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Impacts environnementaux des réfugiés autour des zones conflictuelles en Afrique de l'ouest

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par Abdoulaye DIALLO
Université Ouaga I Pr Zoseph KI-ZERBO - Master II recherche (Gestion des Ressources Naturelles) 2015
  

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III-3-3 : LES SOURCES D'APPROVISIONNEMENT EN EAU, NOURRITURE ET ENERGIE DOMESTIQUE DES REFUGIES MALIENS

Les forages sont la principale source d'approvisionnement en eau aussi bien pour les réfugiés (98%) que pour les autochtones (87%), suivi des puits (respectivement 1% et 7%) et des eaux de surface (respectivement 1% et 6%). Les réfugiés utilisent les sources d'eau pour leurs besoins quotidiens et l'abreuvement des animaux. Cependant, les réfugiés disent connaître des contraintes d'abreuvement dues à l'insuffisance des points d'eau et des ouvrages hydrauliques comme le montre la photo 5. Les contraintes sont cependant variables selon les sites. Sur le terrain, on a pu observer que certains réfugiés convoient l'eau de Férerio en véhicules jusqu'à Déou pour l'abreuvement des animaux (HCR, 2013).

Source : données d'enquête UNHCR/FAO, 2013

Photo 3 : compétition pour l'accès à l'eau autour d'un puits busé

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Les caprices du climat, la croissance démographique et l'avènement des réfugiés maliens dans la région du Sahel font que les sources d'eau sont fortement convoitées et se raréfient. Les Hommes et les animaux s'approvisionnent souvent au même point d'eau.

Sur le plan alimentaire, plusieurs structures viennent en aide aux réfugiés, parmi lesquels le HCR, le PAM, les organisations caritatives telles que l'OCADES, le CRS, l'ONG HELP. Ces vivres sont distribués mensuellement aux réfugiés dans leur ensemble (99% des réfugiés). Mais lors des focus groupes organisés entre une équipe d'experts diligentée par le HCR et la FAO auprès des réfugiés, il est ressorti essentiellement deux points :

- les nouveaux arrivants dans les camps tardent à recevoir leurs dotations du fait qu'ils n'ont pas encore été recensés. Cette lenteur dans l'enregistrement nécessite la mise en place d'un stock alimentaire en attente pour répondre à ces cas.

- le manque de diversité des rations servies où les produits laitiers et à base de viande sont absents alors que l'on ne peut ignorer leur importance dans l'alimentation de ces réfugiés. Les produits les plus consommés dans cette région sont les céréales (100% chez les réfugiés) et 98,6% chez les autochtones. Les oléagineux constitués principalement du niébé n'est pas apprécié par les réfugiés et demeure peu consommé. Certains mêmes affirment en donner aux animaux. Les réfugiés souhaiteraient être consultés par rapport à la nature des produits distribués. Par ailleurs les besoins alimentaire du cheptel sont importants et varient suivant le type d'espèce comme l'atteste le tableau ci-dessus (FAO, 2013).

Tableau 8 : besoins alimentaires du bétail de réfugiés dans le Sahel burkinabé

Source : données d'enquête UNHCR/FAO, 2013

Ce tableau révèle que les besoins alimentaires du bétail des réfugiés maliens varient selon l'importance du troupeau.

En générale, les réfugiés ont libre accès aux points d'eau, aux pâturages et infrastructures sociocommunautaires (écoles, centres de soins) au même titre que les populations locales ; parfois même avec plus d'attention. Ils ont également accès aux zones de

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prélèvement de bois autour des camps qui constitue la principale source d'énergie domestique aussi bien chez les réfugiés (74%) que la population autochtone (80%). L'achat et la collecte du bois mort sont respectivement les principaux canaux d'approvisionnement en énergie chez les réfugiés (54%) et les autochtones (84%). La brousse demeure le principal lieu d'approvisionnement en énergie (38% des réfugiés et 84% des autochtones) suivi du marché (38% des réfugiés et 16% des autochtones) (FAO, 2013). Les autres sources d'énergie sont le charbon de bois chez les réfugiés (25%) et de la bouse animale chez les autochtones (14%). Pour plus de précision réfère tableau 9.

L'un des principaux lieux de collecte de bois morts reste la forêt classée de Nassoumbou comme en témoigne la photo 4. Moins de 1% des réfugiés utilisent du gaz comme énergie domestique et environ 3% des autochtones utilisent du charbon de bois dans leur ménage. A travers les analyses spatiales (images satellitaires de type Landsat TM pour la période 2001, 2006, 2011), on a constaté que les forêts mises en défends dans le Sahel sont restées intactes jusqu'à là. De même, malgré un approvisionnement insuffisant en bois énergie de la part des ONG (24,3%), il est ressorti que dans tous les sites abritant les réfugiés que la cohabitation était pacifique entre autochtones et hôtes (HCR, FAO ; 2013).

Tableau 9 : source d'approvisionnement en bois énergie des populations au Sahel

Source : données d'enquête UNHCR/FAO 2013

Les sources d'approvisionnement en énergie restent dominées par la collecte et l'achat de bois, mais ces deux modes d'approvisionnement varient aussi en fonction des réfugiés et des autochtones.

Photo 4 : Chargement de bois en provenance de la forêt classée de Nassoumbou

Source : données d'enquête UNHCR/FAO, 2013

La collecte de bois dans la forêt classée de Nassoumbou se fait sous la supervision des agents forestiers. Certaines populations parcourent de longues distances avec des charrettes pour s'approvisionner en bois.

Bien que la région du Sahel soit à vocation pastorale, les ressources naturelles renouvelables y sont limitées à cause des conditions climatiques et écologiques difficiles. Dans un tel contexte, l'arrivée massive de réfugiés avec leurs animaux en nombre important constitue une préoccupation majeure pour l'accès aux ressources, l'organisation sociale et économique des autochtones (UNHCR, 2012).

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