II.6. CARACTERISTIQUES D'UNE PLAIE ET EVALUATION DE
L'ETAT D'UNE PLAIE
Les caractéristiques d'une plaie permettent
d'apprécier l'état et l'évolution : profondeurs,
dimension, exsudât, douleur, infection, odeur, couleur. Ces
renseignements sont particulièrement utiles pour la prise en charge de
plaies chroniques.
Origine de la plaie :
Le bilan étiologique est l'élément
incontournable pour la prise en charge d'une plaie au niveau des membres
inférieurs ou supérieurs. Ce bilan comprend la réalisation
d'une écho-doppler artérielle ou veineuse avec la prise des
indices des pressions systoliques (IPS). Cet examen permet d'éliminer
une atteinte micro-angiopathique accessible à un éventuel geste
chirurgical.
Profondeur de la plaie :
L'évaluation de la profondeur de la plaie peut se
baser sur les critères définis. Par exemple, pour les stades de
gravités de l'escarre.
Dimension d'une plaie :
Les premiers renseignements portés sur l'étendue
d'une plaie sont essentiels pour le suivi de l'état d'une plaie au cours
du traitement. La mesure de la plaie doit être reportée sur la
fiche de suivi; une photographie de la plaie initiale peut renseigner
objectivement sur son évolution.
Quantité et qualité de
l'exsudat :
L'exsudat (suintement) doit être apprécié
en termes de quantité (faible, modéré, important) et de
qualités (séreuses, sanguinolentes ou purulentes).
Code couleur de plaies (échelle
colorimétrique) :
Les couleurs sont différentes selon la nature et
l'évolution de la cicatrisation. Elles correspondent à la
production plus ou moins importante d'exsudat selon les plaies. Initialement,
la plaie est sèche ou légèrement' humide ou très
exsudative. Les plaies chroniques sont rarement monochromes. Les codes couleurs
utilisés dans l'échelle colorimétrique reposent sur
l'utilisation de 5 couleurs pour décrire les plaies : noir, jaune,
rouge, éventuellement rose ou blanche. Il ne suffit pas de la
gravité de l'escarre en profondeur, son intérêt principal
est de suivre l'évolution de la plaie. Il doit être associé
à d'autres méthodes de mesures.
On distingue :
Ø Couleur noire: correspond à la coagulation des
éléments du derme et de l'épiderme en cas de
nécrose, croûtes superficielles sèches ou très peu
humide ;
Ø Couleur jaune : correspond à la production de
fibrines pour les plaies très humides, fibrineuses. On observe des
situations intermédiaires : plaies modérément humides :
plaques de nécroses et sillon d'élimination en
périphérie, nécroses noires molles ; plaies fibrineuses ou
nécroses jaunes correspondant tissu graisseux
dévascularisé avec évolution vers la fibrose ;
Ø Couleur rouge : représente le tissu de
granulation ;
Ø Couleur blanche : signe de l'évolution vers la
fibrose.
Douleur :
L'appréciation et la prise en compte de la douleur
ressentie par le patient sont essentielles pour la surveillance et le suivi de
l'évolution de l'état d'une plaie.
Parmi les plaies chroniques, les paies artérielles sont
les plus douloureuses. La douleur peut être le signe de la constitution
d'un abcès superficiel ou profond, par exemple.
La plaie simple aiguë saturée
post-opératoire : La douleur peut également signifier une
intolérance ou pansement ou encore un pansement mal
positionné.
Odeur :
L'odeur peut être liée à la
dégradation des pansements, par exemple les composants des hydro
colloïdes en absorbant l'exsudat se transforment en gèle ce qui
produit une substance "pus-like" ou malodorante.
L'odeur n'est donc pas un signe systématique d'une
infection. La couleur verdâtre caractéristique associée
à l'odeur est due par la présence de pseudomonas et en outre,
l'odeur nauséabonde de ce type de pansement marque celle dû au
pseudomonas.
II.6.1. Le risque de transmission croisée d'une
plaie
Le risque de transmission croisée d'une plaie
dépend de 3 facteurs confondus
Le patient : selon son état
physiologique, sa pathologie (diabète, obésité,
malnutritio...) et ses défenses, immunitaires ou un portage des germes
particuliers (staphylocoques aureus dans la sphère ORL par exemple). On
peut citer également le risque lié au patient peu
coopérant, mal informé, avec une hygiène corporelle
insuffisante.
Le type de plaies : plaies
aiguës ou plaies chroniques selon sa profondeur, son siège, son
état infectieux et la nature des germes.
L'environnement : il constitue un
facteur le plus prévisible de transmission d'une infection car il est
composé des surfaces, de l'air pollué, des animaux et des
patients qui peuvent être les facteurs de transmission par :
Ø Le non respect des protocoles de soins ;
Ø Méconnaissances de la technique ;
Ø introduction d'un nouveau matériel ;
Ø Introduction d'une nouvelle technique ;
Ø Les défauts d'organisation du soin ;
Ø L'interruption du soin.
Cependant il faut signaler ici le risque pour le soignant
avec les accidents d'exposition au sang et aux liquides biologiques par contact
sur la peau lésée et les muqueuses, par projections, par coupures
ou par piqûres.
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