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Lutte contre le grand banditisme au Burkina Faso: bilan et perspectives.

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par Marcel KAFANDO
Ecole Nationale de Police - Commissaire de police 2015
  

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prévention du grand banditisme

La sécurité est l'affaire de tous. Aussi, du côté des corps constitués pour la sécurité, d'autres forces sociales sont-elles engagées dans la prévention. Au titre de ces forces, on note la présence de diverses couches sociales (A) mais aussi des organismes non gouvernementaux (B).

27 Décret portant Stratégie nationale de sécurité Intérieure, op.cit.

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A. L'apport des diverses couches sociales dans la lutte contre le grand banditisme. De nombreuses structures sociales se sont impliquées dans les questions de sécurité en général. Leurs actions ont une influence non négligeable dans la lutte contre le grand banditisme. Ce sont d'une part, l'action sociale publique et d'autre part, l'action sociale privée.

1. L'action sociale publique (police de proximité)

La participation communautaire à la lutte contre l'insécurité et à la préservation de la sécurité des personnes et des biens constitue un enjeu important et une nécessité impérieuse. L'accroissement de l'insécurité et du sentiment d'insécurité exige un élargissement de l'offre en service de sécurité et en recherche de paix sociale. Dans la déclaration de politique générale du gouvernement du 10 octobre 2002, la situation sécuritaire du pays est décrite en ces termes : « L'accroissement de la délinquance inquiète légitimement nos concitoyens. L'insécurité se manifeste sous des formes de plus en plus diversifiées. Dans les zones urbaines, la délinquance reste importante et concerne les jeunes, présentés de plus en plus souvent comme auteurs ou comme victimes. La grande criminalité s'est organisée et s'est internationalisée pour s'adapter aux évolutions économiques et sociales. L'insécurité est un défi pour notre société que nous devons relever tous ensemble. »28 Cet appel a été suivi par la mise en place de structures communautaires appelées « police de proximité ».

Partant du constat que c'est au sein des populations que s'organisent les actes d'insécurité et qu'elles ont vraisemblablement les moyens de les prévenir, de les détecter et de contribuer à leur réduction, la police de proximité a été introduite et basée sur la politique de promotion de la sécurité par la participation communautaire. Les Comités Locaux de Sécurité (CLS) et Initiatives Locales de Sécurité (ILS) furent créés. Pour les CLS, en décembre 2009, cinq mille huit cent vingt-deux (5822) ont été nommés, trois mille quatre-vingt (3080) installés et mille six cent soixante-trois (1663) fonctionnels29.

Les initiatives locales de sécurité (I.L.S.) identifiées à ce jour sont essentiellement constituées des associations de chasseurs traditionnels appelés « Dozo » dans la zone de l'ouest et les associations « Kolgwéogo » et « Wendpanga » dans les régions du Nord et du Centre Nord. L'action de toutes ces structures n'est pas quantifiable, faute de statistiques ; mais nul n'ignore, combien leur implication dans les questions de sécurité a largement contribué à faire reculer les limites de la criminalité.

28 BAYALA. Jean-Pierre, Les défis de la gouvernance du secteur de la sécurité en Afrique de l'Ouest -cas du Burkina Faso, 2009, inédit.

29 Idem.

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2. L'action sociale privée

C'est l'oeuvre des services de sécurité privés (les sociétés de gardiennage).

La loi sur la sécurité intérieure burkinabè autorise l'Etat à accorder à des sociétés privées le droit d'exercer des activités de sécurité publique à condition qu'elles portent exclusivement sur la protection des personnes et des biens. Il leur est interdit de bénéficier de prérogatives d'ordre public, bien que leurs agents participent comme tout citoyen à la dénonciation des crimes et délits et, au besoin, à l'arrestation de leurs auteurs. En vertu de cette loi, plus d'une soixantaine de sociétés privées de sécurité contribuent au renforcement de la sécurité publique.

Le recours aux sociétés de sécurité privées est une nécessité, qui contraint des Etats comme le Burkina Faso à faire la politique de ses moyens. Par conséquent, elles sont un outil pour renforcer l'action des forces de sécurité dans la lutte contre l'insécurité. En tout état de cause, leur multiplication ne devrait en aucun cas créer un équilibre, encore moins un déséquilibre, en leur faveur par rapport aux forces de sécurité.

La sécurité est avant tout, comme déjà indiqué, une mission régalienne de l'Etat. Au Burkina Faso, même si les sociétés de sécurité privées ne sont pas à la portée de tout citoyen, elles permettent aux forces de sécurité de concentrer leurs efforts sur les zones dangereuses où leur présence est plus nécessaire. Malgré l'absence de statistiques dûment établies sur les résultats sécuritaires obtenus par les sociétés de sécurité privées, il est permis d'avancer qu'elles ont un impact globalement positif et encourageant pour les pouvoirs publics. En effet, l'accroissement de leur nombre et le fait qu'aucune d'entre elles n'ait fait l'objet de sanctions, constituent d'importants indicateurs de leur raison d'être.

B. Les Organisations Non Gouvernementales

De nombreuses organisations apolitiques oeuvrent à la prévention de la délinquance. Le fruit de leurs oeuvres dans les secteurs d'interventions témoigne de leur efficacité dans la prévention de la délinquance. On peut citer : TDH, OXFAM30, ENFANCE EN DIFFICULTE, la fondation Hanns Seideil qui fait de la formation des acteurs de la lutte contre le grand banditisme (notamment les policiers) son cheval de bataille. La liste est longue mais, l'aperçu de l'action d'une d'entre elles donne une idée suffisamment soutenue de leurs contributions à la prévention de la criminalité.

30 Oxfam est une confédération internationale de 17 organisations travaillant en réseaux dans plus de 90 pays dont le B.F et contribuant ainsi à une action mondiale pour le changement, en vue de bâtir un avenir prospère, sans cette pauvreté que connaissent des millions de foyers et qui constitue une des plus grandes injustices de notre temps.

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Depuis 1987, Terre Des Hommes (TDH) oeuvre dans l'enfance en difficulté. Partant du postulat que « la prison est l'école du crime » Terre des Hommes s'est engagée à promouvoir des alternatives à l'incarcération à travers le projet justice juvénile. Depuis 2010, TDH assiste les acteurs du système judiciaire à mettre en application les alternatives légales à l'incarcération des mineurs : Travail d'Intérêt Général, médiation pénale, probation, placement en centre éducatif ouvert, etc. Elle fait particulièrement la promotion du Travail d'Intérêt Général (TIG) qui est la réalisation d'un travail non rémunéré au profit de la communauté. Mais pour que la juridiction prononce un TIG, il faut que de nombreuses conditions soient réunies : Terre des hommes travaille donc à :

? Réunir toutes les conditions pour que les mineurs condamnés soient placés en TIG en toute sécurité et dans le souci de leur réhabilitation ;

? Rechercher des partenaires efficaces avec des structures étatiques ou de la société civile

pour que les enfants exécutent correctement leur peine et puissent se resocialiser ; ? Donner une assistance globale et permettre au bénéficiaire de pouvoir jouir d'une justice

réparatrice efficace, où chacun apporte ses compétences propres ;

? Orienter les mineurs vers de bonnes structures et les accompagner sur le chemin de la réinsertion sociale, en surmontant leurs difficultés.

Les résultats suivants ont été atteints :

? En 2010 et 2011, plus de 80 mineurs en conflit avec la loi ont bénéficié des mesures alternatives à l'emprisonnement ;

? Des dizaines de professionnels (magistrats, policiers, travailleurs sociaux) ont été formés ;

? Plusieurs villes ont bénéficié des actions de TDH : Bobo-Dioulasso, Oua0gadougou, Tougan, etc.

En conclusion, tous ces corps militaires, paramilitaires et organismes civils interviennent en principe en amont de la chaîne de répression et sécurisent les personnes et les biens. Leurs missions premières sont de prévenir la criminalité, le grand banditisme en particulier. Par ailleurs, en aval de la chaine, certaines de ces forces de sécurité reviennent et ont à charge des missions de police judiciaire. Elles appuient à ce titre, les juridictions responsables de la répression.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault