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Le développement local participatif dans le contexte de la décentralisation en Côte d'Ivoire: le cas du chef-lieu de la région du Nà¢ézi (Dimbokro).

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par BAH ISAAC KOUAKOU
Université Felix Houphouet Boigny de Cocody - DOCTORAT UNIQUE 2014
  

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I.1.3.3-Renforcement du développement local

Dans une démarche qui associe les dynamiques entrepreneuriales et sociales, Bernard PECQUEUR (2000)12 a développé une approche qui conçoit le développement local dans la relation entre sphère productive et sphère sociale.

Son approche du développement local privilégie l'appréhension des mutations de l'espace dans lequel les tissus industriels évoluent.

Il associe le développement local au « dialogue» entre des entreprises et des territoires et à l'ouverture à leur environnement non marchand.

Ainsi, la formation de systèmes productifs locaux est étroitement liée à la synergie des acteurs locaux.

PECQUEUR s'intéresse ainsi au dialogue et aux rapports entre agents économiques en quête d'autonomie et tente de concevoir le développement local comme une valorisation de ressources autre que celles relevant des rapports marchands.

Il porte une attention particulière aux échanges qui ont lieu hors du marché mais qui lui sont bénéfiques.

Pour lui, le processus de développement découle de trois conditions, à savoir l'innovation, la capacité à s'adapter et la capacité à réguler.

Il s'inscrit ainsi dans une logique qui donne une place prépondérante au réseau et aux relations humaines hors du marché pour l'agencement du développement local. Ces réseaux restent liés aux activités de production et se centralisent autour des acteurs économiques.

12Bernard PECQUEUR (2000), Le développement local. Pour une économie des territoires, 2ème édition, Paris, La Découverte & Syros, 132 pages.

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En affirmant qu'il n'y a pas de modèle de développement local transposable, PECQUEUR insiste sur l'intérêt de la construction des Systèmes Productifs Locaux (SPL) qui ont en commun la valorisation des stratégies des acteurs locaux, la solidarité spatiale des acteurs et le dialogue entre entreprises et territoires.

Mamadou KOULIBALY (2001)13 et ses compaires, mentionnent dans leur analyse que toutes les composantes de la population doivent être à la fois acteurs et bénéficiaires des programmes de lutte contre la pauvreté et de développement.

En effet, les solutions durables dans ce domaine sont conditionnées par l'appropriation des mécanismes par les populations cibles.

Selon eux, faire face à la pauvreté, c'est investir dans la recherche, l'expérimentation, le suivi et l'évaluation, en privilégiant à chaque étape une approche intégrée.

Sandra GRANZOW (2002)14, sur la base de témoignages à travers les actions de la Banque Mondiale tant au niveau urbain que rural, souligne qu'il y a progrès social lorsque les communautés deviennent les agents de leur développement.

Celles-ci étant maîtresses de décision et bénéficiant d'affectation des ressources, savent rehausser la transparence et l'équité.

Selon lui, l'on doit compter sur les capacités des populations dans l'amélioration de leurs conditions de vie.

Grigori LAZAREV et Mouloud ARAB (2002)15 , présentent une conception récente du développement local en ce sens qu'ils intègrent les thèmes du défi écologique, de la lutte contre la pauvreté, de la croissance démographique, de la création d'emplois, de l'urbanisation, de la décentralisation entre autre et de l'exigence de la durabilité.

13 Mamadou KOULIBALY et alii (2001), La pauvreté en Afrique de l'Ouest, Paris-Dakar, Karthala-Codesria, 160 pages.

14 Sandra GRANZOW (2002), L'espoir d'un monde sans pauvreté, Washington, Meatows Press, 206 pages.

15Grigori LAZAREV et Mouloud ARAB (2002), Développement local et communautés rurales. Approches et instruments pour une dynamique de concertation, Paris, Karthala, 366 pages.

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Pour eux, l'idée de l'éco-développement lancée en 1992 au Sommet de Rio de Janeiro au Brésil stipule une forme de développement à la base qui sache prendre en compte à la fois les impératifs de l'économie et les contraintes d'une gestion durable et efficace des ressources naturelles.

Ils montrent ainsi que l'option participative constitue un autre point d'appui des nouvelles politiques en matière de développement.

En effet, le développement local suppose pour eux une responsabilisation des communautés rurales en matière de programmation, de gestion, d'exécution et de suivi des programmes d'action.

Francis AKINDES (2003)16, pour sa part, questionne la problématique de la participation dans les politiques de décentralisation introduites en Afrique des années 1980.

L'auteur souligne par ailleurs que l'approche participative est envisagée en milieu urbain comme modalité d'ingénierie sociale et politique.

Francis AKINDES s'interroge sur les notions de société civile, de démocratie participative dans le contexte africain en général et ivoirien en particulier.

Dans le cas de la Côte d'Ivoire, la décentralisation est approchée en termes de participation des citoyens au développement local.

La décentralisation se veut un acte instituant la démocratie locale mais elle, ou mieux cette participation est parfois détournée de ses objectifs.

Elle est à la fois détournée pour leurs propres intérêts par les élus locaux et elle est mal comprise par les citoyens.

Ainsi, la pratique de la décentralisation bute-t-elle sur la modernité du projet politique et les habitudes de gestion.

La décentralisation reste une projection de normes dans un contexte socioculturel qui n'est pas encore appropriée par les citoyens locaux.

16Francis AKINDES, « société civile et participation au développement local en Côte d'Ivoire : des concepts à la réalité» in Célestin MAYOUKOU (2003), Gouvernance du développement local, Paris, L'Harmattan, pp. 113-139.

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Pour l'auteur, il faut aller au-delà des mécanismes actuels sur lesquels repose la décentralisation. Autrement dit, le mouvement associatif, doit promouvoir un esprit citoyen par la formation des élus sur le management des ressources humaines.

Paul KOFFI (2008)17, pour sa part, fait une analyse des possibilités de la Côte d'Ivoire à relever le défi du développement économique et social. Selon l'auteur, pour atteindre cet objectif, il est nécessaire de s'appuyer sur une stratégie axée sur quatre (04) piliers.

Il s'agit d'instaurer d'abord un véritable état de droit, bien organisé et une économie efficacement régulée.

Ceci doit s'accompagner de la promotion et la valorisation des ressources humaines, des talents et des savoir-faire.

En outre, le développement des infrastructures doit être une réalité.

Ce qui va renforcer la compétitivité et déboucher sur la mise en place d'une économie industrielle, fortement exportatrice de biens manufacturés, des services de qualité et une agriculture modernisée.

Enfin, il faut songer à l'ouverture et au positionnement extérieur dans un esprit d'élargissement du partenariat.

En somme, selon Paul KOFFI, la Côte d'Ivoire a expérimenté, avec des succès mais aussi des échecs, des stratégies de développement. Mais, face aux limites des unes et des autres, il faut mettre désormais sur la table comme priorité une stratégie basée sur l'homme, sur ses talents, son savoir-faire qui crée de la richesse. Ceci parce que le développement axé sur la promotion de l'homme a été pendant longtemps négligé.

17 Paul KOFFI (2008), le défi du développement en Côte d'Ivoire, Paris, L'Harmattan, 296 pages.

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Enfin, Paul HOUEE (2009)18, s'adresse aux acteurs de développement

local, aussi bien dans les territoires d'Occident que dans les pays du Sud.

Son objectif est de situer les multiples initiatives et réseaux de développement participatif non comme des replis frileux ou des bricolages illusoires, mais comme des forces de refondation sociale, de réappropriation démocratique, face à la mondialisation. Pour cela, il propose de comprendre la mondialisation, non seulement dans sa dimension économique, mais aussi et surtout de saisir les diverses initiatives de réseaux de développement local comme autant de jaillissements d'énergies et de libération créatrice, qui aspirent à vivre, à être reconnu dans sa dignité et la diversité culturelle.

Pour l'auteur, un autre développement prenant en compte les aspirations des populations est possible.

Au terme de la revue de littérature relative à notre sujet de recherche, force est de constater que les écrits sur l'intégration et/ou la participation des populations au développement local abondent. Mais, son application est encore tributaire du niveau de développement et de la volonté politique des Etats.

Vue sous cet angle, la participation au développement, malgré qu'elle soit exigée par les institutions de Bretton Woods telles que la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International comme condition pour l'octroi d'aide, est en proie à des difficultés socio-culturelles, économiques et politiques.

Aussi, l'appropriation du projet de développement, de ses logiques et de ses acquis pour assurer la continuité de la dynamique de développement instaurée par l'intervention et l'aspect dynamique des besoins des populations sont des axes qu'il faut élucider.

L'importance de la participation communautaire dans l'aboutissement du développement et de l'amélioration des conditions de vie des populations mérite une recherche approfondie afin de lier le discours à la réalité.

18 Paul HOUEE (2009), Repères pour un développement humain et solidaire, Paris, Edition de l'Atelier, 254 pages.

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Ainsi, voulons-nous pour notre part, dans une perspective interactionniste, insister sur la manière dont les populations participent au développement local.

Aussi, au vu de la construction et reconstruction des rapports de l'Etat ivoirien avec sa population autour de la politique de décentralisation, il est nécessaire, à travers cette étude, de faire l'exposé de la participation de la population au développement local. Il va s'agir aussi d'analyser les rapports sociaux qui se construisent autour du développement.

Ceci s'est opérationnalisé par l'élaboration de la problématique qui a fait ressortir la question centrale de recherche.

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"Ceux qui vivent sont ceux qui luttent"   Victor Hugo