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Analyse des facteurs explicatives du chômage au Burkina Faso.

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par Patrice SOULAMA
OUAGA2 - DEA PTCI 2017
  

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 Chapitre II : ETAT DES LIEUX DU CHOMAGE AU BURKINA FASO.

I Définition du concept de chômage

La définition standard (au sens strict) du chômage donné par le BIT précise les trois (3) conditions à cumuler pour qu'une personne soit considérée comme chômeur : (i) être sans emploi ; (ii) rechercher activement un emploi, c'est-à-dire avoir pris des dispositions spécifiques au cours d'une période récente spécifiée pour chercher un emploi salarié ou non salarié ; (iii) être disponible pour travailler dans un délai de deux semaines (Bureau International du Travail, 2004).

Dans les pays en voie de développement, cette définition pose problème car elle aboutit à des taux de chômage très faibles. En vue d'adapter le concept de chômage à certains pays, la treizième conférence des statisticiens du travail a proposé que «[....] dans les situations où les moyens conventionnels de recherche de travail sont peu appropriés, où le marché du travail est largement inorganisé ou d'une portée limitée, où l'absorption de l'offre de travail est, au moment considéré, insuffisante, où la proportion de main-d'oeuvre non salariée est importante, la définition standard du chômage peut être appliquée en renonçant au critère de la recherche de travail » (Bureau International du Travail, 2004).

Cette recommandation, désormais prise en compte dans le calcul du taux de chômage au Burkina Faso révèle qu'une frange importante des personnes sans emploi et disponibles pour travailler ne participe pas au marché du travail. Par conséquent, si rien n'est fait, la vulnérabilité de ces personnes risque de s'accroître entrainant une menace potentielle pour la stabilité politique et sociale.

-CHOMEURS : personnes n'exerçant pas d'emploi rémunéré ou pas travailleurs indépendants, disponibles pour travailler et s'efforçant de trouver un emploi rémunéré ou de devenir travailleurs indépendants (cf. cours d'économie des ressources humaines ( Ouédraogo ,2014 )

-HALO-CHOMAGE : c'est la jonction entre trois situations : inactivité-emploi-chômage

[]-CHOMAGE FRICTIONNEL : c'est celui qui découle de l'activité de recherche d'un premier emploi et de la mobilité de la main-d'oeuvre engendrée par les changements techniques.

-CHOMAGE NATUREL : est décrit par le monétariste Milton Friedman sur le marché du travail ; il existe un taux de salaire réel d'équilibre qui en ce point il existe en même temps un chômage que Friedman qualifie de chômage naturel. C'est le chômage auquel tend naturellement l'économie.

-CHOMAGE D'ATTENTE, DE RECHERCHE OU DE PROSPECTION : chômage volontaire correspondant à la période d'investissement en information ou formation pour trouver le meilleur emploi.

-CHOMAGE DE MOBILITE : les travailleurs employés sont en permanente mobilité. A tout moment les individus quittent leur emploi pour changer d'entreprise, de région, de salaire, de poste, de condition de travail. En plus de cette mobilité d'emploi s'ajoute des périodes de mobilité entre activité et inactivité.

-CHOMAGE CONJONCTUREL OU CYCLIQUE : illustre l'idée que l'emploi est tributaire du niveau de l'activité économique. Il peut résulter d'un ralentissement de l'activité ou de l'évolution négative de l'économie qui peut présenter un caractère cyclique.

-CHOMAGE RESIDUEL : désigne la partie non conjoncturelle du chômage

-CHOMAGE SAISONNIER : lié aux variations d'activité au cours de l'année dans certain secteur économique.

-CHOMAGE CHRONIQUE OU DURABLE : pointe le fait de certaines activités ou certaines catégories de personnes peuvent être confrontées de façon plus durable à une situation de chômage.

-CHOMAGE STRUCTUREL : est causé par des rigidités aussi bien des salaires que des qualifications.

-CHOMAGE DE CROISSANCE : correspond à des demandes d'emploi non satisfaite et relevée par l'expansion économique.

-CHOMAGE EFFECTIF : est le niveau de chômage calculé selon les normes édictées par le BIT

-CHOMAGE APPARENT OU DEGUISE : désigne des situations de sous-optimisation de l'emploi, masquant en réalité un chômage potentiel :

Situation de sureffectif dans les entreprises ou administrations.

Salaire plus élevé que la productivité moyenne des travailleurs.

-CHOMAGE PARTIEL : correspond à une réduction du temps de travail entrainant une réduction de rémunération.

-CHOMAGE TECHNIQUE : correspond à des arrêts de travail pour des motifs techniques : difficultés d'approvisionnement, indisponibilité des équipements, occupation des locaux, intempéries.

-CHOMAGE TECHNOLOGIQUE : correspond à des mutations et/ou pertes d'emploi occasionnées par le changement des méthodes de production.

· Situation actuelle du chômage au Burkina Faso

Cette section sera structurée de la façon suivante on présentera d'abord le chômage selon le milieu de résidence, ensuite selon les régions, de plus selon le niveau d'éducation et de sexe enfin selon l'âge

Bref résumé sur la situation actuelle du chômage

Au Burkina Faso, le chômage est un phénomène essentiellement urbain qui touche particulièrement les jeunes. En effet, selon les résultats de l'Enquête Intégrale sur les Conditions de Vie des Ménages (EICVM 2009/2010), 11,5% des jeunes vivant en milieu urbain sont au chômage, contre une moyenne nationale de 2,2%. A cela, il faut ajouter le fait que la population jeune en âge de travailler accuse un déficit important en compétences, environ 58% des jeunes de 16 à 24 ans et 71% de ceux de 25 à 35 ans ne sont ni instruits ni alphabétisés. Seulement 12,1% des jeunes de 25 à 35 ans et 20,4% des jeunes de 16 à 24 ans ont un niveau secondaire au moins. Un peu moins de 2% des jeunes de 25 à 35 ans ont un niveau supérieur. Parmi les jeunes femmes de 16 à 35 ans, environ 72% ne sont ni instruites ni alphabétisées, contre 54% des jeunes hommes. A peine 5% de la population de 16 à 64 ans a bénéficié d'enseignement et de formation techniques et professionnels (EFTP) dont 6,3% d'hommes et 3,1% de femmes. Il ressort des données de l'EICVM 2009/2010 que le taux de chômage selon la définition du Bureau International du Travail est de 8,5% en milieu urbain, contre 2,2% au niveau national. Environ 9,5% des femmes et 11,5% des jeunes sont au chômage en milieu urbain. 54% des chômeurs sont des femmes, 82% des chômeurs sont des jeunes et 43% des chômeurs ont moins de 25 ans. Le chômage urbain des jeunes s'accentue avec leur niveau d'instruction. En effet, plus du tiers des jeunes de niveau supérieur sont au chômage. Le taux de chômage est de 34,5% chez les jeunes de niveau supérieur, contre 17,2% chez les jeunes de niveau secondaire, 11,3% pour ceux de niveau primaire. Seulement 5,4% des jeunes non instruits sont au chômage. Ainsi, le chômage des jeunes est en partie lié à la faible employabilité des jeunes formés dans le système éducatif national.

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"L'ignorant affirme, le savant doute, le sage réfléchit"   Aristote