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Le développement local participatif dans le contexte de la décentralisation en Côte d'Ivoire: le cas du chef-lieu de la région du Nà¢ézi (Dimbokro).

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par BAH ISAAC KOUAKOU
Université Felix Houphouet Boigny de Cocody - DOCTORAT UNIQUE 2014
  

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VI.3.2- Attentes de la population

VI.3.2.1-Au niveau socio-économique et éducatif

Tableau n°17: Attentes des enquêtés en matière de développement

Sexes
Attentes

Femmes

Hommes

Total
VA

Total
VR

VA

VR

VA

VR

Activités socio-
économiques

35

18,42

67

35,27

102

53,69

Organisation et soutien
technique à la
production agricole

20

10,53

25

13,15

45

23,68

Education

23

12,10

20

10,53

43

22, 63

Total

78

41,05

112

58,95

190

100%

Source : Enquête de terrain 2010-2012.

Les données du tableau n°17 ci-dessus ont montré que 53,69% des enquêtés attendent que des activités socio-économiques soient entreprises ; 23,68% parlent de l'organisation et le soutien technique à la production agricole.

Le volet éducatif est évoqué par 22,63% des enquêtés. Ceci concerne la construction d'écoles et/ou des logements de maîtres et la réhabilitation de certaines écoles et de leur équipement.

En effet, la situation financière est un des problèmes majeurs de la population du département de Dimbokro; c'est pour cela qu'elle souhaite que des investissements soient faits dans les activités génératrices de revenus avec plus d'objectivité et de rigueur dans l'octroi des fonds.

Un de nos enquêtés s'est exprimé en ces termes: « je souhaite que les fonds accordés aux jeunes soient relancés et surtout que ceux qui se sont lancés déjà dans l'exercice d'une activité soient soutenus financièrement, matériellement et techniquement »80.

Les femmes productrices de manioc, d'aubergine, vendeuses de bananes et d'attiéké voudraient bénéficier non seulement de soutien financier mais aussi et surtout de soutien matériel et technique; c'est-à-dire de disposer de véhicules pour l'écoulement de leurs marchandises dans de meilleures conditions.

Elles souhaitent par ailleurs que le secteur de la commercialisation des produits vivriers et de l'exportation de l'attiéké au Burkina Faso soit mieux organisé.

« Nous avons besoins de soutien afin de tirer un meilleur profit de notre activité. Ceci nécessite une meilleure organisation pour la production en quantité de produits vivriers et leur commercialisation» (Entretien collectif, Coopérative Centrale de Vivriers de Dimbokro).

En effet, la Coopérative Centrale de Vivriers de Dimbokro (CCVD) qui a reçu de l'Ambassade de la Chine une broyeuse de manioc, produit en grande quantité de l'attiéké, un des dérivés du manioc qu'elle exporte au Burkina Faso.

Les femmes de cette association occupent trois wagons par semaines pour exporter leurs marchandises. Cependant, celles-ci, dans l'exercice de cette activité sont confrontées à des problèmes.

Elles connaissent peu et presque pas leurs partenaires commerciaux du Burkina Faso.

191

80Extrait de l'entretien de terrain, 2012.

192

Elles livrent une bonne partie de leur attiéké à crédit aux clients burkinabés, ainsi plusieurs créances demeurent irrécouvrées. De fois, ces colis s'égarent lors du transport par la SITARAIL81.

La satisfaction pour tout producteur de vivriers est de pouvoir écouler sa production.

Au contraire, l'insatisfaction est liée aux différents gaspillages et pertes de la production par faute de moyens de transport et/ou de tracasseries routières. Situation qui a pour corolaire le découragement et donc empêchant d'atteindre les objectifs de développement.

Si la population du département de Dimbokro apprécie les actions entreprises telles que l'électrification, les forages, la construction des centres de santé, des écoles dans les villages comme en ville; elle manifeste tout de même le souhait de voir l'unité industrielle, l'UTEXI réouvrir ses portes.

« A défaut de créer des activités génératrices de revenus, il faut songer à la réouverture de l'unité industrielle (UTEXI) afin d'alléger les charges de la plupart des femmes qui s'occupent en grande partie des charges de leur famille» (Entretien collectif, Coopérative Centrale de Vivriers de Dimbokro). Selon les femmes que nous avons interrogées, depuis la fermeture de l'UTEXI, ce sont elles qui s'occupent de leur famille.

En d'autres termes, ce sont elles qui supportent les charges familiales82.

Quant aux hommes qui sont obligés de faire des reconversions professionnelles, non sans difficulté, souhaitent également la réouverture de cette usine.

« En tout cas, depuis la fermeture de l'UTEXI, nous souffrons parce que le pouvoir d'achat est devenu très faible » souligne cet enquêté qui se montre optimiste pour ses projets.

81 Extrait de l'entretien du 08 Juillet 2010 avec un agent de l'ANADER de Dimbokro, membre du comité de gestion de la broyeuse de manioc.

82 Extrait de l'entretien du 27 Décembre 2012 avec la Coopérative Centrale de Vivriers de Dimbokro.

193

Par ailleurs, lors de nos moments de stage, au Conseil Général de Dimbokro, nous avons parcouru des courriers de demande d'aide ou de prise en charge scolaire portant en majorité la signature d'un ex-employé ou travailleur de cette unité industrielle; mettant ainsi en lumière les difficultés de cette catégorie de personnes.

En effet, pour le grand nombre de personnes que l'UTEXI employait et se situant entre 900 et 920 personnes sans compter les journaliers dont les élèves, sa réouverture pourrait relancer l'économie de la région du N'Zi.

En effet, l'existence des écoles, des centres de santé, de l'électricité dans certains villages engendre des dépenses additionnelles auxquelles la population doit pouvoir faire face. Tout ceci doit se faire avec la participation de la population à tout processus d'actions pour son mieux-être.

Cette préoccupation de la population doit nécessairement être traduite en action, car il est nécessaire que cette population puisse avoir les moyens financiers pour le paiement des frais de scolarité, de consultation et autres besoins quotidiens qui occasionnent des dépenses.

Dans cette perspective, la présence à Dimbokro de l'unité industrielle indienne "OLAM" spécialisée dans le traitement et le conditionnement des fruits de l'anacarde, depuis les pommes jusqu'aux amandes, contribue à améliorer les conditions de vie de la gente féminine.

Selon les propos du chef de zone-ANADER de Dimbokro, la population doit pouvoir rechercher son épanouissement, son développement dans d'autres domaines d'activités. Il souligne qu'il existe encore des opportunités de développement à Dimbokro à travers la culture de l'anacarde, les cultures annuelles telles que le manioc, le riz, l'igname, la banane plantain et surtout les cultures maraîchères dont la tomate, l'aubergine, le gombo83.

C'est dans cette optique que 23,68% des enquêtés évoquent le fait de pouvoir bénéficier de formation en technique agricole.

83 Extrait de l'entretien du 08 Juillet 2010 avec le chef de zone-ANADER de Dimbokro.

194

La majorité de la population s'adonnant aux activités agricoles, des actions doivent donc être menées dans ce sens afin de permettre à la population d'accroître sa production.

Le développement de ce secteur nécessite la planification des formations aux techniques culturales à l'endroit des regroupements des populations.

Il faudra aussi des appuis financiers, la négociation de l'achat des marchandises à des prix raisonnables, l'entretien des routes et des facilités d'écoulement des marchandises.

Ceci doit se faire dans un dynamisme de rapports sociaux avec pour objectif l'amélioration des conditions de vie de la population.

Le volet éducatif est certes en pleine évolution dans la région du N'Zi en général et en particulier à Dimbokro. Cela se justifie par la présence, que ce soit en zone urbaine ou rurale, des établissements publics ou privés.

Dans ce domaine, des actions ont été réalisées mais il y a encore des infrastructures éducatives à construire puisque bon nombre de villages n'en

disposent pas encore. Aussi, certaines de ces infrastructures méritent d'être réhabilitées et équipées. C'est à juste titre que 43 personnes soit 22, 63% des enquêtés souhaitent la poursuite des actions en matière d'éducation.

Sans toutefois oublier la réhabilitation de celles qui sont actuellement dans une situation de vétusté.

Par contre, les personnes du milieu rural qui ont pour principale activité la culture du vivrier, attendent, des structures décentralisées, des formations en alphabétisation fonctionnelle et une organisation efficiente du secteur de la commercialisation de la banane, de l'attiéké.

Ce qui leur permettra de mieux suivre leur production, de maîtriser les techniques culturales, les aléas climatiques, en vue d'une meilleure production et par conséquent tirer un meilleur profit de leurs activités.

195

Ce souhait est partagé par les femmes regroupées en associations, et vendeuses de bananes, d'attiéké, de fournitures scolaires et d'articles divers. En effet, savoir s'exprimer en français, calculer les prix des marchandises vendues et discuter avec le client sans problème sont les bases que cette catégorie de personnes voudrait avoir ou du moins bénéficier.

Selon la Conférence Internationale sur l'Education des Adultes (CONINTEA), qui s'est tenue du 14 au 18 Juillet 1997 à Hambourg en Allemagne, l'alphabétisation est « l'acquisition des connaissances et des compétences de base (de lecture et d'écriture) dont chacun a besoin dans un monde en évolution et un droit fondamental de la personne humaine ».

Dans cette perspective, l'alphabétisation fonctionnelle doit être une urgence dans la mesure où certaines populations enquêtées sont analphabètes. Or, l'analphabétisme se pose comme un frein au développement.

Une de nos enquêtés, Présidente d'une Association dénommée TABITHA, qui a chaque rentrée scolaire, fait la vente des fournitures scolaires a si bien mentionné l'importance de donner aux femmes qu'elle dirige les bases pour l'exercice de cette activité.

Elle le souligne ainsi: « notre souhait est d'aider les femmes en leur donnant l'opportunité de vendre nos articles et de bénéficier d'un petit revenu pour s'occuper de leur famille, mais parfois elles se sentent frustrées de ne pas pouvoir bien le faire en face d'un client qui ne parle que le français alors qu'elles s'expriment qu'en baoulé84».

Une personne qui n'est plus analphabète est définie comme une personne qui a acquis les connaissances et compétences indispensables à l'exercice de toutes les activités. Ainsi, à travers l'alphabétisation, celle-ci est capable de jouer efficacement un rôle dans son groupe et sa communauté et dont les résultats atteints en lecture, en écriture et en arithmétique sont tels qu'ils lui permettent de continuer à mettre ces aptitudes au service de son

84 Extrait de l'entretien du terrain du 20 Décembre 2010.

développement propre et du développement de la communauté et de participer activement à la vie de sa nation.

Ainsi, l'alphabétisation devient un moyen, un outil au service du développement économique.

Elle est un levier d'actions pour l'amélioration du mieux-être des populations. En effet, la connaissance de tous les contours de l'activité que l'on exerce permet d'être épanouit et d'en tirer un meilleur profit. Raison pour laquelle la nécessité d'une alphabétisation fonctionnelle doit être une réalité car cela participerait à une prise de conscience collective et un engagement total à rechercher les voies et moyens pour se prendre en charge.

Ces attentes ne pourront être traduites en actions de développement qu'en intégrant la population à toutes les initiatives de développement.

Par ailleurs, des besoins au niveau de la santé ont été exprimés par les enquêtés.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon