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L'intervention militaire française au Mali. Essai d'analyse géopolitique.

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par SATUTNIN NDONG NDONG
Université Omar Bongo - MASTER GEOSCIENCES POLITIQUES 2015
  

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2- L'intervention de l'ONU dans le conflit

L'intervention de l'ONU dans le conflit malien fait suite à plusieurs hésitations et à une diversité d'incompréhensions entre les différents acteurs. Ces incompréhensions, qui dénotaient de la longueur du processus de décision182 de l'ONU ont retardé la mise en place d'une mission de sécurité et de paix au Mali. Pourtant, à travers le développement de l'agressivité des GAD et la menace contre la sécurité et la paix au Mali, l'intervention de l'ONU aurait pu se faire rapidement, puis que le but premier de l'Organisation est de « maintenir la paix et la sécurité internationales et à cette fin: prendre des mesures collectives efficaces en vue de prévenir et d'écarter les menaces à la paix et de réprimer tout acte d'agression ou autre rupture de la paix »183. Malgré cette responsabilité de prévention et de gestion de crise, les interventions onusiennes ne se sont pas réalisées avec promptitude. Toutefois, deux missions ont été mises en place par l'institution pour assurer ce que J-B. Duroselle184 appelle la sécurité collective.

La première, dénommée MISMA avait été adoptée par le Conseil de sécurité de l'ONU par la résolution 2085. Cette mission, qui avait été autorisée par les Nations-Unies, était totalement coordonnée par les instances africaines dont l'Union Africaine et la CEDEAO. Ainsi, fixée pour une durée d'un an, cette première opération à en croire T. Poulin185, devait dans un premier temps reconstituer la capacité de l'armée malienne, en étroite coordination avec les autres partenaires internationaux. Dans un deuxième temps, elle devrait aider les autorités maliennes à reprendre le contrôle du Nord et à réduire les menaces

181 Rapport Assemblée française op.cit, p.100.

'82J-B. Duroselle, Histoire des relations internationales de 1945 à nos jours, Paris, Armand colin Tome, 15e

édition, 2009, p.606.

183 Charte des Nations-Unies, op.cit.

'84J-B. Duroselle, op.cit., p.605.

185T. Poulin, (2013), Historique de l'opération MISMA, http://www.operationspaix.net/167-historique-

misma.html, consulté le 25/05/2015

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des organisations terroristes qui s'y trouvaient. Cette force onusienne, totalement africaine, composait un contingent de 6000 soldats provenant des Etats de la CEDEAO et de la CEAC particulièrement le Tchad. Ces différentes armées qui ont intégré la coalition, ont, non seulement succédé aux premières opérations des soldats français, mais étaient aussi devenus leurs alliées du front. C'est notamment le cas de l'armée tchadienne avec laquelle les forces françaises ont mené d'importantes opérations, particulièrement celles du récif de l'adrad des ifoghas. Ces armées africaines, qui se rendaient sur le front malien, ont déployé plusieurs moyens logistiques et financiers, variables selon le pays. L'effectivité de ce déploiement de la mission africaine représentait une action, qui annonçait le départ de l'armée française sur le territoire malien et le début de la sécurité onusienne dans la partie septentrionale. Le tableau ci-dessous présente l'ossature du dispositif militaire de la mission africaine au Mali.

Tableau 5: Contingent africain de la MISMA dans le conflit malien

Pays

Contingent militaire

Logistique

financement

déploiement

Ghana

130 militaires

20Véhicules

3 millions de dollars

26-jan

Guinée
Conakry

148 militaires

10Camions

1 million de dollars

24-janv

Côte-d'Ivoire

175 militaires

Camions

2 millions de dollars

23-janv

Benin

321 militaires

10blindés 20véhicules

2 millions de dollars

23-janv

140 policiers

Sénégal

511 militaires

5canons 155
TRFI

2 millions de dollars

23-janv

144policiers

Burkina Faso
Niger

660 militaires

10blindés

2 millions de dollars

23-janv

685 militaires

150véhicules

Togo

739 militaires

100 véhicules

 

24-janv

67 policiers

16 blindés

Nigéria

923 militaires

3 Alphajets

5millions de dollars

19-janv

77policiers

Tchad

2250 militaires

300 véhicules

1million de dollars

16-janv

100 blindés

Source : Assemblée nationale n°128, 18juillet 2013/Ministère de la défense française

Ce tableau illustre l'action des forces militaires africaines sur le théâtre malien. Il en ressort que les Etats africains, en plus des 6000 soldats déployés, ont fournis 800 engins constitués de véhicules et avions et 18 millions de dollars pour entretenir la mission MISMA.

Outre les moyens déployés par les Etats africains dans le cadre de la première mission onusienne MISMA, plusieurs membres des Nations-unies ont également contribué

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financièrement à cette opération. Les Etats-Unis, l'Inde, les pays de l'Union européenne et quelques Etats africains dont le Gabon et l'Afrique du Sud, ont consenti 37 449 806 dollars186, pour mener cette opération.

La seconde mission onusienne, dénommée MINUSMA, est celle qui remplace officiellement l'opération Serval. Débutée dès le 1erJuillet 2013, cette mission se substitue à la première, qui était totalement dirigée par des instances africaines de la CEDEAO et de l'Union Africaine. Cette opération, qui est sous la coordination des Nations-unies, employait le même effectif militaire de la mission africaine MISMA. Selon B. Daou187, les 6.000 soldats africains présents au Mali dans le cadre de la MISMA intégrèrent la nouvelle force de paix et de sécurité et devinrent des soldats casques bleus onusiens. En effet, dotée des mêmes enjeux que la première, cette mission visait particulièrement la sécurisation de l'espace septentrional du Mali et la protection des habitants contre les nouvelles attaques djihadistes, bien que n'étant pas une « mission antiterroriste »188. Avec le retrait progressif des forces françaises sur le théâtre des opérations, la MINUSMA devenait la nouvelle unité dont la responsabilité était de repousser les violences djihadistes et terroristes qui pesaient sur les villes du Nord. La succession de l'intervention militaire française au Mali par l'Organisation des Nations-Unies, mobilisait ainsi plusieurs pays de la communauté internationale à fournir d'importants moyens logistiques et financiers pour pallier le retrait des troupes françaises. De ce fait, la France et les États-Unis apportèrent le soutien logistique et financier à la nouvelle mission onusienne qui remplaçait l'opération Serval.

Bien que l'intervention des casques bleus de l'ONU ait officiellement marqué l'arrêt de l'opération Serval, cette présence onusienne ne signifiait, nullement, la fin de la présence militaire française au Mali. En fait, la fin de Serval a entrainé la naissance d'une nouvelle opération dénommée Barkhane. Ainsi, ce qui apparaissait comme un désengagement des troupes militaires françaises au Mali, n'était en réalité, qu'une conversion de la force militaire de Serval.

186Rapport d'information du Sénat français n°513, 2013, p.83.

187B. Daou, De la MISMA à la MINUSMA : les forces internationales de soutien au mali échangent les bérets

aujourd'hui, http://www.maliweb.net/la-situation-politique-et-securitaire-au-nord/de-la-misma-a-la-minusma,
consulté le 25/05/2015

188D. Baché, 2013, Interview Rfi, MINUSMA au Mali: Les troupes ont quatre mois pour se mettre aux normes de l'ONU, http://www.rfi.fr/afrique/20130701-herve-ladsous-misma-devient-minusma-presidentielle-election-paix-/, consulté le 10/04/2015

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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams