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Les transactions commerciales dans le bourré sous le règne de Kankou Moussa (1307-1332)

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par Djenabou Mady KOMA
Général Lansana Conté de Sonfonia-Conakry - Maitrise en Histoire des relations internationales 2008
  

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- Le fer : La province du Bouré n'a pas connu la métallurgie du fer. Les barres de fer étaient rapportées du voisinage (Niani) et du Sud forestier. Ces barres étaient transformées en outils ou armes par les artisans locaux.

g) -les Produits du Sud forestier : Dans la gamme des produits du Sud forestier, la noix de cola passait pour le plus important. En effet, le fruit grisé figurait en bonne place parmi les grands produits qui ont dominé le commerce et surtout du Bouré.

Il était recherché pour sa valeur symbolique et aussi pour ses vertus la noix du cola contient des alcaloïdes, stimulants qui permettent de lutter contre la fatigue et le sommeil. Les caravaniers apportaient au Bouré une importante quantité de noix de cola dans des paniers en provenance du `'Worodugu'' (pays du cola).

La tradition souligne que la cola se vendait à un `'prix'' très élevé (nous le verrons plus loin). Elle constituait une source de revenu considérable.

A la noix de cola il convient d'ajouter : l'huile de palme. C'était alors un produit de luxe pour la consommation ; les épices -poivre ou fèfè (en Maninka), maniguette ou cani (en Maninka). Ces produits étaient consommés en grande quantité par exemple pour relever le goût du poisson.

h) Les Produits Orientaux : En échange des matières locales, le Bouré recevait divers produits venus de l'Orient et même de l'Europe. Ce sont : des tissus de soie ou de laine, des habits brodés des couvertures de laine, des draps de Venise, des caussabes( grands boubous), des draps de brocart, des perles et des colliers de corail, des dattes, du raisin sec, du henné, de l'antimoine pour les coquettes, des miroirs de Venise, des sabres, du parfum, de l'encens, du tabac, et...

Tel se présente le tableau des différents produits qui ont meublé le commerce au Bouré sous le règne de Kankou Moussa (1307 - 13332). L'on aura remarqué à travers cette étude une richesse et une diversité frappante des marchandises dans le circuit des échanges30(*).

Cette richesse et cette diversité n'étaient dues à l'importance numérique de consommateurs ; mais plutôt parce que la province regorgeait de produits qui suscitaient la convoitise des uns et des autres (or et denrées). Il fallait alors apporter toutes sortes d'articles rares dont la population du Bouré a réellement besoin pour les échanger contre les produits locaux31(*).

On peut se poser la question de savoir par quelles voies et par quels moyens les marchandises étaient acheminées au Bouré ; la tradition souligne qu'il y avait deux principales voies commerciales de grande importance :

ü Une voie terrestre constituée d'une piste qui reliait le Bouré à Niani, la capitale de l'Empire. Cette piste s'appelait `'Mandensila'' ou la route du Mandén.

Selon Elhadj Mamoudou Gaye32(*), les commerçants, pour se rendre au Bouré, devaient nécessairement transiter par la capitale `'siège du pouvoir Central'' où ils obtenaient un sauf-conduit délivré par l'autorité impériale, ceci pour mieux contrôler le mouvement des commerçant dans la région, car dans le souci de sauvegarder les intérêts de la cour royale, l'accès des régions productrices d'or était formellement interdit aux commerçants arabo-berbères ; des sanctions sévères allant jusqu'à la confiscation des biens et à l'expulsion étaient prises à l'encontre des contrevenants.

Une voie fluviale par le Tinkisso et le Niger qui reliait le Bouré au grand centre soudano-sahélien : Gao, Djenné, Tombouctou, les caravaniers repartaient du Bouré par cette voie.

De petits sentiers reliaient d'une part les villages de la localité entre eux, et d'autre part la localité aux régions voisines (Bidika, Djalonkadou, Menien, etc...)

Salon la tradition recueillie auprès du même informateur, le transport des marchandises à travers la région était assuré par deux moyens : le portage à tête d'homme et le portage à dos d'animal. Les charges de 50 kg et plus, étaient transportés à dos d'âne. La traversée des fleuves et des rivières était assurée par de grandes embarcations appelées `'kanké'' (en maninka), tenues par les bateliers Bozos et somonos ; et de petits ponts en bois ou en lianes appelés `'sin'' (en maninka).

Notons pour terminer qu'à cette époque les principales voies commerciales étaient en parfaite sécurité.

* 30 El Hadj souleymane Camara : âgé de 71 ans, fonctionnaire à la retraite Siguiri, 2009.

* 31 El Hadj souleymane Camara : âgé de 71 ans, fonctionnaire à la retraite Siguiri, 2009.

* 32 El Hadj Mamadou GAYE, âgé de 79 ans d'origine Sarakollé, notable de Niani.

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