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Les cas du divorce en droit comparé

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par Mina ADEL ZAHER
Université Jean Moulin Lyon 3 - Droit international privé et comparé  0000
  

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Section II : La France, du catholicisme à la laïcisation

Le système juridique français laïc contient des règles de droit indépendantes de toute religion. La religion n'est même pas prise en compte dans un système laïc. Cette idée est difficilement comprise par les ressortissants d'États religieux qui se trouvent en face d'une loi non conforme à aucune religion d'une manière qu'elle s'est séparée de toute influence religieuse.

En revanche, il ne faut pas négliger le rôle et l'importance de la religion dans la tradition française ( qui est une tradition catholique ), mais il ne faut pas négliger non plus le rôle du droit romain.

18 article 6 de la loi n° 462 de 1955, cet article a été remplacé par l'article 3 de la loi n° 1 de l'an 2000

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À l'époque de l'Empire romain, ( à partir de 27 av. J. - C. ), les cas de divorce volontaires étaient très nombreux. Ils pouvaient être répartis en deux catégories : - Le divortium ( divorce ) par consentement mutuel

- La repudiatio qui est un divorce par volonté unilatérale.

On voit qu'à cette période, le mariage était caractérisé par un consensualisme absolu. Ceci influa directement sur les cas de divorce qui ont un caractère consensuel, par conséquent, le divorce était extrajudiciaire.

Ensuite, en 542 apr. J. - C., l'empereur Justinien a interdit le divorce par simple consentement mutuel, et il a établi une liste des cas de divorce bien précis qui autorisaient la répudiation ( comme l'adultère, l'attentat à la vie d'un époux, la présence des relations illicites entretenues par le mari au domicile conjugal, la réduction en esclavage, l'absence qui fait présumer le décès d'un époux, ... ). Après l'effondrement de l'Empire romain, l'Église catholique a commencé petit à petit, à imposer son propre droit. À l'époque du Moyen-Âge, l'Église a mis en place la théorie du mariage-sacrement et a affirmé le principe de l'indissolubilité du mariage. Mais, l'indissolubilité du mariage a été critiquée surtout par l'Humanisme et la Réforme. En effet, LUTHER reconnaissait quatre cas de divorce ( l'adultère, l'impuissance, le refus du devoir conjugal, et l'absence prolongée du mari laissant sa femme sans ressources ). Quant à CALVIN, il n'admettait le divorce qu'en cas d'adultère et l'abandon du domicile conjugal.

Au XVIIIe siècle, les philosophes n'étaient pas d'accord sur la question. Par exemple, Voltaire, Diderot, et Montesquieu étaient contre l'indissolubilité depuis 1770, en revanche, d'autres philosophes comme Rousseau et Pothier étaient pour l'indissolubilité.

Ensuite, le droit français a évolué pour admettre le divorce par la loi du 20 septembre 1792. Cette loi a mis en place trois cas de divorce principaux : le divorce par simple consentement mutuel sans aucune intervention du juge, le divorce à la demande d'un époux ( ou divorce sur simple allégation d'incompatibilité d'humeur ), et le divorce pour des causes prévues dans la loi. Napoléon, dans son code, a suivi la même démarche, mais, le divorce a été exceptionnellement admis et dans des cas très limités.

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Plus concrètement, le Code civil a rejeté le divorce pour incompatibilité d'humeur, il a gardé le divorce par consentement mutuel mais la procédure a été alourdie ( le divorce ne peut être invoqué ni dans les deux premières années du mariage, ni après vingt ans de mariage ), en outre le Code civil a réduit à trois les causes légales du divorce, ce sont : l'adultère de la femme, l'entretien d'une concubine, il a imposé le prononcé du divorce par le tribunal qui vérifiait les allégations du demandeur d'une manière contradictoire. Un retour à la suppression du divorce a eu lieu par le biais de la loi du 8 mai 1816, date à laquelle le Catholicisme était la religion de l'État a été suivie par une loi du 27 juillet 1884 qui a été largement interprétée en faveur du divorce ( par exemple, l'adultère du mari a été considéré comme une cause du divorce ). A partir du XXe les lois sur le divorce deviennent de plus en plus libérales. Il ne faut pas oublier que le 8 juillet 1938, la collection copte du statut personnel a été élaborée par le Conseil général copte19, les membres de ce conseil se sont inspirés du droit français à cette époque. Il faut préciser aussi que ces règles sont contestées par les hommes de l'Église copte orthodoxe puisque les cas de divorce qu'elles contiennent ne sont pas conformes aux instructions de la Bible.

Le 2 avril 1941, prise par le gouvernement de Vichy, cette loi a voulu diminuer le nombre du divorce en France, elle a commencé à mettre en place des restrictions comme l'interdiction de divorcer dans les trois ans qui suivent le mariage. Cette loi qui était une tentative, ayant pour objet la limitation du domaine du divorce, a échoué à cause de son inefficacité. En effet, une ordonnance a abrogé l'indissolubilité triennale prévue par la loi de Vichy, cette ordonnance date du 12 avril 1945.

Le 17 juillet 1975, une loi révolutionnaire a été mise en place pour libéraliser le divorce en donnant au juge un pouvoir d'appréciation. Les délais prévus en cas de cessation de la vie commune étaient très longs, il faut attendre six ans de séparation pour demander le divorce.

Enfin, par la loi du 26 mai 2004, la libération du divorce a été confirmée, les délais sont réduits à deux ans de séparation pour demander le divorce pour altération

19 Aucun homme religieux était membre de ce conseil.

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définitive du lien conjugal. Le pouvoir d'appréciation du juge a été largement limité dans la nouvelle loi.

Il ne faut pas oublier que cette loi reflète réellement la laïcité du système juridique français qui s'est détaché de toute religion, et même de l'ancienne tradition catholique.

Il paraît très clairement que cette loi n'a pas été influencée par aucune religion, c'est l'affirmation de laïcité, un droit général, laïc, uniforme, mais, ne satisfait aucune religion.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault