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Impacts environnementaux des réfugiés autour des zones conflictuelles en Afrique de l'ouest

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par Abdoulaye DIALLO
Université Ouaga I Pr Zoseph KI-ZERBO - Master II recherche (Gestion des Ressources Naturelles) 2015
  

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IV-1-2 : LES IMPACTS HUMAINS DES REFUGIES EN GUINEE

c) Les impacts sanitaires

En Guinée, aucun centre urbain n'a échappé à l'impact démographique des réfugiés. Les centres urbains souffrant d'un manque de systèmes efficaces et viables pour la collecte, le transport et le dépôt de tous les types de déchets, en particulier les déchets solides, supportaient de grandes décharges et immondices en leur sein surtout avec l'installation des réfugiés. Les villes du Sud de la Guinée, ainsi que Conakry la capitale font face aux pires problèmes sanitaires en Afrique Subsaharienne. Les petits dépôts de déchets, la pollution des cours d'eau et le manque de latrines sautent aux yeux. Des forages sont creusés à proximité de certains égouts notamment dans les périphéries concentrant les réfugiés. Les épidémies sont une menace sérieuse et au milieu des années 1990, il y a eu des cas de choléras et de méningites. Et si la situation d'hygiène n'est pas améliorée, d'autres cas d'épidémies pourraient apparaître avec l'augmentation de la population, particulièrement chez les enfants. En outre, les autorités comme les populations locales constatant une hausse du nombre de personnes infectées par le virus VIH/SIDA en Guinée forestière, ont fait le lien avec les réfugiés (FALCONER J, 1990).

d) Mésententes entre populations autochtones et réfugiés

Certains réfugiés tels que les Mandingues qui avaient davantage de conscience politique et le monopole du commerce dans les villes, s'intégrèrent dans la vie économique citadine. Mais leur brusque augmentation marginalisa davantage les groupes ethniques de forêt (Mano, Guerzé, Toma et Kissi), ce qui exacerba les tensions qui existaient déjà. Ces tribus de forêt étaient loyales à l'égard du NPFL qui avait persécuté les Mandingues au Libéria. En Juin 1991, les tensions entre Guerzés et Mandingues s'accrurent fortement à N'Zérékoré, aboutissant à des conflits qui firent plus de deux cents morts. A Macenta aussi, les tensions entre les Mandingues, connus sous le nom de Tomamania, et les Toma augmentèrent.

Egalement, le sur-enregistrement des réfugiés et l'appropriation des cartes alimentaires par les marchands et autorités locales suscitaient de graves problèmes dans les villes. En effet, lorsque la distribution de l'aide alimentaire devient irrégulière, les réfugiés des villes protestèrent auprès des services du HCR et en 1995, des pressions politiques furent exercées en faveur des réfugiés des villes afin d'éviter les tensions. Il est même arrivé que ces réfugiés

IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX DES REFUGIES AUTOUR DES ZONES CONFLICTUELLES EN AFRIQUE DE L'OUEST

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urbains adoptent un comportement plus exigent et revendicatif. L'image de réfugiés rebelles et violents a souvent été mise en avant par le HCR. En exemple, les incidents de Juin 2003 à Conakry où des réfugiés sierra léonais et libériens avaient violemment pris à partie le représentant du HCR pour réclamer de l'aide. De plus, l'aide humanitaire qui était concentrée sur les réfugiés a fait naitre un sentiment d'injustice chez les guinéens (DARDOIZE V, 1996). En effet, Douglas Henry écrit que « les Guinéens des zones frontalières », face à l'aide déployée pour les seuls réfugiés, avaient pris conscience de leur « dénuement » et de leur « marginalité au sein d'un État qui, jusqu'alors, ne s'était guère occupé d'eux » (HENRY D, 2002). Et pour finir des vols de ressources étaient enregistrés et les responsables locaux s'en plaignaient énergiquement. Mais en 1995, il semble qu'un consensus ait été établi : un certain niveau de larcin était accepté par les responsables locaux.

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Les chiffres concernant le taux de déforestation guinéenne sont difficiles à prouver et on estime que l'Afrique occidentale a déjà perdu 70% de sa forêt originelle (GRAINGER A, 1993), ce qui représente plus de la moitié de la déforestation globale africaine. Bourque et WILSON K.B (1990) font remarquer que « la Guinée forestière fut à l'origine, comme son nom l'indique, entièrement boisée » ajoutant à cela que « la déforestation est extensive et progressive à une allure soutenue ». Le consensus général est que « toute forêt naturelle en dehors des réserves forestières des ilots protégés par leur inaccessibilité ou par la tradition risque de disparaître dans un avenir très proche ».

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"Il faudrait pour le bonheur des états que les philosophes fussent roi ou que les rois fussent philosophes"   Platon