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La persistance des sciences sociales coloniales en Afrique

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par Jean Barnabé MILALA LUNGALA
Université de Kinshasa RDC - Doctorat 2009
  

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Bref rappel de la genèse de notre réflexion

La question ne se limite pas à l'Afrique ? Cette réflexion est partie d'une conférence dans le cadre du lancement des « Ateliers sociaux nord - sud sur le social », une a.s .b.l. de droit belge que nous codirigeons avec un compatriote du nom d'Oscar Mpoyi Tshimuanga, en partenariat avec un panel de plus de 26 associations des immigrés subsahariens oeuvrant en Belgique. La conférence s'est tenue le Jeudi 28 Octobre 2010 à 19 Heures à l'Espace Matonge, 78, Chaussée de Wavre à Ixelles à Bruxelles. Il s'agissait de contribuer aux solutions de la violence des jeunes des familles des immigrés sud- sahariens basés à Bruxelles.

C'est la transversalité des problèmes des africains qu'il soit en Afrique ou qu'il soit en Europe qui frappe. En guise de diagnostic, nous venions de suivre une autre conférence sur le sujet de la pauvreté en Belgique à la Grande Ecole de managers sociaux à Louvain-La- Neuve, Ecole envisagée comme la solution qui forme les assistants sociaux, une formation qui n'est pas organisée dans notre pays.

La conférence portait sur le risque de la pauvreté en Belgique dans le contexte de l'insertion des plus vulnérables. En effet, hormis ceux que l'orateur a qualifié d'ivrognes, des sans logis, les SDF, c'est la femme célibataire belge ayant à sa charge deux enfants qui était susceptible de risque de la pauvreté si elle vivait avec moins 875 euros le mois. Pour pallier aux problèmes qui risquerait de s'exaspérer à terme avec par exemple le refus de certaines multinationales aujourd'hui d'investir en Belgique parce qu'elles préfèrent aller là où les allocations sociales sont faibles sinon inexistantes, comme en Afrique. Le conférencier a préconisé l'élargissement des espaces publics à tous, c'est-à-dire faire en sorte que la voix de tout le monde soit entendue dans la recherche des solutions collectives.

Comme vous pouvez vous rendre compte, la solution au risque de pauvreté en Belgique se porte sur l'investissement social à faire au sein des espaces publics. Ils partent d'une hypothèse construite autour de la notion de l'espace public concret qui vise le changement de comportement basait à chaque fois sur le choix de porte- paroles de groupes, de reconnaissance entre groupes et des engagements des acteurs collectifs dans de cadres incitatifs de construction de nouvelles normes sociales. La notion de l' « espace public concret » est différente à des espaces publics abstraits, la communauté des scientifiques en action et en situation en est un.

En Rd Congo on dirait qu'on a des scolarisés armés des diplômes jusqu'aux dents, mais pas assez d'intellectuels au sens où ils sont capables de trouver de solutions aux problèmes que posent leur pays. Les diplômés africains doivent être engagés dans le processus d'apprentissage et d'acquisition de nouveaux comportements.

L'espace public africain est particulier, amorphe, c'est un espace de discussion désintégré, ayant de porte-paroles auto- proclamés, un ensemble des arènes publics multiples qui se chevauchent allant de bistrots de misère, aux kiosques de journaux des parlementaires « debouts »(expression consacrée de discutailleurs postés tous les jours devant des kiosques de journaux kinois) qui discutent de la une,et de grands acteurs médiatiques affairistes.

L'espace public africain est hétérogénéisé et non suffisamment différenciés, c'est un tissu discontinu d'une grande complexité, ramifié en une multiplicité d'arènes des tireurs de files qui se chevauchent, aussi bien internationales que nationales, régionales, municipales. Les espaces publics concrets sont nos villages fondés sur le capital terre en instance de spoliation par des multinationales en connivence avec les villes. Il est différencié en niveaux en fonction de la densité de la communication tissée dans l'histoire et l'expérience millénaire. Une organisation naturelle et simple, ayant un rayon d'action nationale. Ces différents niveaux allant de l'espace public des villes épisodique et pauvres campés dans de terrasses consommateurs immodérés de la bière locale, des cafés «milanger » ou «  malawa »(de restaurants de misère) et des rues, de l'espace public dépendant créé par les mass media inféodés par le régime politique sans scrupule et par procuration et un espace public composé des lecteurs de simples titres de journaux, d'auditeurs à la fois isolés et globalement non spécialisés, un espace public non organisé, en présence des participants passifs, des consommateurs sans modération de théâtrales populaires et de matches de Foot Ball étrangers (lieu de refuge) , des conseils de parents d'élèves lassés , des concerts religieux et profanes peu scrupuleux , des réunions de partis non démocratiques ,des conférences ecclésiastiques interpellateurs détestées par le pouvoir, etc.

En contradiction flagrante avec la pauvreté de la Belgique où il y a plutôt risque de pauvreté qu'en Afrique subsaharienne, ici sévit un état d'extrême misère selon les critères reconnus des instruments internationaux, les pères de familles vivent avec moins d'un dollar le jour, soit moins de 30 dollars le mois.

Depuis 2006 les choses étaient entrain d'évoluer rapidement avec Pékin, la Chine, pays semi -colonisée comme nous ,et ça inquiète certains milieux occidentaux. La Chine a fait de la science la première force de production dont les résultats de tant d'efforts bénéficient aujourd'hui à l'Afrique et au monde de pauvres : nous sommes depuis 2006 en ce qui concerne l'argent chinois prêté ou donné à 10,7 milliard de dollars au Nigéria, à 10 milliards de dollars pour le Soudan, à 3,6 milliards de dollars en Afrique du Sud, à peu près 8,8 milliards de dollars pour la RDC, à 2,6 de milliards de dollars pour le Gabon, à 3 milliards de dollars pour l'Ethiopie, à 2,18 milliards de dollars pour le Mozambique, etc.121(*)

Si les tendances se maintenaient la solution à long terme devait aller dans le sens d'une stratégie d'accompagnement national de résolution de la question de la nourriture, et après essayer d'intégrer les espaces publics concrets à l'échelle africaine d'abord et à l'échelle mondiale après, pour faire entendre la voix de l'Afrique. La solution durable devait passer par l'appropriation de la science par les africains eux-mêmes et un droit de veto. Les premiers à faire entendre la voix des africains sont des savants africains pour déconstruire le potentiel actif des sciences néocoloniales des institutions internationales ?

* 121 Serge Michel, Michel Beuret, La Chinafrique, Pékin à la conquête du continent noir, Hachette, éditions Grasset et Fasquelle, Paris, 2008, p.412.

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