marché national par les voitures d'occasion en provenance d'Europe, on dénombre au contraire une augmentation du nombre de véhicules en mauvais état. La plupart de ces véhicules, déjà vieux, circulent le plus souvent aussi bien sur des routes défectueuses qu'à l'intérieur de la ville et sont soumis à une surexploitation récurrente. Ces véhicules, à carrosserie en lambeaux, sont spécialisés dans le transport de bois et de charbon de bois. Ces véhicules, pour démarrer, nécessitent qu'on pousse et ne tardent pas à s'éteindre lorsqu'ils sont allumés. Cette procédure est une solution au problème de démarreur auquel sont soumis la plupart de ces véhicules, en raison la vieillesse prononcée du moteur. Ces minibus desservent pour la plupart du temps les zones rurales. Les causes principales de ce

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problème de vieillissement des minibus sont à rechercher dans le phénomène de surcharge décrit dans les chapitres précédents.

Par rapport à ce tour d'horizon, il est évident que le transport interurbain togolais connaisse de sérieux problèmes qui font payer de lourds tributs aux usagers qui sont de plus en plus nombreux à se déplacer. Outre les usagers, c'est le système même des transports qui est affecté par ces profonds dérèglements. Il urge donc de trouver des solutions durables qui impliquent de nombreux acteurs connectés directement ou indirectement au secteur des transports routiers.

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